Patiences
par Rémy 
, vendredi 15 avril 2016, 00:13 (il y a 3146 jours)
Ne jouez-vous pas, vous aussi, aux cartes sur ordinateur ? Et ne vous dites-vous pas : ?
Diable, une huître noire ! Il me faudrait un œuf d'escargot... Ou un sceptre, lui aussi mollusque, et non piquant comme celui-ci...
Et au coin de l'écran s'affichent 8 moves, 20 moves, 95 moves, et ne vous dites-vous pas qu'au moins la moitié devraient plutôt être, en secret de petite fille sage ayant lu le Bon Usage, des rauses, ou des foves, ou des pourtres, ou des écarlapes ?
Diable, une huître noire ! Il me faudrait un œuf d'escargot... Ou un sceptre, lui aussi mollusque, et non piquant comme celui-ci...
Et au coin de l'écran s'affichent 8 moves, 20 moves, 95 moves, et ne vous dites-vous pas qu'au moins la moitié devraient plutôt être, en secret de petite fille sage ayant lu le Bon Usage, des rauses, ou des foves, ou des pourtres, ou des écarlapes ?
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pauvre garçon.
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par Rémy , vendredi 15 avril 2016, 23:01 (il y a 3145 jours) @ dh
Comment obtiens-tu ces mots ? Aucune des couleurs d'objets variables ne contient de g ni de n ! À moins qu'on y rajoute orange ? Les camions sont oranges, pourquoi pas. Voyons ce qui reste :
Mauve fauve rose pourpre écarlate + orange - pauvre garçon = lave ma forte ourse apeurée.
Peut-être que je suis pauvre, mais moi je vois les mollusques des cartes à jouer... Les pâles perles parlantes issues des huîtres noires... Et bien d'autres choses encore, auxquelles tu n'as jamais rêvé... Pas sûr que je veuille toujours te les révéler, si tu me maudis ainsi...
Mauve fauve rose pourpre écarlate + orange - pauvre garçon = lave ma forte ourse apeurée.
Peut-être que je suis pauvre, mais moi je vois les mollusques des cartes à jouer... Les pâles perles parlantes issues des huîtres noires... Et bien d'autres choses encore, auxquelles tu n'as jamais rêvé... Pas sûr que je veuille toujours te les révéler, si tu me maudis ainsi...
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j'aime bien tes jeux avec les mots, le côté enfantin, même si c'est loin de ma démarche.
En fait, on est toujours très près de dessins un peu loufoques, genre nonsense anglais
En fait, on est toujours très près de dessins un peu loufoques, genre nonsense anglais
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par Rémy , vendredi 15 avril 2016, 23:19 (il y a 3145 jours) @ Claire
Il n'y a pas d'enfance là-dedans, ça demande beaucoup trop de vocabulaire. Les auteurs qui jouent des mots font seulement semblant de s'adresser aux enfants pour ne pas être pauvregarçonnis par les pissent-froid.
Pour le nonsense anglais, je veux bien, surtout que j'ai quand même mis alicement une petite fille à côté de cartes à jouer qui movent - ça évoque l'Albion, tout ça.
Pour le nonsense anglais, je veux bien, surtout que j'ai quand même mis alicement une petite fille à côté de cartes à jouer qui movent - ça évoque l'Albion, tout ça.
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j'ai un peu cherché en quoi ta démarche artistique me paraît si différente celle de de la plupart des participants ici. Voilà l'idée qui m'est venue : la dimension du jeu, de l'expérimentation et de la curiosité est le déclencheur et c'est la beauté qui en surgit qui te décide ensuite à conserver telle ou telle oeuvre.
Alors que pour moi par exemple c'est essayer de dire quelque chose de vrai, sur moi, mon émotion, ou sur ce qui m'entoure qui déclenche. La beauté que j'y vois ensuite me sert de guide pour garder/jeter.
Je parlais d'enfance parce que c'est une des caractéristiques de l'enfance de jouer, de se servir du jeu pour apprendre, découvrir et prendre du plaisir.
Le résultat c'est que la teinte dominante de tes créartions est plus du côté du rure et du plaisir alors que la mienne est plus du côté de la gravité voire de la tristesse.
