Migrateurs
Assez de mots ressassés, piétinés, asséchés, malmenés, bafoués
assemblés pour tromper
il fait un temps de chien
à ne pas mettre un chat dehors
trop c'est trop
c'est entendu ces temps tendus
les mots s'en retournent sous la langue
se lover
bouche muette boudeuse
dents en dedans recomposent à l'abri
se calfeutrent
ils refusent d'aboyer
ils préfèrent ne pas s'émettre
une colonie pénitentiaire de mots réfractaires
refusent de partir à la guerre
on les prend en otage
quand on les utilise
à mauvais dessein
un jour ils portent des messages
ensemble, fraternels, à fleur de peau
ils se décident à se rassembler, solidaires
pour renverser la soupe empoisonnée
qu'on nous fait avaler
boniments malfaisants, faits truqués
la coupe déborde
honte bue
ils sont épuisés des mensonges qui torturent les esprits
ils en ont plus qu'assez de servir à manipuler
en chaque langue
en langages communs ils retrouvent
du goût à vivre en aimant son prochain
ils sèment de l'espoir
parlent de nos histoires nos vies
ouvrant les brèches vers des voies de secours
vies à suivre
on en prend de la graine
demain peut être meilleur chantent-ils
avec les oiseaux au courage
assemblés pour tromper
il fait un temps de chien
à ne pas mettre un chat dehors
trop c'est trop
c'est entendu ces temps tendus
les mots s'en retournent sous la langue
se lover
bouche muette boudeuse
dents en dedans recomposent à l'abri
se calfeutrent
ils refusent d'aboyer
ils préfèrent ne pas s'émettre
une colonie pénitentiaire de mots réfractaires
refusent de partir à la guerre
on les prend en otage
quand on les utilise
à mauvais dessein
un jour ils portent des messages
ensemble, fraternels, à fleur de peau
ils se décident à se rassembler, solidaires
pour renverser la soupe empoisonnée
qu'on nous fait avaler
boniments malfaisants, faits truqués
la coupe déborde
honte bue
ils sont épuisés des mensonges qui torturent les esprits
ils en ont plus qu'assez de servir à manipuler
en chaque langue
en langages communs ils retrouvent
du goût à vivre en aimant son prochain
ils sèment de l'espoir
parlent de nos histoires nos vies
ouvrant les brèches vers des voies de secours
vies à suivre
on en prend de la graine
demain peut être meilleur chantent-ils
avec les oiseaux au courage
Migrateurs
par Périscope 
, dimanche 12 février 2017, 11:50 (il y a 2842 jours) @ essim
Belle louange au pouvoir des mots
La différence que tu fais entre les mots mal employés et ceux qu'on ingère soudain de sens et de sang...
On ne peut que pactiser avec ton poème
La différence que tu fais entre les mots mal employés et ceux qu'on ingère soudain de sens et de sang...
On ne peut que pactiser avec ton poème
Du plom dans l'aile
Généreuse intention.... mais dénuée d'inventivité, celle-ci s'illustrant presque à chaque ligne... le "temps de chien à ne pas mettre un chat dehors" installe un abysse de banalité au milieu d'une épaisse tartine de platitudes qui se conclue par une convocation d'oiseaux censés rescaper un texte qui vole bas, voire ne décolle pas...
Du plom dans l'aile
Et pourtant, le poème vole de ses propres ailes
...
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article153331
...
...
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article153331
...
Du plomb dans l'aile
M'est avis qu'il n'ira pas très loin...
Il est important que tu relativises ta superbe et que tu comprennes que tu n'as pas plus les moyens de courir le 100 mètres en moins de dix secondes que d'écrire un poème qui vaille.
C'est comme ça.
Il est important que tu relativises ta superbe et que tu comprennes que tu n'as pas plus les moyens de courir le 100 mètres en moins de dix secondes que d'écrire un poème qui vaille.
C'est comme ça.
ben non...
...même si ça te défrise, visiblement.
Il a un talent et une façon d'écrire à l'extrême opposé de toi, d'où ton intolérance. Tu devrais arrêter ton harcèlement, tu te couvres de ridicule à la longue.
Il a un talent et une façon d'écrire à l'extrême opposé de toi, d'où ton intolérance. Tu devrais arrêter ton harcèlement, tu te couvres de ridicule à la longue.
Un truc qui n'a rien n'à voir
par Rémy , lundi 13 février 2017, 16:39 (il y a 2841 jours) @ Claire
http://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2017/02/10/berlin-le-nouveau-tel-aviv_5077821_4500055.html
Comme quoi, il n'y a pas que moi qui l'avais remarqué... Et vous pouvez remballer vos accusations d'antisémitisme.
Comme quoi, il n'y a pas que moi qui l'avais remarqué... Et vous pouvez remballer vos accusations d'antisémitisme.
Un truc qui n'a rien n'à voir
Rémy, je n'ai pas remis en cause la réalité de ce que tu disais mais l'insistance de ce thème dans tes propos à plusieurs mois d'intervalle. Et je ne pense même pas que tu sois antisémite, je t'ai dit que tes propos en donnaient l'impression, ce qui est très différent.
Par ailleurs je n'apprécie pas non plus les attitudes victimaires qui rigidifient de façon inquiétante le corps social actuellement et qui me semblent du registre de l'évitement de penser. La terrible question de la domination et du mal dans l'espèce humaine mérite mieux que ces célébrations simplificatrices. Mais tu me parais plus dans la réaction que dans la réflexion face à ces questions.
Après, c'est toi qui relance le sujet hyper inflammable et j'aimerais mieux qu'on en parle ailleurs et qu'on laisse delivre à sa vocation.
Par ailleurs je n'apprécie pas non plus les attitudes victimaires qui rigidifient de façon inquiétante le corps social actuellement et qui me semblent du registre de l'évitement de penser. La terrible question de la domination et du mal dans l'espèce humaine mérite mieux que ces célébrations simplificatrices. Mais tu me parais plus dans la réaction que dans la réflexion face à ces questions.
Après, c'est toi qui relance le sujet hyper inflammable et j'aimerais mieux qu'on en parle ailleurs et qu'on laisse delivre à sa vocation.
Un truc qui n'a rien n'à voir
par Rémy , mardi 14 février 2017, 06:18 (il y a 2841 jours) @ Claire
Les changements d'une ville, ça dure plusieurs années, donc c'est assez logique d'en parler plusieurs fois à des mois de distance.
Oui, là on est dans la tarte à la crème du "sujet inflammable". Je tenais à vous faire savoir que je n'ai pas eu la berlue, mais ne rouvrons pas cette discussion.
Oui, là on est dans la tarte à la crème du "sujet inflammable". Je tenais à vous faire savoir que je n'ai pas eu la berlue, mais ne rouvrons pas cette discussion.
la chronique du tocard
par Elève médiocre , mardi 14 février 2017, 15:18 (il y a 2840 jours) @ Agabardine
la chronique du tocard
par Rémy , mercredi 15 février 2017, 01:03 (il y a 2840 jours) @ Elève médiocre
Hihi c'est la Fable du Génie de Banlieue et de sa Lutte contre le vilain Système fortement Excluant représenté par l'abominable Proffe-Sorcière.
Ma mère était proffe de français en banlieue. J'ai souvent vu les copies qu'elle corrigeait, et rencontré ses collègues et amis - elle a fini par épouser le prof de sport. Aux élèves, elle faisait tourner des films : vous imaginez bien que les dialogues, dans la cour du collège d'Achères, c'était pas du Stendhal. Je l'entends encore dire des trucs comme "les gros mots font partie de la langue", "une langue c'est vivant, ça évolue" ou "les règles de grammaire, ce sont des régularités, pas des règlements" - jamais elle ne se serait moquée d'un élève à l'expression trop libre, bien au contraire ! Sur la fin de sa carrière, il y en avait toujours deux ou trois par classe (10% des élèves, quand même) qui n'écrivaient pas - ils avaient refusé une fois deux fois, et quand on ne pratique pas, bien vite on n'y arrive plus : elle trouvait encore des mots de félicitations pour ceux qui avaient rendu quatre lignes en langage SMS, alors que d'autres donnaient deux pages sur le même sujet... Et ses collègues n'étaient certainement pas moins bienveillants qu'elle.
Non, témoignage pour témoignage, je peux vous le dire, en banlieue, les sorcières sont aussi rares que les génies. La vraie situation, c'est que les profs mènent autant d'élèves que possible à bon port et essaient en permanence d'aider les décrocheurs.
Seulement voilà, un mensonge plein de pathos, avec une bonne louche de racisme antiblancs pour plaire aux bienpensants, ça racole mieux que la réalité. Et accuser des sorcières qui n'existent pas de tous les maux sociaux est évidemment bien plus facile que d'en chercher les vraies causes - ou a fortiori des solutions praticables.
Ma mère était proffe de français en banlieue. J'ai souvent vu les copies qu'elle corrigeait, et rencontré ses collègues et amis - elle a fini par épouser le prof de sport. Aux élèves, elle faisait tourner des films : vous imaginez bien que les dialogues, dans la cour du collège d'Achères, c'était pas du Stendhal. Je l'entends encore dire des trucs comme "les gros mots font partie de la langue", "une langue c'est vivant, ça évolue" ou "les règles de grammaire, ce sont des régularités, pas des règlements" - jamais elle ne se serait moquée d'un élève à l'expression trop libre, bien au contraire ! Sur la fin de sa carrière, il y en avait toujours deux ou trois par classe (10% des élèves, quand même) qui n'écrivaient pas - ils avaient refusé une fois deux fois, et quand on ne pratique pas, bien vite on n'y arrive plus : elle trouvait encore des mots de félicitations pour ceux qui avaient rendu quatre lignes en langage SMS, alors que d'autres donnaient deux pages sur le même sujet... Et ses collègues n'étaient certainement pas moins bienveillants qu'elle.
Non, témoignage pour témoignage, je peux vous le dire, en banlieue, les sorcières sont aussi rares que les génies. La vraie situation, c'est que les profs mènent autant d'élèves que possible à bon port et essaient en permanence d'aider les décrocheurs.
Seulement voilà, un mensonge plein de pathos, avec une bonne louche de racisme antiblancs pour plaire aux bienpensants, ça racole mieux que la réalité. Et accuser des sorcières qui n'existent pas de tous les maux sociaux est évidemment bien plus facile que d'en chercher les vraies causes - ou a fortiori des solutions praticables.
Extrême-droite
par Minorité , mercredi 15 février 2017, 08:58 (il y a 2840 jours) @ Rémy
Eh,Monsieur Dupont, tu ne dois pas avoir beaucoup d'amis issus des minorités, ils te feraient vite comprendre ce que c'est que le racisme - demande à Théo peut-être, et tu arrêteras de parler de cette imposture du racisme anti-blancs
Tes amis, c'est du côté de Finkelkraut ?
Tes amis, c'est du côté de Finkelkraut ?
Vive la pensée par lots
par Rémy , mercredi 15 février 2017, 17:46 (il y a 2839 jours) @ Minorité
Il suffit d'un mot, et hop, on sait tout de la vie, des opinions et des affinités de celui qui l'a prononcé. Pratique, efficace, ça économise de lire et de réfléchir. Voyons, puisque tu sais si bien ce que j'aime, de quelle couleur sont mes chemises ?
Vive la pensée par étiquettes
Le type affectionne la pose d'étiquette.
Mon aventure avec Finkielkraut
par Rémy , mercredi 15 février 2017, 22:56 (il y a 2839 jours) @ Agabardine
Les étiquettes ne me gêneraient pas si elles revendiquaient original genuine Rémy inside, mais faire croire aux consommateurs qu'ils vont trouver du Finkie en m'achetant, il me semble que ce serait mensonger.
À ce point, je ne peux résister à la tentation de vous raconter de nouveau mon aventure avec Lui. Oui, avec Alain Finkielkraut en personne, alors hein, tenez-vous bien, ça va être croustillant.
Tout a commencé début septembre 1989. Il faisait beau. Je ne me souviens plus de l'heure qu'il était, peut-être dix, ou quatorze heures, enfin que personne ne m'en veuille si c'étaient neuf ou quinze. Je ne me souviens pas non plus du jour exact, mais on arriverait certainement à le retrouver en fouillant dans des archives si ça devait se révéler important. Ça se passait à Palaiseau, mais il est vraisemblable que les anciens emplois du temps de l'École Polytechnique soient archivés dans Paris, ce qui éviterait un long voyage pour aller les consulter. Toujours est-il que je revêtis mon grand U pour aller assister au premier d'une série de cours qui devait durer six mois et être couronnée d'une pâle, c'est-à-dire d'un devoir sur table - c'était le début de la scolarité, nous croyions encore aux ouï-dire prétendant qu'il fallait se bicorner pour aller aux conférences en Grand Amphi ; ensuite il apparut qu'on ne se bicornait que pour les pâles ; et bien vite on ne se bicorna plus du tout, et c'était très bien ainsi. De toute façon il fallait ôter son chapeau en entrant, sinon l'élève assis un rang derrière vous n'aurait rien vu, et quand même, Finkielkraut, il se murmurait que c'était Quelqu'un, et la Philosophie, une matière importante pour Nous qui étions Appelés à devenir Capitaines d'Industrie et tout le Tremblement, on nous avait doctement serinés le premier jour, mais enfin, ça ne veut pas dire que les rêves du général en sinécure qui dirigeait l'École fussent pour autant devenus les nôtres. Le cours s'intitulait "La Modernité". Il durait deux heures sans entracte, mais nous étions habitués à plancher quatre et six heures sur des subtilités de topologie analytique à faire pâlir Lagrange et Gauss, nous étions entraînés à maîtriser la logique mieux qu'un marathonien la course à pied, et nous abordions Finkielkraut tout confiants aussi bien dans notre capacité à fournir les efforts nécessaires pour découvrir sa Haute Pensée que dans la sienne de se mettre à notre niveau.
Je n'ai pas compris un traître mot.
Par contre j'ai très vite saisi que le taux de verbiage poudrauzieutesque sans rapport avec une quelconque réalité tendait uniformément vers l'infini, et que les divagations aussi oiseuses qu'absconses y atteignaient la densité d'R dans Q, les initiés me comprendront.
Nous sortîmes pensifs de ce premier cours. Une jeune fille dodue, mais encore un peu cruche, sauf son respect, tout en admettant qu'elle n'avait rien compris non plus, ce qui me rassura, se répandait en louanges et pâmoisons - qui peut savoir quel genre d'hommes plaisent aux jeunes polytechniciennes un peu dodues mais un peu cruches, et si Finkie en faisait partie ? Quelques semaines plus tard elle sortait avec un jeune polytechnicien de la promo, deux fois plus maigre qu'elle mais pas plus cruche qu'un autre ; ils ont dû finir par se marier et faire deux enfants sages et polytechniciens eux aussi, ce qui n'a rien de déshonorant.
Pour moi en tout cas l'aventure se termina là. Je ne revis jamais Finkie. Je ne remis pas les pieds à ses cours. J'eus 15/20 à la pâle pour avoir eu la sagesse de parcourir le polycopié et de le citer abondamment, l'habileté de savoir rédiger, et la maladresse de commettre un anachronisme qui eût pu révéler que je ne connaissais rien à ce sur quoi j'avais discouru, mais enfin, au fond du fond, la philosophie n'était pas non plus une matière si importante que ça à Polytechnique, où l'on insistait plutôt sur l'algèbre, l'analyse, la physique quantique, les probabilités, la chimie, la biologie, l'algorithmique, les deux langues étrangères et les six heures de sport, de sorte que les nègres qui corrigeaient les copies pour Finkie étaient briefés de ne pas sacquer.
Ce n'est que plusieurs dizaines d'années plus tard que j'appris par hasard que Finkie était célèbre à la télé - je n'ai pas la télé. Récemment j'ai fini par remarquer qu'il n'avait pas bonne presse parmi les bienpensants antiracistes. Je ne sais pas si je dois me sentir solidaire de Finkie parce que nous sommes mal vus des mêmes personnes, ou si je dois me réjouir que l'opinion des antiracistes converge vaguement avec la mienne en ce qui concerne Finkie. Qu'il soit dit en tout cas a) que je ne lui tiens pas rancune de ces deux heures perdues, ni d'avoir séduit momentanément par son Verbe la polytechnicienne la plus dodue et la plus cruche de ma promo ; b) que je n'ai pas l'intention de me renseigner plus avant sur ses œuvres, vu que ma vie se raccourcit de jour en jour et qu'il y a des quantités d'écrivains à découvrir, dont la plupart n'ont pas eu l'occasion, eux, de me laisser de mauvaises impressions ; c) que si vous trouviez des ressemblances entre ce que j'écris et ce que Finkie raconte à la télé, elles sont purement fortuites et je vous engage fermement à bien vérifier que vous avez compris ce que je disais - ne vous sentez pas obligés d'investir trop d'énergie à comprendre ce que Finkie dit : comme je n'y suis pas arrivé, je vous en fais volontiers grâce.
À ce point, je ne peux résister à la tentation de vous raconter de nouveau mon aventure avec Lui. Oui, avec Alain Finkielkraut en personne, alors hein, tenez-vous bien, ça va être croustillant.
Tout a commencé début septembre 1989. Il faisait beau. Je ne me souviens plus de l'heure qu'il était, peut-être dix, ou quatorze heures, enfin que personne ne m'en veuille si c'étaient neuf ou quinze. Je ne me souviens pas non plus du jour exact, mais on arriverait certainement à le retrouver en fouillant dans des archives si ça devait se révéler important. Ça se passait à Palaiseau, mais il est vraisemblable que les anciens emplois du temps de l'École Polytechnique soient archivés dans Paris, ce qui éviterait un long voyage pour aller les consulter. Toujours est-il que je revêtis mon grand U pour aller assister au premier d'une série de cours qui devait durer six mois et être couronnée d'une pâle, c'est-à-dire d'un devoir sur table - c'était le début de la scolarité, nous croyions encore aux ouï-dire prétendant qu'il fallait se bicorner pour aller aux conférences en Grand Amphi ; ensuite il apparut qu'on ne se bicornait que pour les pâles ; et bien vite on ne se bicorna plus du tout, et c'était très bien ainsi. De toute façon il fallait ôter son chapeau en entrant, sinon l'élève assis un rang derrière vous n'aurait rien vu, et quand même, Finkielkraut, il se murmurait que c'était Quelqu'un, et la Philosophie, une matière importante pour Nous qui étions Appelés à devenir Capitaines d'Industrie et tout le Tremblement, on nous avait doctement serinés le premier jour, mais enfin, ça ne veut pas dire que les rêves du général en sinécure qui dirigeait l'École fussent pour autant devenus les nôtres. Le cours s'intitulait "La Modernité". Il durait deux heures sans entracte, mais nous étions habitués à plancher quatre et six heures sur des subtilités de topologie analytique à faire pâlir Lagrange et Gauss, nous étions entraînés à maîtriser la logique mieux qu'un marathonien la course à pied, et nous abordions Finkielkraut tout confiants aussi bien dans notre capacité à fournir les efforts nécessaires pour découvrir sa Haute Pensée que dans la sienne de se mettre à notre niveau.
Je n'ai pas compris un traître mot.
Par contre j'ai très vite saisi que le taux de verbiage poudrauzieutesque sans rapport avec une quelconque réalité tendait uniformément vers l'infini, et que les divagations aussi oiseuses qu'absconses y atteignaient la densité d'R dans Q, les initiés me comprendront.
Nous sortîmes pensifs de ce premier cours. Une jeune fille dodue, mais encore un peu cruche, sauf son respect, tout en admettant qu'elle n'avait rien compris non plus, ce qui me rassura, se répandait en louanges et pâmoisons - qui peut savoir quel genre d'hommes plaisent aux jeunes polytechniciennes un peu dodues mais un peu cruches, et si Finkie en faisait partie ? Quelques semaines plus tard elle sortait avec un jeune polytechnicien de la promo, deux fois plus maigre qu'elle mais pas plus cruche qu'un autre ; ils ont dû finir par se marier et faire deux enfants sages et polytechniciens eux aussi, ce qui n'a rien de déshonorant.
Pour moi en tout cas l'aventure se termina là. Je ne revis jamais Finkie. Je ne remis pas les pieds à ses cours. J'eus 15/20 à la pâle pour avoir eu la sagesse de parcourir le polycopié et de le citer abondamment, l'habileté de savoir rédiger, et la maladresse de commettre un anachronisme qui eût pu révéler que je ne connaissais rien à ce sur quoi j'avais discouru, mais enfin, au fond du fond, la philosophie n'était pas non plus une matière si importante que ça à Polytechnique, où l'on insistait plutôt sur l'algèbre, l'analyse, la physique quantique, les probabilités, la chimie, la biologie, l'algorithmique, les deux langues étrangères et les six heures de sport, de sorte que les nègres qui corrigeaient les copies pour Finkie étaient briefés de ne pas sacquer.
Ce n'est que plusieurs dizaines d'années plus tard que j'appris par hasard que Finkie était célèbre à la télé - je n'ai pas la télé. Récemment j'ai fini par remarquer qu'il n'avait pas bonne presse parmi les bienpensants antiracistes. Je ne sais pas si je dois me sentir solidaire de Finkie parce que nous sommes mal vus des mêmes personnes, ou si je dois me réjouir que l'opinion des antiracistes converge vaguement avec la mienne en ce qui concerne Finkie. Qu'il soit dit en tout cas a) que je ne lui tiens pas rancune de ces deux heures perdues, ni d'avoir séduit momentanément par son Verbe la polytechnicienne la plus dodue et la plus cruche de ma promo ; b) que je n'ai pas l'intention de me renseigner plus avant sur ses œuvres, vu que ma vie se raccourcit de jour en jour et qu'il y a des quantités d'écrivains à découvrir, dont la plupart n'ont pas eu l'occasion, eux, de me laisser de mauvaises impressions ; c) que si vous trouviez des ressemblances entre ce que j'écris et ce que Finkie raconte à la télé, elles sont purement fortuites et je vous engage fermement à bien vérifier que vous avez compris ce que je disais - ne vous sentez pas obligés d'investir trop d'énergie à comprendre ce que Finkie dit : comme je n'y suis pas arrivé, je vous en fais volontiers grâce.
Mon aventure avec Finkielkraut
pour qui vas tu voter rémy ?
moi je vote hamon.
et toi ?
moi je vote hamon.
et toi ?
Mon aventure avec Finkielkraut
On sent que tu as renoncé à écrire. Tu pourrais mener tes discussions purement politiques ailleurs ?
Mon aventure avec Finkielkraut
oh l'envie d'écrire reviendra peut-être sous d'autres formes.
je veux juste mettre les choses au clair avec rémy et les autres membres du forum.
je veux juste mettre les choses au clair avec rémy et les autres membres du forum.
Mon aventure avec Finkielkraut
Non, tu veux discuter de ce qui t'intéresse sans tenir compte du thème du forum comme tu l'as fait à plusieurs reprises et qui aboutit à ce que plus personne ne s'intéresse aux textes et à l'écriture, à l'art. C'est ce qui m'a poussée à partir l'autre fois.
Le récit de Rémy parlait quand même de philosophie, même en négatif.
Le récit de Rémy parlait quand même de philosophie, même en négatif.
Mon aventure avec Finkielkraut
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 12:15 (il y a 2838 jours) @ Claire
Mon récit est surtout un texte composé, et qui ne plaide pour rien ni contre rien, donc qui fait partie de la littérature. Pour ça, on peut penser qu'il a un peu mieux sa place ici que des discussions politiques.
Maintenant c'est aussi une question : quelle différence entre un poème engagé en vers libres et une réflexion politique ? La longueur des paragraphes ? C'est à ça que vous décidez de ce qui est acceptable ici ?
En fait la vraie vérité c'est que le forum est consacré aux textes en lignes courtes, de préférence sans ponctuation. Peu importe leur contenu. La politique n'y est pas moins bienvenue que le reste, du moment qu'on arrive à la faire tenir en 12 ou 13 syllabes.
Je serais curieux de connaître l'opinion des Rouges-Gorges et autres chatons-mignons sur les SMS. Soit ils poussent des cris d'orfraie contre au nom de la Littérature et de la Vraie Poésie, soit ils disent que c'est pas si mal, très moderne, et un moyen d'expression typique des banlieues donc bon. Si c'est moi qui pose la question, ils répondront par des insultes sans signification, mais essayez, vous, dh et Claire, de savoir ce qu'ils en disent...
Maintenant c'est aussi une question : quelle différence entre un poème engagé en vers libres et une réflexion politique ? La longueur des paragraphes ? C'est à ça que vous décidez de ce qui est acceptable ici ?
En fait la vraie vérité c'est que le forum est consacré aux textes en lignes courtes, de préférence sans ponctuation. Peu importe leur contenu. La politique n'y est pas moins bienvenue que le reste, du moment qu'on arrive à la faire tenir en 12 ou 13 syllabes.
Je serais curieux de connaître l'opinion des Rouges-Gorges et autres chatons-mignons sur les SMS. Soit ils poussent des cris d'orfraie contre au nom de la Littérature et de la Vraie Poésie, soit ils disent que c'est pas si mal, très moderne, et un moyen d'expression typique des banlieues donc bon. Si c'est moi qui pose la question, ils répondront par des insultes sans signification, mais essayez, vous, dh et Claire, de savoir ce qu'ils en disent...
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 11:58 (il y a 2838 jours) @ dh
Mon aventure avec Finkie, c'était encore de la littérature, mais là, savoir pour qui je vais voter, on ne peut vraiment plus prétendre que ça ait rapport avec la poésie. Je vous le dis quand même, mais avec mauvaise conscience quant au forum.
Je vais voter pour Charlotte Marchandise, si elle arrive à se présenter.
Hamon, ça dépendra s'il promet le plein emploi et la croissance ou s'il promet de commencer à réorganiser la société de manière à ce qu'elle fonctionne même sans croissance et même sans plein emploi. On n'a plus eu de plein emploi depuis 1973, ceux qui le promettent sont des menteurs ; quant à la croissance, d'une part, on voit bien qu'elle tombe entièrement dans les poches des plus riches et que les inégalités explosent, d'autre part, on finit par se rendre compte que la Terre est finie et qu'on ne pourra pas croître indéfiniment, et qu'il faut faire autrement. Je ne voterai pas pour quelqu'un dont le programme mélangerait promesses vaines et fausses solutions.
Après ça, il y a des points subalternes.
L'Europe, par exemple. Pour l'instant, son rôle consiste à livrer pieds et poings liés ses citoyens à des multinationales toujours plus abusives et toujours plus tentaculaires. Ça doit cesser. Si un candidat promettait de donner pour mission à l'Europe de protéger les citoyens contre les multinationales, on pourrait envisager de voter pour lui. Mais d'un autre côté, il faut être réaliste : les multinationales auront toujours plus de facilités à convaincre une poignée de fonctionnaires bruxellois inconnus que 27 parlements nationaux capricieux (ou 150 parlements régionaux, cf. Wallonie contre CETA), donc nous serons mieux protégés en étant morcelés qu'en faisant bloc.
Ça mène à un deuxième point subalterne : y a-t-il un candidat qui aborde la question de la taille des structures de pouvoir privées par-rapport à la taille des structures de pouvoir démocratiques ? Tant que les entreprises (privées) étaient de taille négligeable par-rapport à l'État, aux régions, aux départements, aux villes, on pouvait croire vivre en démocratie. Ce n'est plus le cas, des décideurs privés sont en situation de sinistrer des régions entières (cf. Mittal) ou d'imposer leur politique aux pays (réduction de la dette, prix des médicaments, pesticides, circulation automobile, données personnelles, ...). On a deux solutions : introduire de la démocratie dans les sociétés d'une taille qui le rend nécessaire (et faire en sorte que les instances démocratiques mises en place dans les boîtes privées se préoccupent des dommages que la boîte ou sa faillite causeraient à la société), ou fragmenter les sociétés privées. Moi je suis pour la deuxième solution, mais je veux bien voter pour un candidat qui défendrait la première ; par contre je ne voterai pas pour celui qui prônera les "pôles d'excellence", les "champions nationaux", et d'une manière générale, à tout ce qui conduit à donner encore plus de pouvoir à des personnes non élues.
L'immigration, par contre, je trouve que ce n'est plus un critère de vote rationnel. Ici en Allemagne Merkel a mis la poudrière en place, ça va péter dès qu'elle partira à la retraite et qu'on ne pourra plus le lui reprocher, il n'y a rien à faire ; en France, ça a déjà pété et on s'en tire plutôt bien. C'est un thème qui agite les débats télé, mais entièrement sur le mode affectif, je ne vais pas prendre ça en compte pour voter.
Je vais voter pour Charlotte Marchandise, si elle arrive à se présenter.
Hamon, ça dépendra s'il promet le plein emploi et la croissance ou s'il promet de commencer à réorganiser la société de manière à ce qu'elle fonctionne même sans croissance et même sans plein emploi. On n'a plus eu de plein emploi depuis 1973, ceux qui le promettent sont des menteurs ; quant à la croissance, d'une part, on voit bien qu'elle tombe entièrement dans les poches des plus riches et que les inégalités explosent, d'autre part, on finit par se rendre compte que la Terre est finie et qu'on ne pourra pas croître indéfiniment, et qu'il faut faire autrement. Je ne voterai pas pour quelqu'un dont le programme mélangerait promesses vaines et fausses solutions.
Après ça, il y a des points subalternes.
L'Europe, par exemple. Pour l'instant, son rôle consiste à livrer pieds et poings liés ses citoyens à des multinationales toujours plus abusives et toujours plus tentaculaires. Ça doit cesser. Si un candidat promettait de donner pour mission à l'Europe de protéger les citoyens contre les multinationales, on pourrait envisager de voter pour lui. Mais d'un autre côté, il faut être réaliste : les multinationales auront toujours plus de facilités à convaincre une poignée de fonctionnaires bruxellois inconnus que 27 parlements nationaux capricieux (ou 150 parlements régionaux, cf. Wallonie contre CETA), donc nous serons mieux protégés en étant morcelés qu'en faisant bloc.
Ça mène à un deuxième point subalterne : y a-t-il un candidat qui aborde la question de la taille des structures de pouvoir privées par-rapport à la taille des structures de pouvoir démocratiques ? Tant que les entreprises (privées) étaient de taille négligeable par-rapport à l'État, aux régions, aux départements, aux villes, on pouvait croire vivre en démocratie. Ce n'est plus le cas, des décideurs privés sont en situation de sinistrer des régions entières (cf. Mittal) ou d'imposer leur politique aux pays (réduction de la dette, prix des médicaments, pesticides, circulation automobile, données personnelles, ...). On a deux solutions : introduire de la démocratie dans les sociétés d'une taille qui le rend nécessaire (et faire en sorte que les instances démocratiques mises en place dans les boîtes privées se préoccupent des dommages que la boîte ou sa faillite causeraient à la société), ou fragmenter les sociétés privées. Moi je suis pour la deuxième solution, mais je veux bien voter pour un candidat qui défendrait la première ; par contre je ne voterai pas pour celui qui prônera les "pôles d'excellence", les "champions nationaux", et d'une manière générale, à tout ce qui conduit à donner encore plus de pouvoir à des personnes non élues.
L'immigration, par contre, je trouve que ce n'est plus un critère de vote rationnel. Ici en Allemagne Merkel a mis la poudrière en place, ça va péter dès qu'elle partira à la retraite et qu'on ne pourra plus le lui reprocher, il n'y a rien à faire ; en France, ça a déjà pété et on s'en tire plutôt bien. C'est un thème qui agite les débats télé, mais entièrement sur le mode affectif, je ne vais pas prendre ça en compte pour voter.
marchandise
pas sûr que marchandise ait les parrainages.
si non, tu votes pour qui ?
j'ai regardé le site : rien vu sur le cannabis et le droit à mourir dans la dignité.
ce genre de candidature ne peut que pomper des voix à la gauche.
elle ferait mieux de se désister et d'appeler à voter hamon.
si non, tu votes pour qui ?
j'ai regardé le site : rien vu sur le cannabis et le droit à mourir dans la dignité.
ce genre de candidature ne peut que pomper des voix à la gauche.
elle ferait mieux de se désister et d'appeler à voter hamon.
marchandise
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 13:20 (il y a 2838 jours) @ dh
Elle se désistera au second tour, et forcément pour le plus à gauche des restants.
Il faut arrêter de parler de "la gauche", ça n'existe pas. Je ne vote pas non plus pour la victoire, la gloire, le destin, les marchés, l'économie, l'industrie, nic. : les allégories sont plaisantes dans l'opéra baroque ou sous forme de statue en façade des monuments, mais elles n'ont rien n'à faire dans une discussion politique rationnelle.
Il faut arrêter de parler de "la gauche", ça n'existe pas. Je ne vote pas non plus pour la victoire, la gloire, le destin, les marchés, l'économie, l'industrie, nic. : les allégories sont plaisantes dans l'opéra baroque ou sous forme de statue en façade des monuments, mais elles n'ont rien n'à faire dans une discussion politique rationnelle.
marchandise
Elle se désistera au second tour>>>
ça sera peut être trop tard, malheureusement.
marchandise
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 13:31 (il y a 2838 jours) @ dh
Dans ce cas, c'est déjà trop tard.
Je ne vais PAS cautionner les petits arrangements tactiques qui aboutissent à priver les électeurs des trois quarts des options raisonnables au profit d'un petit groupe de gens obligés de mentir pour rassembler.
Je ne vais PAS cautionner les petits arrangements tactiques qui aboutissent à priver les électeurs des trois quarts des options raisonnables au profit d'un petit groupe de gens obligés de mentir pour rassembler.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 12:59 (il y a 2838 jours) @ Rémy
Une autre question qui influencerait éventuellement mon vote, c'est l'organisation du pouvoir informatif (à côté du législatif, du judiciaire et de l'exécutif). L'organisation actuelle ne me satisfait pas. Par contre je n'ai pas trop de solutions, ce serait bien si les élections étaient l'occasion de mener une réflexion à ce sujet. Mais évidemment, cette réflexion ne peut pas se mener dans les médias, qui sont une partie du problème. Là on est un peu coincés. Charlotte Marchandise est l'option correcte pour réfléchir sur ce point, mais avec une efficacité limitée.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
l'organisation du pouvoir informatif (à côté du législatif, du judiciaire et de l'exécutif). L'organisation actuelle ne me satisfait pas.>>>
ah bon pourquoi ?
moi ça me va. mes flash info sur france cul me suffisent.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 13:28 (il y a 2838 jours) @ dh
Oui, et c'est pour ça que tu t'imagines que les fonctionnaires, les services publics, le cannabis et le droit à mourir dans la dignité sont les thèmes des élections.
C'est bien là tout le problème du pouvoir informatif actuel : il lance sans arrêt des débats hystériques sur des questions de détail, de sorte que la réflexion politique reste à 100% sur le mode affectif.
As-tu seulement vérifié qui dirige la rédaction de l'émission que tu écoutes, et qu'elle tire ses dépêches de plusieurs sources indépendantes, pour être sûr qu'elle ne te serve pas de la propagande à la place de l'info ?
C'est bien là tout le problème du pouvoir informatif actuel : il lance sans arrêt des débats hystériques sur des questions de détail, de sorte que la réflexion politique reste à 100% sur le mode affectif.
As-tu seulement vérifié qui dirige la rédaction de l'émission que tu écoutes, et qu'elle tire ses dépêches de plusieurs sources indépendantes, pour être sûr qu'elle ne te serve pas de la propagande à la place de l'info ?
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
on voit tout ça sur le site de france cul.
et toi rémy quels sont tes sources d'info ?
et toi rémy quels sont tes sources d'info ?
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 13:57 (il y a 2838 jours) @ dh
Ah bon ? Poste donc un lien vers la page qui nomme les rédacteurs et vers celle qui fait la liste des sources de dépêches... Moi je n'ai pas réussi à les trouver.
Moi je me renseigne un peu partout, mais seulement sous forme de textes (pas de vidéos). Mais surtout, je lis à travers les lignes, parce que des quantités de détails ne collent pas avec une information rationnelle (et encore moins impartiale). Ce n'est pas satisfaisant du tout.
Je ne te conseille pas d'adopter ma méthode, mais seulement de te demander, à chaque fois que tu entends un flash d'infos, s'il répond aux questions qu'il pose, s'il ne laisse pas des alternatives de côté, s'il fait preuve de bon sens, et pour qui roule le rédacteur. À ta place je varierais les sources.
Moi je me renseigne un peu partout, mais seulement sous forme de textes (pas de vidéos). Mais surtout, je lis à travers les lignes, parce que des quantités de détails ne collent pas avec une information rationnelle (et encore moins impartiale). Ce n'est pas satisfaisant du tout.
Je ne te conseille pas d'adopter ma méthode, mais seulement de te demander, à chaque fois que tu entends un flash d'infos, s'il répond aux questions qu'il pose, s'il ne laisse pas des alternatives de côté, s'il fait preuve de bon sens, et pour qui roule le rédacteur. À ta place je varierais les sources.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
https://www.franceculture.fr/medias/lequipe-de-la-redaction-de-france-culture-france-musique
sinon je regarde parfois google news, qui est une revue de presse en direct.
il m'arrive aussi de jeter un oeil sur les unes de libé et le figaro, sans plus.
sinon je regarde parfois google news, qui est une revue de presse en direct.
il m'arrive aussi de jeter un oeil sur les unes de libé et le figaro, sans plus.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 15:53 (il y a 2838 jours) @ dh
Regarde par exemple le service étranger. En ce qui concerne le Proche-Orient, c'est Valérie Crova et Nadine Epstain. Deux femmes pour enquêter au Proche-Orient, où les femmes n'ont accès à rien ? Et toutes les deux d'origine juive, alors que le continent entier en veut aux juifs ? Comment vont-elles bien pouvoir faire leurs recherches et leurs reportages ? Non, désolé, mais sur France Cul, tu peux oublier tout ce qui concerne le Proche-Orient, ça n'est pas crédible.
Ça ne dit rien sur le reste de la radio, bien sûr, et le Proche-Orient n'est pas forcément le domaine le plus important de l'information, mais comment croire que la rédaction n'est pas entièrement pourrie d'absurdités du même genre ? Là un militant écolo pour enquêter sur les centrales nucléaires (ça ne se verrait pas dans son nom), ici une lesbienne enragée pour écrire sur les questions sociétales... Ce n'est pas que ce qu'ils disent soient forcément faux, c'est qu'ils ne sont pas en position de le dire, sauf dans le cadre d'une controverse et sur le ton du plaidoyer.
L'information n'est pas neutre - ce n'est pas un problème en soi, ce qui est un problème, c'est qu'elle fasse semblant de l'être, et que tu croies qu'elle l'est.
Ça ne dit rien sur le reste de la radio, bien sûr, et le Proche-Orient n'est pas forcément le domaine le plus important de l'information, mais comment croire que la rédaction n'est pas entièrement pourrie d'absurdités du même genre ? Là un militant écolo pour enquêter sur les centrales nucléaires (ça ne se verrait pas dans son nom), ici une lesbienne enragée pour écrire sur les questions sociétales... Ce n'est pas que ce qu'ils disent soient forcément faux, c'est qu'ils ne sont pas en position de le dire, sauf dans le cadre d'une controverse et sur le ton du plaidoyer.
L'information n'est pas neutre - ce n'est pas un problème en soi, ce qui est un problème, c'est qu'elle fasse semblant de l'être, et que tu croies qu'elle l'est.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
Deux femmes pour enquêter au Proche-Orient, où les femmes n'ont accès à rien ? Et toutes les deux d'origine juive, alors que le continent entier en veut aux juifs ?>>>
je savais pas que ces deux femmes étaient d'"origine juive", où as tu trouvé ça ? et de toute façon ce n'est pas marqué sur leur figure que je sache ?
les femmes reporter n'ont "accès à rien" au proche orient ?... ça reste à démontrer.
je trouve ta pseudo argumentation particulièrement vulgaire et niaise. on est pas loin de l'affaire camus.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , vendredi 17 février 2017, 02:42 (il y a 2838 jours) @ dh
Mais enfin, elles s'appellent Crova et Epstain ! Il n'y a bien que les Français avec leur laïcité aveugle pour ne pas savoir que ce sont des noms juifs. S'appeler Epstain, c'est exactement aussi discriminant que d'avoir la peau noire ou les yeux bridés... Toi ça te répugne de considérer ces questions "ethniques" parce que tu as été éduqué dans le tabou mis en place en Europe après 1945 et renforcé depuis 1981, mais laisse-moi te dire que les habitants du Proche-Orient, eux, ne vont pas se voiler la face, et que ces deux dames n'auront pas accès à grand-chose là-bas en dehors d'Israël. Je ne suis même pas certain que les juifs français puissent obtenir des visas pour les pays musulmans (des visas touristiques peut-être, mais des visas professionnels de journalistes d'investigation ???), et sur place, depuis la chute des dictatures militaires et l'arrivée au pouvoir des islamistes, la population ne leur ferait certainement pas les yeux doux. Eh, au Moyen-Orient c'est la guerre et les barbus, ça ne plaisante pas !
Ah, je ne peux pas être au courant des subtilités des différents départements de France Cul, hein. Je t'ai donné les critères à vérifier pour tenter de savoir si tu te fais embobiner ou informer, maintenant c'est à toi de faire marcher ta cervelle, pas à moi de vérifier ta source d'information.
Ah, je ne peux pas être au courant des subtilités des différents départements de France Cul, hein. Je t'ai donné les critères à vérifier pour tenter de savoir si tu te fais embobiner ou informer, maintenant c'est à toi de faire marcher ta cervelle, pas à moi de vérifier ta source d'information.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
pour ceux celles qui voudraient juger sur pièce (et pas sur la sonorité de leur nom) le travail de journaliste de crova / epstain, c'est très facile, il suffit de taper leur nom dans le moteur de recherche de france cul, on a tous les podcasts :
https://www.franceculture.fr/personne-valerie-crova.html
https://www.franceculture.fr/personne/nadine-epstain
pour le reste, je préfère me taire.
https://www.franceculture.fr/personne-valerie-crova.html
https://www.franceculture.fr/personne/nadine-epstain
pour le reste, je préfère me taire.
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par Rémy , vendredi 17 février 2017, 11:11 (il y a 2837 jours) @ dh
Ce n'est pas en écoutant les reportages de ces deux journalistes que tu verras si elles parlent de tout ce qu'il y a à dire, ni si elles ont pu recouper leurs informations : ce à quoi elles n'ont pas accès, tu n'en entends pas parler, tu ne peux même pas deviner que ça manque au tableau.
C'est ça l'ennui avec les médias : tu ne peux pas savoir si ce qu'ils te disent est complet et équilibré. Et en fait, comme la plupart des journalistes sont engagés et fiers de l'être (certains par choix, d'autres malgré eux à cause de leur ethnie), tu peut être certain que ce n'est pas complet, parce que les personnes qui pourraient leur faire parvenir les infos se méfient d'eux, et comme les journaux doivent vendre, tu peux être certain que ce n'est pas équilibré, mais sensationnaliste.
Par exemple pour les centrales nucléaires : tu ne peux pas savoir dans quel état elles sont, parce que les journalistes qui sont autorisés à aller y voir sont triés sur le volet et croient par avance que tout va bien, alors que les journalistes qui en parlent le font par conviction écolo, croient par avance que tout va mal et ne sont pas autorisés à aller vérifier. Dès qu'un sujet est politisé sur le mode hystérique, les citoyens ne peuvent plus savoir où les choses en sont.
Exemple comparable pour les abattoirs en ce moment : les seuls journalistes qui y vont et qui en parlent sont ceux qui croient par avance qu'on y maltraite les animaux, du coup tu ne peux pas savoir si les maltraitances qu'on te montre sont habituelles ou exceptionnelles, ni s'il faut envoyer la police s'en occuper ou s'il suffit de mettre trois cinglés à la porte. Tu peux subodorer l'entourloupe en constatant qu'on ne te dit presque jamais combien d'abattoirs il y a en France, et jamais dans combien d'entre eux ont été placées des caméras-espions, et encore moins dans combien de cas ces caméras n'ont rien repéré de répréhensible.
Un autre exemple un peu différent, c'est l'Europe. Chaque grand journal français a envoyé un seul correspondant à Bruxelles et l'a laissé en place pendant des dizaines d'années. Ces correspondants y sont allés par conviction, et au fil des années, ils ont tissé des amitiés et des inimitiés, ils sont reçus par tel député mais pas par tel autre, ils parlent à tel lobbyiste et sont mis à la porte de tel autre, ils défendent telle ou telle opinion, ils se parlent entre eux maix concurrence oblige, ils se cachent les scoops, de sorte que l'un ne peut pas vérifier ce que l'autre a découvert. Et tout ce qu'ils ne voient pas, soit parce que ça leur est caché, soit parce qu'ils n'y ont pas pensé ou que ça ne les intéresse pas, ou tout simplement qu'ils sont passés à côté, les citoyens ne le voient pas non plus. Pendant des dizaines d'années ! Et ensuite on se rend compte que Junker nous a fait un petit dans le dos avec le CETA ou que Barroso roulait pour Goldman Sachs, et que Quatremer a attendu qu'il soit trop tard pour nous en parler. Les journalistes, censés faire parvenir l'information aux citoyens, se retrouvent en position de filtre et bloquent des informations. Ce n'est même pas qu'ils fassent mal leur travail : c'est qu'ils sont trop peu nombreux et trop longtemps en place, et que leur mission est trop généraliste.
Et ça ce ne sont que les reporters, mais les directeurs de rédaction sont encore plus nuisibles : ils réduisent encore la quantité d'info déjà filtrée par les journalistes...
Mutatis mutandis c'est le même problème que la démocratie par représentation (ton député te représente pour tout, alors que tu ne partages peut-être qu'un quart de ses idées) et de la longévité des élus. En ce qui concerne les pouvoirs législatif et exécutif, on a vu le problème et organisé des élections régulières, mais en ce qui concerne le pouvoir informatif, ça n'a jamais été théorisé et ça ne marche plus correctement.
C'est ça l'ennui avec les médias : tu ne peux pas savoir si ce qu'ils te disent est complet et équilibré. Et en fait, comme la plupart des journalistes sont engagés et fiers de l'être (certains par choix, d'autres malgré eux à cause de leur ethnie), tu peut être certain que ce n'est pas complet, parce que les personnes qui pourraient leur faire parvenir les infos se méfient d'eux, et comme les journaux doivent vendre, tu peux être certain que ce n'est pas équilibré, mais sensationnaliste.
Par exemple pour les centrales nucléaires : tu ne peux pas savoir dans quel état elles sont, parce que les journalistes qui sont autorisés à aller y voir sont triés sur le volet et croient par avance que tout va bien, alors que les journalistes qui en parlent le font par conviction écolo, croient par avance que tout va mal et ne sont pas autorisés à aller vérifier. Dès qu'un sujet est politisé sur le mode hystérique, les citoyens ne peuvent plus savoir où les choses en sont.
Exemple comparable pour les abattoirs en ce moment : les seuls journalistes qui y vont et qui en parlent sont ceux qui croient par avance qu'on y maltraite les animaux, du coup tu ne peux pas savoir si les maltraitances qu'on te montre sont habituelles ou exceptionnelles, ni s'il faut envoyer la police s'en occuper ou s'il suffit de mettre trois cinglés à la porte. Tu peux subodorer l'entourloupe en constatant qu'on ne te dit presque jamais combien d'abattoirs il y a en France, et jamais dans combien d'entre eux ont été placées des caméras-espions, et encore moins dans combien de cas ces caméras n'ont rien repéré de répréhensible.
Un autre exemple un peu différent, c'est l'Europe. Chaque grand journal français a envoyé un seul correspondant à Bruxelles et l'a laissé en place pendant des dizaines d'années. Ces correspondants y sont allés par conviction, et au fil des années, ils ont tissé des amitiés et des inimitiés, ils sont reçus par tel député mais pas par tel autre, ils parlent à tel lobbyiste et sont mis à la porte de tel autre, ils défendent telle ou telle opinion, ils se parlent entre eux maix concurrence oblige, ils se cachent les scoops, de sorte que l'un ne peut pas vérifier ce que l'autre a découvert. Et tout ce qu'ils ne voient pas, soit parce que ça leur est caché, soit parce qu'ils n'y ont pas pensé ou que ça ne les intéresse pas, ou tout simplement qu'ils sont passés à côté, les citoyens ne le voient pas non plus. Pendant des dizaines d'années ! Et ensuite on se rend compte que Junker nous a fait un petit dans le dos avec le CETA ou que Barroso roulait pour Goldman Sachs, et que Quatremer a attendu qu'il soit trop tard pour nous en parler. Les journalistes, censés faire parvenir l'information aux citoyens, se retrouvent en position de filtre et bloquent des informations. Ce n'est même pas qu'ils fassent mal leur travail : c'est qu'ils sont trop peu nombreux et trop longtemps en place, et que leur mission est trop généraliste.
Et ça ce ne sont que les reporters, mais les directeurs de rédaction sont encore plus nuisibles : ils réduisent encore la quantité d'info déjà filtrée par les journalistes...
Mutatis mutandis c'est le même problème que la démocratie par représentation (ton député te représente pour tout, alors que tu ne partages peut-être qu'un quart de ses idées) et de la longévité des élus. En ce qui concerne les pouvoirs législatif et exécutif, on a vu le problème et organisé des élections régulières, mais en ce qui concerne le pouvoir informatif, ça n'a jamais été théorisé et ça ne marche plus correctement.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
oui, c'est amusant, kelig me disait à peu près la même chose y a pas longtemps.
alors oui france cul n'est pas parole d'évangile, je n'ai jamais dit le contraire.
c'est pour ça que je regarde aussi google news de temps en temps.
mais je pense que c'est idiot de crier à la désinformation si on a pas quelque chose à proposer de mieux en échange.
or toi rémy, que proposes-tu ?
alors oui france cul n'est pas parole d'évangile, je n'ai jamais dit le contraire.
c'est pour ça que je regarde aussi google news de temps en temps.
mais je pense que c'est idiot de crier à la désinformation si on a pas quelque chose à proposer de mieux en échange.
or toi rémy, que proposes-tu ?
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , vendredi 17 février 2017, 12:49 (il y a 2837 jours) @ dh
Pour les journaux, il n'y a pas grand-chose à faire : l'internet les a tués, ils ne survivent plus qu'à coup de mécénat privé, ce qui finit de miner le peu de crédibilité qui leur restait.
Pour les télés et radios publiques, il me semble qu'il faudrait mettre en place un système de transparence, avec déclaration de conflits d'intérêt, et un système de rotation relativement rapide de tout le personnel placé sur la chaîne de l'info. Au total, une démocratie très comparable à ce qui est en place pour les pouvoirs exécutif et législatif.
Pour les télés et radios privées, je suggère d'appliquer les mêmes règles qu'à toutes les entreprises, c'est-à-dire de vérifier qu'il n'y a pas de situations de monopole local de fait ni de groupements tentaculaires, et le cas échéant, de faire agir les lois sur la concurrence. C'est un vœu pour le futur, bien sûr, pour l'instant l'autorité de la concurrence est en échec presque complet.
Je suggère en tout cas de ne pas écouter les journalistes quand ils protestent de leur indépendance. Ils ne sont pas indépendants, ils ne le seront jamais, et surtout, ce n'est pas dans leur conscience professionnelle intime que doit se jouer l'information du citoyen, mais dans l'organisation de la démocratie.
Reste l'internet, les blogs, les facebooks, les youtubes. C'est fondamentalement un gros tas de tout, du meilleur au pire, filtré par une poignée entreprises privées américaines. Je suggère fortement de casser ces monstres, qui placent dans des mains privées un pouvoir démesuré et qui avantagent invraisemblablement un seul pays. Ça voudrait dire évidemment que le pouvoir informatif démocratiquement élu hériterait de leurs missions de "modération".
Je suggère en tout cas de réfléchir à l'organisation de ce pouvoir informatif et à son inscription dans la Constitution des pays civilisés. C'est le moment, et ce n'est pas moi ici qui devrais faire des propositions, mais les candidats aux élections, qui hurlent en permanence contre les médias.
Évidemment, toutes ces propositions vont te décevoir : ce que tu me réclames, c'est une baguette magique pour t'informer mieux dès demain matin. Ça n'existe pas.
Pour les télés et radios publiques, il me semble qu'il faudrait mettre en place un système de transparence, avec déclaration de conflits d'intérêt, et un système de rotation relativement rapide de tout le personnel placé sur la chaîne de l'info. Au total, une démocratie très comparable à ce qui est en place pour les pouvoirs exécutif et législatif.
Pour les télés et radios privées, je suggère d'appliquer les mêmes règles qu'à toutes les entreprises, c'est-à-dire de vérifier qu'il n'y a pas de situations de monopole local de fait ni de groupements tentaculaires, et le cas échéant, de faire agir les lois sur la concurrence. C'est un vœu pour le futur, bien sûr, pour l'instant l'autorité de la concurrence est en échec presque complet.
Je suggère en tout cas de ne pas écouter les journalistes quand ils protestent de leur indépendance. Ils ne sont pas indépendants, ils ne le seront jamais, et surtout, ce n'est pas dans leur conscience professionnelle intime que doit se jouer l'information du citoyen, mais dans l'organisation de la démocratie.
Reste l'internet, les blogs, les facebooks, les youtubes. C'est fondamentalement un gros tas de tout, du meilleur au pire, filtré par une poignée entreprises privées américaines. Je suggère fortement de casser ces monstres, qui placent dans des mains privées un pouvoir démesuré et qui avantagent invraisemblablement un seul pays. Ça voudrait dire évidemment que le pouvoir informatif démocratiquement élu hériterait de leurs missions de "modération".
Je suggère en tout cas de réfléchir à l'organisation de ce pouvoir informatif et à son inscription dans la Constitution des pays civilisés. C'est le moment, et ce n'est pas moi ici qui devrais faire des propositions, mais les candidats aux élections, qui hurlent en permanence contre les médias.
Évidemment, toutes ces propositions vont te décevoir : ce que tu me réclames, c'est une baguette magique pour t'informer mieux dès demain matin. Ça n'existe pas.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
non.
sincèrement je n'éprouve pas le besoin d'être plus ou mieux informé. j'estime que ça va comme ça, contrairement à toi.
d'autre part ça me semble assez bizarre de vouloir élire les journalistes comme si c'était des hommes politiques. sur quoi va t on se baser pour choisir ? sur les infos données par des super journalistes qui enquêteront sur les simples journalistes ? il faudra alors aussi élire aussi ces super journalistes, et ainsi de suite à l'infini ...
sincèrement je n'éprouve pas le besoin d'être plus ou mieux informé. j'estime que ça va comme ça, contrairement à toi.
d'autre part ça me semble assez bizarre de vouloir élire les journalistes comme si c'était des hommes politiques. sur quoi va t on se baser pour choisir ? sur les infos données par des super journalistes qui enquêteront sur les simples journalistes ? il faudra alors aussi élire aussi ces super journalistes, et ainsi de suite à l'infini ...
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , vendredi 17 février 2017, 15:57 (il y a 2837 jours) @ dh
Les Américains élisent bien leurs juges, et les scientifiques pratiquent l'évaluation par les pairs.
Pour élire les journalistes, on se basera sur les articles qu'ils ont écrits eux-mêmes, sur ce qu'ont écrit leurs concurrents et sur ce qu'on trouvera dans les forums libres sur internet. Et ce sera nettement plus sain et direct que, comme actuellement, d'élire des politiques sur ce qu'écrivent les journalistes à leur sujet.
Remarque ça c'est amélioré cette année, avec les Décodeurs, fact checkings, comparateurs de programmes etc. on finit par savoir à peu près ce que représentent les candidats. Reste à y intégrer les petits candidats (en Allemagne les Pirates ont été inclus dans les tableaux comparatifs dès leur fondation) et à alléger un peu la proportion d'"analyses" du type "machin a dit que truc avait prétendu que bidule se rattachait au courant de chose qui soutient tralala par revanche contre trololo".
Pour élire les journalistes, on se basera sur les articles qu'ils ont écrits eux-mêmes, sur ce qu'ont écrit leurs concurrents et sur ce qu'on trouvera dans les forums libres sur internet. Et ce sera nettement plus sain et direct que, comme actuellement, d'élire des politiques sur ce qu'écrivent les journalistes à leur sujet.
Remarque ça c'est amélioré cette année, avec les Décodeurs, fact checkings, comparateurs de programmes etc. on finit par savoir à peu près ce que représentent les candidats. Reste à y intégrer les petits candidats (en Allemagne les Pirates ont été inclus dans les tableaux comparatifs dès leur fondation) et à alléger un peu la proportion d'"analyses" du type "machin a dit que truc avait prétendu que bidule se rattachait au courant de chose qui soutient tralala par revanche contre trololo".
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
Ils ne sont pas indépendants, ils ne le seront jamais, et surtout, ce n'est pas dans leur conscience professionnelle intime que doit se jouer l'information du citoyen, mais dans l'organisation de la démocratie.>>>
ainsi, l'information du citoyen doit se jouer dans l'organisation de la démocratie ?
désolé mais je ne vois pas ce que cette phrase signifie concrètement.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , vendredi 17 février 2017, 16:01 (il y a 2837 jours) @ dh
Le fait que les citoyens soient informés correctement ne doit pas dépendre de la bonne volonté et de la déontologie d'un petit groupe de gens au fond de leur conscience personnelle, mais des règles, institutions et procédures publiques et visibles mises en place explicitement pour ça.
Il y en a une ébauche avec le CSA, mais ce n'est qu'une ébauche.
Il y en a une ébauche avec le CSA, mais ce n'est qu'une ébauche.
Ça fait du bien
Ça fait du bien de lire de l'intelligence.
J'enfreins à nouveau le Grand Tabou
par Rémy , dimanche 19 février 2017, 02:42 (il y a 2836 jours) @ Agabardine
Merci merci ! J'ai décidé d'enfreindre à nouveau le Grand Tabou et de vous raconter l'histoire des noms juifs, parce que, bien que complètement en dehors du thème du forum (comme Claire l'a fait remarquer), elle est très instructive. Plus exactement, l'histoire des noms juifs d'Europe Centrale - je me suis renseigné récemment et c'est très intéressant.
Il faut d'abord poser le contexte.
La séparation de l'Église et de l'État intervient en France en 1789. Avant ça, on ne fait pas de distinction entre la foi et la loi. La Bible parle d'ailleurs en permanence de Loi, et il s'agit vraiment de la loi au sens actuel, du règlement que tout le monde doit respecter, des principes d'après lesquels la justice doit être rendue, etc.. On ne conçoit pas d'une part les croyances, la spiritualité, la morale, d'autre part les règles d'héritage, le règlement des litiges, l'impôt, l'ordre public, l'hygiène, la santé, l'alimentation, et d'une troisième part la "sécurité sociale" (charité publique, hôpitaux, etc.) : tout ça forme une seule chose. Appelons cette chose "religion", mais gardons à l'esprit que ça contient aussi le code civil et toute l'organisation de la société.
Jusqu'à la 2e guerre mondiale, on pratiquait volontiers la conquête. On se retrouvait donc assez souvent avec des empires faits de plusieurs peuples, avec des langues différentes, des coutumes différentes, des lois différentes, des spiritualités différentes - bref des "religions" différentes. Ça ne pose pas tellement de difficulté tant que les peuples vivent chacun sur son territoire, mais là où ils se mélangent, ça peut facilement virer au casse-tête, parce que chacun se réclame de sa propre loi.
Les Romains (Ie siècle) avaient trouvé la solution de faire écrire les coutumes et lois des peuples qu'ils avaient conquis, d'en expurger les coutumes intolérables, et de promulguer un édit qui laisse chacun vivre selon sa loi corrigée (et adorer ses propres dieux, rapidement mâtinés de panthéon romain).
Un peu plus tard (VIIe siècle), les musulmans trouvent une autre solution : ils constatent que la Torah et la Bible ne sont pas si différentes que ça du Coran, et surtout, que ce sont des écrits relativement stables, qui peuvent servir à fonder une société civilisée. Donc ils autorisent les juifs et les chrétiens à vivre selon leurs propres lois ; ils doivent seulement payer un impôt supplémentaire (puisqu'ils ne participent pas à la dîme due à la mosquée pour financer le système social) et ne peuvent pas occuper d'emplois dans le service public (ben oui : un gars qui dirait "moi je ne respecte pas la loi du pays, mais celle de ma communauté" ne peut évidemment pas devenir policier ni percepteur). Ce régime s'appelle la dhimma.
C'est une organisation similaire qui prévaut en Europe depuis la fin de l'empire romain jusqu'à la Réforme (tout le Moyen-Âge, du 9e siècle au XVe siècle). L'évangélisation a standardisé les croyances et l'organisation de la société, les lois ne sont plus très différentes les unes des autres, de sorte que d'un bout à l'autre de la chrétienté, la question de la coexistence de "religions" différentes ne se pose plus que pour une seule minorité : les juifs. (D'autres communautés émergent sporadiquement, qui prétendent suivre d'autres lois, comme les cathares - elles sont rapidement exterminées.) Presque partout en Europe les juifs vivent selon leurs lois et croyances propres, sont tolérés, mais doivent payer un impôt spécial (puisqu'il ne participent pas à la quête à l'église) et sont exclus de la fonction publique (puis qu'ils ne respectent pas la loi commune) ; dans beaucoup de pays ils doivent en outre s'habiller de manière reconnaissable (au Moyen-Âge on n'était pas du tout libre de s'habiller comme on voulait, et ce n'était pas une humiliation de devoir porter la tenue de tel ou tel groupe dont on faisait partie). L'idée était cependant toujours qu'ils finiraient par s'intégrer (à l'époque on disait "convertir", mais c'est d'intégration qu'il s'agit : accepter la même loi que les autres), et on prenait régulièrement des mesures plus ou moins coercitives (essentiellement des taxes) pour les y inciter.
À partir de la Réforme, divers facteurs, dont notamment la centralisation des États, font que les communautés "alternatives" (en l'occurrence, juives) sont de moins en moins tolérées par la population ; pendant un moment les dirigeants les protègent du mieux qu'ils peuvent contre la populace, mais à partir des guerres de religion (entre chrétiens), il devient très important de savoir qui au juste dirige quoi, si c'est le pape ou le roi ou l'empereur ou qui d'autre qui fait la loi, et les "non intégrés" que constituent les juifs, qui se réclament d'autres lois et d'autres autorités, sont de plus en plus victimes de brimades et de pogroms.
