nt
par catr, mardi 05 janvier 2016, 19:11 (il y a 3247 jours)
lisière
— inclarté de
t'observe
t'attend se guète au devant
te verrais-tu — arriver
•
et rive
ce n'est rien, rien de ce que tu connaissais déjà
et tout de ce que tu auras longtemps empêché
(tu tournais avec tant d'ardeur dans se contraindre
et l'abstention) sursoir n'arrête ni ne coupe
cette eau du monde ni sa puissance
tu jetais ton corps
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps
rejetant toutes les mains
après la mer
après sa transfusion
une incomparable nuit s'approche
la nuit qui te rèvèle
et sur sa bouche l'avant-goût
de ta vraie nature
•
marcher vers la nuit (sa forêt) et
ta main tendue
frôle — quelle pierre, margelle — la douceur de ses lèvres
et ta propre soif appelle, lui parle : « puits, me boiras-tu, bois-moi
que je me rende enfin à ta vraie nature »
eau — ondoiements clairs
cette transparence
.
nt
par catr, mardi 05 janvier 2016, 20:13 (il y a 3247 jours) @ catr
rivage
élèments et simples,
nuit et ses décoctions lentes
te déglutissent
trempent
tes os macèrent
ainsi l'argile dont tu es
reprend la forme qu'est la tienne
car tu es toi-même
et cette plage où dormir
et cette forêt où rêver
et cette pluie — nos corps tombés sur le monde
cette terre
cette seule terre
.
nt
par catr, mardi 05 janvier 2016, 20:40 (il y a 3247 jours) @ catr
je n'ai pas encore dormi ton rêve
toi — ta bouche collée sur
le sein de nuit
alors qu’elle te tète et réinvente —
invente la mer ses orgues,
l'atoll oblong et ses éponges
ou sois
cet arbre
dont les pieds baignent dans le coeur même du monde
cet arbre
dont la tête chuchote aux étoiles
sois
•
tu seras et le fleuve et la rive,
moelle et sang, trempé, tu seras
le rêve debout advenu
la rencontre attendue,
et tu te souviendras alors de ton nom,
debout parmi
tous les noms — noms dits, reçus,
lancés, qui n´étaient pas le tien
devant toi
tu sauras enfin
que tout ce que tu es
est cette terre
cette seule terre
.
nt
par catr, mardi 05 janvier 2016, 22:30 (il y a 3247 jours) @ catr
os et eaux
tu incarnes telle la falaise — et sur elle tes plantées (arbres de tes arbres, corps et aspects)
d'où s'élancent
leurs devancements, élongations —
une vue sur la mer
tu te souviens du feu et allumé
rallumé des nuits entières sur les murs des tempêtes
les essuyées graves
tu n'en retrouverais
jamais ton être
l'intact
quel cauchemar cuisait l'écume — ses hordes conduites pour quel assaut
— tes chairs
jusqu’à
toi
•
c'est alors que ta main — de cent symboles blancs
et à même l'interne de ton ventre au lob de ton foie
— traçait la prophétie des eaux profondes d'où ton nom s'éveille
•
tandis que tu marches et rêves
il vient
il vient à ta rencontre comme vers son jumeau
et comme vers son corps retrouvé
l'entends-tu trembler
.
nt
par dh, mercredi 06 janvier 2016, 12:59 (il y a 3246 jours) @ catr
nt
par julien, mercredi 06 janvier 2016, 21:04 (il y a 3246 jours) @ dh
carnet brut
par catr, mercredi 06 janvier 2016, 22:21 (il y a 3246 jours) @ julien
oui, des recherches autour de. exactement. merci julien, d'entendement merci.
c'est extrait d'un carnet de poche que je trimbalais partout (l'été dernier — et récemment retrouvé) et donc principalement écrit sur les quais de métro, entre deux lieux, dans une mer de gens où personne ne reconnaît personne. d'où, probablement cette affaire du nom, marque d'une identité, noyée dans la foule en transit. puis j'ai probablement pensé au mythe selon lequel chacun aurait un nom avant même de venir au monde, le nom oublié qu'on chercherait toute notre vie ; d'autres choses se sont glissées entre des passages, dont un echange avec un ami très cher et très âgé qui me parlait de la grande nuit... et autrefois marin, il me parlait de Dover, et du cap Horne...puis surtout de la merveilleuse sensation, après des mois en mer, de voir un rivage.. ensuite, je sais que les textes ne sont pas égaux, oui, non, c'est selon. mais je désirais ouvrir ce carnet brut et le lire ici avec d'autre(s), pour voir ce qui en est, trouver une nouvelle piste peut-être, savoir ce que vous en pensez (si vous avez le goût d'en discuter).
carnet brut
par Rémy , mercredi 06 janvier 2016, 23:49 (il y a 3246 jours) @ catr
Tu pourrais éventuellement les intégrer dans un texte plus vaste, ce serait un essai intéressant de trouver le minimum à rajouter pour que ça se tienne.
carnet brut
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 00:50 (il y a 3246 jours) @ Rémy
carnet brut
par Rémy , jeudi 07 janvier 2016, 15:59 (il y a 3245 jours) @ catr
carnet brut
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 16:46 (il y a 3245 jours) @ Rémy
j'ai choisi l'abstraction, Rémy, la chose la plus détestée et rejetée de la poésie, je l'embrasse.
mais sache que je t'entends, et je respecte ce que tu dis
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 14:40 (il y a 3245 jours) @ julien
nt
par kelig, vendredi 08 janvier 2016, 07:39 (il y a 3244 jours) @ catr
nt
par catr, vendredi 08 janvier 2016, 13:26 (il y a 3244 jours) @ kelig
hm.. les petites loupes de répétitions, sûrement ; je vais voir à ça...
merci beaucoup pour tes attentions
nt
par kelig, samedi 09 janvier 2016, 09:31 (il y a 3243 jours) @ catr
c'est comme une pensée réflexive. moi elle ne me parait pas utile. puis il y a ce "on" or je ne vois pas tout à fait les choses comme ça.