Je crois que le "pauvre garçon" de Denis vient de l'impression de futilité qu'il ressent dans ce jeu, ou d'insensibilité...peut-être il est jaloux de ta légereté apparente.
Une autre question c'est celle de l'importance donnée à la forme par rapport au fond. Quand on a découvert que le forme dit des choses "informulées", on cesse de les opposer. Je dis cela parce que tu sembles parfois consacré entièrement à la forme, le fond n'étant que ce qui doit etre rendu le mieux possible, sans avoir le poids d'un "message".
Alors que pour moi par exemple c'est essayer de dire quelque chose de vrai, sur moi, mon émotion, ou sur ce qui m'entoure qui déclenche. La beauté que j'y vois ensuite me sert de guide pour garder/jeter.
Je parlais d'enfance parce que c'est une des caractéristiques de l'enfance de jouer, de se servir du jeu pour apprendre, découvrir et prendre du plaisir.
Le résultat c'est que la teinte dominante de tes créartions est plus du côté du rure et du plaisir alors que la mienne est plus du côté de la gravité voire de la tristesse.
Je crois que le "pauvre garçon" de Denis vient de l'impression de futilité qu'il ressent dans ce jeu, ou d'insensibilité...peut-être il est jaloux de ta légereté apparente.
Une autre question c'est celle de l'importance donnée à la forme par rapport au fond. Quand on a découvert que le forme dit des choses "informulées", on cesse de les opposer. Je dis cela parce que tu sembles parfois consacré entièrement à la forme, le fond n'étant que ce qui doit etre rendu le mieux possible, sans avoir le poids d'un "message".
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par Rémy , dimanche 17 avril 2016, 12:11 (il y a 3144 jours) @ Claire
Question démarche, oui, c'est bien ça. Ça vaut aussi pour mes programmes et mes peintures : ce qui m'intéresse, c'est le processus par lequel l'œuvre se fabrique. Le résultat n'est pas toujours joyeux, mais il n'a pas une couleur émotionelle donnée d'avance - quoique, un certain émerveillement n'est jamais très loin.
Question forme, je ne sais pas. Si on appelle "forme" le choix des mots, signes, phrases, pieds, rimes etc., alors oui, je m'occupe de la forme - sauf que moi j'appelle ça "matériau et processus" et pas "forme". Il faudrait voir ce qu'en dirait quelqu'un qui s'occupe de peinture. Je crois que "forme" et "fond" sont des mots trop vagues pour que les phrases qui les contiennent fassent sens. Il vaut mieux utiliser "matériau", "message" et "émotion résultante".
Par ailleurs, en peinture je débute, mais dans les autres arts je trouve important de faire preuve d'habileté.
Je trouve un peu décevant, après avoir travaillé sur l'émotion en s'interdisant de varier la forme sous prétexte que ce serait futile, de finir toujours sur les trois mêmes sentiments, a fortiori quand les sentiments en question sont malaise, indignation et pas-savoir-où-en-est, ou quand l'unique forme obtenue teinte tout de maladresse. Enfin bon, c'est à chacun de voir.
Question forme, je ne sais pas. Si on appelle "forme" le choix des mots, signes, phrases, pieds, rimes etc., alors oui, je m'occupe de la forme - sauf que moi j'appelle ça "matériau et processus" et pas "forme". Il faudrait voir ce qu'en dirait quelqu'un qui s'occupe de peinture. Je crois que "forme" et "fond" sont des mots trop vagues pour que les phrases qui les contiennent fassent sens. Il vaut mieux utiliser "matériau", "message" et "émotion résultante".
Par ailleurs, en peinture je débute, mais dans les autres arts je trouve important de faire preuve d'habileté.
Je trouve un peu décevant, après avoir travaillé sur l'émotion en s'interdisant de varier la forme sous prétexte que ce serait futile, de finir toujours sur les trois mêmes sentiments, a fortiori quand les sentiments en question sont malaise, indignation et pas-savoir-où-en-est, ou quand l'unique forme obtenue teinte tout de maladresse. Enfin bon, c'est à chacun de voir.
