Don't You Know ? (In "les silences de la peau")
Les paysages m'apparaissent troués, traversés par une déchirure qui épouse le patron de ta silhouette. La Méditerranée, les rochers, les galets, le ferry, tous suivent la même ligne brisée. Tous s'engouffrent dans le vide laissé par ta soustraction. Tous, exceptés les sourires croisés sous l'influence de l'été. Ceux là se regroupent et s'opposent à l'aspiration. Au sommet de leur ordre trônent les adresses répétées, insistantes, d'une jeune femme. Russe, Ukrainienne, Tchétchène ?.... Pour l'apprendre, il aurait fallu franchir les trois mètres funambules qui me séparaient de cette saisissante incarnation du féminin interprétée par la génétique de l'Est. Splendide parade à la laideur, au mensonge et à toutes les formes de l'oubli, elle ondule sur le Petit Biscuit de Sunset Lover avant de frotter ses hanches fluides contre l'organe légèrement enroué de Merryn Jeann interprétant Aloha. Puis le DJ lance Sex, suivi de Cheap Thrills, avant d'enchaîner sur I Took a Pill In Ibiza. La musique surgit simultanément du ciel et de l'enfer. Elle se répercute en une folle quadriphonie. Can't Stop the Feeling. La robe en lamé argent épouse chaque mouvement de ta majesté. This Girl dépose à tes pieds toutes les flammes que la nuit entrepose dans cette boîte où nous dansons, dansons encore, embarqués dans un tourbillons de Hits, une embardée sonore amplifiée, continue... Je te vois, blonde et lumineuse, délirer ton corps sous les spots. Light It Up. Ton sourire porcelaine à jamais fiché dans mon cerveau reptilien.