"Je n'ai pas peint de scènes de guerre pour empêcher la guerre ; jamais je n'aurais eu cette prétention. Je les ai peintes pour conjurer la guerre. Tout art est conjuration".
Otto Dix
Otto Dix
Otto Dix
par Claire , lundi 06 octobre 2014, 21:35 (il y a 3704 jours) @ Claire
et notre guerre
contre quoi nous perdons tout chaque jour
quelle écharpe lui avons nous nouée
derrière la nuque
quelle attelle lui avons-nous ajustée
elle va ainsi boitant
sur le pays que nous avons borné
et elle seule règne, elle seule
bouche à demi-ouverte
chemise ouverte
qu'elle ne parle pas à notre place
quelle ne prenne pas tout le pays
c'est tout ce que nous pouvons tenter
de tenir jusqu'à la nuit.
contre quoi nous perdons tout chaque jour
quelle écharpe lui avons nous nouée
derrière la nuque
quelle attelle lui avons-nous ajustée
elle va ainsi boitant
sur le pays que nous avons borné
et elle seule règne, elle seule
bouche à demi-ouverte
chemise ouverte
qu'elle ne parle pas à notre place
quelle ne prenne pas tout le pays
c'est tout ce que nous pouvons tenter
de tenir jusqu'à la nuit.
Otto Dix
par zeio, lundi 06 octobre 2014, 23:07 (il y a 3704 jours) @ Claire
Ce poème montre un certain comportement paradoxal : nous lui ajustons une attelle
dans le même temps nous cherchons à limiter son règne.
Il y a une impuissance devant la prise de pouvoir de la guerre à laquelle nous sommes pourtant asservis volontaires
On ne cherche pas à l'arrêter dans sa course, c'est peine perdue.
On noue l'écharpe derrière sa nuque, la corde du pendue
Elle marche encore, elle boîte, mais elle avance
encore alors on tient
Pas jusqu'au jour
Pas jusqu'à demain
pire, jusqu'à la nuit
dans le même temps nous cherchons à limiter son règne.
Il y a une impuissance devant la prise de pouvoir de la guerre à laquelle nous sommes pourtant asservis volontaires
On ne cherche pas à l'arrêter dans sa course, c'est peine perdue.
On noue l'écharpe derrière sa nuque, la corde du pendue
Elle marche encore, elle boîte, mais elle avance
encore alors on tient
Pas jusqu'au jour
Pas jusqu'à demain
pire, jusqu'à la nuit
Otto Dix
par Claire , mardi 07 octobre 2014, 19:18 (il y a 3703 jours) @ zeio
c'est à peu près de l'écriture automatique...un truc sur une sorte d'ennemi intime auquel on tiendrait beaucoup.
they shot you Joe
par Claire , mardi 07 octobre 2014, 13:58 (il y a 3703 jours) @ Claire
que la guerre nous laisse cette frange
du matin le beige souple des roseaux
- l'eau n'est pas loin - qu'elle laisse
ce chemin étroit dans les roseaux
au sol de sable collant, mouillé
et au-dessus d'eux, hauts écrans, que se tende
l'arc enjambant le temps, l'espace.
que de l'autre côté chante encore
la voix qui dit qu'on n'est pas morts.
du matin le beige souple des roseaux
- l'eau n'est pas loin - qu'elle laisse
ce chemin étroit dans les roseaux
au sol de sable collant, mouillé
et au-dessus d'eux, hauts écrans, que se tende
l'arc enjambant le temps, l'espace.
que de l'autre côté chante encore
la voix qui dit qu'on n'est pas morts.
they shot you Joe
par Claire , mercredi 08 octobre 2014, 19:57 (il y a 3702 jours) @ Claire
car les morts elle les tient contre elle
Contre sa chemise déchirée
et nous leur parlons
mais eux
toujours ils se taisent... et la frange mouvante
nous mettons longtemps à la retrouver
avec son fin chemin inconnu.
Contre sa chemise déchirée
et nous leur parlons
mais eux
toujours ils se taisent... et la frange mouvante
nous mettons longtemps à la retrouver
avec son fin chemin inconnu.