Les bonbons du pantoum
La maison de retraite où vit la mort
J’ai quatre vingt quinze ans c’est moi qui cause
Devant la télé tout le monde dort
La maison de retraite où vit la mort
Dans le parc on marche avec une canne
J’ai quatre vingt quinze ans c’est moi qui cause
J’aime Yvette encore belle et diaphane
Dans le parc on marche avec une canne
Le dimanche les visites se font rares
J’aime Yvette encore belle et diaphane
Dans ces chambres là rôdent des cafards
Le dimanche les visites se font rares
On nous force à manger à la cuillère
Dans ces chambres là rôdent des cafards
Le fauteuil le lit puis le cimetière
On nous force à manger à la cuillère
Les nuits c’est le royaume froid des vieux
Le fauteuil le lit puis le cimetière
La nuit les esprits encombrent les yeux
Les nuits c’est le royaume froid des vieux
Avec Yvette on joue au backgammon
La nuit les esprits encombrent les yeux
Yvette est de plus en plus maigrichonne
Avec Yvette on joue au backgammon
Des sacs de bonbons on s’offre à Noël
Yvette est de plus en plus maigrichonne
Avec mon briquet j’brûle la ficelle
Des sacs de bonbons on s’offre à Noël
Le sac les bonbons les draps prennent feu
Avec mon briquet j’brûle la ficelle
C’est sans doute ce que j’ai fait de mieux
Le sac les bonbons les draps prennent feu
La maison les vieux tout au ciel s’enflamme
C’est sans doute ce que j’ai fait de mieux
Juste accélérer la mort par ce drame
La maison les vieux tout au ciel s’enflamme
Sauf moi encore vivant en prison
Juste accélérer la mort par ce drame
Que le temps est long ô méchant pardon
Sauf moi encore vivant en prison
Sans Yvette je n’vois plus qu’une chose
Que le temps est long ô méchant pardon
Cette maison pimpante aux volets roses