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 15:06 (il y a 3245 jours) @ julien
j'ai tant attendu et espéré, aménagé des espaces pour qu'ils puissent être vivants d'aménagements, accueillants à la différence, espaces rorschach, adaptables et mobiles, acceptant toutes les mutations et permutations possibles, exponentiels, expansatoires de l'être. j'ai écrit pour que tu y lises une correspondance, une intime correspondance au monde, en tout aspect, toute résonance. dis-moi, qu'est-ce qu'être vivant, le sais-tu plus aujourd'hui qu'hier. qu'est-ce qui, dans ta personne et toute la somme de ses jours, nuits, amours, pertes, joies, la signe du vivant fait vivant
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 15:28 (il y a 3245 jours) @ julien
si tu fais semblant, tu joues à être beau, parfois à plaire, jouer aux allouettes pour se perdre un peu plus ; la fuite pour ne se trouver
un matin tu te lèves avec un sentiment d'une clarté ahurissante : toute la douleur que tu as vécue, tu l'avais choisie et embrassée
une nuit te réveillera comme en un spasme fulgurant pour réaliser que toi seul fais de ta réalité un fait réel dans le réel du monde
tu marches, en réalité tu fais avancer tes territoires, chambres et îles, des champs et tout ce que porte ton nom, à travers le monde
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 15:44 (il y a 3245 jours) @ julien
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 17:28 (il y a 3245 jours) @ julien
parfois tu penches un peu. je pressens l'ombre d'une angoisse, un tressaillement. chaque fois je voudrais tendre la main, calmer l'eau, ses remous, car par mille reflets agités captant ton attention ils t'empêchent de voir. les reflets agités te semblant plus réels que ta propre réalité. tu penches, glisses sur des surfaces. aussi j'attends, patiente, le moment de profonde transparence où tu plongeras pour te traverser.
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 17:56 (il y a 3245 jours) @ julien
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 19:12 (il y a 3245 jours) @ julien
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 19:58 (il y a 3245 jours) @ julien
nt
par kelig, jeudi 07 janvier 2016, 20:34 (il y a 3245 jours) @ catr
(...)
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 21:31 (il y a 3245 jours) @ kelig
(...)
par kelig, jeudi 07 janvier 2016, 21:33 (il y a 3245 jours) @ catr
( :-) )
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 21:41 (il y a 3245 jours) @ kelig
nt
par kelig, jeudi 07 janvier 2016, 21:42 (il y a 3245 jours) @ catr
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 21:51 (il y a 3245 jours) @ kelig
nt
par kelig, jeudi 07 janvier 2016, 21:55 (il y a 3245 jours) @ catr
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 22:03 (il y a 3245 jours) @ kelig
bon... je laisse tout ça là et je vais marcher dehors..
nt
par kelig, vendredi 08 janvier 2016, 07:30 (il y a 3244 jours) @ catr
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 20:04 (il y a 3245 jours) @ julien
comme une onde en touche et rejoint une autre.
nous ne l'admettons pas,
certains disent que c'est par pudeur.
nt
par Rémy , vendredi 08 janvier 2016, 00:13 (il y a 3245 jours) @ catr
http://www.carstenstruck.de/stuff/graphik/graphik_1/04_gardinen/gardinen.html
(Grmpf, il en a fait de bien plus grandes et bien plus méditatives, vassavoir pourquoi il ne les met pas en ligne ?)
nt
par catr, vendredi 08 janvier 2016, 01:20 (il y a 3245 jours) @ Rémy
merci pour ta lecture et pour le lien !
nt
par catr, vendredi 08 janvier 2016, 18:23 (il y a 3244 jours) @ Rémy
dis donc c'est tellement beau ce lien ! je suis en train de fouiller là !
