falaise

par cézigue, jeudi 14 avril 2016, 15:38 (il y a 3147 jours)

ici, rien. en lieu et place de route, rien. c'est-à-dire: tout ramène aux
ravines des visages. un vent noir chemine au travers. trop d’orifices,
chevaux fondus déboulés par le col. pris dans le vortex, un bégaiement
sans fin. Plus d’économie dans le geste de vivre et rien autre.

or, s’installer continuement dans le gris, dans le jus, mélasse qui. jus
insipide du silence et/en contrebas. sentir sous les pieds, la dent,
rien. je, aspiré ne tiens, je, ne tiens qu’à doigt, phalange, os n’ont de
cesse : j’entends tictac les battement du roc résonner par degrés à pic.

autour, frôlé de visages et silhouettes vois défiler noir sur blanc des
particules désabusées. bouts de mots, cœurs tendu, voix sans gorge
ni langue. à aimer, pourtant. ne sont plus, ces images, n’adhèrent plus
aux parois. j’en suis sûr, a aimé pourtant, j’en suis presque. sûr.

je, de mémoire-Lego : des arbres et leur sueur d’été tombée du ciel,
te fabrique une peau pareille, beige et bleu mélangés sous l’auvent,
j’en suis presque. sûr. mais le creux, soudain, la chute des
ombres : toi. retombe dans l’histoire, son creux, sa tombe, et puis.

puis, mieux vaut tenir là. Contenir la peur, plutôt. mieux vaut tenir
là que mourir. mieux vaut. tenir là plutôt que. courir. ne sert
à, rien ne sert à rien, courir là contre falaise ne sert à rien même
en tête non, plutôt tenir contre malaise, d’un doigt contenir la falaise.

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