Et je rougis

par Pierre "411" Anselmet, mercredi 15 février 2017, 19:09 (il y a 2839 jours)

Et je rougis, musique


je ne suis qu’un soleil
qui adore la nuit
et quand chacun sommeille
je m’empêche de luire

de nuire au noir de crier haut mes beaux rayons
mes os zebrés de couleurs vives
mes regains de chaleur
je n’ai pas de valeur

c’est la lune qui prime
sur les dunes divines
d’un désert déserteur
j’ai l’air mort des acteurs
désertant projecteurs
pour l’art tendre et amer
des recoins sans lumière

je ne suis qu’un soleil
et personne ne me voit
tant je brille d’un éclat
qui aveugle les hommes
fait le chagrin des rats

tés

Je suis l'astre du jour
et je rougis la route qui me mène à la nuit

Et je rougis

par Rémy @, mercredi 15 février 2017, 23:15 (il y a 2839 jours) @ Pierre "411" Anselmet

Coucou, bien(re)venue !

Et je rougis

par Claire, mercredi 15 février 2017, 23:32 (il y a 2839 jours) @ Pierre "411" Anselmet

oui, ça fait bien plaisir de te revoir ici.


D'abord le texte en lecture silencieuse : la rythmique parfaite, syncopée ou lancinante, surprenante (à part deux choses que je n'aurais pas écrites exactement pareil) :
(tant) je brille d'un éclat

Et puis :

des rats

tés
Je suis l'astre du jour.
(sans le deuxième intervalle).

Ceci dit avec d'autant plus de culot que je suis parfaitement incapable du dixième de ce que tu fais là, juste une impression à l'oreille.
Les images, ce soleil noir à l'éblouissante pudeur, amoureux de son inverse, et le "je" que tu emploies souvent comme un autoportrait impersonnel, j'aime ça aussi.

Ensuite la version audio, un rap qui sort des codes de l'énervement convenu, qui va vers la lenteur, un arrière-plan...très étonnant aussi.

Et je rougis

par 411, jeudi 16 février 2017, 08:29 (il y a 2839 jours) @ Claire

Merci à vous deux. Oui, c'est vrai que ça faisait longtemps. J'écris peu de poésie en ce moment, me concentrant sur un roman en cours.
Mais je passe de temps en temps, et je lis, même si je ne laisse pas de commentaire.
Ce site est en ébulation permanente, il se crée beaucoup de choses, débats, textes, contre-textes, idées de textes etc.
C'est toujours intéressant, en tout cas.
Bise.

Et je rougis

par Claire, jeudi 16 février 2017, 18:13 (il y a 2838 jours) @ 411

tu peux poster des fragments de ton roman.
J'aime de plus en plus lire des passages de prose, le fait d'être suspendus hors de leur contexte invite l'esprit à un travail de prolongement, c'est souvent beau.

Et je rougis

par le Rouge-gorge, jeudi 16 février 2017, 10:29 (il y a 2839 jours) @ Claire

Beau texte, belle métrique, belle histoire poétique que celle de ce soleil qui parle de la part inaccessible, qui dit sa démesure et l'impossibilité de perception du commun. Je est un autre dit-on,... quoique ! Cordialement. Fabrice

Et je rougis

par au fil de la vie, jeudi 16 février 2017, 11:42 (il y a 2838 jours) @ le Rouge-gorge

Petit message pour signaler que je n'écrirai plus ici.

A la suite d'essim, j'ai publié deux posts sous le pseudo : "Merle" c'est tout.

Vous pouvez proposer des poèmes pour que je publie sur mon blog.

http://aufildelavie.hautetfort.com/

Et je rougis

par zeio, vendredi 17 février 2017, 00:52 (il y a 2838 jours) @ au fil de la vie

Tu as retiré mon lien ? Snif.

Et je rougis

par dh, vendredi 17 février 2017, 12:00 (il y a 2837 jours) @ zeio

moi j'y suis toujours ! youpi !

Et je rougis

par zeio, samedi 18 février 2017, 00:50 (il y a 2837 jours) @ dh

Moi je n'y suis plus. Rayé de la liste. Peut-être que pour Kelig je suis tombé dans la catégorie des "sales types".

Et je rougis

par Claire, samedi 18 février 2017, 10:22 (il y a 2837 jours) @ zeio

Moi aussi.

Et je rougis

par zeio, vendredi 17 février 2017, 00:53 (il y a 2838 jours) @ Pierre "411" Anselmet

Écriture toujours aussi puissante.

Et je rougis

par Chrys la liseuse, samedi 18 février 2017, 07:08 (il y a 2837 jours) @ Pierre "411" Anselmet

Il y a une dualité qui relève de l'oxymore dans ce beau poème martelé d'assonances.
(Claire a raison d'évoquer le rap, hargne en moins)
J'ai pensé en le lisant au soleil noir de Nerval (dans son sonnet El Desdichado)
Mais ceci n'est que le fruit d'intertextualité personnelle et ne saurait nuire, bien évidemment, à l'originalité marquée de ce texte.
Un grand merci pour ce plaisir de lecture.