L'attentisme frigide

Le corps, le corps de Lisa comme tous les corps des femmes. Une vision fragmentée qui se ressent à chaque toucher de peau. Carte du cœur du sein pale jusqu’à la nuque des rayons de Saturne. Elle n’est que métamorphose où sur les flux intenses de brulures qui se resserrent sans fin sur les courbes infinies des aquarelles, s’écrit d’une main si fiévreuse d’avoir piégée sa fulgurance, le langage des attentes qui prend forme et s’estompe dans le ventre fantastique d’une chimère. Un pauvre homme, la barbe jusqu’aux jambes, pris d’obsession pour son temple, rêve – enferme, son désir où s’allonge l’ouverture Ténèbres.
Ô douleur régulière qui se termine où reprend l’assaut suivant. Douleur qui n’est jamais le cri de l’enfant naissant. Le temps a cessé dans la déclinaison nulle de deux forces contraires. L’obsession qui découpe ses frères en taillant les piliers de l’autel solitaire, et Différence posant toujours ses yeux sur une multitude de calques transparents portés sur le néant, font état de joute absurde du sort.
Ce jour n’est pas demain et n’est pas naguère. Mais bien ailleurs, au delà des espaces recourbés du sentir, incoulable chute de glace du possesseur prisonnier du souhait. L’être qui déborde sur tout l’extérieur, en pénible lamentation sanguine, où Règne l’amour fuyant qui pousse l’œil scarifié jusqu’à sa voyance folle qui gave les cœurs… Triste dépouille d’un homme, d’une femme, mêlés.