La mère de Marcel Proust est ma propre mère
La mère de Marcel Proust est ma propre mère. Dans un
autre jour. Dans cette nuit ci-contre. Elle a fermé son
ombrelle. Elle est là depuis lors. Il est l’heure de
dormir. Il est l’heure de trouver le chemin. J’ai gardé
son diamant noir. Les projections de la veilleuse sur
les murs racontent une histoire qui n’a plus lieu d’être.
Elle a refermé les ailes du serin. Un baiser sur le front
a suffi à ouvrir la nuit devant. Sa mémoire volatile s’est
posée sur mon balcon de verre. Je regarde au loin les
routes et les chemins de fer. Partir n’a pas eu lieu. Toute
ma vie je dessine des cercles sur un grand tableau noir.
J’entends le soleil tourner sur son axe, déplacer ses lignes
sur le carrelage chaud. Son empire m’est resté. Son visage
m’est inconnu, que je garde au fond de moi. La mère de
Marcel Proust est ma propre mère. J’ai habité sa demeure
qui était ses bras, ses seins. J’ai connu les grands arbres,
dressés en cercle autour du seuil. Intactes, sous le ciel d’été.
Inaccessibles. J’ai dressé le mausolée sur sa chair à mes
mains interdite. Je vais dans les perditions pour atteindre
quelque chose de pur. La nuit est lourde qui ne veut pas
dire son nom.
Fil complet:
- La mère de Marcel Proust est ma propre mère -
zeio,
06/10/2014, 05:56
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Ecrire,
06/10/2014, 11:53
- Marcel PROUT ! -
dh,
06/10/2014, 16:07
- Marcel PROUT ! - Anonyme, 06/10/2014, 17:41
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zeio,
06/10/2014, 19:33
- La mère de Marcel Proust est ma propre mère - Claire, 06/10/2014, 21:48
- La mère de Marcel Proust est ma propre mère - Ecrire, 07/10/2014, 09:19
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dh,
06/10/2014, 16:07
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Ecrire,
06/10/2014, 11:53