2

par Claire, mardi 09 février 2016, 11:49 (il y a 3212 jours) @ Claire

ce qui est impossible à dire



ma dernière incarnation était derrière une fenêtre, à l'heure exacte où je suis née, mais longtemps après bien entendu, et dans un lieu complètement différent...le vent du soir argenté dans les branches juste en dessous de la terrasse, les longues feuilles comme coiffées en arrière, qui bougent, et le très grand pin au fond, majesté noire elle aussi en mouvement.
je pensais à l'incarnation précédente, où, debout dans un jardin à la même heure, j'étais séparée par un mur d'un arbre touffu, où de petits oiseaux pépiaient. Cette fois, il n'y avait pas de vent. Ce pépiement, si fin, subtil, constant, comme s'ils parlaient de l'abri qui les cachait la nuit venant, de leur plaisir à être ensemble, d'une même espèce.
l'arbre est une maison d'ombre où le temps nous pose, oiseaux parmi les oiseaux
que nos voix entourées se perdent
dans cet abri cette ramure.
et tous ceux auxquels je fus liée, toute parole oubliée,
seulement un rêve obscur de chant et de halo.

Fil complet: