L'être à la lutte

par kelig, mardi 29 décembre 2015, 18:48 (il y a 3254 jours)

A la surface du sol les bêtes serpentent, des cauchemars envahissent les nuits, à mi sommeil en apnée, menacé par le monde autour, sombre, tourmenté dans la peur, avec soi-même égaré au milieu de ce nulle part inconscient
comment résister, tenir debout
ne pas se laisser noircir
l'esprit enfermé cherche la lumière ouvert
aux matins s'éteignent les vagues idées espoirs
il faut recommencer à marcher sans discontinu
recommencer le labeur, concret, essayer d'avancer, pas à pas
progressivement revient à la vie
elle retourne les choses
la terre ensemencée chaque année
des sillons d'ondes en sinusoïdes donnent le la à suivre
telle une musique paysanne
arrachée à ses racines. Vivre est difficile

L'être à la lutte

par zeio, mardi 29 décembre 2015, 23:34 (il y a 3254 jours) @ kelig

J'aime la sincérité poétique de tes poèmes. Car je te crois sincère, profondément.
Ce que j'aime moins c'est l'aspect parfois simpliste des expressions, du vocabulaire, des images naïves en trop grand nombre. Ça manque de compléxité, d'épaisseur. À mon goût. Je crois que tu devrais tailler dans le dur, refouler des phrases trop simplistes qui te viennent trop rapidement à esprit.
Le travail, et c'est pas le plus facile, est de garder cette simplicité tout en lui donnant plus d'implications. Plus de risques. Ça manque de risques. C'est souvent trop confortable. C'est un travail sur la forme et donc un travail sur soi, sur le processus créatif.

L'être à la lutte

par zeio, mardi 29 décembre 2015, 23:41 (il y a 3254 jours) @ zeio

Sinon ce texte a quelque chose. C'est sans doute pour ça que j'ai eu envie de le commenter de cette façon. On a envie de t'inciter à aller plus loin dans la direction qui a été prise, et de te débarrasser des scories qui le réfrènent.

L'être à la lutte

par catr, mardi 29 décembre 2015, 23:47 (il y a 3254 jours) @ zeio

oui, exact, idem ici..
il y a quelque chose, et ce quelque chose on en voudrait "plus mieux", les deux ;)

L'être à la lutte

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 04:21 (il y a 3253 jours) @ catr

d'accord.
mais où est donc passé ton poème ?
m'enfin.

L'être à la lutte

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 06:59 (il y a 3253 jours) @ kelig

chuuUt.. il s'est rendormi, il s'était réveillé par résonance...
bon.. si tu le cherches va sur mes TVI (marcher tenir — re/tenir)

L'être à la lutte

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 08:54 (il y a 3253 jours) @ catr

j'avais bien capté qu'il était là par résonance :)

L'être à la lutte

par Julien, jeudi 31 décembre 2015, 12:47 (il y a 3252 jours) @ catr

Chouette, ton blog, Catrine. Mais je ne comprends pas pourquoi tous les derniers poèmes s'intitulent pareil.

(autour)

par catr, jeudi 31 décembre 2015, 16:23 (il y a 3252 jours) @ Julien

bonjour julien, merci bien.
euh ...pourquoi ? hé bien, parce que tout simplement ce sont de petites notes, de petites choses qui "tombent" autour de l'écriture du projet nº6 (en attendant love) — que je n'ouvre pas à la lecture pour le moment. j'expérimente une manière différente, se concentrer sur un projet tout en se décentrant de lui (et en le décentrant à mon attention). ...euh... j'ai tendance à me disperser et à être distraite, et ma tête écrit presque tout le temps, partout, c'en est fatiguant, (j'ai les poches pleines de bouts de papier griffonnés) alors j'ai élaborer ça pour aménager autrement des "laisser-être" et des espaces (de pensées) qui n'écrivent pas, ni un poème, ni le roman. tu peux te figurer le projet sous la braise, les notes sont des cendres, et je reste... autour. je veille sans veiller vraiment. sans "le vouloir", à l'extérieur du "vouloir". l'expérimentation devrait durer un an. (on verra ce qui en sort une fois rendu là..). voilà..

(autour)

par julien, jeudi 31 décembre 2015, 17:06 (il y a 3252 jours) @ catr

Ok, tu livres un peu ton carnet de notes, les idées qui te passent par la tête chercheuse, tes "paperolles" en somme, et non un recueil ou un ensemble qui se donnerait comme abouti. Très intéressant.

(autour) & +

par catr, jeudi 31 décembre 2015, 18:02 (il y a 3252 jours) @ julien

oui, c'est ça, exactement. de cette manière je m'enlève des pressions ou m'en dégage, je garde une marge et ma liberté.
également, les trajectoires m'ont toujours été une sorte de labo (bidule d'exploration) où le/s processus tend/ent le plus possible vers l'inconnu (et toutes formes de l'inconnu), puis l'audace, l'essor, et l'étonnement surtout. alors l'autour y est à sa place, parmi les nouvelles, pamphlets, livrets, petits carnets (achevés ou non) comme "musique atonale", et parmi des tentatives de formulation d'une pensée qui sous-tend cet espace d'écriture et de recherche, et ce depuis le tout début. le but avoué étant (contrairement à certains auteurs) de ne pas avoir de but fixé, pour découvrir ce qui arrive... et tout ce qui arrive.


je pense que cet espace qu'est le blog en vient à s'approcher vraiment d'une sorte de cabinet d'autobiographie de l'écriture, c.a.d. de tout ce qui a mené ma main à l'écriture, des littératures qui m'ont faites, des chemins parcourus, et qu'il parle en sous-jacent — sans l'écrire vraiment — de l'éclectisme nécessaire pour générer voire régénérer l'écriture, puis du fait que je suis contre l'hermétisme d'une spécialisation ; je suis contre ce qui étroissit, ce qui fige ou sclérose le mouvement, l'esprit, l'être, contre ce qui crispe la créativité, la moule et la coule dans une forme unique ; contre le systématique, l'automatisme en ce qui concerne précisément l'écriture qui en deviendrait machinale, désâmée et facile. mais si je prenais le temps d'écrire réellement tout ça je n'écrirais plus rien d'autre que ça, et ce seul geste viendrait à contredire parfaitement ce que j'avance ! d'où mes mille sentiers, trajectoires, libres (...)

(aussi)

par catr, jeudi 31 décembre 2015, 17:09 (il y a 3252 jours) @ catr

je m'invente une discipline, c'est pour ne pas fuir la poésie, l'écriture — j'ai envie de fuir, de m'enfuir d'elle, j'ai envie de l'envoyer se faire foutre. une part de moi l'aime plus que tout, une part de moi hurle dans sa face, elle me fait chier. je suis fâchée avec elle. mais j'ai épousé poésie, elle a tout engagé de moi, et j'ai dit oui, j'ai accepté. alors je me dois, je lui dois, de passer au travers cette "envie de fuir" et cette sorte de "peur" là, qui me prend à la gorge, m'oppresse, l'estomac, les poumons. j'ai une impression de lame vive appuyée sur ma poitrine, que le moindre geste pourrait perforer, et il me faut retourner la lame, désarmer tout. renverser. traverser. recommencer. tout.

L'être à la lutte

par Ecrire, mercredi 30 décembre 2015, 06:56 (il y a 3253 jours) @ catr

Mince. La pelleteuse est passée avant Pizza hut ! Elle a déblayé la belle neige avec la crasseuse !