yo ça vibre ses trucs
nt
par vagabond vagabondant, mercredi 06 janvier 2016, 21:19 (il y a 3246 jours) @ dh
ça ne veut rien dire du tout
nt
par vagabond vagabondant, mercredi 06 janvier 2016, 21:21 (il y a 3246 jours) @ catr
je reviendrais les relire, et peut-être écrire un commentaire à leur hauteur (ou douceur)
nt
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 04:56 (il y a 3245 jours) @ vagabond vagabondant
petite suite en forme de rivage
par catr, jeudi 07 janvier 2016, 17:04 (il y a 3245 jours) @ catr
- petite suite en forme de rivage
lisière
— inclarté de
t'observe
t'attend
si tu te tenais debout dans le chemin - courant, fleuve
te verrais-tu — arriver
et rive
ce n'est rien, rien de ce que tu connaissais déjà
et tout de ce que tu auras longtemps empêché
(tu tournais avec tant d'ardeur dans se contraindre
et l'abstention) sursoir n'arrête ni ne coupe
cette eau du monde ni sa puissance
autrefois tu jetais ton corps
à qui et à quelles mains - voeux, paroles et promesses
comme à rebours
(se contraindre)
ne plus être que
ombre passante et fugitivement ta présence clignotait
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps
rejetant toutes les mains
après la mer
après sa transfusion lente
une incomparable nuit s'approche
ce n'est pas la mort
mais
la nuit qui te révèle
sur sa bouche un avant-goût
ta nature
marcher vers la nuit (mer)
ta main tendue
frôle — quelle pierre, margelle — la douceur de ses lèvres
ta propre soif l’appelle, lui parle :
« me boiras-tu, bois-moi
que je me rende enfin à ma nature »
eau — ondoiements clairs
cette transparence est ton rivage
les éléments et les simples,
ta nuit est une décoction où
tes os macèrent
ainsi l'argile
reprend
la forme qu'est la tienne
car tu es
cette plage où dormir
cette forêt où rêver
mais cette terre et
cette seule terre
[je n'ai pas encore dormi ton rêve]
toi — bouche collée au sein de la nuit
vois comme elle te tète et réinvente —
toi, invente la mer
ses orgues,
l'atoll oblong et ses éponges.
sois cet arbre
dont les pieds baignent
dans le coeur du monde
cet arbre dont la cime tutoie des ciels
tu es un fleuve et sa rive,
trempé tu es
le rêve debout
la rencontre advenue
tu te souviendras de ton nom,
debout parmi
tous les noms — dits, reçus,
lancés,
ceux qui n'étaient pas le tien
devant toi tu sauras enfin
que tout ce que tu es
est cette terre
cette seule terre
(toi — rivage)
os et eaux
tu incarnes
telle la falaise
— sur elle tes plantées (arbres de tes arbres, corps et aspects)
d'où s'élancent
impensés tes songes futurs
leurs devancements, élongations —
une vue sur la mer
tu te souviens du feu
à rallumer des nuits entières
sur les murs
des tempêtes
les essuyées gravent
ton être
quel cauchemar cuisait l'écume
—ses hordes conduites pour quel assaut —
et tes chairs
ta main — de cent symboles blancs
à même l'interne de ton ventre — traçait
la prophétie de la nuit liquide
d'où ton nom s'éveille
tandis que tu marches et rêves
il vient
il vient à ta rencontre
comme vers son jumeau
et comme vers son corps retrouvé
il se prononce
l'entends-tu
petite suite en forme de rivage
par kelig, vendredi 08 janvier 2016, 07:37 (il y a 3244 jours) @ catr
ci-dessous ce qui me touche/me plait le plus dans cette petite suite.
autrefois tu jetais ton corps
à qui et à quelles mains - voeux, paroles et promesses
comme à rebours
(se contraindre)
ne plus être que
ombre passante et fugitivement ta présence clignotait
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps
rejetant toutes les mains
après la mer
après sa transfusion lente
une incomparable nuit s'approche
ce n'est pas la mort
mais
la nuit qui te révèle
sur sa bouche un avant-goût
ta nature
les éléments et les simples,
ta nuit est une décoction où
tes os macèrent
ainsi l'argile
reprend
la forme qu'est la tienne
car tu es
cette plage où dormir
cette forêt où rêver
[je n'ai pas encore dormi ton rêve]
toi — bouche collée au sein de la nuit
vois comme elle te tète et réinvente —
toi, invente la mer
sois cet arbre
dont les pieds baignent
dans le coeur du monde
cet arbre dont la cime tutoie des ciels
(toi — rivage)
os et eaux
tu incarnes
telle la falaise
— sur elle tes plantées (arbres de tes arbres)
d'où s'élancent
impensés tes songes futurs
une vue sur la mer
tu te souviens du feu
à rallumer des nuits entières
sur les murs
des tempêtes
les essuyées gravent
ton être
quel cauchemar cuisait l'écume
—ses hordes conduites pour quel assaut —
et tes chairs
ta main — de cent symboles blancs
à même l'interne de ton ventre — traçait
la prophétie de la nuit liquide
d'où ton nom s'éveille
petite suite en forme de rivage
par catr, vendredi 08 janvier 2016, 19:13 (il y a 3244 jours) @ kelig
petite suite en forme de rivage
par kelig, vendredi 08 janvier 2016, 20:43 (il y a 3244 jours) @ catr
maître-nageur
par julien, vendredi 08 janvier 2016, 21:07 (il y a 3244 jours) @ kelig
à regarder passer
assis sur un rivage trop connu
les nageurs fatigués
maître-nageur
par kelig, samedi 09 janvier 2016, 01:55 (il y a 3243 jours) @ julien
maître-nageur
par catr, samedi 09 janvier 2016, 04:45 (il y a 3243 jours) @ kelig
maître-nageur
par kelig, samedi 09 janvier 2016, 06:55 (il y a 3243 jours) @ catr
maître-nageur
par catr, samedi 09 janvier 2016, 04:59 (il y a 3243 jours) @ kelig
maître-nageur
par julien, samedi 09 janvier 2016, 09:35 (il y a 3243 jours) @ catr
l’ennui vient comme la promesse de matins toujours plus brumeux ; il me phagocyte et persévère dans mon être ; il devient ennui même de soi, à partir de quoi plus rien n’est possible sauf l’ennui
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
par catr, vendredi 08 janvier 2016, 19:16 (il y a 3244 jours) @ catr
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
par Claire, vendredi 08 janvier 2016, 22:52 (il y a 3244 jours) @ catr
là, je suis à mon quatrième pallier, je commence à voir le reflet de la lune en haut.
sérieusement j'ai un coup de mou, la poésie ressemble à un paquebot qui s'éloigne, je fais la planche en lisant un polar...je voudrais écrire un polar.