À la Révolution, on a trouvé une autre solution : séparer la loi, l'organisation de la société et la spiritualité. Comme ça plus personne n'a de prétexte pour ne pas respecter la loi commune, et il n'y a plus de raison d'exclure telle ou telle communauté des services publics ni des systèmes sociaux. Il reste des tolérances, par exemple, dans nos pays, juifs et musulmans ont le droit d'infliger des mutilations génitales à leurs fils et d'utiliser pour abattre les animaux de boucherie la procédure qui était la meilleure en l'an 700 au lieu de la procédure moderne.
Il me semble que savoir ça éclaire un tantinet la question des "zones de non-droit" et les débats à propos du voile, du porc à la cantine, de l'intégration, etc..
Maintenant à propos des noms :
Au Moyen-Âge les gens du peuple portent un prénom, donné par leurs parents lors de leur baptême (ou de la circoncision pour les juifs - je ne sais pas comment s'appelle la cérémonie correspondante pour les filles), et un nom donné en grandissant pour savoir de qui on parle, et qui peut avoir des sources différentes :
- Un trait physique ou d'esprit (Leblanc, Legros, Lesage, ...)
- Dans les pays d'Europe du Nord, une construction comme "fils de..." (Nelson = fils de Nils, Hagardottir = fille d'Hagar), et au Sud, le prénom de leur père (Martin, Bernard, Philippe, ...)
- Une caractéristique de l'endroit où la personne vit (Laplace, Hamel, Château, Dubois, ...)
- Un nom de métier (Meunier, Fabre, Sénéchal, Berger, ...)
- Pour les commerçants, assez souvent, le nom de leur marchandise (Poisson, Mouton, Cheval, ...) (personne ne s'appelle "Pain" parce qu'il n'y a pas de marchands de pain, c'est M. Boulanger qui fait et vend le pain).
Dans tous les pays est mis en place tôt ou tard un système d'état-civil, qui sert essentiellement au recensement et à la conscription. Le deuxième nom devient alors nom de famille et se transmet de père en fils et de mari en femme. C'est à partir de ce moment-là qu'on trouve des gens qui s'appellent Mouton mais ne sont plus du tout marchands de bestiaux, et des meuniers qui s'appellent Favre. Je ne sais pas exactement les dates de mise en place de ces registres, et puis ça dépend des pays. En tout cas c'est l'église du village qui tient le registre de la paroisse.
À la mise en place du registre d'état-civil, il faut donc que tous les pères de famille aillent se faire inscrire à l'église. Dans les pays d'Europe Centrale (de la Hollande à l'Ukraine) et de langues germaniques, on invente à cette occasion un nouveau moyen de lever une taxe sur les juifs : vu qu'ils ne cotisent pas à l'église, ils devront "racheter leur nom" (c'est-à-dire payer leur inscription sur le registre). Évidemment, les beaux noms coûtent plus cher que les noms banals ; ceux qui ne peuvent rien payer reçoivent un sobriquet. Et puis ils ont parfois des noms hébreux ou tirés de l'Ancien Testament : le curé qui doit noter ne sait pas forcément comment les écrire, et en tout cas, il va les écrire en écriture latine et pas en alphabet hébreux. Et puis on se retrouve avec des doublons : il y a forcément un boulanger chrétien et un boulanger juif dans la ville, ils ne peuvent pas s'appeler tous les deux Boulanger. Les juifs passeront après, et on utilisera diverses astuces pour leur donner un nom en rapport avec leur métier.
Les juifs qui sont seuls à exercer leur métier dans la paroisse reçoivent sans problème le nom correspondant : Rabin, Rabbi, Lehmann, Leihman, Leeman (prêteur - le prêt à intérêt était interdit aux chrétiens), Mandel, Mendel, Rosen, Blum (vendeur d'amandes, de roses, de fleurs : les juifs pratiquaient souvent l'import-export avec l'Orient), Goldschmidt, Bernstein (orfèvre, Delambre en français : les bijoutiers étaient souvent juifs).
En cas de doublon, on utilise souvent le même procédé que pour différencier le fabriquant du vendeur : Weißbrot (pain blanc, certainement un boulanger qui ne pouvait pas d'appeler Becker parce qu'il y avait déjà un boulanger chrétien), Stein (tailleur de pierre, mais il y avait déjà un chrétien qui s'appelait Steinmetz ou Steiner, le nom de métier correct).
Certains noms de personnes sont translittérés : Sülman, Salman (= Suleiman, Salomon en français).
Beaucoup de noms sont composés, parce que les noms simples correspondants étaient déjà occupés : Blumenthal (val des fleurs : il y avait déjà quelqu'un qui s'appelait Lavallée), Rosenberg (quelqu'un s'appelait déjà Berg, c'est-à-dire Montagne ou Dumont), Herzfeld (champ du cœur - quelqu'un s'appelait déjà Duchamp), Gutknecht (bon valet - quelqu'un s'appelait déjà Valet), Gutkind (bon enfant), Weingarten (vignoble - quelqu'un s'appelait déjà Vigneron).
Beaucoup de ces expressions sont tirées de l'Ancien Testament pour l'occasion, et certaines viennent de l'Ancien Testament sans raison particulière : Feigenbaum (figuier - alors qu'il ne pousse pas de figuiers en Europe Centrale), Rosenblatt (pétale de rose). Certains noms composés ne sont pas pris par les chrétiens, peut-être donnés aux juifs "par symétrie" : Baumgarten (Duverger) en parallèle de Weingarten ?
Les noms sur le modèle "fils de" peuvent repris tels quels : Mendelssohn (fils de Mendel, lui-même vendeur d'amandes), Levinson (fils de Lévi).
Certains sont inventés pour l'occasion, ou des sobriquets : Rothschild (enseigne rouge, peut-être un orfèvre ou un prêteur sur gages dont la boutique avait une enseigne peinte en rouge), Weil, Weill (difficile à traduire en français, ça veut dire "moment", mais aussi "demeurer, patienter" - le gars a peut-être dû faire le pied de grue à l'église pour pouvoir s'inscrire - à moins que ce mot ait une autre signification, que je ne connais pas !).
Ce point d'Histoire concerne les juifs ashkénazes, c'est-à-dire vivant en Europe Centrale et parlant le yiddish, qui est un dialecte allemand. C'est pour ça que les noms en question sont germaniques. Je ne crois pas que le même phénomène se soit produit lors de la mise en place de l'état-civil dans les pays de langues romanes.
Ensuite, au cours des siècles, il arrive évidemment que des juifs déménagent à l'étranger, et qu'ils doivent s'inscrire à l'état-civil de leur nouveau domicile. C'est comme ça qu'on trouve des Sztajn : le gars a dit "Stein" (qui se prononce "chtaïne") et le curé polonais a écrit ce qu'il entendait avec la phonétique polonaise ; M. Blum qui s'installe en Hollande devient Bloem (ça se prononce pareil). Après la seconde guerre mondiale, certains juifs changent de nom pour ne plus être identifiables : M. Levinson (fils de Lévi) se fait appeler Lebuisson. Et bien sûr il y a des juifs qui se convertissent (c'est-à-dire qui insistent sur leur intégration dans la société), et qui ne changent pas de nom pour autant, ou qui en rajoutent un chrétien : Mendelssohn-Bartholdi.
Marrant, non ? Avec ça, je ne sais toujours pas si l'aïeul du XIIe ou XIIe siècle auquel je dois le sobriquet de Mouton était vendeur de bestiaux, de caractère doux et bête, ou s'il habitait seul sur la lande avec son troupeau... Celui de Denis Hamel habitait dans un groupe de maisons isolé (un hameau). Cherchez le métier du vôtre :-)
Il faut d'abord poser le contexte.
La séparation de l'Église et de l'État intervient en France en 1789. Avant ça, on ne fait pas de distinction entre la foi et la loi. La Bible parle d'ailleurs en permanence de Loi, et il s'agit vraiment de la loi au sens actuel, du règlement que tout le monde doit respecter, des principes d'après lesquels la justice doit être rendue, etc.. On ne conçoit pas d'une part les croyances, la spiritualité, la morale, d'autre part les règles d'héritage, le règlement des litiges, l'impôt, l'ordre public, l'hygiène, la santé, l'alimentation, et d'une troisième part la "sécurité sociale" (charité publique, hôpitaux, etc.) : tout ça forme une seule chose. Appelons cette chose "religion", mais gardons à l'esprit que ça contient aussi le code civil et toute l'organisation de la société.
Jusqu'à la 2e guerre mondiale, on pratiquait volontiers la conquête. On se retrouvait donc assez souvent avec des empires faits de plusieurs peuples, avec des langues différentes, des coutumes différentes, des lois différentes, des spiritualités différentes - bref des "religions" différentes. Ça ne pose pas tellement de difficulté tant que les peuples vivent chacun sur son territoire, mais là où ils se mélangent, ça peut facilement virer au casse-tête, parce que chacun se réclame de sa propre loi.
Les Romains (Ie siècle) avaient trouvé la solution de faire écrire les coutumes et lois des peuples qu'ils avaient conquis, d'en expurger les coutumes intolérables, et de promulguer un édit qui laisse chacun vivre selon sa loi corrigée (et adorer ses propres dieux, rapidement mâtinés de panthéon romain).
Un peu plus tard (VIIe siècle), les musulmans trouvent une autre solution : ils constatent que la Torah et la Bible ne sont pas si différentes que ça du Coran, et surtout, que ce sont des écrits relativement stables, qui peuvent servir à fonder une société civilisée. Donc ils autorisent les juifs et les chrétiens à vivre selon leurs propres lois ; ils doivent seulement payer un impôt supplémentaire (puisqu'ils ne participent pas à la dîme due à la mosquée pour financer le système social) et ne peuvent pas occuper d'emplois dans le service public (ben oui : un gars qui dirait "moi je ne respecte pas la loi du pays, mais celle de ma communauté" ne peut évidemment pas devenir policier ni percepteur). Ce régime s'appelle la dhimma.
C'est une organisation similaire qui prévaut en Europe depuis la fin de l'empire romain jusqu'à la Réforme (tout le Moyen-Âge, du 9e siècle au XVe siècle). L'évangélisation a standardisé les croyances et l'organisation de la société, les lois ne sont plus très différentes les unes des autres, de sorte que d'un bout à l'autre de la chrétienté, la question de la coexistence de "religions" différentes ne se pose plus que pour une seule minorité : les juifs. (D'autres communautés émergent sporadiquement, qui prétendent suivre d'autres lois, comme les cathares - elles sont rapidement exterminées.) Presque partout en Europe les juifs vivent selon leurs lois et croyances propres, sont tolérés, mais doivent payer un impôt spécial (puisqu'il ne participent pas à la quête à l'église) et sont exclus de la fonction publique (puis qu'ils ne respectent pas la loi commune) ; dans beaucoup de pays ils doivent en outre s'habiller de manière reconnaissable (au Moyen-Âge on n'était pas du tout libre de s'habiller comme on voulait, et ce n'était pas une humiliation de devoir porter la tenue de tel ou tel groupe dont on faisait partie). L'idée était cependant toujours qu'ils finiraient par s'intégrer (à l'époque on disait "convertir", mais c'est d'intégration qu'il s'agit : accepter la même loi que les autres), et on prenait régulièrement des mesures plus ou moins coercitives (essentiellement des taxes) pour les y inciter.
À partir de la Réforme, divers facteurs, dont notamment la centralisation des États, font que les communautés "alternatives" (en l'occurrence, juives) sont de moins en moins tolérées par la population ; pendant un moment les dirigeants les protègent du mieux qu'ils peuvent contre la populace, mais à partir des guerres de religion (entre chrétiens), il devient très important de savoir qui au juste dirige quoi, si c'est le pape ou le roi ou l'empereur ou qui d'autre qui fait la loi, et les "non intégrés" que constituent les juifs, qui se réclament d'autres lois et d'autres autorités, sont de plus en plus victimes de brimades et de pogroms.
À la Révolution, on a trouvé une autre solution : séparer la loi, l'organisation de la société et la spiritualité. Comme ça plus personne n'a de prétexte pour ne pas respecter la loi commune, et il n'y a plus de raison d'exclure telle ou telle communauté des services publics ni des systèmes sociaux. Il reste des tolérances, par exemple, dans nos pays, juifs et musulmans ont le droit d'infliger des mutilations génitales à leurs fils et d'utiliser pour abattre les animaux de boucherie la procédure qui était la meilleure en l'an 700 au lieu de la procédure moderne.
Il me semble que savoir ça éclaire un tantinet la question des "zones de non-droit" et les débats à propos du voile, du porc à la cantine, de l'intégration, etc..
Maintenant à propos des noms :
Au Moyen-Âge les gens du peuple portent un prénom, donné par leurs parents lors de leur baptême (ou de la circoncision pour les juifs - je ne sais pas comment s'appelle la cérémonie correspondante pour les filles), et un nom donné en grandissant pour savoir de qui on parle, et qui peut avoir des sources différentes :
- Un trait physique ou d'esprit (Leblanc, Legros, Lesage, ...)
- Dans les pays d'Europe du Nord, une construction comme "fils de..." (Nelson = fils de Nils, Hagardottir = fille d'Hagar), et au Sud, le prénom de leur père (Martin, Bernard, Philippe, ...)
- Une caractéristique de l'endroit où la personne vit (Laplace, Hamel, Château, Dubois, ...)
- Un nom de métier (Meunier, Fabre, Sénéchal, Berger, ...)
- Pour les commerçants, assez souvent, le nom de leur marchandise (Poisson, Mouton, Cheval, ...) (personne ne s'appelle "Pain" parce qu'il n'y a pas de marchands de pain, c'est M. Boulanger qui fait et vend le pain).
Dans tous les pays est mis en place tôt ou tard un système d'état-civil, qui sert essentiellement au recensement et à la conscription. Le deuxième nom devient alors nom de famille et se transmet de père en fils et de mari en femme. C'est à partir de ce moment-là qu'on trouve des gens qui s'appellent Mouton mais ne sont plus du tout marchands de bestiaux, et des meuniers qui s'appellent Favre. Je ne sais pas exactement les dates de mise en place de ces registres, et puis ça dépend des pays. En tout cas c'est l'église du village qui tient le registre de la paroisse.
À la mise en place du registre d'état-civil, il faut donc que tous les pères de famille aillent se faire inscrire à l'église. Dans les pays d'Europe Centrale (de la Hollande à l'Ukraine) et de langues germaniques, on invente à cette occasion un nouveau moyen de lever une taxe sur les juifs : vu qu'ils ne cotisent pas à l'église, ils devront "racheter leur nom" (c'est-à-dire payer leur inscription sur le registre). Évidemment, les beaux noms coûtent plus cher que les noms banals ; ceux qui ne peuvent rien payer reçoivent un sobriquet. Et puis ils ont parfois des noms hébreux ou tirés de l'Ancien Testament : le curé qui doit noter ne sait pas forcément comment les écrire, et en tout cas, il va les écrire en écriture latine et pas en alphabet hébreux. Et puis on se retrouve avec des doublons : il y a forcément un boulanger chrétien et un boulanger juif dans la ville, ils ne peuvent pas s'appeler tous les deux Boulanger. Les juifs passeront après, et on utilisera diverses astuces pour leur donner un nom en rapport avec leur métier.
Les juifs qui sont seuls à exercer leur métier dans la paroisse reçoivent sans problème le nom correspondant : Rabin, Rabbi, Lehmann, Leihman, Leeman (prêteur - le prêt à intérêt était interdit aux chrétiens), Mandel, Mendel, Rosen, Blum (vendeur d'amandes, de roses, de fleurs : les juifs pratiquaient souvent l'import-export avec l'Orient), Goldschmidt, Bernstein (orfèvre, Delambre en français : les bijoutiers étaient souvent juifs).
