Piètre Ophélie
*
J’ai déchiré la plupart de mes textes
En quinte en tierce en ut majeur
Roulé mon corps efflanqué d’Ophélie dans la poussière
J’ai lapé l’eau sombre de la rivière où s’effilochait mon reflet en herbes
Et vase échevelées
J’ai gravi plus de gratte ciels que la Liberté herself
Bu plus d’azur en vrac que l’Espérance
Dans le sommeil qui renverse bouche ouverte
S’introduisait le char de la douleur, ses cavaliers harnachés d’oriflammes
Et tous les déserts tragiques
Je suis montée jusqu’au dernier étage, combles où se cache l’humble garni du Poète
J’ai fait le ménage, changé les draps, mis quelques fleurs dans un vase
J’ai préparé un simple repas, ouvert la fenêtre sur le jazz des toits, griffonné trois vers sur la serviette
J’ai fait l’escalier, afin que chacun de ses pas prenne appui sur mes marches
J’ai fait le mur, l’imper de son épaule y imprima son empreinte un soir
J’ai fait la serrure où sa clé a tourné d’un claquement doux
Il ouvre. Fumet de la blanquette, blancheur des draps frais, éblouissement des fleurs qui le reconnaissent. Un pétale tombe.
J’ai tout déchiré vraiment.
Au commencement était le verbe. Au commencement. Etait le verbe fait chair.
Comment c’était le verbe au commencement ?
Le verbe commence et ment.
Le verbe ment aussitôt qu’il commence.
La vérité était muette.
Et alors c’était le phénoménal bruissement des arbres, des oiseaux, le vacarme des insectes bâtisseurs du monde. C’était la danse d’amour, la parade nuptiale depuis les microscopiques poils jusqu’aux astres bouillonnants
Et alors la morsure du réel. Les crocs dans la chair sanguinolente.
Le sacre de l’impur et le sang du sacrifice versé pour conjurer le cycle sans fin de la vengeance.
J’ai déchiré tous mes textes.
***
J’ai déchiré la plupart de mes textes
En quinte en tierce en ut majeur
Roulé mon corps efflanqué d’Ophélie dans la poussière
J’ai lapé l’eau sombre de la rivière où s’effilochait mon reflet en herbes
Et vase échevelées
J’ai gravi plus de gratte ciels que la Liberté herself
Bu plus d’azur en vrac que l’Espérance
Dans le sommeil qui renverse bouche ouverte
S’introduisait le char de la douleur, ses cavaliers harnachés d’oriflammes
Et tous les déserts tragiques
Je suis montée jusqu’au dernier étage, combles où se cache l’humble garni du Poète
J’ai fait le ménage, changé les draps, mis quelques fleurs dans un vase
J’ai préparé un simple repas, ouvert la fenêtre sur le jazz des toits, griffonné trois vers sur la serviette
J’ai fait l’escalier, afin que chacun de ses pas prenne appui sur mes marches
J’ai fait le mur, l’imper de son épaule y imprima son empreinte un soir
J’ai fait la serrure où sa clé a tourné d’un claquement doux
Il ouvre. Fumet de la blanquette, blancheur des draps frais, éblouissement des fleurs qui le reconnaissent. Un pétale tombe.
J’ai tout déchiré vraiment.
Au commencement était le verbe. Au commencement. Etait le verbe fait chair.
Comment c’était le verbe au commencement ?
Le verbe commence et ment.
Le verbe ment aussitôt qu’il commence.
La vérité était muette.
Et alors c’était le phénoménal bruissement des arbres, des oiseaux, le vacarme des insectes bâtisseurs du monde. C’était la danse d’amour, la parade nuptiale depuis les microscopiques poils jusqu’aux astres bouillonnants
Et alors la morsure du réel. Les crocs dans la chair sanguinolente.
Le sacre de l’impur et le sang du sacrifice versé pour conjurer le cycle sans fin de la vengeance.
J’ai déchiré tous mes textes.
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