ja vais mettre cet avertissement en incipit de mon roman.

par Rémy , mardi 06 décembre 2016, 22:24 (il y a 2910 jours) @ Rémy

Mais la question que ta question pose, c'est la définition du mot définition.

Et d'abord, préludement, il faut constater que souvent, les définitions, ces menteuses, ne servent qu'à dégrossir.
Ensuite, corpsdudevoirement, l'on doit se demander si les définitions servent vraiment à faire repartir un processus qui serait fini. L'on est en droit d'en douter. Des philosophes de télé prétendront que c'est seulement quand quelque chose est fini qu'on peut le définir, mais on reconnaît bien là la tendance générale des universitaires à la procrastination, qui leur fait toujours trouver un prétexte pour ne rien commencer et pour gloser sans fin. Non, en fait, les définitions font démarrer, c'est-à-dire que les rires s'y arrêtent.
Et finalement, je vous le dis carrément : en tant que couturière, les définitions, moi, je ne suis pas d'accord. Quand on sait le boulot que c'est et le soin que ça demande, les finitions, on n'est pas prête à les laisser défaire, et sûrement pas pour le plaisir d'un beau mot. Les définitions, c'est du mépris pour notre savoir-faire ancestral et pour notre habileté acquise à force de patience et d'efforts. Là je dis niet et no pasaran. Et j'engage toutes les ouvrières et tous les ouvriers attaché-e-s à la qualité du travail bien fait (et bien fini) à rejoindre notre lutte contre les définitions. Y compris les poètes, qui nous ressemblent par leur quête minutieuse de l'expression parfaite et de la tournure idéale. Tou-te-s ensemble et solidaires, disons oui aux finitions et non aux définitions !