L'être à la lutte

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 07:08 (il y a 3253 jours) @ Ecrire

..le balais magique a opéré ! ablation nette et organique (...)
j'espère que la pizza est plus digeste que disparue l'avalanche ;)



question de neige, si tu voyais par ma fenêtre ! wouUaouw !
jusqu'aux genoux, l'ami ! les souffleuses et chenillettes vont sillonner la ville toute la nuit brooomvrooo

L'être à la lutte

par Ecrire, mercredi 30 décembre 2015, 09:46 (il y a 3253 jours) @ catr

Les chenillettes ? Diantre ! Elles sont drôlement costaudes vos petites chenilles ! Les nôtres sont faibles comme des larves !

L'être à la lutte

par dh, mardi 29 décembre 2015, 23:56 (il y a 3254 jours) @ zeio

tu es bien gentil françois.

pour moi ça ne passe pas du tout.

L'être à la lutte

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 04:19 (il y a 3253 jours) @ zeio

Il ne me satisfait pas vraiment non plus, du moins ainsi.

L'être à la lutte

par zeio, mercredi 30 décembre 2015, 22:52 (il y a 3253 jours) @ kelig

Chaque artiste garde ainsi, au fond de lui, une source unique qui alimente pendant sa vie ce qu’il est et ce qu’il dit. Quand la source est tarie, on voit peu à peu l’œuvre se racornir, se fendiller. Ce sont les terres ingrates de l’art que le courant invisible n’irrigue plus. Le cheveu devenu rare et sec, l’artiste, couvert de chaumes, est mûr pour le silence, ou les salons, qui reviennent au même. Pour moi, je sais que ma source est dans L’Envers et l’Endroit, dans ce monde de pauvreté et de lumière où j’ai longtemps vécu et dont le souvenir me préserve encore des deux dangers contraires qui menacent tout artiste, le ressentiment et la satisfaction.

Albert Camus

L'être à la lutte

par Rémy @, mercredi 30 décembre 2015, 13:17 (il y a 3253 jours) @ zeio

Oui, sauf que pour atteindre ce que tu réclames kelig devrait suivre le chemin exactement inverse de celui que tu lui conseilles : il ne faut surtout pas qu'il censure ni qu'il débarrasse, bien au contraire, il faut qu'il rajoute, qu'il combine, qu'il lie, qu'il truffe, qu'il en mette plus et par en-dessous.

Il faut dans chaque poème organiser au moins deux lectures, plutôt trois. Et des riches ! Laisses-y les images simples, mais lie-les par les sons & rythmes, je dirais.

L'être à la lutte

par Ecrire, mercredi 30 décembre 2015, 15:27 (il y a 3253 jours) @ Rémy

Ce que tu avances ne me semble pas incompatible avec ce que suggère Zeio. Rajouter, débarrasser, laisser aller, contrôler constituent deux moments (récurrents, intervenant à de multiples stades) de l'écriture. En particulier, mais pas exclusivement, celle à visée poétique et, plus largement, littéraire.

L'être à la lutte

par zeio, mercredi 30 décembre 2015, 22:45 (il y a 3253 jours) @ Rémy

"Il ne faut surtout pas qu'il censure"
Je pense que pour trouver du neuf, il faut s'éloigner de soi, taire ses mimiques, ses "recettes", briser un certain confort. Débusquer ses réflèxes conformistes et les faire taire.

L'être à la lutte

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 22:50 (il y a 3253 jours) @ zeio

oui, cette sorte de censure là, oui, j'appelle ça "distanciation" ou l'écart intérieur
est nécessaire aussi la censure du système interne dit d'auto-critique ou auto-juge,
qui tue dans l'oeuf le geste qui sort du conformisme auquel on adhère, consciemment ou non...

L'être à la lutte

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 22:54 (il y a 3253 jours) @ zeio

et puis j'aime ça quand tu t'en mêles, tu sais, ça amène toujours un peu plus de clarté, de précision, surtout là où des angles exsanguent la vision... (on va dire ça comme ça..)

L'être à la lutte

par Rémy @, vendredi 01 janvier 2016, 19:32 (il y a 3251 jours) @ zeio

Ah non alors, absolument pas ! Il faut au contraire reconnaître ses mimiques et recettes pour ce qu'elles sont, assavoir des gestes qu'on aime bien faire et refaire, qu'on trouve beaux, et des outils qu'on a inventés pour s'en servir à tout escient. Il ne faut pas leur donner de vilains noms, mais au contraire les aimer, les pratiquer, les perfectionner, c'est-à-dire les répéter, les dériver et les varier, et voir quand ils marchent, et oser les utiliser même quand pas, pour vérifier si parazar ; et puis il faut en inventer des quantités d'autres, en permanence, par boutures, par graines et pas uniquement par génération spontanée, et il ne faut rien du tout répudier ni faire taire. L'ennui, la fatigue et l'âge se chargeront d'élaguer l'obsolète - encore que ce soit bon de retrouver parfois un truc qu'on croyait avoir épuisé - chercher quoi s'interdire n'apporte que tentations, frustration et stérilité.

Il faut bien sûr apprendre de ses loupés et s'abstenir de commettre des bancaleries à répétition, ne serait-ce que par respect des lecteurs. Mais justement, les trucs qui ne marchent pas, on les laisse au stade d'expériences ratées, on n'en fait pas des mimiques et encore moins des recettes, on ne les laisse pas parler longtemps et on ne les épouse pas, et donc on n'a pas besoin de les faire taire ni de les répudier.

L'être à la lutte

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 09:56 (il y a 3249 jours) @ Rémy

oui ! à tout ce que tu dis là.

L'être à la lutte

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 04:28 (il y a 3253 jours) @ zeio

Là tu portes une vision générale sur mes "productions".
Je ne sais que te répondre.. Sinon que c'est mon style peut-être.
J'ai achevé un recueil qui me satisfait dans l'ensemble, qui est travaillé, qui me fait du bien. Quant à être publié, je n'en éprouve pas la profonde nécessité, ce n'est pas indispensable pour moi. Ce que je veux dire, c'est que je ne me pense pas être destiné à être écrivain, simplement écrivant, comme je l'ai déjà dit. C'est un renoncement lucide : en clair je n'ai pas cette vocation.

L'être à la lutte

par Lina, mercredi 30 décembre 2015, 09:40 (il y a 3253 jours) @ zeio

J'aimerais bien que tu expliques ce que tu entends par "prise de risques " zeio.
A quoi verrait-on qu'un écrit comporterait une plus grande prise de risques qu'un autre?
De quel "risque" veux-tu parler?
Il s'agirait de risquer quoi?

L'être à la lutte

par zeio, vendredi 01 janvier 2016, 00:40 (il y a 3252 jours) @ Lina

Tourner le dos à ses systématismes, rejeter les stimuli familiers, les plus faciles, obéissants, ceux qu'on a appris à maîtriser. Aller voir du côté de l'inhabituel, avec le risque de revenir les mains vides. Avec le risque de perdre ses ongles dans la terre. De s'éloigner de soi.

L'être à la lutte

par kelig, vendredi 01 janvier 2016, 13:51 (il y a 3251 jours) @ zeio

Sans doute tu as raison zeio. Je crois que j'arrive au bout d'une forme d'écriture, et même de contenu. Je me souviens que tu m'avais fait une réflexion sur mon dernier dessin aussi, après j'ai arrêté. T'arrives quand il faut visiblement, à point nommé :)
Je ne sais si je peux faire autrement, ni plus. (La citation de Camus me sonne vraie. Mais ça va, je ne suis vraiment satisfait de rien au fond. Faire mon recueil m'a fait du bien c'est tout ce que je peux dire. J'assemblerai de même d'autres poèmes.)
Et puis je n'aurai pas la disponibilité d'esprit je pense pour autrement et plus, ce travail sur soi/forme dont tu parles, que tu fais, toi.
Ce texte je l'ai écrit après quelques jours de passage à vide. Je l'ai ôté de mon blog finalement. Maintenant c'est une nouvelle année, on verra bien ! Ce matin il faisait soleil ici.

