Monotonie

par 411, vendredi 29 janvier 2016, 14:52 (il y a 3223 jours)

j'ai l'impression d'être ce roi qui n'a pas trouvé de royaume

à serrer dans sa paume un roi pris dans les proses les plus pures

la beauté suppure par les pores des choses par l'hyper présence

et l’hiver descend pend aux sens se repend dans la peau puis s'ancre

reste dans le ventre au seuil des os sous une large chape de chair

sous une tendance à rester dans les saccages les plus chers

un chien sans caresses un père mort un enfer aux bords incertains

un être au mors imaginé qui se cabre et ploie sous l'effort

de simplement rester vivant quand sur son dos la honte pèse

alors que l'ombre s'évapore je parle d'un cheval sauvage

comme je parle d'un roi sourd d'un salaud pourri par l'enfance

et par ses aveux de faiblesse et par ses chaos quotidiens

quand tout devrait lui réussir ce sire a des trous aux chaussures

se signe sans prier sans croire en quoi que ce soit sans l'espoir

de s'époumoner pour l'espèce de s’enténébrer jusqu'aux siècles

tout lui réussit et jamais rien ne reste ou perle un peu pour

lui l'illisible signature l'illustre et cynique imposture

je suis la brûlure de la neige je suis le frisson d'un désert

qui ne cessera de remplir vos pensées je hurlerai bien

vous verrai je régnerai sur la part saignante de vos âmes

je suis du corps jusqu'à la gueule je suis de l'ombre et de l'opale

et la pâleur des rêves flous et la rancœur sans le sujet

je suis l'immensité des mains des pieds la petite sueur

et la couleur sans bouche claire quand tout se rouge pour trouver

l'accord juste et le juste râle et la journée sans désespoir

je veux vous exister sans peine vous croire creuser à en crever

jusqu'au cri sali des écrins je vous écris depuis mon crâne

béant ouvert aux impossibles je vous écris depuis ma bile

depuis ma bite électrifiée depuis l'ébène qui habite

l'aridité habituelle de me asiles sans chaleur

je suis amoureux d'une étoile qui ne peut m'apparaître encore

tant n'est pas morte de chagrin celle pour qui ma porte s'ouvre

on a parlé monotonie et dilapidé le trésor

ô déraison j'écris ton nom car la liberté me désole

Fil complet: