es.crime & cie
1
elsie a toujours été curieuse du monde. déjà à six ans elle explorait des possibilités en retirant les yeux de ses poupées "pour voir ce qu'il y a derrière" disait-elle. elle éventrait aussi ses peluches. sa mère verdissait et la traînait chez le docteur Psycha Erch tous les vendredi. la torture du docteur Psycha Erch était terrible et consistait en peu de chose, elle devait rester assise dans une pièce beige sale à forte imprégnation de rance et de tabac froid tout en regardant des taches où elle ne voyait que des cadavres. elsie ne pipait mot mais derrière ses yeux, dans son esprit tournait une chanson macabre « ces cadavres sont mes cas d'havre. une tache de sang est un grand lac. cadavre décati. corps caduc et pourri. cramoisie et cas moisi. ma tâche des cas d'havre sera de dissoudre sans tache ». évidemment le docteur Psycha Erch fut le premier nom qui figura sur sa liste.
14
« elsie es.crime & cie, pour vous servir »
un numéro de téléphone. rien d'autre.
la carte est noire, la calligraphie violacée.
ce qu'elle préfère par dessus tout
c'est la dissolution, le mélange sent la cannelle
et radicalement le corps fond en moussant
au menu de cette semaine il y a
lundi : trois octogénaires grabataires
mardi : deux grosses salopes d'extorqueuses
mercredi : la putain d'mégère à froufrous et au parfum cheap du troquet
jeudi : l'oncle Untel maniaque de petites culottes de fillettes
vendredi : deux délinquants violeurs de garçonnets
samedi : une petite fille à lunette qui demande le service pour elle-même
et le dimanche faire sa petite valise, partir en auto-stop.
7
elsie n'hésite jamais depuis le chien jaune aux oreilles de travers.
dieu qu'il glapissait pendant qu'elle lui découpait le ventre.
l'animal ficelé comme une chèvre gigotait admirablement.
mais quel ravissement que ses viscères répandues et le sang.
et la sauce derrière les orbites quand les yeux roulèrent au sol.
«je nous rends service, le chien, y en a trop des comme toi».
17
aujourd'hui c'est mercredi, le jour de "la putain d'mégère".
elsie se délecte en préparant quatre litres de mélange.
ô les sévices monstrueux qu'elle servira à cette "énorme enculée"
(disait le demandeur avec foin de détails nauséeux)...
elsie l'attachera dans la vieille grange derrière le bocage.
elle se voit déjà approcher le pal de fer rougi et se demande si
un baîllon pourrait être utile
eslie vérifie son matériel : le briquet, la bonbonne, le fer à souder...
le bidon de sauce cannelle, les pinces, la scie, les crochets, le tout disposé comme en salle d'op.
les crochets, c'est le bouquet. mieux que le pied de biche.
ne garde-t-on pas le meilleur pour la fin ?
"la grosse torche de chienne d'énorme enculée" se verra tout gicler
avant que elsie ne lui retire les yeux avec un bruit de plop visqueux.
forcément la poupée n'aura rien derrière, que de la sauce grasse.
elsie a toujours été curieuse du monde. déjà à six ans elle explorait des possibilités en retirant les yeux de ses poupées "pour voir ce qu'il y a derrière" disait-elle. elle éventrait aussi ses peluches. sa mère verdissait et la traînait chez le docteur Psycha Erch tous les vendredi. la torture du docteur Psycha Erch était terrible et consistait en peu de chose, elle devait rester assise dans une pièce beige sale à forte imprégnation de rance et de tabac froid tout en regardant des taches où elle ne voyait que des cadavres. elsie ne pipait mot mais derrière ses yeux, dans son esprit tournait une chanson macabre « ces cadavres sont mes cas d'havre. une tache de sang est un grand lac. cadavre décati. corps caduc et pourri. cramoisie et cas moisi. ma tâche des cas d'havre sera de dissoudre sans tache ». évidemment le docteur Psycha Erch fut le premier nom qui figura sur sa liste.
14
« elsie es.crime & cie, pour vous servir »
un numéro de téléphone. rien d'autre.
la carte est noire, la calligraphie violacée.
ce qu'elle préfère par dessus tout
c'est la dissolution, le mélange sent la cannelle
et radicalement le corps fond en moussant
au menu de cette semaine il y a
lundi : trois octogénaires grabataires
mardi : deux grosses salopes d'extorqueuses
mercredi : la putain d'mégère à froufrous et au parfum cheap du troquet
jeudi : l'oncle Untel maniaque de petites culottes de fillettes
vendredi : deux délinquants violeurs de garçonnets
samedi : une petite fille à lunette qui demande le service pour elle-même
et le dimanche faire sa petite valise, partir en auto-stop.
7
elsie n'hésite jamais depuis le chien jaune aux oreilles de travers.
dieu qu'il glapissait pendant qu'elle lui découpait le ventre.
l'animal ficelé comme une chèvre gigotait admirablement.
mais quel ravissement que ses viscères répandues et le sang.
et la sauce derrière les orbites quand les yeux roulèrent au sol.
«je nous rends service, le chien, y en a trop des comme toi».
17
aujourd'hui c'est mercredi, le jour de "la putain d'mégère".
elsie se délecte en préparant quatre litres de mélange.
ô les sévices monstrueux qu'elle servira à cette "énorme enculée"
(disait le demandeur avec foin de détails nauséeux)...
elsie l'attachera dans la vieille grange derrière le bocage.
elle se voit déjà approcher le pal de fer rougi et se demande si
un baîllon pourrait être utile
eslie vérifie son matériel : le briquet, la bonbonne, le fer à souder...
le bidon de sauce cannelle, les pinces, la scie, les crochets, le tout disposé comme en salle d'op.
les crochets, c'est le bouquet. mieux que le pied de biche.
ne garde-t-on pas le meilleur pour la fin ?
"la grosse torche de chienne d'énorme enculée" se verra tout gicler
avant que elsie ne lui retire les yeux avec un bruit de plop visqueux.
forcément la poupée n'aura rien derrière, que de la sauce grasse.