Je vous souhaites à tous et toutes plein de bonheurs à venir, et de belles poésies.

L'être à la lutte

par Lina, mercredi 30 décembre 2015, 09:41 (il y a 3253 jours) @ zeio

J'aimerais bien que tu expliques ce que tu entends par "prise de risques " zeio.
A quoi verrait-on qu'un écrit comporterait une plus grande prise de risques qu'un autre?
De quel "risque" veux-tu parler?
Il s'agirait de risquer quoi?

L'être à la lutte

par Rémy @, mercredi 30 décembre 2015, 13:44 (il y a 3253 jours) @ Lina

Gnyen n'a pas, de risque, tu parles ! Le seul risque c'est que cuncun dise des vilainetés à propos d'un pouem qu'on a écrit et qu'on croit bon. Y'arrive que ça égratigne l'égo, mais ç'a jamais tué personne ! Non, le mot "risque" dans ce contexte est un tic de langage issu d'un synonyme mal choisi pour dire "audace". zeio trouve que les images de kelig ne sont pas assez audacieuses. Mais le mot "audacieux" était déjà lui aussi un tic de langage, un synonyme bancal pour dire "fortiche, étonnant, pas banal". Bref, zeio voudrait que kelig fasse preuve de plus d'inventivité. Tu comprends ? Y'a eu dérive vocabulienne...

(Là où chuis padac c'est de lui réclamer plus d'inventivité tout en lui enjoignant de filtrer ce qui lui passe par la tête, c'est-à-dire d'en laisser sortir moins. Ça va pas l'faire, non. Il faut qu'il fournisse, au contraire, et de l'idée, et du jonglemot, et de la ponctulation guirlandière. Enfin bon moi j'dis ça j'dis rien, hein, vous faites bien comme vous voudrez.)

L'écriture et le risque

par Ecrire, mercredi 30 décembre 2015, 16:05 (il y a 3253 jours) @ Rémy

Je pense que Zeio parle de risque parce que sa pratique engage toute sa personne. Il ne peut pas vivre sans écrire, c'est évident. Mais aussi, d'un autre côté, (il me contredira si je me trompe ou formule mal), il ne peut écrire vraiment qu'en risquant sa vie. C'est nécessaire : il faut une tension qui renverse l'activité a priori futile (aligner des mots) en exercice périlleux. Un auteur nous touche au delà des mots qu'il a employé. Il y parvient parce qu'il s'est aventuré dans une sorte d'inconnu majeur, voir d'inconnaissable. C'est notre être qui se trouve atteint, parfois bouleversé, parce que (et dans la mesure ou),nous nous sommes risqués ensuite à le lire et donc, à devenir co-auteur de sa création.

L'écriture et le risque

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 16:21 (il y a 3253 jours) @ Ecrire

J'abonde et adhère, j'allais répondre mais...je n'aurais pas dit aussi bien

L'écriture et le risque

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 16:43 (il y a 3253 jours) @ catr

...en même temps personne ne semble avoir été touché par l'émission free poétry que j'ai postée - en tous cas pas de réponse, alors je me demande bien pourquoi. qu'est-ce qui cloche

L'écriture et le risque

par Ecrire, mercredi 30 décembre 2015, 17:12 (il y a 3253 jours) @ catr

Dire que j'ai failli ne rien tapoter de mon doigté !

Biz !

L'écriture et le risque

par Rémy @, mercredi 30 décembre 2015, 17:58 (il y a 3253 jours) @ Ecrire

Ce que tu décris là s'appelle "engagement" et "être dans ce qu'on fait" ("bei der Sache sein" en allemand, ça manque un peu en français). On peut dire aussi "s'y mettre pour de bon", "croire à ce qu'on fait", "faire les choses bien".
Mais c'est bien umpeu un abus en forme de perche à selfie que d'employer le mot "risque" pour ça. C'est du slapète, voilà. Attends, moi aussi j'peux m'la péter : vous imaginez la "mise en danger" à chaque fois que j'ouvre une bouteille de peinture ? La "prise de risque" démente que ça représente ? Et les "catastrophes" que ça pourrait causer ?


----------------------------


Et puis, si on te suit dans cette interprétation du mot "risque", ça voudrait dire que zeio reproche à kelig de ne pas s'impliquer assez du fond de son être dans ses pouems. Ce serait une méchanceté grave, non ? Je préfère penser qu'il a simplement voulu lui demander de se presser un peu le citron et d'y mettre plus de zeste.

L'écriture et le risque

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 19:26 (il y a 3253 jours) @ Rémy

L'écriture et le risque
par Rémy @, mercredi 30 décembre 2015, 17:58 (il y a 55 minutes) En réponse à Ecrire

Ce que tu décris là s'appelle "engagement" et "être dans ce qu'on fait" ("bei der Sache sein" en allemand, ça manque un peu en français). On peut dire aussi "s'y mettre pour de bon", "croire à ce qu'on fait", "faire les choses bien".
Mais c'est bien umpeu un abus en forme de perche à selfie que d'employer le mot "risque" pour ça. C'est du slapète, voilà. Attends, moi aussi j'peux m'la péter : vous imaginez la "mise en danger" à chaque fois que j'ouvre une bouteille de peinture ? La "prise de risque" démente que ça représente ? Et les "catastrophes" que ça pourrait causer ?




...il me semble que tu fais de la démagogie .. un peu... non ?
la mise en danger n'est pas d'ouvrir un pot de peinture mais faire avec la peinture quelque chose qui te dépasse, de faire ce qui te surpasse, le surpassement te déclassant automatiquement par rapport à tout ce qui a été fait avant, rendant caduc et rejetant dans la facilité tout antécédant, obligeant à s'écarter de tout confort — image de soi, satisfaction, ect..— pour et par le geste "changer", car le geste/acte produit une césure et renouvelle, il incite à (quitter, se détacher de ce qui était avant - certains iront jusqu'à renier une part d'eux mêmes et de ce qu'ils auront crée) évoluer et dans sa personne et dans l'acte créatif


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Et puis, si on te suit dans cette interprétation du mot "risque", ça voudrait dire que zeio reproche à kelig de ne pas s'impliquer assez du fond de son être dans ses pouems. Ce serait une méchanceté grave, non ? Je préfère penser qu'il a simplement voulu lui demander de se presser un peu le citron et d'y mettre plus de zeste.

