Retour au pays

par veneur, lundi 18 avril 2016, 18:45 (il y a 3143 jours)

Quelqu’un qui revient d’un long voyage
Son regard est déterminé
Quelqu’un qui aurait traversé des contrées lointaines, qui revient avec des plans, qui sait comment fabriquer une maison, connaît les bonnes pierres
Il revient à son village natal parce qu’il sait comment construire de nouveaux murs
Il sait où est l’essentiel, il est assez fort pour que les fondations ne soient plus jamais détruites en lui
Comme s’il possédait des formules magiques pour que les pierres soient indestructibles
Il sait ce que c’est que l’intégrité, ce point en soi qui permet d’être redressé entre terre et ciel
Il arrive avec ses plans enroulés sous son bras
Il sait où construire des jardins, où construire des alcôves
Il sait que les pierres doivent être rondes et accueillantes
Il sait aussi qu’il doit y avoir de l’esprit, du mystère
Qu’une vraie paix se trouve là, dans ces jardins mystiques, offrant une perspective nouvelle
Une relation au ciel plus vaste
Il sait que l’orage existe et peut détruire, mais qu’au-dessus il y a un ciel plus immense, un ciel qui délivre une nourriture
De l’or pour cet enlumineur, pour cet enfant aux mille pinceaux
Alors il devient possible de s’asseoir tranquillement soi-même auprès de la source de vie
De ne plus avoir besoin de la laisser couler comme un torrent impétueux vers les autres
Mais d’être simplement assis à côté
C’est une fontaine, un bassin au centre géométrique des jardins
Il renvoie la lumière comme un miroir vers d’autres mondes
Capte les couleurs d’autres mondes, invisibles, inimaginables
De nouvelles architectures, qui vont au-delà de ce que les yeux peuvent percevoir.

Retour au pays

par veneur, samedi 23 avril 2016, 21:07 (il y a 3138 jours) @ veneur

Il se met à manger des fruits, à manger des feuilles
Il s’étire, retrouve la chaleur d’avoir encore cette dimension de géant
De géant qui a faim de musique et de fête
Qui sait que son pied est vaste, qu’il peut faire trembler la Terre avec son rire
Il est heureux de reprendre forme
N’a plus besoin de se cacher, d’être invisible
Il veut vivre ce temps-là
Peut claquer des doigts pour qu’on lui apporte des plateaux chargés de victuailles
Tout cet appétit est comme une coupe pleine qui déborde et remplit le monde.