Flou
Il me fallait au moins vingt minutes pour venir de Saint-Lazare. Le train va trop vite maintenant et je n’ai plus le temps de retrouver le toit d’une maison connue, un jardin derrière un portail, l’arbre où poser le vélo. A peine des lumières aux fenêtres.
Il y avait un passage à niveau.
...
Les rues ont peut-être encore le même nom. Par là on dirait le chemin de l’école mais je ne vois plus d’école où je puisse encore apprendre. Ou jouer.
En remontant l’avenue au dessus des toits il y a un avion qui descend vers l’aéroport. Je me dis qu’en réalité je suis dans l’appareil, que le pays de mon enfance est loin en bas et que je ne peux pas en voir les détails.