non. kelig est impliqué dans ce qu'il fait, c'est très clair. ce que zeio dit et ce que j'en comprends c'est que kelig ne remettrait sans doute pas en cause ou qu'il ne remettrait pas en question sa manière, il aime sa manière, elle est à lui, il est bien avec, il y trouve une sorte de fidèlité je crois (et si je comprends d'assez proche) ...autrement dit il ne l'affinerait peut-être pas tout autant qu'elle pourrait l'être ; il lui dit qu'il ne pousse pas le processus à son maximum (selon lui). dans la main de kelig il y a une agilité très certaine aux sons et jeux de mots, c'est un peu comme une marque de commerce, cette marque est reproduite sans cesse comme un motif répétitif, zeio demande s'il est possible de faire évoluer le motif ou d'en inventer un autre qui supplanterait l'usuel actif du geste. il est question ici de la nature et des possibilités (insues) d'une personne, de l'inconnu d'elle (à rencontrer) ; mais ce commentaire pourrait tout autant s'adresser à dh ou quelqu'un d'autre, il vient du fait que lisant une écriture depuis une dizaine d'années, on voit les points forts, on finit par "savoir" cette main-là, et les faiblesses deviennent à nos yeux de plus en plus évidentes. c'est à la fois le désavantage et l'avantage d'écrire ensemble ou de partager nos écrivailleries, qu'elles soient manquées, délicieuses ou tâtonnantes. par exemple, pour kelig, un risque réel serait d'écrire comme il le fait, puis de n'extraire du texte que les images fortes, de jeter tout le reste, et de se servir des extractions pour écrire un tout autre texte, complètement lavé de l'usuel qui lui est naturel, pour recomposer une matière plus puissante et concentrée ; le risque serait le détachement obligé qu'exigerait la démarche (...)

et le risque

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 19:57 (il y a 3253 jours) @ catr

le risque réel est de rencontrer une limite, un obstacle qui paraît insurmontable, et qui nous terrifie

tiens, par exemple... (hypothétiquement parlant)..
le risque de zeio serait de se tenir à la barre de son esquif et de ne pas le laisser filer n'importe oú
le risque de denis serait de rencontrer son naturel réel, de briser ses miroirs
le risque de florian ... de s'envoler carrément, de rentrer dans le soleil ou une nébuleuse
le risque de rodrigue, d'être simple et dégagé
le risque de lina, de découvrir qu'elle peut et d'être libre de et par ce qu'elle peut
le risque de claire, d'oublier les images qui la gardent d'elle-même
le risque de écrire, de nudifier sa main jusqu'au coeur
le risque de catrine ..c'est... la constance, qui, pense-t-elle, la coulerait dans un béton immuable

et chacun de ces hypothétiques risques comporteraient pourtant une même et égale épreuve, épreuve qui consiste en un renversement dans l'état d'être ; ce renversement là génèrerait automatiquement son pareil dans la main d'écriture

et le risque

par --, mercredi 30 décembre 2015, 20:48 (il y a 3253 jours) @ catr

Édité à la demande de l'auteur.

et le risque

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 21:13 (il y a 3253 jours) @ --

... l'équilibre, je crois qu'il n'est pas dans l'art, ni dans la recherche, il ne doit pas y être en fait, tout au plus peut-on s'en approcher à la longue par la démarche, peut-être après toute une vie. de ce que je dis là tu peux te figurer l'équilibre comme un statu quo, quelque chose qui ne bouge pas, qui est statique ou figé, et donc, dont rien n'évolue, c'est un peu comme un socle ; cette notion d'équilibre est en contradiction avec la recherche créative et la démarche artistique. alors, à mon sens, forcément l'équilibre est et doit être ailleurs dans la personne, dans le "foyer" de la personne, je pense même que c'est cela qui permet de prendre des risques... évidement ce dont on parle est autre chose que l'équilibre de la composition d'un tableau, ou d'un livre, ou d'un concerto




tiens, tu sais cette citation de C.B. placée à la toute fin de mon premier livre, c'est tout à fait ça et exactement pourquoi elle y figure

language Poétique à l'encre sympathique :)) :)) :))

par Lectrice :)) :)) :)):)) :)), jeudi 31 décembre 2015, 03:48 (il y a 3252 jours) @ catr

Bonjour dame la godin 50 balais numérique bien tassé... :)) :)) :))

language Poétique à l'encre sympathique :)) :)) :))

par catr, jeudi 31 décembre 2015, 15:42 (il y a 3252 jours) @ Lectrice :)) :)) :)):)) :))

Hello dame lectrice aux cent sourires singuliers ;)

language Poétique à l'encre sympathique :)) :)) :))

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 10:12 (il y a 3249 jours) @ catr

voire soulpes et aiguisés. exquis ? pourvu qu'ils ne figent pas ni ne se figent.

psyché, éros et risque

par Lina, samedi 02 janvier 2016, 01:30 (il y a 3251 jours) @ catr

Pour moi le risque est d'être submergée par la peur, le doute, l'empêchement, la folie
alors écrire devient le remède, la résolution, ce qui permet de ne pas sombrer tout à fait
ce magma de sentiments, sensations, rêves, souvenirs, pensées, balbutiements conscients et inconscients, qui soudainement m'étreint, tenter de le réduire en alignements de mots, de phrases, d'en débrouiller l'enchevêtrement, d'en renverser la tyrannie, et à mon tour le contraindre. Avoir l'illusion de ce contrôle, tenir la lampe qui jette un faisceau de clarté sur des ombres, en révéler fugacement, avant qu'elles ne retournent à leurs ténèbres, l'étrangeté éblouie
écrire non pour comprendre le mystère mais pour réussir, parfois, à le débusquer vif et nu comme un simple chevreuil

psyché, éros et risque

par catr, samedi 02 janvier 2016, 16:41 (il y a 3250 jours) @ Lina

je suis sensible à ce que tu ouvres là. le seul problème dans ce que tu dis, ben.. à mon sens, c'est l'illusion d'un contrôle qui est un plus que réel danger.. et tu vois, quant à ta dernière phrase, moi je prends les deux ;)

ce qui est remarquable et intéressant surtout c'est que personne n'approche ces choses de la même manière et que toutes les approches soient relativement valides

psyché, éros et risque

par Lina, samedi 02 janvier 2016, 23:32 (il y a 3250 jours) @ catr

Il me semble que j'ai voulu dire qu'une complète maîtrise de l'expression est illusoire, que quelque chose toujours -heureusement- échappe à notre contrôle, que les écrits parlent de tant d'autres choses que ce qu'on a voulu leur faire dire, qu'une pluralité de sens affleurent dans une sorte de no mans'land entre l'écriture et la lecture, une grande ère des pas perdus, pleine des conversations irrépressibles d'une foule intérieure (comme dans les livres de Nathalie Sarraute ), (mais voilà que je délire... :-)

psyché, éros et risque

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 01:06 (il y a 3250 jours) @ Lina

oui, à ça aussi j'adhère





non non tu "delivre"(s) :)

L'écriture et le risque

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 20:26 (il y a 3253 jours) @ catr

" par exemple, pour kelig, un risque réel serait d'écrire comme il le fait, puis de n'extraire du texte que les images fortes, de jeter tout le reste, et de se servir des extractions pour écrire un tout autre texte, complètement lavé de l'usuel qui lui est naturel, pour recomposer une matière plus puissante et concentrée ; le risque serait le détachement obligé qu'exigerait la démarche (...) "

dans le mille !
exactement comme mon expérience de théâtre : j'ai fait, vu, et résolument j'ai compris que ce n'était pas fait pour moi. surtout pas.

L'écriture et le risque

par Rémy @, vendredi 01 janvier 2016, 18:39 (il y a 3251 jours) @ catr

C'est bellement dit, mais ça plane trop pour moi, à qui l'imagination vient de la terre par les pieds, qui doivent donc rester bien campés dessus.

L'analyse psychologique de la création que tu nous montres là est tellement montée en graine qu'il faudrait bien que ton explication finisse par éclater de rire ou en sanglots ou par s'évaporer en brouillard de poésie fumeuse... À s'arrêter dans le sérieux comme tu fais, tu vas tous nous encarcanner ! Coincés dans l'obligation de se décoincer, qu'on va être - tu parles d'un dilemme...

