sans titre
Et plus loin que les hautes frontières, il plonge, non pas comme le plaisir solitaire de l'amoureux que de se perdre soi, mais parce qu’il est de ceux qui dans la mélancolie connaissent le bonheur de toucher ce qui est partie. Le bonheur d’ailleurs. Comme l’on revient chez soi dans le noir de la nuit et que l’on découvre que sa demeure a quelque chose de mystique, de presque humain : l’obscur visage de la statue que l’on jalouse. Ce qui est mort devient le cœur. C’est ainsi. Des milliers s’enfuient, deux mains saisissent. Un. Seul, comme un murmure qui traverse le temps. « Je » vagabonde sans savoir qui il est sans savoir vivre, et accablé du chagrin de déjà parler une autre langue, puis une autre et encore, l’ombre de lui. J’entend le pas du somnambule et le rire des anges. Là-bas s’il continue, peut-être, le signe des campagnes qui se lèvent après deux cent ans d’histoire, sa poésie.