pieds ballants à la fenêtre

par vagabond vagabondant, dimanche 22 mai 2016, 23:03 (il y a 3108 jours)

De ces chemins de tuiles aux marges grises
en haut des murs de la maison rouge
se multiplient aux heures de pluie
comme l'appel de la fenêtre.

Un garçon est assis, penché sur le petit ruisseau,
les pieds
ballants sur le vertige - la mort
par pousses d'herbes mauvaises
entre chaque coin de vie.

La gouttière appelle des chats l'âme
bondissante - appelle - et va ainsi que toutes choses
à la nuit.


On attend le jour inhabité, et la rosée
et les joies et les rumeurs, on attend
que les plaintes se couchent dans les lumières naissantes, on attend...

ta tristesse n'est-elle que la mémoire des villes ?

Ces villes lointaines où ton amour comme une migration terrible
a déployé ses ailes, villes lointaines où tes trains, même en songe, ont fourmillé
prêt à la grande aventure, villes lointaines - ta tristesse n'est-elle
que réverbération, écho, enflement
migraine revenue par cycle de pensées ?


Un garçon est assis, penché à sa fenêtre
regarde le vide, respire la ville.
Le soleil se lève à peine, encore haché de pluie,
Le soleil se lève, le soleil le soleil le soleil
a mal, porte l'odeur
encore
de cette mer enfuie, brûlée lentement, ô garçon, porte encore l'odeur
- de qui ?...


pieds ballants, dans le vide - l'eau ruisselle encore des gouttières
les bruits ont coulé avec les premiers chants de pigeons,
- respire -
comme l'odeur de la disparition

autre version

par vagabond vagabondant, lundi 23 mai 2016, 10:15 (il y a 3108 jours) @ vagabond vagabondant

Un garçon sur sa fenêtre, penché
vers le ruisseau de la gouttière, les pieds
ballants sur le vertige,

attend le jour inhabité, et la rosée
et les joies et les rumeurs, attend
que les plaintes se couchent dans les lumières naissantes, attend
que l'âme bondissante d'un chat le saisisse

- ta tristesse n'est-elle que la mémoire des villes... ?

villes lointaines où ton amour une migration terrible
a déployé ses ailes, villes lointaines où tes trains, en songe surtout, ont fourmillé
prêt à la grande aventure, villes lointaines - ta tristesse n'est-elle
que réverbération, écho, enflement
migraine revenue par cycle de pensées ?


Un garçon
à sa fenêtre
regarde le vide
la ville.

Le soleil se lève à peine, encore haché de pluie.
Se lève - le soleil -
de cette mer enfuie, à feux lents, ô garçon, porte encore l'odeur

- de qui ?...


Aube, pieds ballants, le vide - l'eau ruisselle encore des gouttières
bruits coulé avec les premiers chants de pigeons,
un garçon
- respire -
et respire, c'est tout

autre version

par Claire, lundi 23 mai 2016, 12:45 (il y a 3108 jours) @ vagabond vagabondant

je préfère le première version, dont le rythme et les images sont un vrai plaisir...les enjambements en particulier.

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par cat&raven @, lundi 23 mai 2016, 13:59 (il y a 3108 jours) @ Claire