L'écriture et le risque

par catr, mercredi 30 décembre 2015, 19:26 (il y a 3253 jours) @ Rémy

L'écriture et le risque
par Rémy @, mercredi 30 décembre 2015, 17:58 (il y a 55 minutes) En réponse à Ecrire

Ce que tu décris là s'appelle "engagement" et "être dans ce qu'on fait" ("bei der Sache sein" en allemand, ça manque un peu en français). On peut dire aussi "s'y mettre pour de bon", "croire à ce qu'on fait", "faire les choses bien".
Mais c'est bien umpeu un abus en forme de perche à selfie que d'employer le mot "risque" pour ça. C'est du slapète, voilà. Attends, moi aussi j'peux m'la péter : vous imaginez la "mise en danger" à chaque fois que j'ouvre une bouteille de peinture ? La "prise de risque" démente que ça représente ? Et les "catastrophes" que ça pourrait causer ?




...il me semble que tu fais de la démagogie .. un peu... non ?
la mise en danger n'est pas d'ouvrir un pot de peinture mais faire avec la peinture quelque chose qui te dépasse, de faire ce qui te surpasse, le surpassement te déclassant automatiquement par rapport à tout ce qui a été fait avant, rendant caduc et rejetant dans la facilité tout antécédant, obligeant à s'écarter de tout confort — image de soi, satisfaction, ect..— pour et par le geste "changer", car le geste/acte produit une césure et renouvelle, il incite à (quitter, se détacher de ce qui était avant - certains iront jusqu'à renier une part d'eux mêmes et de ce qu'ils auront crée) évoluer et dans sa personne et dans l'acte créatif


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Et puis, si on te suit dans cette interprétation du mot "risque", ça voudrait dire que zeio reproche à kelig de ne pas s'impliquer assez du fond de son être dans ses pouems. Ce serait une méchanceté grave, non ? Je préfère penser qu'il a simplement voulu lui demander de se presser un peu le citron et d'y mettre plus de zeste.

non. kelig est impliqué dans ce qu'il fait, c'est très clair. ce que zeio dit et ce que j'en comprends c'est que kelig ne remettrait sans doute pas en cause ou qu'il ne remettrait pas en question sa manière, il aime sa manière, elle est à lui, il est bien avec, il y trouve une sorte de fidèlité je crois (et si je comprends d'assez proche) ...autrement dit il ne l'affinerait peut-être pas tout autant qu'elle pourrait l'être ; il lui dit qu'il ne pousse pas le processus à son maximum (selon lui). dans la main de kelig il y a une agilité très certaine aux sons et jeux de mots, c'est un peu comme une marque de commerce, cette marque est reproduite sans cesse comme un motif répétitif, zeio demande s'il est possible de faire évoluer le motif ou d'en inventer un autre qui supplanterait l'usuel actif du geste. il est question ici de la nature et des possibilités (insues) d'une personne, de l'inconnu d'elle (à rencontrer) ; mais ce commentaire pourrait tout autant s'adresser à dh ou quelqu'un d'autre, il vient du fait que lisant une écriture depuis une dizaine d'années, on voit les points forts, on finit par "savoir" cette main-là, et les faiblesses deviennent à nos yeux de plus en plus évidentes. c'est à la fois le désavantage et l'avantage d'écrire ensemble ou de partager nos écrivailleries, qu'elles soient manquées, délicieuses ou tâtonnantes. par exemple, pour kelig, un risque réel serait d'écrire comme il le fait, puis de n'extraire du texte que les images fortes, de jeter tout le reste, et de se servir des extractions pour écrire un tout autre texte, complètement lavé de l'usuel qui lui est naturel, pour recomposer une matière plus puissante et concentrée ; le risque serait le détachement obligé qu'exigerait la démarche (...)

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