Et regarde Aglaé Vadet, tu la connais ? Elle fait de l'art génial, textes et images, mais impossible de la faire correspondre à ce que tu racontes... ni aux "risques" de zeio...

L'écriture et le risque

par Ecrire, vendredi 01 janvier 2016, 22:26 (il y a 3251 jours) @ Rémy

Pour approcher la perspective de Catrine, il faut accepter l'idée que toute activité peut revêtir un enjeu existentiel pour l'individu qui s'y adonne. C'est une manière d'exister. Pour exister, l'homme s'active de diverses façons. Le sens de sa vie ne lui est pas donné. Il le crée. Il n'est que de constater combien une vie insignifiante peut mener au crime, à la dépression, au suicide. Elle peut conduire au sectarisme etc. L'activité artistique figure sans doute parmi les plus susceptibles de produire du sens. Ainsi, plus elle occupe une place prépondérante dans l'horizon de sens d'un individu, plus elle implique un risque. Le risque de perdre sa raison d'être.

A l'opposé, s'il ne s'agit que d'une distraction ou d'un jeu, l'activité artistique ne comporte aucun risque, puisqu'elle joue un rôle mineur dans l'économie de sens de l'individu. Il ne vise pas à s'y accomplir. Elle reste périphérique.

Je ne fais qu'effleurer la question. Elle revêt sûrement d'autres aspects.

L'écriture et le risque

par catr, vendredi 01 janvier 2016, 22:36 (il y a 3251 jours) @ Rémy

C'est bellement dit, mais ça plane trop pour moi, à qui l'imagination vient de la terre par les pieds, qui doivent donc rester bien campés dessus.
— je ne sais pas Remy, j'articule ou tente formuler ce que j'expérimente, comprends, captes, vis, pour moi c'est du réel concret et appliqué

L'analyse psychologique de la création que tu nous montres là est tellement montée en graine qu'il faudrait bien que ton explication finisse par éclater de rire ou en sanglots ou par s'évaporer en brouillard de poésie fumeuse...
— "est tellement montée en graine" : le commentaire tient du jugement de valeur et est un tout petit peu dénigrant, à quoi cela sert-il ?
d'autre part, je peux intellectualiser d'avantage, aller bien plus loin que ça, je ne me la pète pas pour autant, et très souvent crois-moi j'en éclate de rire ou de sanglots et je finis par m'évaporer ..dans l'incomprehension dont tu fais preuve, notamment, et dont je ne juge pas mais constate..

À s'arrêter dans le sérieux comme tu fais, tu vas tous nous encarcanner ! Coincés dans l'obligation de se décoincer, qu'on va être - tu parles d'un dilemme...
— le sujet est sérieux et je l'aborde de cette manière parce que je le respecte.
encarcaner, ici, nomme une sorte d'appréhension quand c'est pourtant la dernière chose que je veux faire. cette apprèhension ne me concerne pour ainsi dire pas du tout, elle tient de ton propre rapport avec ton échelle de valeur, parce que ce que j'avance n'en fait manifestement pas partie. pourtant, ne dit-on pas que "du choc des idées jaillit la lumière"? si ce que j'avance peut permettre de mieux comprendre et percevoir des carcans dejà en place et maintenus consciemment ou non, pourquoi ne prendrais-je pas le risque — parce que c'en est bien un — d'articuler la perception que j'ai du sujet pour en transmettre un entendement "autre", entendement qui est partageable à des degrés subjectifs et relatifs ?
...le dilemme dont tu parles t'appartient peut-être, comment saurais-je ...il appartient sans doute un peu à chacun de se décoincer, ce n'est pas négatif en soi, au contraire cela m'apparaît être un très beau défi ! et surtout en regard de l'écriture

Et regarde Aglaé Vadet, tu la connais ? Elle fait de l'art génial, textes et images, mais impossible de la faire correspondre à ce que tu racontes... ni aux "risques" de zeio...
Aglaé, correspond tout à fait et à sa propre manière : elle prend le risque de la nudité drôle, de la sensualité ludique, d'un érotisme essentiellement féminin, ce qui fait partie du quotidien banal de toutes femmes (et qu'elles perdent de vue parfois), ce qui n'est pas connu ni perçu du désir féminin (désir qui est parfaitement hors de la possession). encore, elle démystifie les gestes et la manière féminine dans l'intimité, et non pas à la façon voyeuse dont les hommes peignent les femmes depuis des siècles, mais depuis le point de vue intérieur du fait d'étre une femme. et plus encore son discours pictural situe la femme hors des standards habituels de l'image du féminin quant à ses formes, et hors de toute soumission, que ce soit socialement ou sexuellement. elle peint l'essence du féminin : la joie. la joie libre et festive. son travail s''inscrit dans la lignée de Niki de Saint Phalle. son travail est une prise de position, il contredit tout ce qui est véhiculé par les hommes à propos du féminin depuis des millénaires. et son travail, sous des dehors hauts en couleurs, a des couilles. (on en aura compris toute l'estime que j'aie, j'espère)

L'écriture et le risque

par Rémy @, dimanche 03 janvier 2016, 13:13 (il y a 3249 jours) @ catr

Oui - çke j'veux dire, c'est : quand tu nous écris un grand texte de théorie comme ça, mets-y donc un peu de joie à la fin ! De la joie ailée, façon Aglaé ! Steplé ! Par pitié ! Qu'on ait la liberté d'y adhérer sans y croire ou vice-versa !

D'abord sinon çki va t'arriver c'est que c'est moi qui l'y rajouterai en addendum commentesque, la joie de rire, et ce sera ma joie à moi, masculine si çastrouv, horresco referens, en tout cas tireuse de langue, et tu en seras marrie - marrie de rire, tu parles d'un dilemme...

L'écriture et le risque

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 13:23 (il y a 3249 jours) @ Rémy

Moi on me l'a fait plus. Catrine a un côté chipie, comme toutes les filles.

L'écriture et le risque

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 13:31 (il y a 3249 jours) @ kelig

aparté

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 16:41 (il y a 3249 jours) @ kelig

chipie — garde ça pour tes copines "de France", veux-tu
"toutes les filles"...méfies-toi des propos machistes et réducteurs
et il y a bon temps que je ne suis plus fille !

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 17:18 (il y a 3249 jours) @ catr

M'enfin ! Bon, zut. Moi aussi je suis incompris.

aparté

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 18:18 (il y a 3249 jours) @ kelig

ha non ! pas de ça !

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 18:44 (il y a 3249 jours) @ catr

Catrine, c'était une boutade légère dans l'intention, une attention, un sourire, ni plus ni moins. C'est loupé, tant pis, pour moi ce n'est pas grave.
Je te souhaite mes meilleurs voeux pour cette année.
Avec toute mon amitié, pour toi.

aparté

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 19:04 (il y a 3249 jours) @ kelig

oui, j'avais saisi, mais je n'apprécie pas la teneur du fond (et ça ne vient pas de toi mais de ce que j'y lis et de comment je décortique)

aussi, j'explique ma réaction d'ensuite : faut faire attention avec être incompris, c'est une sorte de posture de l'orgueil, elle s'installe dans l'auto-appitoiement. je deteste ça. d'autre part, je me sens obligée d'éclairer autour de ce que je répondais à Rémy selon quoi "je m'évapore... dans l'incompréhension" de x personne : pour comprendre il faut s'approcher de, ou approcher une idée/notion/concept whatever, pour approcher de cela, voire rencontrer, il faut se lâcher le nombril. pour se lâcher le nombril il faut l'avoir assez reconnu, assez pour s'intéresser à autre chose, en être libéré, et ensuite être disponible pour reconnaître l'autre. it seems simple but it's not

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 19:15 (il y a 3249 jours) @ catr

Ce peut être une posture d'orgueil, mais je pense pas que ce soit si simple, et ça dépend. Mais ça vient parfois chez un peu chacun je pense. Je ne crois pas que quelqu'un y échappe, à ce sentiment, ou impression, qui est la plupart du temps passagère heureusement. Parfois on cherche à communiquer quelque chose, d'important à ses yeux, et puis ça ne passe pas comme on le souhaite.
Par exemple, me concernant, c'est l'engagement militant, à côté de l'écriture, art, etc. (hors nombril, garanti) Ca ne passe pas vraiment ici, c'est grosso-modo incompris, voire pas pris au sérieux - alors que ça me prend aux tripes, bon, j'en ai pris acte, je fais avec.

