Billet d'humeur

par Périscope @, vendredi 17 février 2017, 19:17 (il y a 2837 jours)

Billet d'humeur

Le petit oiseau s’est envolé.
Il est entré dans le ventre de la femme.
Sur les murs de son ventre,
il y a des images pariétales.
L’oiseau les lit, il fait cuicui.
Est-il pinson ou hirondelle,
l’oiseau dans le ventre des femmes,
qui, en lui, trouvent leurs ailes ?
Il picore dans le ventre.
Il chante.
Il est dans le nid de l’humanité.
Les femmes le portent comme un joli carillon.
Mais un beau matin,
l’oiseau s’enfuit par la fente.
Il tombe du ciel pariétal.
Hélas, ce n’était pas un pinson,
mais déjà un aiglon.
Et de ses griffes,
Il escalade la dure muraille des hommes.

Billet d'humeur

par le Rouge-gorge, vendredi 17 février 2017, 20:58 (il y a 2837 jours) @ Périscope

Du pariétal rupestre au présent âpre, beau texte sans concession sur la présence masculine, et l'évocation féminine juste entraperçue...
Cordialement. Fabrice

Billet d'humeur

par Chrys la liseuse @, samedi 18 février 2017, 08:10 (il y a 2837 jours) @ Périscope

Il est frais et alerte par sa construction , ce petit poème – apologue à la chute moins engageante, puisqu'elle ramène le lecteur à une impitoyable réalité.
Du joli carillon à l’aiglon griffu, il y a de quoi faire tomber la femme de son pariétal piédestal.
Merci, de nous avoir avec ce genre ainsi surpris !

Billet d'humeur et autres Habitations

par Chrys la liseuse, dimanche 19 février 2017, 08:18 (il y a 2836 jours) @ Périscope

Habitations

J’ai logé dans le merle.
Je crois savoir comment
Le merle se réveille et comment il veut dire
La lumière, du noir encore, quelques couleurs,
Leurs jeux lourds à travers
Ce rouge qu’il se voit.

J’ai fait leur verticale
Avec les blés.

Avec l’étang j’ai tâtonné
Vers le sommeil toujours tout proche.

J’ai vécu dans la fleur.
J’y ai vu le soleil
Venir s’occuper d’elle
Et l’inciter longtemps
A tenter ses frontières

J’ai vécu dans des fruits
Qui rêvaient de durer.

J’ai vécu dans des yeux
Qui pensaient à sourire.

Guillevic

Billet d'humeur et autres Habitations

par Périscope @, dimanche 19 février 2017, 09:40 (il y a 2836 jours) @ Chrys la liseuse

J'aime beaucoup la poésie de Eugène Guillevic.

Il ne fabule jamais. Il parle de la réalité, en la transgressant d'une façon
immanente.

De ce faite sa poésie devient connaissance et accessible à tous.

Elle nous élève pour être encore mieux au-milieu des hommes.

Merci beaucoup Chris pour ce rappel.