Ambition - delivre.net

Dès que vous sûtes cela, vous souhaitâtes disposer d'une surface de peau excédant votre circonscription corporelle. Aujourd'hui, votre ambition outrepasse les bornes de ce qui, alors, apparaissait déjà fort peu raisonnable. Qu'on en juge : vous souhaiteriez jouir d'une extension épidermique sans frontière. De sorte que, quel que soit le point du globe où elle poserait les pieds dans les décennies à venir, vous entreriez dans sa composition. À chaque pas, elle vous toucherait. À chaque pas, elle vous verrait. Encore et encore, vous monteriez de l'écorce terrestre à la façon d'une vapeur enveloppante. Attentif à la respiration du séjour. Et sous vos paupières transparentes, un seul horizon.

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ceci, mon cher maître horloger, n'est pas une ambition, mais un amour incommensurable, un amour d'une force et d'une profondeur sans communes mesures, (voire mythique et/ou mythologique), et ceci, mon cher ami, vibre bien plus que vous ne le pensez..

ça décoiffe, je vous l'assure..

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Bonjour Catrine,

Souvent, je crains de trahir les mots, celui là tout particulièrement. Je fais l'amour (au sens large de l'acception), autant que possible, mais je ne le prononce pas. Il s'exprime par mes actes, mais ne sort pas de ma bouche.

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oui, j'avions capté, et je rencontre tout à fait ce que tu avances ici..
tout à fait

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de fait, tu es dans cette contrée qui ne souffre aucun mot, en aucune langue ;
être en résonance étroite est une fréquence nue, qui ne se conserve qu'hors de tout vocable

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C'est surtout de l'égoïsme total, il s'agit d'envahir le monde de l'autre pour qu'elle ne puisse plus s'échapper. Les Romantiques ont écrit des pages sur le thème "je pense à toi où que tu sois", là c'est "je veux que tu penses à moi où que tu sois". C'est plus moderne, mais pas franchement aimable...

(Je viens de répéter "Ich denke dein" de Schumann - nom d'un chien que l'accompagnement est dur à jouer !)

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Oui. Ça pourrait aussi être l'expression d'un désespoir total, d'un attachement viscéral, d'une dépendance sans échappatoire. Celui qui veut possèder à ce point n'est pas moins (et sans doute d'abord), possédé par une pulsion d'emprise, un désir régressif. C'est un bébé qui s'accroche à sa mère. Un idéaliste qui refuse la réalité, bien que les limites le lui imposent, quoiqu'il entreprenne pour s'en extraire.

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En fait il veut tout simplement la manger, mais l'ogritude contrariée mène à tous les délires. Et à tous les vices si on s'obstine trop longtemps à la contrarier ! Ah, je suis impatient de lire sa première rencontre avec Charles Perrault d'abord, avec la sauce Robert ensuite. Nul doute que ça le décliquera.

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ahahahHAHAHAHAHhaha

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Je me demandai pourquoi tu n'avais pas remis l'ogre dans le circuit, nonobstant cette royale occasion d'évoquer le cannibalisme amoureux à la sauce miam !

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Dans la lutte qui oppose le principe de réalité à celui du plaisir, la transposition littéraire emprunte une voie médiane, pacifique, qui permet d'incorporer l'autre symboliquement. On s'évite ainsi des ennuis avec la justice.

Parfois, les deux se succèdent avec bonheur. On mange vraiment le partenaire. On purge sa peine, puis on rend symboliquement. Le best seller fait de nous un homme riche, comblé d'honneurs, poursuivi par les médias et traqué par les dames de bon goût.

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Je te souhaite autant de best sellers que tu voudras et toutes les traqueuses de bon goût qui te plairont, mais sans purge.

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Y'a un américain romanesque qui vient d'palper deux millions d'biftons d'à valoir sans avoir rien avalé. J'mang'rais bien d'ce pain là !

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