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 19:26 (il y a 3249 jours) @ kelig

et puis aussi, je pense que personne ne comprendre entièrement une autre personne.

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 19:31 (il y a 3249 jours) @ kelig

..ne peut..

aparté

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 20:22 (il y a 3249 jours) @ kelig

...faut déjà se comprendre un tout petit peu soi-même :)


je pense qu'on peut comprendre beaucoup, de choses, notions, idées, concepts, valeurs ; je pense qu'on ne peut rencontrer l'autre que seulement dans la mesure où cette personne nous permet de la rencontrer, et comprendre cela est déjà beaucoup...

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 20:26 (il y a 3249 jours) @ catr

Se comprendre déjà soi-même, évidemment. C'est qui n'est pas évident.

Et oui comprendre en partie, beaucoup, une autre personne, ça d'accord, c'est possible.

aparté

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 20:11 (il y a 3249 jours) @ kelig

du sentiment d'imcompréhension :
"pauvre de moi personne ne me comprend" est une manière de s'exclure tout en s'auto-appitoyant. l'auto-exclusion est une forme de fausse punition. également, l'auto-exclusion conforte la croyance selon laquelle soi aurait un non-droit ou un non-accès à ce que tous les autres ont droit et accès, ce qui est faux. "tous les autres" est une chimère ; "personne ne me comprend" est une autre chimère. ces chimères sont inventées (construites artificiellement dans la personne) pour très prècisément ne pas se rendre compréhensible (et se maintenir séparé des autres), cela sert à ne pas confronter ses idées à celles des autres, ce qui risquerait de détrôner ses idées, voire risquerait d'enlèver à ces mêmes idées le statut qu'on leur confère comme si elles étaient placées au-dessus des idées des autres, comme étant meilleures et valant plus. il est alors question de la valeur que la personne s'octroie et octroie à ses idées par rapport aux autres, question d'orgueil et d'ego, question de vaine vanité construite comme un haut mur entre soi et "tous les autres", donc entre soi et...une chimère.

se rendre compréhensible est permettre d'être rencontré et donc se permettre de rencontrer autrui et ses idées (de prendre un risque)





du politique :
ce n'est pas que ce soit incompris, je pense plutôt que le choix est fait de ne pas entrer sur ce terrain (des plus glissant)... et en quelque sorte ce choix te protège (du jugement d'autrui, des divergences d'opinions, et de prendre en feu sur cet espace-ci). c'est une trop large question de valeurs, sociales, complexes, et lourdes... de conséquences. c'est trop lourd... sinon, on a d'jà du mal à discuter autour de l'écriture et à se respecter mutuellement dans nos différences, alors imagine si on se met à discuter de politique ? ensuite, c'est delivre : on y poétise ou on y politique ? ...que toi tu fasses les deux, si tu veux, c'est un choix qui t'appartient et t'engage; tu dois respecter que d'autres ne s'y engagent pas, et ce, sans en faire un drame ou une maladie (et ramener ça sur le tapis en t'en plaignant), puisque c'est inutile tout en n'aidant pas ta cause..

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 20:22 (il y a 3249 jours) @ catr

Ce que tu dis du sentiment d'incompréhension n'est pas faux, dans les grandes lignes. Dans le "détail", c'est plus complexe je le pense, et ça dépend. Je ne souhaite pas plus poursuivre là-dessus.
(je ne parle pas de moi en particulier je précise.)

Pour le deuxième, no comment plus que ça. Et qu'on se comprenne un peu mieux quand même, je n'en fais ni un drame, ni une maladie. Comme j'ai dit, c'est acté, passé quoi, digéré (et c'était un exemple que j'ai pris.) Ce qui ne signifie pas que je n'en parlerai plus du tout, d'ailleurs.

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 21:04 (il y a 3249 jours) @ catr

"oui, j'avais saisi, mais je n'apprécie pas la teneur du fond (et ça ne vient pas de toi mais de ce que j'y lis et de comment je décortique)"

si j'explicitais la trame de l'emploi du mot "fille" là à la place de "femme" dans ma petite boutade, il me faudrait plusieurs pages. hem. le terme ne vient pas de moi mais de femmes. avant je l'employais pas.

c'est rien du tout je t'assure, le fond n'est pas mauvais non plus.

mais je comprends que tu n'apprécies pas. d'un point de vue, je capte. so sorry.

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 21:48 (il y a 3249 jours) @ catr

ce que tu dis sur la rencontre, c'est l'empathie +, ça se passe dans la vie, ce sont des choses qui arrivent quand on s'ouvre et qu'on permet le contact c'est vrai. pour reconnaître l'autre, c'est pas immédiat, ni évident il faut déjà le connaître assez bien. ce n'est déjà pas simple.
alors pour ce qui concerne idée/notion/valeur à travers l'écriture reliée à une personne dont on fait l'approche la rencontre ça via un forum d'écriture ça l'est encore moins. sans doute.

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 22:20 (il y a 3249 jours) @ kelig

tiens j'ai mis valeur à la place de concept.
toujours eu un problème à intégrer les concepts.

aparté

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 22:32 (il y a 3249 jours) @ kelig

c'est qu'ils s'intègrent par eux-mêmes, ils se fondent

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 22:40 (il y a 3249 jours) @ catr

ouf, tant mieux.

aparté

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 22:41 (il y a 3249 jours) @ kelig

Concept & valeur

on pourrait en parler longtemps...

aparté

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 22:28 (il y a 3249 jours) @ kelig

pour reconnaître l'autre besoin est d'accepter de le voir, au lieu que de ne regarder que ce qui nous arrange ou convient (...), c.a.d. sans l'amputer (dans notre perception) ni oblitérer sa condition d'être vivant libre


ensuite, faire attention de ne pas mélanger les cartes à jouer et un tarot en nous disant que tout n'est pas clair, hein..
non plus que couper les cheveux en quarante-et-seize...
partons de : idée/notion/valeur/concept se rencontre par tous les moyens en tout instant . si tu peux appréhender cela en parlant d'écriture, tu peux le faire en parlant de gens, et de tout en tout lieu.

mais tu peux aussi torturer un chou ;)

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 22:39 (il y a 3249 jours) @ catr

Mais je partage en substance ce que tu écris là, Catrine.

Tout à fait le début, j'abonde.