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
par catr, vendredi 08 janvier 2016, 23:09 (il y a 3244 jours) @ Claire
sérieusement (tant pis pour moi et) bon polar ;)
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
par Claire, samedi 09 janvier 2016, 15:09 (il y a 3243 jours) @ catr
je te lis et te dis.
Claire, j'aimerais qu'approche ton photophore
par Rémy , samedi 09 janvier 2016, 00:05 (il y a 3244 jours) @ Claire
Là je lis La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben. C'est vachement bien, mais pas littéraire pour deux sous, donc ça ne vous colle pas à l'inspiration. Enfin pas à la mienne, du moins.
Là j'en suis au chapitre sur les acariens, collemboles et charançons du sol. Une des raisons pour lesquelles ce livre n'est pas littéraire, c'est qu'en allemand, ces bêtes n'ont pas de noms spécifiques qui sonnent magique et mystérieux, ce sont simplement des mots composés. Charançon, bostryche, bousier, hanneton, lucane, cétoine, c'est des beaux mots, non ? En allemand on dit "coléoptère à trompe", "coléoptère de l'écorce", "coléoptère du fumier", "coléoptère de mai", "coléoptère-cerf", "coléoptère du rosier à reflets dorés". En plus, coléoptère, qui en soi sonne déjà vachement scientifique et magique et tout, se dit d'un mot totalement banal : Käfer. Valeur poétique : zéro pointé.
de suite, virage en petite forme
par julien, vendredi 08 janvier 2016, 21:06 (il y a 3244 jours) @ catr
de suite, virage en petite forme
par catr, vendredi 08 janvier 2016, 21:35 (il y a 3244 jours) @ julien
aïe
dis, est-ce que tu voudrais élaborer (ici ou par e-mail) ?
de suite, virage en petite forme
par julien , vendredi 08 janvier 2016, 21:42 (il y a 3244 jours) @ catr
...à la géométrie incomplète
par catr, vendredi 08 janvier 2016, 22:05 (il y a 3244 jours) @ julien
de suite, virage en petite forme
par kelig, samedi 09 janvier 2016, 02:17 (il y a 3243 jours) @ julien
de suite, virage en petite forme
par julien, samedi 09 janvier 2016, 09:38 (il y a 3243 jours) @ kelig
après la mer...
le éléments et les simples...
peut-être
de suite, virage en petite forme
par kelig, samedi 09 janvier 2016, 09:41 (il y a 3243 jours) @ julien
et d'autres ?
nt
par Claire, samedi 09 janvier 2016, 16:04 (il y a 3243 jours) @ catr
d'abord, c'est très beau. Je veux dire les visions, les images, on voit un film nocturne, une errance dans la nuit, des rencontres, avec les éléments, avec des figures initiatiques. La lenteur, l'indistinction, l'impression de dissolution souvent, la quête, le désir.
Ca pourrait faire un livre dans lequel on entrerait comme dans une forêt la nuit.
après c'est très doux, et peut-être trop, il y a des moments à la limite du sirupeux, du sublimissime. je suis sûre que tu sens bien que c'est ce qui guette ce genre de texte. Tu y tombes très peu, mais un tout petit peu.
ensuite encore, j'y cherche quelque chose que je ne trouve pas (que je ne trouve plus jamais pour moi-même, et c'est très triste) : c'est une sorte de rire, comme un décrochement, de ce rire qui n'a rien à voir avec la dérision ou la gaieté bête, qui est comme une somme de tout : le baiser et le cancer en même temps. un rire de faune, d'étranger. Tu vois, les très grands poèmes, ceux qui me bouleversent portent toujours cela. Mais peut-être je n'ai pas su le voir.
enfin, il y a dans certains passages ce qui me fait quelquefois peur chez toi, ou m'irrite, (on en a déjà parlé en privé), c'est la tentation de parler comme un guide à quelqu'un qui serait en recherche et perdu.
pendant toute la première partie je ne le sens pas cela du tout, on voit quelqu'un qui se parle à lui-même et parle à tous en même temps.....mais à d'autres moments.
j'espère que tu ne m'en voudras pas de ce que je te dis là. ce sont peut-être mes propres refus et défenses qui parlent. Mais ce que tu dis des créatures qui peuplent la mer n'y est pas étranger.
photophore & transparences
par catr, samedi 09 janvier 2016, 19:13 (il y a 3243 jours) @ Claire
merci infiniment, pour le temps que tu donnes et la générosité de ce que tu me dis ici.
d'abord, c'est très beau. Je veux dire les visions, les images, on voit un film nocturne, une errance dans la nuit, des rencontres, avec les éléments, avec des figures initiatiques. La lenteur, l'indistinction, l'impression de dissolution souvent, la quête, le désir.
Ca pourrait faire un livre dans lequel on entrerait comme dans une forêt la nuit.
oui, précisément oui, et c'est l'exact but de ce travail amorcé ici même il y a près d'un an. si l'écriture arrive à placer tout ça et que tu lis ça dedans c'est déjà pas si mal mais j'ai encore à plancher tout en maintenant ce "climat" là.
après c'est très doux, et peut-être trop, il y a des moments à la limite du sirupeux, du sublimissime. je suis sûre que tu sens bien que c'est ce qui guette ce genre de texte. Tu y tombes très peu, mais un tout petit peu.
ha ce danger là... ça viendrait peut-être du fait que j'ai vidé mes manches et déposé tous les couteaux. désarmé. tout. tout ce qui était à cran. c'est comme avoir retiré de mon corps tous "mes carnaciers"... et m'être donné la permission de baisser les bras, de ne plus être en "combat"... alors tu vois cette "douceur" elle me fait peur, m'est inconnue, je ne sais pas manier cet aspect, je le réalise en te repondant juste là, et comme j'ai cette nature interne qui "embrasse" (accueille tout d'un aspect) j'en suis peut-être submergée.. ce que tu m'en dis ici me permettra sans aucun doute d'en reculer et de recalibrer la force ou son empreinte, ou plutôt la manière dont ça impreigne l'écriture..c'est important.. je veux dire : merci
ensuite encore, j'y cherche quelque chose que je ne trouve pas (que je ne trouve plus jamais pour moi-même, et c'est très triste) : c'est une sorte de rire, comme un décrochement, de ce rire qui n'a rien à voir avec la dérision ou la gaieté bête, qui est comme une somme de tout : le baiser et le cancer en même temps. un rire de faune, d'étranger. Tu vois, les très grands poèmes, ceux qui me bouleversent portent toujours cela. Mais peut-être je n'ai pas su le voir.
oui, je t'entends. tu as sans doute raison, ça n'est pas là ; je crois que je ne peux pas user de ce rire, pas encore. peut-être le pourrai-je quand j'aurai totalement vaincu/résolu "une chose". d'autre part je ne vise pas à faire "un très grand poème", loin s'en faut. mais probablement qu'un état (ou une certaine somme de gravité(s)) pèse-t-il encore et d'avantage qu'il ne le devrait, et peut-être une conscience réalisée, aussi...
enfin, il y a dans certains passages ce qui me fait quelquefois peur chez toi, ou m'irrite, (on en a déjà parlé en privé), c'est la tentation de parler comme un guide à quelqu'un qui serait en recherche et perdu.
pendant toute la première partie je ne le sens pas cela du tout, on voit quelqu'un qui se parle à lui-même et parle à tous en même temps.....mais à d'autres moments.
oui je vois ce dont tu veux parler — en lisant ton commentaire j'ai senti cet aspect remuer (ho elle me voit! ho) c'est curieux...— je pense que quelque chose se mobilise particulièment autour du désir de vie, et je pense que c'est un aspect très fort (et sans doute un peu trop puissant) qui tiendrait peut-être (un gros peut-être) du surmoi (entretenu malgré moi et pour me survivre à moi-même) ou ce serait une figure archétypale de la mère (un mix) et je suis en partie consciente de ce qui m'est adressé dans le texte et sous-texte, et pourquoi.
quelque chose doit être surmonté... là, j'entrevois quoi (de la chose et de l'aspect) et c'est un tout autre travail (un entraînant l'autre, forcément chez moi)...
j'espère que tu ne m'en voudras pas de ce que je te dis là. ce sont peut-être mes propres refus et défenses qui parlent
pourquoi t'en voudrais-je ? au contraire ! je préfère mille fois recevoir les éclairements de ton photophore que de rester dans "la bouche du doute". et puis "tes refus" tu y as droit, ils ont leurs nécessités, mais surtout, toi seule peut évaluer quoi et en quoi — rien ne m'y appartient.
Mais ce que tu dis des créatures qui peuplent la mer n'y est pas étranger. ;)
hahahAHAHAAHahahha c'est toi qui me les as fait voir et rencontrer... depuis ce jour là, je les apprivoise ;)
Claire, merci.
photophore & transparences
par catr, samedi 09 janvier 2016, 20:16 (il y a 3243 jours) @ catr
! je viens de "capter" quelque chose...
photophore & transparences
par Claire, samedi 09 janvier 2016, 20:21 (il y a 3243 jours) @ catr
merci Catrine.
nt
par catr, dimanche 17 janvier 2016, 04:49 (il y a 3235 jours) @ Claire
ailleurs et d'autre part, ai reçu commentaire d'une profondeur tout à fait surprenante, lecteur ayant tout capté, auquel j'ai partagé "tes points de vues". sa réponse, tranchante comme une lame, un non catégorique. l'opposition ferme parce que inévitablement "ton contexte" impermet entendement. et on va jusqu'à me conseiller de fermer frontières — ce qui est tout à fait contre toute ma démarche et je n'agirai pas cela (mais réfléchis à reculer et à revoir toute approche). c'est pour te dire à quel point j'ai conscience des différences profondes qu'occurrent nos deux cultures, leurs conséquences directes sur le communiquable et jusqu'à l'incommunicabilité.
“Quand on écrit, il y a comme un instinct qui joue. L’écrit est déjà là dans la nuit. Ecrire serait à l’extérieur de soi dans une confusion des temps : entre écrire et avoir écrit, entre avoir écrit et devoir écrire encore, entre savoir et ignorer ce qu’il en est, partir du sens plein, en être submergé et arriver jusqu’au non-sens. L’image du bloc noir au milieu du monde n’est pas hasardeuse […] Ecrire ce n’est pas raconter des histoires. C’est le contraire de raconter des histoires. C’est raconter tout à la fois. C’est raconter une histoire et l’absence de cette histoire. C’est raconter une histoire qui en passe par son absence.”
Duras in La Vie matérielle, P.O.L, 1987.
nt
par dh, dimanche 17 janvier 2016, 04:51 (il y a 3235 jours) @ catr
nt
par catr, dimanche 17 janvier 2016, 04:53 (il y a 3235 jours) @ dh
nt
par catr, dimanche 17 janvier 2016, 05:20 (il y a 3235 jours) @ dh
si c'est ton but, tu l'atteins. tu diras à tes copains que tu as gagné ta gageüre ; évidemment ça va encore faire épaissir ton égo qui,
lui, ne passe plus dans les portes depuis que tu t'es fait publier...
nt
par dh, dimanche 17 janvier 2016, 05:23 (il y a 3235 jours) @ catr
bonne nuit godinette.
précisions
par catr, dimanche 17 janvier 2016, 06:45 (il y a 3235 jours) @ catr
je serai moins présente dans les prochaines semaines, j'ai besoin de me concentrer sur ce qui s'en vient..
(mais je n'abndonne pas notre projet pour autant)
précisions
par Claire, dimanche 17 janvier 2016, 09:17 (il y a 3235 jours) @ catr
j'en ai assez Catrine, restons-en là. Je préfère avoir un balai dans le cul qu'un gourou, je te l'ai déjà dit.
(fin aussi du "projet").
précisions
par catr, dimanche 17 janvier 2016, 10:03 (il y a 3235 jours) @ Claire
je me sors d'ici, zou !
salut la compagnie
précisions
par catr, dimanche 17 janvier 2016, 10:14 (il y a 3235 jours) @ Claire
tu peux toujours essayer de devenir asperger léger (donc on se reparle dans ta prochaine vie..)
salut
précisions
par catr, dimanche 17 janvier 2016, 10:22 (il y a 3235 jours) @ Claire
nt &
par catr, dimanche 24 janvier 2016, 18:15 (il y a 3228 jours) @ Claire
la lecture la plus basic de ce texte — bien qu'inspiré par divers éléments, et différés dans le temps — se résume à ceci que :
[je] doit traverser [mer] pour rencontrer [je] ; et pour rencontrer cet [inconnu] il est nécessaire d'être disponible.
c'est tout. au fond, c'est cela.
de manière concrète, dans mon réel, il s'avère je dois prendre l'avion dans quinze jours et je n'ai pas pris l'avion depuis vingt-cinq ans (yaiks!) : [excitation] et [stress] se disputent comme un vieux couple, et (dans le texte — mais dans ma personne aussi) un [ressort] s'active pour réveiller [calme] [confiance] et quelques aspects sereins pour supplanter les aspects négatifs (euh..je pense..)... et de manière concrète "on" m'avait dit il y a plus d'un an que ça serait une éventualité que de faire ce voyage, donc je pense aussi que des "aspects" de ma personne ont intégré l'idée de ce [voyage], comme une préparation, d'où devoir faire des réparations (ou soins) avant le départ. hors le voyage à plusieurs sens, et même, chez les grecs anciens mortis était considéré comme un voyage (sur un des trois fleuves)... et finalement je ne suis pas étonnée de ce que mon brain a tricoté là, hors de la mort, a side from it, autour de, mais aussi avec (parce que "partir c'est mourir un peu"), en attendant que la perspective (rapprochement de rive) advienne. c'est ce que le texte est pour moi, et même les paragraphes adressés spécifiquement à julien...
bon, après, c'est sûr qu'il y a plein de niveaux de lectures et de types de lectures et qui ne dépendent pas de moi, qui ne m'appartiennent pas.. et ne t'inquiète pas je reçois tout ça.
c'est pour dire que ..
mais dans tout ça, mon réel étonnement avec ce texte, c'est la douceur (ça c'est le truc que je ne sais pas dealer, mais c'était l'temps que ça m'arrive !)
..bon... je voulais te dire ça
(et ça me manque d'échanger avec toi)
nt &
par Claire, dimanche 24 janvier 2016, 20:06 (il y a 3228 jours) @ catr
C'est vrai que je ne suis ni québécoise ni Asperger léger. Alors, comment faire si c'est tellement important ? Se comprendre ça ne peut être qu'une réciprocité.
nt &
par catr, dimanche 24 janvier 2016, 20:49 (il y a 3228 jours) @ Claire
pour moi ..certains jours ou sujets ou êtres apparaissent aussi mystérieux et indéchiffrables que des tablettes sumériennes
nt &
par Claire, dimanche 24 janvier 2016, 20:42 (il y a 3228 jours) @ catr
Du coup, la question de l'adresse explicite ou implicite, le "tu" utilisé dans le poème...qui est ce "tu" ? soi-même ? un lecteur fantasmé ? un lecteur particulier, connu mais à la fois proche et lointain ? (et ce sont des questions que je me pose depuis longtemps pour moi-même) . Comment être compris ? comment maintenir l'universalité de l'adresse ?
