Visage
Je vois beaucoup de jeunesse dans des salles, des couloirs, tôt le matin et jusqu'à la fin de l'après midi. Des visages, des visages, comme dans la chanson. Je parle à ces visages. Quelques uns planent dans mon cerveau un incertain laps de temps. La plupart entament rapidement un voyage vers la frontière floue. Il devient vite ardu de faire le partage entre ce qui relève du réel ou de l'imagination. Puis ils s'échappent, retournent à l'extrême discrétion des physionomies inconnues. Au contraire, le visage de Dina s'attarde. Il délimite un périmètre, s'y ménage un lieu propre et s'improvise un petit confort. Il attend quelque chose, dirait-on. L'opérateur des rêves s'active jour et nuit. Le cliquetis allègre du projecteur indique un film sans terme. Le visage de Dina sourit en avant première sur l'écran étincelant de blancheur.