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Chronologique

Romantique for never more

Filles des ruines fragiles
Des ruines bancales et chancelantes
Où se faufile
Langue file
Le serpent bifide
Filles des ruines diaphanes et squelettiques
Filles des bruines
Des ruines en filigrane dans le billet vert anglais
Le sombre billot d’herbe et d’ombres boisées
Entre les pans de murs éboulés
Les frêles colonnades
Traversées des elfes des fées
Des souffles zéphyrs des poissons translucides
Filles des ruines faites dons aux doux présages
Aux soleils d’automne exhumés
Sur les rives d’un lac
Où les flots bercent de pâles étoiles
La pauvre Créature est venue s’étendre
Lacérée de blessures et le sang s’écoule lentement dans l’onde noire

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Jasmin

C'est en revenant du ciné, la séance du Vendredi chez les frères franciscains du Caire,
que nous longions les coulées de fleurs écroulées, avec leurs petits cœurs capiteux, parce que le souffle de la nuit nous parvenait par vagues chaudes,
elles s'offraient comme nous emportées par la passion des enfants de Vérone,
et le suave parfum électrisait la vision, réunissant en un même lieu, la ville séculaire
et l'italienne, à l'apogée de son efflorescence
mais comment échapper à l'influence entêtante
des colliers agités devant les vitres des voitures, achetés quelques piastres et portés jusqu'à leurs dernières exhalaisons flétries
des pleines poignées de fleurs cueillies encore fermées, et qui piquées dans l'eau d'une assiette, ouvriraient avec leurs simples corolles le cours entier du fleuve en apesanteur

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tu écris drôlement bien...j'ai pas trop le temps d'approfondir tout de suite mais bienvenue !

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merci Claire, j'ai dû faire des progrès :-)
je ne suis pas toute nouvelle ici et j'ai donné à lire diverses choses, avec d'autres pseudos (Emide, Sortilège) :

Emide https://delivre.net/index.php?id=8919
https://delivre.net/index.php?id=6447

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depuis quand as-tu "fait des progrès" ? Je sens comme un mystère derrière tes mots, parce qu'en ce qui concerne ces deux poèmes ils étaient déjà très beaux et ils ont d'ailleurs été appréciés....

mais, bon, un peu de mystère n'est pas un problème.

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"faire des progrès" ... expression par trop "scolaire" je l'reconnais :-)

c'est depuis un texte que tu n'avais pas du tout aimé

cuila: https://delivre.net/index.php?id=3049

et "filles des ruines", tu le trouve comment? faible ? vieillot ? maniériste ?
j'aimerais bien avoir ton avis

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héhé je me doutais de quelque chose de ce genre...

ce texte, sa force, c'est qu'il montre une double réalité parallèle : comme deux versants d'une même chose : la fragilité.
une féminité gracile, gracieuse mais menacée, presque desséchée, accordée à celle de ruines, à un déséquilibre...et la magie, le merveilleux qui joue avec les mêmes représentations. et puis la pitié pour un être indistinct, mourant.
C'est d'une grande cohérence et paradoxalité en même temps, subtil, très émouvant.

et oui, c'est ça le vrai romantisme. On a oublié, par exemple, l'ombre menaçante de la tuberculose sur la jeunesse.

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je parle bien sûr du premier texte. J'aime aussi le second, en partie à cause du souvenir d'un film, de la beauté de deux jeunes acteurs (je crois que l'image en vient).

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C'est aussi la pauvre Créature de Mary Shelley, haïe des hommes, haïe de son créateur lui-même, le présomptueux Frankenstein.
Je voyais ces filles des ruines comme un esprit féminin de résistance, échappant au langage (le serpent et sa langue bifide, le double langage des hommes), aux civilisations (avec leur jeux de construction/déconstruction), esprit lié aux éléments, comme issu des éléments, de la nature dans son unité primordiale, tiens c'est peut-être cela qu'ils appellent " l'insondable mystère", et peut-être toi l'appelles-tu "la nuit", et Rimbaud l'appelle "mer mêlée au soleil" ? :-)

Le romantisme m'émeut aussi, comme émeut le temps ancien de l'adolescence, mais je m'efforce de la dépasser, c'est pourquoi je dis "never more".

reine de la nuit

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C'est la mer allée
Avec le soleil

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"Enfin, ô bonheur, ô raison, j'écartai du ciel l'azur, qui est du noir, et je vécus étincelle d'or de la lumière nature. De joie, je prenais une expression bouffonne et égarée au possible".

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lors d'un colloque, un des intervenants (masculin) émettait le souhait qu'une part de son esprit soit semblable au sexe féminin : secret, plissé, profond, obscur, chaud et doux, fécond.

(par opposition à la part de l'esprit qui est semblable au sexe masculin: adressé, pénétrant, rendu incisif par le désir, évident, fécond.)

L'"insondable mystère" des femmes, je trouve que c'est en grande partie une projection masculine sur une altérité dont ils ont voulu absolument se démarquer, et qui était d'autant plus insondable que les femmes étaient réduites au silence.

Je crois plus à l'"insondable mystère" de l'autre, homme ou femme, celui à qui est adressé notre désir.

Est-ce que tu pars souvent quand tu écris de personnages de la littérature ?

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Je voulais dire le mystère de la Création, ou le mystère de "ce qui est", pour ne pas employer de terme trop connoté, avec quoi les femmes ont plus d'affinités que les hommes qui intellectualisent, idéalisent, davantage.

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Oui, c'est très différent. Mais tu sais, est-ce que ce n'est pas encore un lieu commun ? Ou longtemps lié à un mode vie ? J'en sais de moins en moins sur ce sujet.

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très beau texte

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