Je crois que nous avons une sorte de défrichage à effectuer dans cette jungle nouvelle, faute de quoi nous nous perdons et nous sommes en danger de dévoyer l'outil que nous utilisons.
(Je ne parle pas du tout de tes textes à toi, c'est bien plus large).
nt &
par catr, dimanche 24 janvier 2016, 21:03 (il y a 3228 jours) @ Claire
nt &
par catr, dimanche 24 janvier 2016, 21:18 (il y a 3228 jours) @ catr
part ailleurs ..je pense aussi qu'on manque parfois de prudence, en général sur les forums — je lis des comm ailleurs oufff (et je pense à des choses que j'aurais déjà dites à certaines personnes..)— on le fait tous jusqu'à un certain degré. le commentaire c'est tellement personnel finalement, je veux dire que c'est le rapport de soi avec le texte qu'on partage à son auteur, et on ne sait pas le rapport de l'auteur avec son propore texte ! alors c'est comme si tout un pan d'intimité tombait devant l'auteur, il y a ça aussi...
alors être compris, conserver l'universalité, ça ressemble peut-être à une notion idéaliste et cette notion change de nature couleur paramètre selon les gens moeurs cultures us, peut-être que c'est d'une autre époque déjà, peut-être qu'il faut (re)permettre une personnalisation, peut-être que ça, c'est le mouvement inverse de la "globalisation", il y a tellement de facteurs...
nt & aussi
par catr, dimanche 24 janvier 2016, 22:07 (il y a 3228 jours) @ Claire
... personnellement "au moment d'écrire" je tu il elle on nous vous ils ou elles, je sais que je ne pense pas à ça, et je ne me dis jamais que je veux que ça fasse tel et tel effet, de toute façon ça sonne faux ou ça ne marche pas du tout, donc j'ai låché ça depuis un méchant bout de temps. "au moment d'écrire" je ne pense à "rien", je suis un espace libre, ou en vacance, quelque chose se place et je ne sais pas ce que c'est ... je le laisse prendre place. alors l'adresse c'est pour moi un mystère. puis parfois un texte ne me parle (se révèle) que des années après l'avoir écrit, pas vraiment à chaud, plus tard je relis des trucs et là je comprends ce que j'étais en train de faire à ce moment d'écrire et pourquoi, mais rarement sur le coup. alors qu'est-ce qui se joue, pourquoi et comment ?
..à moins d'avoir une approche hyper intellectuelle et étudiée, ou de s'auto-hyper-analyser... même à ça... (remarque : je suis trop intuitive pour ce genre de démarche, moi ça m'étouffe lolll d'où le fait de très peu publier de livres parce que ça me stoppe complètement).
...donc je me dis qu'en tant que lecteur-interlocuteur il faut rencontrer très longtemps une main d'écriture ou lui laisser le temps — il y a une forme de générosité à la patience là-dedans, ou l'inverse — et simultanément accepter et toujours se rappeler qu'on ne sait pas vraiment, on ne peut pas (même dans la tête de l'auteur on ne comprendrait pas tout).
de l'interlocuteur, on ne sait en général rien du tout, et ce qu'il capte pense vit avec un texte, ça lui appartient en propre, je veux dire que cet interlocuteur (indéfini) est rejoint ou se rejoint lui-même (ou pas du tout) avec l'écriture mais en fonction de ce qu'il expérimente, engrange... c'est de l'inconnu total... peut-être qu'on ne peut qu'appréhender pourquoi on résonne avec tel type d'écriture, tel genre d'auteur, mais encore ... n'y perd-on pas une sorte de joie ou son renouvellement ?
depuis des années nous nous lisons mutuellement, plusieurs d'entre nous ici, nous lisons des tentatives, de bouts de cartes, de territoires, des segments, des parcelles, petits bouts de, c'est un peu comme des morceaux de casse-tête, ou des tessons, éparpillés, comme de menus trésors sur une plage, une couleur inattendue dans un jour gris (je dis ça... je ne sais pas..) ça ne laisse jamais qu'entrevoir une trame de tissage, je veux dire on ne voit jamais tout l'ensemble... ni de ce qu'on fait, ni de ce qu'on est, ni du monde, ni du réel...
en somme, tu ou je ou il et elle, ce sont des milliards de possibles, ce sont des résonateurs, des balises pour des fréquences non-rencontrées
... peut-être ... peut-être...
nt & aussi
par Claire, dimanche 24 janvier 2016, 22:42 (il y a 3228 jours) @ catr
c'est plus compliqué pour moi.
nt & aussi
par catr, lundi 25 janvier 2016, 08:25 (il y a 3227 jours) @ Claire
alors pour toi c'est compliqué comment ?
nt & aussi
par Claire, lundi 25 janvier 2016, 10:32 (il y a 3227 jours) @ catr
nt & aussi
par catr, lundi 25 janvier 2016, 13:54 (il y a 3227 jours) @ Claire
mais en tout cas merci pour tes réponses, Claire. on se rattrape par e-mail si tu veux.
nt & aussi
par Claire, lundi 25 janvier 2016, 17:30 (il y a 3227 jours) @ catr
(je me tutoie, mais là c'est évident)
autoportrait au train corail
Premier jour dans les gares,
retour dans les limbes, les pigeons posés sur le toit
les poutrelles.
Dans la lumière atténuée
tu n'arrives plus à t'abstraire.
Peut-être la vitre te renvoie
trop nettement
le reflet de ta main
et du carnet, du stylo,
alors tu ne parviens pas
à partir.