En cas de doublon, on utilise souvent le même procédé que pour différencier le fabriquant du vendeur : Weißbrot (pain blanc, certainement un boulanger qui ne pouvait pas d'appeler Becker parce qu'il y avait déjà un boulanger chrétien), Stein (tailleur de pierre, mais il y avait déjà un chrétien qui s'appelait Steinmetz ou Steiner, le nom de métier correct).
Certains noms de personnes sont translittérés : Sülman, Salman (= Suleiman, Salomon en français).
Beaucoup de noms sont composés, parce que les noms simples correspondants étaient déjà occupés : Blumenthal (val des fleurs : il y avait déjà quelqu'un qui s'appelait Lavallée), Rosenberg (quelqu'un s'appelait déjà Berg, c'est-à-dire Montagne ou Dumont), Herzfeld (champ du cœur - quelqu'un s'appelait déjà Duchamp), Gutknecht (bon valet - quelqu'un s'appelait déjà Valet), Gutkind (bon enfant), Weingarten (vignoble - quelqu'un s'appelait déjà Vigneron).
Beaucoup de ces expressions sont tirées de l'Ancien Testament pour l'occasion, et certaines viennent de l'Ancien Testament sans raison particulière : Feigenbaum (figuier - alors qu'il ne pousse pas de figuiers en Europe Centrale), Rosenblatt (pétale de rose). Certains noms composés ne sont pas pris par les chrétiens, peut-être donnés aux juifs "par symétrie" : Baumgarten (Duverger) en parallèle de Weingarten ?
Les noms sur le modèle "fils de" peuvent repris tels quels : Mendelssohn (fils de Mendel, lui-même vendeur d'amandes), Levinson (fils de Lévi).
Certains sont inventés pour l'occasion, ou des sobriquets : Rothschild (enseigne rouge, peut-être un orfèvre ou un prêteur sur gages dont la boutique avait une enseigne peinte en rouge), Weil, Weill (difficile à traduire en français, ça veut dire "moment", mais aussi "demeurer, patienter" - le gars a peut-être dû faire le pied de grue à l'église pour pouvoir s'inscrire - à moins que ce mot ait une autre signification, que je ne connais pas !).
Ce point d'Histoire concerne les juifs ashkénazes, c'est-à-dire vivant en Europe Centrale et parlant le yiddish, qui est un dialecte allemand. C'est pour ça que les noms en question sont germaniques. Je ne crois pas que le même phénomène se soit produit lors de la mise en place de l'état-civil dans les pays de langues romanes.
Ensuite, au cours des siècles, il arrive évidemment que des juifs déménagent à l'étranger, et qu'ils doivent s'inscrire à l'état-civil de leur nouveau domicile. C'est comme ça qu'on trouve des Sztajn : le gars a dit "Stein" (qui se prononce "chtaïne") et le curé polonais a écrit ce qu'il entendait avec la phonétique polonaise ; M. Blum qui s'installe en Hollande devient Bloem (ça se prononce pareil). Après la seconde guerre mondiale, certains juifs changent de nom pour ne plus être identifiables : M. Levinson (fils de Lévi) se fait appeler Lebuisson. Et bien sûr il y a des juifs qui se convertissent (c'est-à-dire qui insistent sur leur intégration dans la société), et qui ne changent pas de nom pour autant, ou qui en rajoutent un chrétien : Mendelssohn-Bartholdi.
Marrant, non ? Avec ça, je ne sais toujours pas si l'aïeul du XIIe ou XIIe siècle auquel je dois le sobriquet de Mouton était vendeur de bestiaux, de caractère doux et bête, ou s'il habitait seul sur la lande avec son troupeau... Celui de Denis Hamel habitait dans un groupe de maisons isolé (un hameau). Cherchez le métier du vôtre :-)
J'enfreins à nouveau le Grand Tabou
par Rémy , dimanche 19 février 2017, 18:49 (il y a 2835 jours) @ Rémy
J'ai trouvé l'info qui manquait : Baumgarten relève du même procédé que les autres, à savoir nommer les gens d'après la chose dont ils s'occupent au lieu de leur donner le nom de métier, déjà pris - ici le nom de métier aurait été Baumgärtner, on a appelé le chrétien Jardinier et le juif Jardin.
Et deux sobriquets connus sur le même procédé : Hufnagel (clou de fer à cheval, vraisemblablement pour un maréchal-ferrant), Rebsamen (pépin de raisin, pour un vigneron ou un marchand de vin).
Et deux sobriquets connus sur le même procédé : Hufnagel (clou de fer à cheval, vraisemblablement pour un maréchal-ferrant), Rebsamen (pépin de raisin, pour un vigneron ou un marchand de vin).
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , mercredi 01 mars 2017, 19:51 (il y a 2825 jours) @ Rémy
Un exemple parfait de ce que je disais sur les médias et l'Europe :
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/03/01/jean-claude-juncker-presente-au-parlement-europeen-ses-propositions-pour-relancer-l-union_5087631_3214.html
Le contenu de l'article, c'est "Juncker va parler ! Il va dire que l'Europe peut continuer pareil, que l'Europe peut avancer par groupes de pays, ou que l'Europe peut avancer par thèmes. Il annonce la publication prochaine d'un document qui expliquera concrètement ce que fait l'Europe."
C'est-à-dire : une annonce d'annonces, une tautologie, et un œuf pas encore pondu ! On se moque de nous, ce n'est pas de l'information.
Les seules informations là-dedans, ce sont celles qui ne sont pas écrites :
- Quand ils parlent d'avancer par groupes, aussi bien Juncker que le journaliste n'envisagent QUE le groupe formé des grands pays fondateurs. Il n'est venu à l'esprit ni de l'un ni de l'autre que la Pologne pourrait organiser avec les pays baltes une union du même genre que le Benelux, ou que les débris des anciennes Tchécoslovaquie et Yougoslavie pourraient avoir l'idée de se rabibocher pour mieux ponctionner les subventions européennes ou pour mettre en place un traitement commun des Roms et des réfugiés. Bruxelles, c'est comme Paris : on ne s'y sent pas concerné par ce qui se passe au-delà du périphérique.
- Quelle différence entre le document qui va nous expliquer ce que l'Europe fait concrètement et le travail que sont censés faire les journalistes envoyés à Bruxelles ? En tant que citoyen, je ne suis pas d'accord pour obtenir par la seule grâce du roi Juncker, et en la payant deux fois, une information qui m'est due ! La vraie vérité, c'est que cette annonce n'est qu'une manœuvre dilatoire, et que le document en question, s'il sort un jour, sera un mélange de propagande, de mantras idéologiques et de jargon incompréhensible, dont les journalistes rendront compte avec la même distance que dans l'article ci-dessus. Une personne controversée et qui dit bien des bêtises a eu un jour un éclair de génie et trouvé le mot exact pour qualifier aussi bien le document que l'annonce du document et l'article à propos de l'annonce du document : c'est de l'enfumage.
Il faut mettre Juncker et ses semblables (ça fait du monde !) à la porte pour les punir de nous avoir menés en bateau pendant aussi longtemps, et envoyer Stroobants et Quatremer en prison pour complicité.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/03/01/jean-claude-juncker-presente-au-parlement-europeen-ses-propositions-pour-relancer-l-union_5087631_3214.html
Le contenu de l'article, c'est "Juncker va parler ! Il va dire que l'Europe peut continuer pareil, que l'Europe peut avancer par groupes de pays, ou que l'Europe peut avancer par thèmes. Il annonce la publication prochaine d'un document qui expliquera concrètement ce que fait l'Europe."
C'est-à-dire : une annonce d'annonces, une tautologie, et un œuf pas encore pondu ! On se moque de nous, ce n'est pas de l'information.
Les seules informations là-dedans, ce sont celles qui ne sont pas écrites :
- Quand ils parlent d'avancer par groupes, aussi bien Juncker que le journaliste n'envisagent QUE le groupe formé des grands pays fondateurs. Il n'est venu à l'esprit ni de l'un ni de l'autre que la Pologne pourrait organiser avec les pays baltes une union du même genre que le Benelux, ou que les débris des anciennes Tchécoslovaquie et Yougoslavie pourraient avoir l'idée de se rabibocher pour mieux ponctionner les subventions européennes ou pour mettre en place un traitement commun des Roms et des réfugiés. Bruxelles, c'est comme Paris : on ne s'y sent pas concerné par ce qui se passe au-delà du périphérique.
- Quelle différence entre le document qui va nous expliquer ce que l'Europe fait concrètement et le travail que sont censés faire les journalistes envoyés à Bruxelles ? En tant que citoyen, je ne suis pas d'accord pour obtenir par la seule grâce du roi Juncker, et en la payant deux fois, une information qui m'est due ! La vraie vérité, c'est que cette annonce n'est qu'une manœuvre dilatoire, et que le document en question, s'il sort un jour, sera un mélange de propagande, de mantras idéologiques et de jargon incompréhensible, dont les journalistes rendront compte avec la même distance que dans l'article ci-dessus. Une personne controversée et qui dit bien des bêtises a eu un jour un éclair de génie et trouvé le mot exact pour qualifier aussi bien le document que l'annonce du document et l'article à propos de l'annonce du document : c'est de l'enfumage.
Il faut mettre Juncker et ses semblables (ça fait du monde !) à la porte pour les punir de nous avoir menés en bateau pendant aussi longtemps, et envoyer Stroobants et Quatremer en prison pour complicité.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
Moi je me renseigne un peu partout, mais seulement sous forme de textes>>>
dans la presse papier ou sur le net ?
peux tu donner des exemples ?
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 14:29 (il y a 2838 jours) @ dh
Uniquement sur le net, tous les journaux papier ont leur page. Le Monde et ses dépendances, Libé (mais je ne paie pas, je le lis par Tor) (et c'est horriblement tendancieux, comme Le Monde d'ailleurs), des trucs allemands, des blogs... Mais je te dis, je ne suis pas satisfait de ce que je trouve ni de la manière dont je m'y prends :-( Je n'ai pas de recette miracle.
C'est pas bien, de me motiver à écrire de la politique au lieu de poésie !
par Rémy , jeudi 16 février 2017, 13:38 (il y a 2838 jours) @ Rémy
Je te rappelle que les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Les candidats peuvent raconter n'importe quoi sur le suicide assisté ou le cannabis, ils ne s'y tiendront pas une fois en place, parce que ce sont des thèmes tellement émotionnels que la rue leur dictera leurs revirements. Ce sont des sujets sur lesquels il faut aller manifester le moment venu, quel que soit le gouvernement en place, mais pas des bases pour choisir pour qui voter.
Extrême-droite
Le racisme subsiste partout, ses formes sont multiples. Une forme de racisme ne transforme pas les autres en "impostures"...
Extrême-droite
par Rémy , vendredi 17 février 2017, 03:15 (il y a 2838 jours) @ zeio
Moi j'ai passé ma jeunesse à Bezons et au lycée d'Argenteuil. Le racisme, à l'époque il y en avait deux : d'une part, les rares Blancs qui n'avaient jamais parlé à un Arabe ni à un Noir en disaient les pires horreurs, tout le monde levait les yeux au ciel en entendant ces conneries, et de toute façon ça s'arrêtait à leur premier séjour à l'hôpital, parce que tous les docteurs y étaient arabes et toutes les infirmières noires, et que le pire raciste change d'opinion quand il est bien soigné ; d'autre part les bandes de Beurs en capuche cognaient sur à peu près tout ce qu'ils rencontraient sur leur route, de préférence en criant "sale Français" sur les Blancs et "fils d'esclave" sur les Blacks ; leur violence était aveugle et ils n'étaient pas plus ni moins racistes que machos, sexistes et homophobes, c'étaient des mots de haine généralisée adressés au monde entier, pour décorer harmonieusement les crachats et les coups. Je ne sais pas comment les guérir de cette haine et de cette violence, mais déblatérer des horreurs sur l'école ne soulage certainement personne d'autre que leur auteur.
À l'école les profs faisaient de leur mieux pour que tout le monde comprenne et suive, sauf qu'évidemment les enfants dont les parents ne savaient ni lire ni écrire et qui parlaient un patois berbère à la maison avaient nettement moins de chances de s'en sortir que ceux dont le français était la langue maternelle, ou au moins une langue romane, qui ressemble un peu, comme le portugais. La faute de l'Éducation Nationale, c'est d'avoir traité tout le monde pareil alors que les conditions de départ étaient différentes (et de persister dans cette erreur 40 ans après). Mais certainement pas d'avoir envoyé des sorcières en banlieue.
Bon et puis d'abord le mec, en caricaturant sa proffe de français, il insulte ma mère, et alors là, moi j'prends la haine et j'y mets la tête au carré, à ce sale nictame. J'y colle un coup de mon sac à main doré de drag-queen montée sur platforms, et vu la hauteur et le poids du godemiché contenu dans le sac, il va voir trente-six chandelles. Une mère, c'est sacré, et c'est pas ce tarba de mes deux qui va venir prétendre le contraire, arabe comme il est.
À l'école les profs faisaient de leur mieux pour que tout le monde comprenne et suive, sauf qu'évidemment les enfants dont les parents ne savaient ni lire ni écrire et qui parlaient un patois berbère à la maison avaient nettement moins de chances de s'en sortir que ceux dont le français était la langue maternelle, ou au moins une langue romane, qui ressemble un peu, comme le portugais. La faute de l'Éducation Nationale, c'est d'avoir traité tout le monde pareil alors que les conditions de départ étaient différentes (et de persister dans cette erreur 40 ans après). Mais certainement pas d'avoir envoyé des sorcières en banlieue.
Bon et puis d'abord le mec, en caricaturant sa proffe de français, il insulte ma mère, et alors là, moi j'prends la haine et j'y mets la tête au carré, à ce sale nictame. J'y colle un coup de mon sac à main doré de drag-queen montée sur platforms, et vu la hauteur et le poids du godemiché contenu dans le sac, il va voir trente-six chandelles. Une mère, c'est sacré, et c'est pas ce tarba de mes deux qui va venir prétendre le contraire, arabe comme il est.
forum bleu bis, à la virgule près.
on sait comment ça a finit...
françois, un commentaire ?
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Je pense que si la discussion continue sur ces sujets ça finira mal à nouveau. Pas forcément le site globalement, mais disons, l'ambiance... C'est déjà un peu limite, et c'est pas le sujet du site. La question de la sonorité des noms juifs, c'est peut-être intéressant du point de vue d'un ethnologue ou sociologue, mais en raison de l'histoire européenne récente, le sujet est impossible à aborder, et il a pas lieu d'être sur un site de littérature...
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Je suggère donc d'arrêter la discussion, sur ces hors-sujets. Tout ce que ça va faire c'est gangrener le lieu et générer de la suspicion.
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par Rémy , vendredi 17 février 2017, 13:22 (il y a 2837 jours) @ zeio
Ça tombe bien, elle est terminée. Et pour une fois, elle n'a pas atteint le point Godwin. Il faut croire que nous faisons des progrès.
Ne reste plus qu'à apprendre à versifier correctement.
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par Rémy , vendredi 17 février 2017, 13:18 (il y a 2837 jours) @ zeio
L'histoire européenne récente en question, elle a quand même 70 ans, hein. On n'a jamais eu dans l'Histoire entière autant de temps pour digérer une guerre.
Et puis les poètes qui postent ici se veulent engagés et militants, et ne se gênent pas pour aborder des questions actuelles comme les banlieues ou les réfugiés, sur lesquelles on ne peut pas réfléchir sainement sans prendre en compte ethnies et religions. Ne me fais pas croire que tu souhaites que nous nous en tenions aux chatons-mignons (c'est la nouvelle version du SROC, tu te souviens ?) et aux affres masturbatoires du jeune pouet ?
Mets donc en place un youyou, ou un 4chan, appelons ça comme on voudra, où tu relègueras les sujets indésirables. Je suis curieux de voir qui de dh, d'Essim ou moi l'inaugurera. Question non-respect du Grand Tabou, c'est clairement moi, mais question débats hors littérature, tu auras l'embarras du choix.