Patiences
oui, c'est une question de motivation au départ, de ce qui vous pousse. Ceci dit, si tu te balades dans les expos ( ex : expos de photos ou expos d'art brut ) tu verras que c'est extrêmement répandu cette coloration sombre voire noir cruel voire no future.
Pour en revenir à moi, je crois qu'après avoir ressenti le besoin d'exprimer une certaine forme de mélancolie et exploré ses racines, et le terreau de mon esprit, j'ai plus envie d'aller vers le jeu des contraintes surprenantes (comme celle qu'a utilisée Ram77 plus bas). Le probleme bien sûr revient à la question du changement, quitter ce pour quoi on a un penchant et une habileté.
Pour en revenir à moi, je crois qu'après avoir ressenti le besoin d'exprimer une certaine forme de mélancolie et exploré ses racines, et le terreau de mon esprit, j'ai plus envie d'aller vers le jeu des contraintes surprenantes (comme celle qu'a utilisée Ram77 plus bas). Le probleme bien sûr revient à la question du changement, quitter ce pour quoi on a un penchant et une habileté.
Patiences
par Rémy , dimanche 17 avril 2016, 17:48 (il y a 3144 jours) @ Claire
Je n'y vais plus trop, dans les expos - il y a 10 ans, quand j'ai participé à monter la Galerie en passant, Berlin était très chouette, mais maintenant, avec la reconquista, tout a pris un ton bizarre et déplaisant.
Je n'ai pas de recette, pour s'éloigner de ce qu'on sait faire... Se lancer à corps perdu dans autre chose, peut-être ? Il me semble bien difficile d'incorporer juste un peu de nouveau dans une œuvre qui se tient par ailleurs, surtout si l'œuvre est de petite taille... En tout cas je ne me fixerais pas comme but de marier l'ancienne manière et la nouvelle, ni comme méthode d'exclure l'une pour susciter l'autre ; plutôt de porter son attention sur les nouvelles idées et techniques et de laisser vivre le reste comme ça veut.
Ça dépend aussi à quel point tu veux changer - moi par exemple j'ai toujours envie de faire du dessin, ou de peindre avec davantage de pinceau, ou de représenter des trucs que j'ai vus, ne serait-ce que des lumières, mais au moment de m'y mettre, pfout, les idées s'enfuient et je n'ai plus d'inspiration ! Les collages, ce n'est pas forcément très loin de ta manière actuelle ; maintenant, si tu te mets à écrire des paroles de chansons ou des lipogrammes en heptamètres, ou à raconter des histoires au lieu de décrire des instants, tu verras bien si ça fructifie ou pas...
(Le texte de Ram77 n'est quand même pas bien bon... Un collage, pour que ça marche, il faut qu'on reconnaisse les bouts et qu'il sorte quelque chose d'inattendu des rencontres, et puis qu'il y ait un tantinet de contraste entre les bouts et/ou entre les bouts et les inattendus.)
Je n'ai pas de recette, pour s'éloigner de ce qu'on sait faire... Se lancer à corps perdu dans autre chose, peut-être ? Il me semble bien difficile d'incorporer juste un peu de nouveau dans une œuvre qui se tient par ailleurs, surtout si l'œuvre est de petite taille... En tout cas je ne me fixerais pas comme but de marier l'ancienne manière et la nouvelle, ni comme méthode d'exclure l'une pour susciter l'autre ; plutôt de porter son attention sur les nouvelles idées et techniques et de laisser vivre le reste comme ça veut.
Ça dépend aussi à quel point tu veux changer - moi par exemple j'ai toujours envie de faire du dessin, ou de peindre avec davantage de pinceau, ou de représenter des trucs que j'ai vus, ne serait-ce que des lumières, mais au moment de m'y mettre, pfout, les idées s'enfuient et je n'ai plus d'inspiration ! Les collages, ce n'est pas forcément très loin de ta manière actuelle ; maintenant, si tu te mets à écrire des paroles de chansons ou des lipogrammes en heptamètres, ou à raconter des histoires au lieu de décrire des instants, tu verras bien si ça fructifie ou pas...
