Voici

par Périscope @, samedi 17 décembre 2016, 19:13 (il y a 2899 jours)

Voici

Une crotte de chien est par terre dans l’herbe
à côté d’une boîte à gâteaux.
Les dernières feuilles aux branches
comme des notes de musique,
et la nuit tombe
pendant que les fenêtres s’allument.

Les murets de brique,
moucharabieh,
laissent apercevoir
les jardins silencieux.

C’est le jaune des lampadaires
qui domine maintenant
sur le macadam.

Un couple souriant
rentre à la maison
une bouteille de vin blanc à la main.

Le tourniquet de ferraille
qui barre le chemin
résonne comme une sirène de bateau.
Le vieil homme qui promène son chien
bredouille un vague bonjour.

Les pépiements d’oiseaux
font comme un cliquetis de ciseau
dans la ramure chétive.

Les autos sont rangées
le long des maisons
comme des chevaux tranquilles.

Les moignons des arbres
se tendent vers le ciel
sans jamais crier.

Un carré de bitume frais
noir anthracite
est soudain moelleux sous la semelle.

Le palmier des Canaries
au pied de l’immeuble
est trop luxuriant
pour la saison.

Des phares de voitures allumés
surveillent
pendant que le moteur tourne.

Voici

par R, samedi 17 décembre 2016, 20:35 (il y a 2899 jours) @ Périscope

J'aime beaucoup le poème dans son ensemble, mais moins les strophes 5 à 8 (pardon...), je ne sais pas, je les trouve un peu trop archétypales par rapport aux autres.

Voici

par essim, dimanche 18 décembre 2016, 08:27 (il y a 2899 jours) @ Périscope

"Les moignons des arbres
se tendent vers le ciel
sans jamais crier."

Cette strophe m'a saisi.

Voici

par essim, dimanche 18 décembre 2016, 12:42 (il y a 2898 jours) @ essim

J'aime bien le poème dans son ensemble.