Sauf que je pars non pas de l'écriture, du moins il me semble, mais de la vie ci présente pour parler de gens et de tout en tous lieux.
J'aime pas trop la torture hein.
A part ça j'aime aussi les jeux de société et les coiffures originales (chez les autres)... Hors-sujet ça bon d'accord.

aparté

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 22:46 (il y a 3249 jours) @ kelig

l'affaire c'est que ça devient de la dialectique (et je n'ai pas l'énergie qu'il y faudrait)

bon, je retourne dans ma cuisine, ciao kelig

aparté

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 22:48 (il y a 3249 jours) @ catr

Bon appétit ! Moi je vais faire dodo, demain boulot.

aparté

par zeio, lundi 04 janvier 2016, 15:00 (il y a 3248 jours) @ kelig

Super ! Ça a l'air très intéressant. Surtout le 2ème.

aparté

par catr, lundi 04 janvier 2016, 16:42 (il y a 3248 jours) @ zeio

oui, surtout le 2ième, l'article confirme exactement, j'espère cependant que le livre va un peu plus loin (voire hors des accusations, vers des solutions et renversements..) je vais voir ça avec mon petit libraire, merci kelig

aparté

par kelig, lundi 04 janvier 2016, 17:12 (il y a 3248 jours) @ catr

moi aussi je vais me les chercher, les deux m'intéressent.

aparté

par kelig, vendredi 12 février 2016, 18:40 (il y a 3209 jours) @ kelig

coup de chance ils sont à l'odeur du temps librairie, je vais les acheter demain.

L'écriture et le risque +

par catr, dimanche 03 janvier 2016, 16:34 (il y a 3249 jours) @ Rémy

ben, des fois, je choisis de pas en rire, et c'est exprès : vous avez tellement peur du sérieux, vous le fuyez à toutes jambes comme des cabots couards, des non-assumés ; c'est exprès aussi si j'insisite, puisque tu insistes, ogre-rémy, pour me faire bâton dans les roues et m'humilier. pour le coup je me tiens droite, et comme on dit chez nous «fourre-toé le youske cé l'câlice» et à fond, monsieur ;)


+ : me fâche plutôt le fait que tu te permettes l'usage d'une menace, même énoncée "à la sauce légère"

L'écriture et le risque +

par Rémy @, dimanche 03 janvier 2016, 17:50 (il y a 3249 jours) @ catr

Bon bon je fais amende, tiens.

[image]
Autoportrait en forme de poirier

L'écriture et le risque

par zeio, samedi 02 janvier 2016, 01:47 (il y a 3251 jours) @ Rémy

Ne te méprends pas sur le risque dont je parlais, ça n'est pas quelque chose de sérieux ou de morbide, au contraire, en fin de compte, c'est un grand éclat de rire. En particulier sur soi-même.

L'écriture et le risque

par catr, samedi 02 janvier 2016, 06:04 (il y a 3250 jours) @ zeio

aussi ))))
l'un n'empêche pas l'autre ;)

L'écriture et le risque

par zeio, samedi 02 janvier 2016, 13:19 (il y a 3250 jours) @ catr

Lectrice, j'ai retiré le message car :
- il contenait un nom de famille. Qu'il soit connu de tous les participants habituels ou pas qu'importe, c'est une information personelle que la personne en question n'a pas nécessairement envie de divulguer.
- il était bourré de sous-entendus, négativités, dans le but de blesser l'autre, notamment sur son âge, tu le sais très bien. Ça ne sert à rien de perpétuer ces comportements qui empoisonnent le lieu.
Il peut y avoir des disputes littéraires, même âpres, c'est pas un problème au contraire, mais quand il n'est question que d'attaques personnelles ca n'a pas sa place ici, merci.

L'écriture et le risque

par LECTRICE :)), samedi 02 janvier 2016, 13:54 (il y a 3250 jours) @ zeio

J'approuve ta réaction Zeio. Tu as très bien fait :))

J'en profite pour souhaiter une année fructueuse à que les Artistes :)) :)) :))

L'être à la lutte

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 20:03 (il y a 3253 jours) @ Lina

(soi-même)

L'être à la lutte

par Ecrire, mercredi 30 décembre 2015, 10:16 (il y a 3253 jours) @ zeio

Toutes tes remarques me semblent on ne peut plus pertinentes. Elles valent (peu ou prou, en fonction notamment de l'engagement existentiel de chacun dans cette activité), pour toute personne se frottant au travail d'écriture. Reste que la capacité à recevoir tes conseils suppose la possibilité (ou du moins la croyance en cette possibilité) affective de se mettre en risque et les ressources (culturelles, symboliques, intellectuelles) pour reconstruire sur cette table, non pas rase mais débarrassée de toutes les facilités, les procédés, etc. Bref, tout ce qui en constitue le confort, en effet, mais aussi du même coup, impose des restrictions fatales à la créativité.

L'être à la lutte

par Rod., mercredi 30 décembre 2015, 10:52 (il y a 3253 jours) @ Ecrire

Oui.
Je ne sais pas ce qui est le pire: la crainte de la redite en restant dans le confort de ce qu'on sait faire ou la prise de risque en tentant de nouvelles formes/approches dès qu'un recueil est bouclé.
Bousculer l'équilibre qui avait été trouvé, équilibre interne autant que formel. Au risque réel de ne plus parvenir à créer quelque chose d'honnête et qui (se) tienne debout.
Et puis tailler, tailler la chair du texte sans entamer le muscle...

(Bref, pas pu m'empêcher de dire ça dans cette bizarre période où j'envoie des manuscrits qui vont être jugés, refusés, etc. et où je ne sais plus (quoi) écrire...)

L'être à la lutte

par Ecrire, mercredi 30 décembre 2015, 16:33 (il y a 3253 jours) @ Rod.

C'est une question très facile ! La réponse l'est moins ! ;-)

C'est qu'il existe aussi un "conformisme" du "non conformisme", comme disait l'autre. Si bien qu'il faut non seulement ne pas perdre de vue les conséquences mais aussi et surtout, peser les motifs. Qu'est-ce donc qui m'incite à agir dans telle ou telle direction ? Veux-je me renouveler parce que j'ai tiré le meilleur de cet approche (qui désormais n'est plus que procédés) ou parce que je pressens que cette facture atteint sa date de péremption sur ce qui attendu du lecteur nouvellement avisé ?

Correction : "le meilleur de cette approche"

par Ecrire, mercredi 30 décembre 2015, 16:35 (il y a 3253 jours) @ Ecrire

- pas de texte -

L'être à la lutte

par Rémy @, mercredi 30 décembre 2015, 18:20 (il y a 3253 jours) @ Ecrire

Hm, combien de temps, ou pour combien de textes, utilise-t-on "une approche" dans le sens que tu dis là ?

J'veux dire : moi en peinturlure, j'arrive à faire 6 images dans une série, 8 quand ça roule bien. La première est un coup de pot, la deuxième est ratée, la troisième un essai honorable mais qui casse pas des briques, dans la quatrième je m'énerve alors j'y mets des trucs en plus, ça réussit une fois sur deux, c'est la plus géniale ou la plus nulle, ensuite la cinquième roule, c'est là qu'il peut parfois s'en glisser une de plus, la sixouseptième est lasse, et celle d'après je me rends compte que j'aurais mieux fait de ne pas la faire.
Que ce soit de ma propre envie ou sur demande des spectateurs, j'ai bien du mal à prolonger une approche... Par contre évidemment je peux réutiliser tel ou tel procédé (ou processus, ou geste, ou savoir-faire) dans d'autres séries / approches, plus tard, pas tout de suite ; et bien sûr aussi j'ai toujours une poignée d'approches en couveuse prêtes à éclore à la fin de l'actuelle, des idées qui mûrissent, quoi.

Ça ne doit pas être très différent en texte, si ? Le truc te fait savoir lui-même quand il est épuisé ; ou alors c'est ta muse qui te tire la langue, et gnya plus moyen d'en tirer quoi que ce soit, il faut renouveler... Continuer ou renouveler n'est pas vraiment quelque chose qu'on peut décider, si ?