Glissant le long des tags,
des coquelicots sur le ballast
tu vois que le monde est beau, éternel
mais,
aujourd'hui,
pas toi.
nt & aussi
par dh, lundi 25 janvier 2016, 21:08 (il y a 3227 jours) @ Claire
nt & aussi
par Rémy , lundi 25 janvier 2016, 22:54 (il y a 3227 jours) @ dh
Et aussi une sorte d'ambition et de prétention, mais aussi une sorte de renoncement et d'humilité.
Et aussi une sorte de concentration et d'application, mais aussi une sorte de spontanéité et de fait-sans-y-réfléchir.
Et aussi une sorte de malaise et de protestation, mais aussi une sorte d'aisance et de confort.
Et aussi une sorte d'humanité et de compassion, mais aussi une sorte de cruauté et d'impitoyablerie.
Et aussi une sorte d'impiété et d'iconoclasme, mais aussi une sorte de mystique et de ferveur.
Et aussi une sorte de tristesse et d'amertume, mais aussi une sorte de rire et de plaisanterie.
Et aussi une sorte d'âge et d'expérience de la vie, mais aussi une sorte de jeunesse et d'enfance.
Et aussi une sorte d'éloquence et de logorrhée, mais aussi une sorte de concision et d'arrêtez-moi bondinchien vous voyez donc pas que chuis parti pour y passer la nuit, là ?
Enfin bref pour écrire des poèmes il faut surtout du vocabulaire.
nt & aussi
par Claire, lundi 25 janvier 2016, 23:25 (il y a 3227 jours) @ Rémy
et aussi une forme d'isolement et de désertification mais aussi une forme de fraternité et de multitude
et aussi une forme d'allaitement et d'essuiement mais aussi une forme de crachat et de ricanement
nt & aussi
par Claire, lundi 25 janvier 2016, 23:28 (il y a 3227 jours) @ Claire
nt & aussi
par Rémy , lundi 25 janvier 2016, 23:56 (il y a 3227 jours) @ Claire
"personne sociale"
par dh, lundi 25 janvier 2016, 14:20 (il y a 3227 jours) @ Claire
la corruption lente des vieilles feuilles
à l’automne naissant
et l’éclair dans les yeux d’un renard
répondent à l’âme du marcheur
qui se déplace dans mes pensées
malgré la furie du monde
l’homme social que je suis
phagocyté par les obligations matérielles
n’est qu’une ombre insignifiante
seuls sont réels
la corruption lente des vieilles feuilles
et l’éclair dans les yeux d’un renard
lorsque j’aurai atteint l’étang
au centre de la forêt
je regarderai mon reflet s’effacer
"personne sociale"
par Claire, lundi 25 janvier 2016, 14:38 (il y a 3227 jours) @ dh
"personne sociale"
par dh, lundi 25 janvier 2016, 15:25 (il y a 3227 jours) @ Claire
"personne sociale"
par kelig, lundi 25 janvier 2016, 15:31 (il y a 3227 jours) @ dh
"personne sociale"
par kelig, lundi 25 janvier 2016, 16:04 (il y a 3227 jours) @ dh
nt & aussi
par Rémy , lundi 25 janvier 2016, 16:42 (il y a 3227 jours) @ catr
nt & aussi
par Claire, lundi 25 janvier 2016, 17:19 (il y a 3227 jours) @ Rémy
nt & aussi
par catr, lundi 25 janvier 2016, 17:33 (il y a 3227 jours) @ Rémy
la littérature ne s'aborde plus de la même manière, internet fait qu'on "entre" dans le texte, nous interagissons avec, dessus, autour, nous transformons et sa substance et sa nature et son essence, ce n'est pas l'immuable dans la fibre du papier, l'intouchable, le texte sacré, c'est quelque chose qui palpite bouge respire avec et parmi nous (ou s'étouffe et agonise en live devant ou par nous), à laquelle nous faisons subir des tortures, des ablations, que parfois nous l'humilions ou l'exhaussons. et l'auteur du texte le vit (peut le vivre) tout autant qu'il est vivant, il vit ce qui est fait du texte. à ce point-ci, on en est plus au destinataire (invisible et muet) abstrait, on est dans la sensibilité et sa réalité chez l'auteur, on est dans la sensibilité et sa réalité chez le lecteur, in, parce que les textes sont déposés volontairement, ils sont "ouverts à", il y a une sorte de consentement à.
l'adresse est autre chose encore
nt & aussi
par Rémy , lundi 25 janvier 2016, 22:33 (il y a 3227 jours) @ catr
Une nouvelle manière d'écrire, oui.
nt &
par Rémy , lundi 25 janvier 2016, 16:49 (il y a 3227 jours) @ Claire
Pour obtenir une universalité de l'adresse, je suggère tout simplement d'utiliser la troisième personne.
nt &
par Claire, lundi 25 janvier 2016, 17:18 (il y a 3227 jours) @ Rémy
nt &
par zeio , mardi 26 janvier 2016, 01:12 (il y a 3227 jours) @ Claire
exergue
par cat , mardi 26 juillet 2016, 18:59 (il y a 3044 jours) @ catr
L'imminence
De cette île qui est et n'existe pas
La non-trouvable, errante dans l'esprit
Et soudain l'aperçue, presque la rive.
— Yves Bonnefoy