Milena

par vagabond vagabondant, mercredi 26 octobre 2016, 11:38 (il y a 2952 jours) @ Claire

en fait, ce poème est plus ou moins inspiré d'une scène centrale d'une pièce de théâtre à laquelle je songe depuis quelques temps. je te donne l'intrigue dans les grandes lignes :

deux amis anciennement très proches se retrouvent, plus ou moins par hasard, après des années ; ils célèbrent leurs retrouvailles, le lendemain soir, dans un piano-bar. l'un était jadis rêveur et cynique. il l'est toujours. l'autre, sorte d'aristocrate de gauche, a fini par s'engager activement politique, a ouvert une galerie pour exposer, puis de déceptions politiques en déceptions artistiques, a fini par tout abandonner pour devenir professeur. en ce soir de retrouvailles, dans le piano-bar, une danseuse et son pianiste se produisent. le rêveur reconnaît dans la danseuse une femme dont il a rêvé il y a des années - et dont il garde le souvenir rêvé d'un amour fou - ; le professeur reconnaît plus littéralement la femme : c'était un amour de jeunesse qui s'est envolé sans qu'il sache vraiment pourquoi (ce souvenir lui est à la fois douloureux et aussi vague qu'un rêve). le pianiste voue un amour secret à sa danseuse. (...) quelques nuits plus tard, la danseuse est assassinée.


le poème (en particulier le second volet), glose symboliquement sur ce meurtre, contaminé par l'idée que je me fais de la force expressive de la danse (y compris lorsqu'elle a à transfigurer des choses aussi malséantes que le viol, le meurtre ou le suicide). disons que je mets sur le même plan : récit d'une vie (jusqu'à son dénouement réel : la mort), récit onirique (absence de liens logiques d'un événement à l'autre), danse (puisque tout est rapporté à la danse) et meurtre-viol-sacrifice (dont on ne sait s'il s'agit d'un symbole ou d'une réalité). puisque ces quatre aspects se disputent la priorité de lecture, on a l'impression que je raconte quelque chose. en vérité, la forme narrative est trompeuse. je m'en sers simplement pour suggérer qu'on peut lire un récit presque parfaitement en dépit de ce qu'il raconte, en privilégiant une lecture symbolique (ou purement expressive poétiquement).

je ne sais pas si c'est plus clair.

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