L'être à la lutte

par Rémy @, mercredi 30 décembre 2015, 17:15 (il y a 3253 jours) @ Rod.

Ce qui serait superfort, ce serait d'arriver à décider d'une chose pareille ! Et plop aujourd'hui j'invente j'expérimente, mais demain non, je fais ce que je sais faire... Qu'on décide bon aujourd'hui je fais de l'art et demain je m'occupe de la mise en forme, à la rigueur je veux bien, et encore, essayez donc de faire de la mise en forme le jour où l'inspire vous travaille, ou de créer le jour où elle n'est pas là... Mais alors décider aujourd'hui je crée des trucs originaux et demain je créerai aussi, mais des trucs moins originaux ? Moi j'vois pas, j'arrive pas à séparer ces subtilités-là. C'est pas comme ça que ça se passe, la question est certainement mal posée. Aujourd'hui je crée, et on verra bien si ce qui en sort est original ou pas, expérimental ou pas, à mettre dans le même recueil ou pas.

L'être à la lutte

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 13:20 (il y a 3253 jours) @ zeio

J'écris en live, zeio.
Après seulement je reprends le texte.
Je sais pas faire autrement.

L'être à la lutte

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 11:29 (il y a 3253 jours) @ kelig

A la surface du sol les bêtes serpentent, parmi des cauchemars envahissent des nuits, à semi sommeil en apnée, menacé par des hordes autour, sombre, tourmenté dans la peur, soi-même égaré au milieu de ce nulle part à moitié inconscient, au monde obscurci
comment résister, tenir, ne pas se laisser prendre par la mort
l'esprit enfermé cherche la lumière, l'ouvert, par où s'appaiser
au réveil s'éteignent les vagues idées espoirs de la veille, anxiété, cigarettes, cafés
maux de peu, n'aident pas
il faut recommencer sans discontinu, sans s'écrouler, par gestes et petites pensées
un labeur, du quotidien, fait de choses concrètes, essayer d'avancer, saccadé
progressivement revenu à, la vie retourne les choses, beaucoup sont partis où je ne sais
ici où la terre s'ensemence chaque année, comme des sillons d'ondes en sinusoïdes donnent le la
à suivre, telle une musique paysanne extraite de ses racines.

L'être à la lutte

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 12:23 (il y a 3253 jours) @ kelig

L'être à la lutte (en boucles)

par kelig, mercredi 30 décembre 2015, 19:59 (il y a 3253 jours) @ kelig

(en boucles)

il faut recommencer sans discontinu, sans s'écrouler, par gestes et petites pensées
un labeur, du quotidien, fait de choses concrètes, essayer d'avancer, saccadé
progressivement revenu à, la vie retourne les choses, beaucoup sont partis où je ne sais
ici où la terre s'ensemence chaque année, comme des sillons d'ondes en sinusoïdes donnent le la
à suivre, telle une musique paysanne extraite de ses racines
à la surface du sol les bêtes serpentent, parmi des cauchemars envahissent des nuits, à semi sommeil en apnée, menacé par des hordes autour, sombre, tourmenté dans la peur, soi-même égaré au milieu de ce nulle part à moitié inconscient, au monde obscurci
comment résister, tenir, ne pas se laisser prendre par la mort
l'esprit enfermé cherche la lumière, l'ouvert, par où s'appaiser
au réveil s'éteignent les vagues idées espoirs de la veille, anxiété, cigarettes, cafés
maux de peu, n'aident pas


ici où la terre s'ensemence chaque année, comme des sillons d'ondes en sinusoïdes donnent le la
à suivre, telle une musique paysanne extraite de ses racines
à la surface du sol les bêtes serpentent, parmi des cauchemars envahissent des nuits, à semi sommeil en apnée, menacé par des hordes autour, sombre, tourmenté dans la peur, soi-même égaré au milieu de ce nulle part à moitié inconscient, au monde obscurci
comment résister, tenir, ne pas se laisser prendre par la mort
l'esprit enfermé cherche la lumière, l'ouvert, par où s'appaiser
au réveil s'éteignent les vagues idées espoirs de la veille, anxiété, cigarettes, cafés
maux de peu, n'aident pas
il faut recommencer sans discontinu, sans s'écrouler, par gestes et petites pensées
un labeur, du quotidien, fait de choses concrètes, essayer d'avancer, saccadé
progressivement revenu à, la vie retourne les choses, beaucoup sont partis où je ne sais

(etc)

L'être à la lutte (en boucles)

par kelig, dimanche 03 janvier 2016, 09:26 (il y a 3249 jours) @ kelig

il faut recommencer sans discontinu, laisser s'écouler sans s'écrouler, par gestes et petites pensées, à la ronde
labeur du quotidien, ferment de choses concrètes, en essayant d'avancer - malgré tout - par petits bouts saccadés
lentement revenu à - tourne encore, la vie retourne les choses par phases, beaucoup sont partis où je ne sais
tourne avec, la terre elle s'ensemence chaque année, en sillons d'ondes en sinusoïdes donnent le la
à suivre, musique paysanne extraite de ses racines, éclipse des hélices
à la surface du sol les bêtes serpentent, atterrent, parmi des mauvais rêves envahissent des nuits, à semi sommeil en apnée, menacé par des hordes autour - tu te sens mauvais au milieu, sombre, tourmenté la peur à l'esprit, égaré au milieu de ce nulle part en partie inconscient, au monde obscurci
à résister pour tenir, ne pas se laisser prendre le coeur par la mort, trouver la force de croire, toute pensée tombée désuette
l'esprit enfermé dans son ombre cherche la lumière, l'invers, par où rouvrir, regarde au fond de la nuit si elle filtre des photons par traces de lumière ancestrale
au réveil refluées les vagues idées espoirs de la veille, anxiété, avec cigarettes et cafés, sommeil consummé et maux de peu, c'est un passage comme un autre avec ses doutes et ça passe, tout passe comme ça se passe chaque fois

L'être à la lutte

par kelig, dimanche 10 janvier 2016, 09:05 (il y a 3242 jours) @ kelig

il faut recommencer sans discontinu, laisser s'écouler sans s'écrouler, par gestes et petites pensées, à la ronde
labeur du quotidien, ferment de choses concrètes, en essayant d'avancer - malgré tout - par petits bouts saccadés
lentement revenu à - tourne encore, la vie retourne les choses par phases, beaucoup sont partis où on ne sait
tourne avec, la terre elle s'ensemence chaque année, en sillons d'ondes en sinusoïdes donnent le la
à suivre, musique paysanne extraite de ses racines, éclipse des hélices
à la surface du sol les bêtes serpentent, atterrent, parmi des mauvais rêves envahissent des nuits, à semi sommeil en apnée, menacé par des hordes autour - tu te sens mauvais au milieu, sombre, tourmenté la peur à l'esprit, égaré au milieu de ce nulle part en partie inconscient, au monde obscurci
à résister pour tenir, ne pas se laisser prendre le coeur par la mort, trouver les ressources de croire, toute pensée tombée désuette
l'esprit enfermé dans son ombre cherche la lumière, l'invers, par où rouvrir, regarde au fond de la nuit si elle filtre des photons par traces de lumière ancestrale
au réveil refluées les vagues idées espoirs de la veille, anxiété, avec cigarettes et cafés, sommeil consummé et maux de peu, c'est un passage comme un autre avec ses doutes et ça passe, tout passe comme ça se passe chaque fois