Et puis les poètes qui postent ici se veulent engagés et militants, et ne se gênent pas pour aborder des questions actuelles comme les banlieues ou les réfugiés, sur lesquelles on ne peut pas réfléchir sainement sans prendre en compte ethnies et religions. Ne me fais pas croire que tu souhaites que nous nous en tenions aux chatons-mignons (c'est la nouvelle version du SROC, tu te souviens ?) et aux affres masturbatoires du jeune pouet ?
Mets donc en place un youyou, ou un 4chan, appelons ça comme on voudra, où tu relègueras les sujets indésirables. Je suis curieux de voir qui de dh, d'Essim ou moi l'inaugurera. Question non-respect du Grand Tabou, c'est clairement moi, mais question débats hors littérature, tu auras l'embarras du choix.
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Entre les chatons-mignons et les problèmes insondables des conflits sociétaux/culturels/ethniques/religieux, il y quand même tout un tas de choses à explorer, non ? je comprends bien que tu as un message à faire passer et que tu y tiens, mais à ce train là, chacun à son message politique à faire passer, on n'en finit pas. Ce qui réunit les gens ici, c'est quand même le verbe (j'ose le croire, mais peut-être que le temps a changé et que je me trompe), le thème politique surtout s'il devient central ne débouchera sur rien d'autre que la tension et les conflits.
On pourrait quand même profiter de délivre en y trouvant un lieu qui soit dénué autant que possible des obsessions qui infusent de plus en plus les sociétés occidentales. Ça n'est pas forcément de la lâcheté ou de l'autisme, ou du "sroc".
Tu ne devrais pas non plus caricaturer les "affres des pouètes", c'est assez terrible pour la poésie, à ce rythme autant mettre à la poubelle Baudelaire, Beckett, Pessoa, Desnos et j'en passe. Avec ce genre de phrases ficelées et répétées tu dénigres tout un pan de la sensibilité et de l'expression. Pour certains il est essentiel d'en passer par la douleur, elle n'est pas en tant que telle un mode d'expresson à proscrire. Il y a quand même une différence entre la critique et le dénigrement caricatural.
Après, se frotter aux grand-tabous, je n'ai rien de fondamentalement contre, ça ne fait pas forcément de toi un grand pourfendeur ou un grand provocateur, de musarder avec les grands tabous sur un petit espace de poésie sur le web, et le tabou juif est probablement un des plus proéminents et facile à cibler. Ça fait des vagues et ça bouscule à tous les coups. Après, on en fait quoi, s'il n'y a pas de l'art ou des poèmes qui accompagnent la pensée ?
Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de mettre en place un youyou. D'abord, parce que dans sa forme, le lieu doit rester le plus simple possible. Secondo parce que ça n'a pas d'intérêt littéraire.
On pourrait quand même profiter de délivre en y trouvant un lieu qui soit dénué autant que possible des obsessions qui infusent de plus en plus les sociétés occidentales. Ça n'est pas forcément de la lâcheté ou de l'autisme, ou du "sroc".
Tu ne devrais pas non plus caricaturer les "affres des pouètes", c'est assez terrible pour la poésie, à ce rythme autant mettre à la poubelle Baudelaire, Beckett, Pessoa, Desnos et j'en passe. Avec ce genre de phrases ficelées et répétées tu dénigres tout un pan de la sensibilité et de l'expression. Pour certains il est essentiel d'en passer par la douleur, elle n'est pas en tant que telle un mode d'expresson à proscrire. Il y a quand même une différence entre la critique et le dénigrement caricatural.
Après, se frotter aux grand-tabous, je n'ai rien de fondamentalement contre, ça ne fait pas forcément de toi un grand pourfendeur ou un grand provocateur, de musarder avec les grands tabous sur un petit espace de poésie sur le web, et le tabou juif est probablement un des plus proéminents et facile à cibler. Ça fait des vagues et ça bouscule à tous les coups. Après, on en fait quoi, s'il n'y a pas de l'art ou des poèmes qui accompagnent la pensée ?
Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de mettre en place un youyou. D'abord, parce que dans sa forme, le lieu doit rester le plus simple possible. Secondo parce que ça n'a pas d'intérêt littéraire.
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Oui et puis le youyou ça veut dire faire tout ce qu'on a envie et compter sur quelqu'un d'autre pour vous surveiller, discriminer vos propos, vous "punir", supporter ensuite vos cris d'orfraie, et essuyer vos débordements. Bref, ce qu'on fait à 2 - 3 ans puis à nouveau à 14 - 15 ans. Si jamais on en était réduits à cette solution, je propose qu'on demande à la maman de Rémy de venir s'en occuper. En tant que prof de français elle ne devrait pas avoir de mal à trier ce qui est complètement hors sujet.
Et si ça l'énerve trop elle amènerait son fiston chez le proviseur zeio.
(je dis ça parce que je viens de voir "Hors les murs", où un jeune prof de français bien motivé conduit ainsi un Souleymane à la peau d'ébène, qui porte un diamant à l'oreille et sur l'épaule un tatouage disant : "Ce qui ne vaut pas le silence, tais-le").
Et si ça l'énerve trop elle amènerait son fiston chez le proviseur zeio.
(je dis ça parce que je viens de voir "Hors les murs", où un jeune prof de français bien motivé conduit ainsi un Souleymane à la peau d'ébène, qui porte un diamant à l'oreille et sur l'épaule un tatouage disant : "Ce qui ne vaut pas le silence, tais-le").
je me corrige l
Le tatouage de Souleymane dit : "Si ce que tu as à dire n'est pas plus important que le silence, alors tais-toi ". C'est encore plus poétique.
je me corrige l
par Rémy , jeudi 23 février 2017, 03:34 (il y a 2832 jours) @ Claire
Il a l'épaule vaste, ce jeune homme ! Remarque, en arabe, on n'écrit pas les voyelles, donc c'est un peu plus court.
Le proverbe d'origine est « Si ce que tu vas dire n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi », mais il semblerait que "plus beau que", ou dans ta version, "meilleur que" veuille en fait dire "plus aimable que", et que le proverbe soit apparenté au hadith « Que celui qui croit en Allah et au Jour du Jugement dise du bien [des gens] ou qu'il garde le silence! »
http://www.islamhadithsunna.com/si-ce-que-tu-vas-dire-n-est-pas-plus-beau-que-le-silence-alors-tais-to-a114464188
http://www.3ilmchar3i.net/article-26467535.html
C'est ça la magie des textes sacrés, on peut en tirer tout et son contraire, surtout moyennant un peu d'habileté à la traduction.
Le proverbe d'origine est « Si ce que tu vas dire n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi », mais il semblerait que "plus beau que", ou dans ta version, "meilleur que" veuille en fait dire "plus aimable que", et que le proverbe soit apparenté au hadith « Que celui qui croit en Allah et au Jour du Jugement dise du bien [des gens] ou qu'il garde le silence! »
http://www.islamhadithsunna.com/si-ce-que-tu-vas-dire-n-est-pas-plus-beau-que-le-silence-alors-tais-to-a114464188
http://www.3ilmchar3i.net/article-26467535.html
C'est ça la magie des textes sacrés, on peut en tirer tout et son contraire, surtout moyennant un peu d'habileté à la traduction.
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par Rémy , jeudi 23 février 2017, 02:54 (il y a 2832 jours) @ zeio
Oh tu sais, mon "message"... Si j'avais un seul message à faire passer, et qu'on puisse le résumer, je ne mettrais pas tant de mots à réfléchir devant vous.
Mais tu sais très bien ce dont je parle quand j'écris "chatons-mignons" ou "affres du jeune pouet", et que ce n'est pas une question de thèmes mais d'indigence de l'écriture (sauf que bien sûr certains thèmes se prêtent mieux que d'autres à une écriture indigente). D'accord, c'est embêtant que je colle l'étiquette "indigent" sur une trop grande proportion des textes du forum. Surtout quand elle est justifiée, nespas. Je ne sais pas si ce qui retient les bons auteurs de venir participer est mon acrimonie ou l'indigence environnante. Un peu des deux, vraisemblablement, surtout que les indigenteurs ne se privent pas d'acrimonir aussi à l'occasion. J'ai promis mille fois de m'amender, je te le promets une mille-et-unième, peut-être que les Muses nous exauceront.
Mais tu sais très bien ce dont je parle quand j'écris "chatons-mignons" ou "affres du jeune pouet", et que ce n'est pas une question de thèmes mais d'indigence de l'écriture (sauf que bien sûr certains thèmes se prêtent mieux que d'autres à une écriture indigente). D'accord, c'est embêtant que je colle l'étiquette "indigent" sur une trop grande proportion des textes du forum. Surtout quand elle est justifiée, nespas. Je ne sais pas si ce qui retient les bons auteurs de venir participer est mon acrimonie ou l'indigence environnante. Un peu des deux, vraisemblablement, surtout que les indigenteurs ne se privent pas d'acrimonir aussi à l'occasion. J'ai promis mille fois de m'amender, je te le promets une mille-et-unième, peut-être que les Muses nous exauceront.
indigences
Le problème c'est que tu te répètes beaucoup sur ce thème. On a compris.
Et comme tu n'écris pas non plus, ce qui aurait l'avantage de proposer de merveilleux exemples qui les feraient s'enrichir par imprégnation...c'est seulement désagréable.
Et comme tu n'écris pas non plus, ce qui aurait l'avantage de proposer de merveilleux exemples qui les feraient s'enrichir par imprégnation...c'est seulement désagréable.
indigences
tu te répètes beaucoup>>>
oui, c'est une des caractéristiques du discours de rémy.
une autre est l'exagération outrancière. les "punch line".
une autre enfin la condescendance, probablement due à un gros complexe de supériorité.
indigences
et enfin une sophistique assez grossière dont on voit facilement les ficelles.
indigences
ps : et puis "enfin" l'auto victimisation.
indigences
par Rémy , jeudi 23 février 2017, 23:30 (il y a 2831 jours) @ dh
Hein ? Celle-là tu l'as inventée, je ne suis victime de rien du tout.
Contrairement aux mollusques
Contrairement aux chochottes, je trouve tes interventions viriles, mais correctes. Et surtout, elles sont solidement charpentées. Je t'encourage donc à persévérer, ce qui est sans doute superflu car tu l'aurais fait de toute façon.
Contrairement aux mollusques
Merci pour le "chochotte", mais la question portait aussi le sujet du site. C'est à dire ne pas perdre de vue que le thème de délivre est tout de même la littérature. Il n'y a pas d'obligations, ni de lois gravées dans le marbre. Mais ça vaut quand même le coup de s'en souvenir de temps à autres, il me semble.
Contrairement aux mollusques
par Rémy , vendredi 24 février 2017, 01:48 (il y a 2831 jours) @ zeio
Oui, c'est bon, le chapitre politique est fini depuis au moins trois jours, on est de nouveau coincés dans les forumeries et comment il faudrait et ne faudrait pas etc..
Tiens à propos de mollusques, j'ai vu aujourd'hui quelque chose de très étonnant : le cœur d'un escargot. C'est un escargot d'eau de mon aquarium, un rond à coquille dorée et pied orange. Il broutait sans hâte au bord d'un brin d'herbe, directement sous la lampe - une de ces nouvelles lampes à lèdes, presque sans watts mais d'une clarté qui mord les yeux. On lui voyait toute l'intimité par transparence : partant du cou de pied, un mince sac de viscères s'enroule de presque un tour autour de l'axe de la coquille, et là, tout au fond, ça pulsait, rouge.
Deux autres de ces escargots oranges, exhibitionnistes, faisaient goulument l'amour juste au milieu de la plage du devant. Ils s'en donnent à cœur joie parce que j'ai déménagé dans l'aquarium d'à côté, qui en avait bien besoin, le tétrodon chargé de combattre leur prolifération. Cela dit, il n'est pas beaucoup plus gros qu'un escargot, jaune à pois, et excessivement craintif, et bien qu'il passe son temps à les reluquer de ses yeux de caméléon, il ne bondit pas souvent, et ça ne les empêche pas vraiment de pulluler quand je donne trop de flocons aux poissons.
Tiens à propos de mollusques, j'ai vu aujourd'hui quelque chose de très étonnant : le cœur d'un escargot. C'est un escargot d'eau de mon aquarium, un rond à coquille dorée et pied orange. Il broutait sans hâte au bord d'un brin d'herbe, directement sous la lampe - une de ces nouvelles lampes à lèdes, presque sans watts mais d'une clarté qui mord les yeux. On lui voyait toute l'intimité par transparence : partant du cou de pied, un mince sac de viscères s'enroule de presque un tour autour de l'axe de la coquille, et là, tout au fond, ça pulsait, rouge.
Deux autres de ces escargots oranges, exhibitionnistes, faisaient goulument l'amour juste au milieu de la plage du devant. Ils s'en donnent à cœur joie parce que j'ai déménagé dans l'aquarium d'à côté, qui en avait bien besoin, le tétrodon chargé de combattre leur prolifération. Cela dit, il n'est pas beaucoup plus gros qu'un escargot, jaune à pois, et excessivement craintif, et bien qu'il passe son temps à les reluquer de ses yeux de caméléon, il ne bondit pas souvent, et ça ne les empêche pas vraiment de pulluler quand je donne trop de flocons aux poissons.
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par zeio , jeudi 23 février 2017, 15:00 (il y a 2831 jours) @ Rémy
Assez de diagnostics. File-nous plutôt des médocs !
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par Rémy , jeudi 23 février 2017, 23:28 (il y a 2831 jours) @ zeio
Je n'arrête pas, mais vous les trouvez trop amers. Soignez vos vers, comptez soigneusement les pieds, ciselez chaque mot, variez le vocabulaire, inventez-en à l'occasion, faites attention à la ponctuation, faites preuve d'imagination, faites rêver plutôt que pleurer, laissez-vous parfois mener par la langue, mais verdissez-la, morbleu, de l'incisive dans les incises, et des assonnances, et des allittérrassions, mettez-en, remettez-en, rajoutez-en toujours plus. Voilà les remèdes. Tous les mots qu'on pourrait comprendre si on les avait sous les yeux, il faut les mettre en texte, et ça en fait des tripotées ; et des points-virgules, des tirets, des points d'exclamation, des astropoffes, des tas de machins pour enguirlander, que ç'arbredenoélise d'abondance. :-b
ce sont tes goûts
Une écriture classique, ludique, foisonnante et optimiste. Cesse de vouloir les imposer à tout le monde ici.
ce sont tes goûts
par Rémy , vendredi 24 février 2017, 01:07 (il y a 2831 jours) @ Claire
Quels que soient mes goûts, le remède à l'indigence reste d'ajouter du soin et de la richesse, et personne n'a à craindre de tomber par inadvertance du dénuement dans l'excès.
Et ne prenez pas ça pour vous perso, Claire, je n'ai pas dit que tes textes à toi étaient indigents.
Et puis franchement, vous protestez contre quoi ? J'ai posté une réflexion sur les élections à la demande de Denis, une sur les médias pour l'éclairer, et un exposé de l'histoire des noms juifs allemands, on a causé de banlieues à la manière habituelle ; j'ai regretté de toujours devoir me justifier ; j'ai donné la solution pour compter correctement les pieds de ton vers et mon avis sur la démarche qui consiste à illustrer des images ; j'ai conseillé à Denis d'improviser au piano et de partager ses compositions par écrit. Ayant avant ça sondé la capacité du Rouge-Gorge à différencier les vers libres des vers boiteux, je me suis abstenu de commenter ses œuvres, à part une image qui flanquait un méchant coup de kitsch à un poème d'Essim par ailleurs très réussi. Où donc sont les acrimonies que vous me reprochez ? Et à qui donc, et par quel moyen ai-je imposé quoi que ce soit ? Vous délirez tous les deux, et Denis en profite pour me refaire grognonne mine. Quel ennui !