(Le texte de Ram77 n'est quand même pas bien bon... Un collage, pour que ça marche, il faut qu'on reconnaisse les bouts et qu'il sorte quelque chose d'inattendu des rencontres, et puis qu'il y ait un tantinet de contraste entre les bouts et/ou entre les bouts et les inattendus.)
Patiences
oui, je suis d'accord avec tout ce que tu proposes comme stratégies dans le changement. Mais je ne peux pas me satisfaire d'un simple jeu, ou d'une pure expérimentation, pour ça il y a le jardin :) Il faut que ça prenne du sens.
je ne suis pas d'accord par contre pour le texte de Ram 77 : l'impression de glissements, donc de vertige, de choses qui se modifient et se répondent bizarrement c'est la force du texte.
je ne suis pas d'accord par contre pour le texte de Ram 77 : l'impression de glissements, donc de vertige, de choses qui se modifient et se répondent bizarrement c'est la force du texte.
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par Rémy , dimanche 17 avril 2016, 22:24 (il y a 3144 jours) @ Claire
En fait, le truc, c'est que le sens, tu tiens à le fabriquer, au lieu de le laisser advenir pendant que tu sculptes autre chose. L'astuce est de trouver suffisamment d'intérêt à cette autre chose... Mais symétriquement, c'est comme si on m'enjoignait de dire ce que j'ai à dire sans réfléchir à comment je le formule : je serais bien embêté... Peut-être qu'en rajoutant un art ? Par exemple en décidant d'avance que ce sera une chanson, et en composant la mélodie en même temps que le poème ? Ou au moins en t'astreignant à écrire des strophes régulières de vers réguliers, et en les disant à voix haute pour vérifier que ça pourra se chanter ? Ou bien une scène de théâtre, en imaginant les mouvements et expressions des acteurs, au besoin avec tout un tas de didascalies en plus du texte ? Une scène d'action, par exemple, avec des coupures de parole.
Ah, tu me donnes envie d'essayer mille choses et voilà qu'il est dix heures ennemies du dimanche soir, et en plus les trois peinturlures que j'ai faites aujourd'hui sont peu prometteuses, ce n'est pas un jour fertile. On verra demain.
Ah, tu me donnes envie d'essayer mille choses et voilà qu'il est dix heures ennemies du dimanche soir, et en plus les trois peinturlures que j'ai faites aujourd'hui sont peu prometteuses, ce n'est pas un jour fertile. On verra demain.
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ce qui m'intéresse, c'est le processus par lequel l'œuvre se fabrique.>>>
c'est le credo de l'art conceptuel.
Patiences
par Rémy , mercredi 20 avril 2016, 01:12 (il y a 3141 jours) @ dh
Diable, je faisais de l'art conceptuel sans le savoir, comme M. Jourdain de la prose. Ma foi, si cette catégorisation te satisfait, je ne m'y oppose pas - je n'ai pas tellement étudié la question, je suis trop occupé à peindre et à programmer.
La différence c'est peut-être que je commence par faire mes trucs, et que je réfléchis ensuite seulement à préciser de quelle démarche commune ils sont issus, alors que d'autres commencent par choisir une démarche en espérant qu'exclure tout le reste portera fruit ? Il faut voir si le discours sur l'œuvre précède ou suit l'œuvre, et si celle-ci vaut encore quelque chose sans celui-là. Mes machins à moi sont tout-à-fait compréhensibles sans explications ni informations supplémentaires.
En tout cas merci, je note l'idée, et si un jour je refais des expositions, je me renseignerai pour voir si je peux me servir de ce rattachement comme argument publicitaire.
La différence c'est peut-être que je commence par faire mes trucs, et que je réfléchis ensuite seulement à préciser de quelle démarche commune ils sont issus, alors que d'autres commencent par choisir une démarche en espérant qu'exclure tout le reste portera fruit ? Il faut voir si le discours sur l'œuvre précède ou suit l'œuvre, et si celle-ci vaut encore quelque chose sans celui-là. Mes machins à moi sont tout-à-fait compréhensibles sans explications ni informations supplémentaires.
En tout cas merci, je note l'idée, et si un jour je refais des expositions, je me renseignerai pour voir si je peux me servir de ce rattachement comme argument publicitaire.