Et ne prenez pas ça pour vous perso, Claire, je n'ai pas dit que tes textes à toi étaient indigents.
Et puis franchement, vous protestez contre quoi ? J'ai posté une réflexion sur les élections à la demande de Denis, une sur les médias pour l'éclairer, et un exposé de l'histoire des noms juifs allemands, on a causé de banlieues à la manière habituelle ; j'ai regretté de toujours devoir me justifier ; j'ai donné la solution pour compter correctement les pieds de ton vers et mon avis sur la démarche qui consiste à illustrer des images ; j'ai conseillé à Denis d'improviser au piano et de partager ses compositions par écrit. Ayant avant ça sondé la capacité du Rouge-Gorge à différencier les vers libres des vers boiteux, je me suis abstenu de commenter ses œuvres, à part une image qui flanquait un méchant coup de kitsch à un poème d'Essim par ailleurs très réussi. Où donc sont les acrimonies que vous me reprochez ? Et à qui donc, et par quel moyen ai-je imposé quoi que ce soit ? Vous délirez tous les deux, et Denis en profite pour me refaire grognonne mine. Quel ennui !
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par Rémy , vendredi 17 février 2017, 16:07 (il y a 2837 jours) @ zeio
Un autre truc qui a progressé mais qui gagnerait à s'améliorer encore, c'est d'éviter les discussions-sur-la-discussion. C'est un peu gavant de devoir toujours développer en même temps une argumentation de fond ET une démonstration de sa légitimité.
La règle de bon sens pour ça sur internet, c'est "don't feed the troll", c'est-à-dire que si Denis trouve que mes réflexions ne sont pas à leur place, qu'il s'abstienne d'y répondre, je ne vais pas continuer à les développer sans qu'il me relance. Demander au modérateur de faire taire les gens dans un fil où on n'arrive pas à se taire soi même, ça n'est pas très correct.
Enfin bon, on fera mieux la prochaine fois.
La règle de bon sens pour ça sur internet, c'est "don't feed the troll", c'est-à-dire que si Denis trouve que mes réflexions ne sont pas à leur place, qu'il s'abstienne d'y répondre, je ne vais pas continuer à les développer sans qu'il me relance. Demander au modérateur de faire taire les gens dans un fil où on n'arrive pas à se taire soi même, ça n'est pas très correct.
Enfin bon, on fera mieux la prochaine fois.
Du bon côté
par Blanc bec , vendredi 17 février 2017, 18:09 (il y a 2837 jours) @ Rémy
Le privilège du dominant a de beaux jours devant lui.
la chronique du tocard
"Cette enseignante m'avait dégoûté. Je vous jure que plus d'une fois, j'ai eu envie de lui cogner dessus. La violence ne résout rien, disent souvent ceux qui n'ont jamais reçu de la merde en plein visage"
Il est terrible le paysage mental de ces personnages. Il va carburer à la vengeance morbide jusqu'à la fin de ses jours, jusqu'au sommet de l'Everest ?
Et le souhait qu'il a eu d'avoir voulu frapper une femme. Normal ? Tout va bien sous son crâne biaisé ?
Il est terrible le paysage mental de ces personnages. Il va carburer à la vengeance morbide jusqu'à la fin de ses jours, jusqu'au sommet de l'Everest ?
Et le souhait qu'il a eu d'avoir voulu frapper une femme. Normal ? Tout va bien sous son crâne biaisé ?
la chronique du tocard
par Rémy , vendredi 17 février 2017, 13:38 (il y a 2837 jours) @ zeio
C'est ce que j'te dis, la haine tous azimuts. C'est une maladie sociomentale.
Remarque, le texte de ce type a l'avantage de faire voir effectivement dans quel état d'esprit malade vivent les capuches de banlieue.
Il y a un autre truc méchant à dire sur ce texte : lui c'est l'Everest comme d'autres le foot. Il participe au système en se montrant en exemple : regardez, quand on vient de banlieue on peut réussir dans la vie, par exemple devenir footballeur international ou alpiniste de l'Everest. C'est le mensonge libéral : un a réussi, donc tu peux aussi réussir - sauf qu'évidemment, parmi 32 équipes de foot, une seule winne et 31 loosent. Comme ça les sauvageons continuent à rêver de sommets et de célébrité inaccessibles par nature, et restent en guerre contre tout et surtout les uns contre les autres.
Remarque, le texte de ce type a l'avantage de faire voir effectivement dans quel état d'esprit malade vivent les capuches de banlieue.
Il y a un autre truc méchant à dire sur ce texte : lui c'est l'Everest comme d'autres le foot. Il participe au système en se montrant en exemple : regardez, quand on vient de banlieue on peut réussir dans la vie, par exemple devenir footballeur international ou alpiniste de l'Everest. C'est le mensonge libéral : un a réussi, donc tu peux aussi réussir - sauf qu'évidemment, parmi 32 équipes de foot, une seule winne et 31 loosent. Comme ça les sauvageons continuent à rêver de sommets et de célébrité inaccessibles par nature, et restent en guerre contre tout et surtout les uns contre les autres.
la chronique du tocard
Ça fait longtemps que je me dis que l'enfermement victimaire et haineux dans lequel beaucoup se trouvent est d'abord mental. Après, malheureusement le pays a participé à leur mettre dans la tête des shémas pareils, même s'il n'est pas la première cause. Ceci, associé à une éducation parentale foireuse, à un milieu racaille qui valorise les plus mysogines et les plus violents, les grand-frères, au lieu des plus intelligents et des plus éduqués, au culte de l'argent facile et à une des religions les plus rétrogrades, on a un cocktail détonnant qui a engendré les bandes capables de s'en aller tendre des guet-apens pour aller brûler vifs des flics.
Histoire douloureuse
par Aimé Césaire , samedi 18 février 2017, 06:39 (il y a 2837 jours) @ zeio
Il faut se dire aussi que là où la colonisation a passé, l'herbe ne repousse pas
et relire ce qu’écrivait Aimé Césaire en 1955 dans son magnifique “Discours sur le colonialisme”...
" ...une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe".
et relire ce qu’écrivait Aimé Césaire en 1955 dans son magnifique “Discours sur le colonialisme”...
" ...une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe".
Stigmatisation
par Chrys la liseuse , samedi 18 février 2017, 08:36 (il y a 2837 jours) @ zeio
associé à une éducation parentale foireuse
Les gens du peuple ne sauraient pas éduquer leurs enfants : c'est d'un mépris extraordinaire qui permet de justifier toutes les exclusions.
Je réfute cette thèse de la démission des parents qui permet, à mon sens, d'éluder la question des enjeux sociaux.
La crise économique fait que ces parents peuvent se sentir dépassés. Le tissu associatif leur permet de ne pas rester seuls face à ces problèmes réels- même si cela reste une solution quelque peu "moralisatrice".
Les gens du peuple ne sauraient pas éduquer leurs enfants : c'est d'un mépris extraordinaire qui permet de justifier toutes les exclusions.
Je réfute cette thèse de la démission des parents qui permet, à mon sens, d'éluder la question des enjeux sociaux.
La crise économique fait que ces parents peuvent se sentir dépassés. Le tissu associatif leur permet de ne pas rester seuls face à ces problèmes réels- même si cela reste une solution quelque peu "moralisatrice".
Stigmatisation
par Rémy , dimanche 19 février 2017, 18:59 (il y a 2835 jours) @ Chrys la liseuse
Les parents des premiers sauvageons venaient du fin fond de la Kabylie, avec la mentalité patriarcale qui va avec, et ils ont en toute bonne foi "bien" éduqué leurs enfants à leur manière, avec des baffes. Ça n'aurait pas posé problème du temps où la société française était elle aussi macho et violente, mais voilà, 1968 était passé par là. Comme les immigrés eux-mêmes ne savaient pas ou presque pas le français, ni souvent lire ni écrire, ils n'ont pas pu rattraper la différence à temps ; et comme on n'avait pas importé la partie cultivée de la population algérienne, ils ont dû se débrouiller tout seuls ; du coup toute une génération de banlieue a été éduquée dans des conditions abominables, pile au moment où l'Éducation Nationale a pris le melon et a décidé qu'elle ne ferait plus que de la Culture, et que ce n'était pas à elle de faire de l'éducation, mais aux parents - justement ceux qui ne savaient pas comment il aurait fallu s'y prendre.
la chronique du tocard
par Rémy , vendredi 17 février 2017, 13:44 (il y a 2837 jours) @ zeio
En littérature on passe quand même bien forcément sa vie à régler les comptes de son enfance.
la chronique du tocard
par Rémy , jeudi 23 février 2017, 00:44 (il y a 2832 jours) @ zeio
C'est drôle, quand même, un jour je dis "haine tous azimuts" et le lendemain, Mehdi Meklat est dans tous les journaux - quelle coïncidence !
L'éditorial du Monde à ce propos est un petit chef-d'œuvre d'opéra baroque : "la société a commencé à s'interroger" (on imagine bien la nymphe Société assise dans la position du Penseur de Rodin), "la violence rhétorique, amplifiée par les réseaux sociaux" (chez Purcell et Lully on trouverait "la tempête, causée par les puissances infernales") - il n'y manque plus que Jupiter et Cupidon pour achever de noyer le poisson.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/22/l-affaire-meklat-symptome-revelateur_5083572_3232.html
Je cours lire Libé, ça va être croustillant de duplicité.
Peuh, même pas. Leur allégorie à eux, c'est "la fachosphère" : on n'est vraiment pas loin des "puissances infernales" de Lully. Et ils ont l'habileté d'éviter ostensiblement toute interrogation sociologique, se cantonnant à des ragots (pardon, à l'importante question de savoir qui a dit quoi quand sur qui) clairement situés dans leur petit monde. Couilles molles.
http://www.liberation.fr/france/2017/02/21/tweets-haineux-qui-se-cache-derriere-meklat_1550051
Denis, qu'en dit le Figaro ?
L'éditorial du Monde à ce propos est un petit chef-d'œuvre d'opéra baroque : "la société a commencé à s'interroger" (on imagine bien la nymphe Société assise dans la position du Penseur de Rodin), "la violence rhétorique, amplifiée par les réseaux sociaux" (chez Purcell et Lully on trouverait "la tempête, causée par les puissances infernales") - il n'y manque plus que Jupiter et Cupidon pour achever de noyer le poisson.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/22/l-affaire-meklat-symptome-revelateur_5083572_3232.html
Je cours lire Libé, ça va être croustillant de duplicité.
Peuh, même pas. Leur allégorie à eux, c'est "la fachosphère" : on n'est vraiment pas loin des "puissances infernales" de Lully. Et ils ont l'habileté d'éviter ostensiblement toute interrogation sociologique, se cantonnant à des ragots (pardon, à l'importante question de savoir qui a dit quoi quand sur qui) clairement situés dans leur petit monde. Couilles molles.
http://www.liberation.fr/france/2017/02/21/tweets-haineux-qui-se-cache-derriere-meklat_1550051
Denis, qu'en dit le Figaro ?
la chronique du tocard
Quelle époque on vit... et on est pas sortis de l'auberge.
la chronique du tocard
par Rémy , jeudi 23 février 2017, 01:54 (il y a 2832 jours) @ zeio
Tu crois ? Enfin là, y'a pas mort d'homme...
En fait le personnage et le scénario de l'affaire sont tellement parfaits (notamment le fait que la "révélation" survienne juste après le délai de prescription, quel heureux hasard !) que je ne peux pas m'empêcher de croire à un coup médiatique orchestré à long terme par les radios où il intervenait et sa maison d'édition. Il s'agit de pousser les auditeurs-lecteurs-consommateurs à reconnaître son talent, à l'aide d'une pube bien sulfureuse, qui lui (et leur) fera gagner des millions. Il va prendre des vacances bien méritées pendant que les caisses enregistreuses font leur boulot, et il reviendra dans un an ou deux pérorer à la télé sur le racisme (un tout petit peu, et de manière hyperconventionnelle, en accusant "la société") et sur sa carrière (abondamment, avec des tas de révélations sur son enfance, ses amours, ses amitiés, Christiane Taubira, le succès de ses livres, ses relations avec les stars de la radiotélé, etc.).
En fait le personnage et le scénario de l'affaire sont tellement parfaits (notamment le fait que la "révélation" survienne juste après le délai de prescription, quel heureux hasard !) que je ne peux pas m'empêcher de croire à un coup médiatique orchestré à long terme par les radios où il intervenait et sa maison d'édition. Il s'agit de pousser les auditeurs-lecteurs-consommateurs à reconnaître son talent, à l'aide d'une pube bien sulfureuse, qui lui (et leur) fera gagner des millions. Il va prendre des vacances bien méritées pendant que les caisses enregistreuses font leur boulot, et il reviendra dans un an ou deux pérorer à la télé sur le racisme (un tout petit peu, et de manière hyperconventionnelle, en accusant "la société") et sur sa carrière (abondamment, avec des tas de révélations sur son enfance, ses amours, ses amitiés, Christiane Taubira, le succès de ses livres, ses relations avec les stars de la radiotélé, etc.).
Hm
par Rémy , dimanche 12 février 2017, 14:22 (il y a 2842 jours) @ essim
Les jeux de mots cessent à la moitié. On peut prétendre que ce serait pour concrétiser le passage des mensonges aux mots de paix, mais d'une part, le pouem continue à parler de mensonges longtemps après avoir cessé les jeux de mots, d'autre part, ça rend les mensonges plus intéressants que les paix, et d'une troisième part, il dire que cet abandon serait maîtrisé relève du mensonge : plus simplement, les jeux de mots demandent du travail et tout à son bienpensisme, le pouet a cédé à la flemme à partir de la troisième strophe :-(
Hm
Critique d'expert ès-poésie.
Le jugement a rendu l'âme
Le jugement a rendu l'âme
Oh bien sûr
par Rémy , dimanche 12 février 2017, 14:39 (il y a 2842 jours) @ essim
T'es tellement obnubilé par le fond que tu en oublies la forme au milieu du truc, et du coup, le message ne passe plus. La poésie c'est comme l'alimentation, il n'y faut pas seulement des nutriments, mais aussi du goût.
Créatif
par Rémy , dimanche 12 février 2017, 15:07 (il y a 2842 jours) @ essim
Puisqu'on est sur le thème des mots : avez-vous remarqué l'évolution du mot "créatif" ? Il fut un temps où c'était à peu près un synonyme d'"artistique pour femmes et enfants", comme dans "loisirs créatifs", c'est-à-dire collage, coloriage, décoration, modelage. Ensuite c'est devenu un nom de métier qui désignait les dessinateurs, photographes, agenceurs de publicités - et les salons de coiffure, surtout ceux où on peut choisir sa coupe sur catalogue. Actuellement on l'entend pour qualifier indifféremment les chiens, perroquets, singes, ... savants qui répondent correctement à des devinettes et les jeunes-employés-dynamiques-qui-résolvent-les-problèmes - c'est-à-dire les bonnes à tout faire des starteupes, dont la "créativité" se limitera à trouver comment satisfaire les vœux contradictoires du patron sous la férule d'un management orienté problèmes.
Ça me fait d'autant plus rire qu'à l'École Polytechnique, j'ai eu un prof d'architecture catho qui fulminait contre l'utilisation du mot "créer" pour les artistes et les ingénieurs (dont lui-même), avec l'argument qu'il n'y avait que Dieu qui créait et que nous humains devions nous contenter d'inventer. Maintenant ce sont les chiens savants qui créent - o tempora, o mores...
Ça me fait d'autant plus rire qu'à l'École Polytechnique, j'ai eu un prof d'architecture catho qui fulminait contre l'utilisation du mot "créer" pour les artistes et les ingénieurs (dont lui-même), avec l'argument qu'il n'y avait que Dieu qui créait et que nous humains devions nous contenter d'inventer. Maintenant ce sont les chiens savants qui créent - o tempora, o mores...