Jeu de rue avec le je
Jeu de rue avec le je
Nulle nana en la rue ici
Pas de bal
Mais des rats
Bain quand je suis né
Né sale
Un chat rôde
Je suis un mâle
En la rue ici Alain Blanchard
Une année chaude
Je suis né nain
Je suis né nul
Je suis né de la raie suite d’un rut
Mon nez sur la taie je suis laid
On me scie
On me rase
Né dans le lin dans l’air chaud
Rue Alain Blanchard
J’aime l’art dare dare
Suis un âne
Suis un as
Ne suis pas sain
Je mets du fard
Je me cale suis barbare sur mon char
Mange du riz
Dans la rue chic
Sous mon dais
Dans mon lit
Je rentre mon dard
Dans la blanche nuit
Rue Alain Blanchard
*
Rue Champ des Oiseaux
Déjà là le bide on me troue
Mère loin
Et jouer sans joie
Rue Champ des Oiseaux
je croque des poires
Regarde la lune
Attends la pousse de mes poils
Père mourant
On m’appelle le poireau
Rue Champ des Oiseaux
Je manque de foi
Je gratte mes puces
Suis pas un mec
Je bois de l’eau
Suis puceau
Je n’écris pas encore des phrases
Préfère les fraises
Dans mon corps mou
Sur ma chair pâle
J’ai la poisse dans la peau
Je pisse sur la pierre contre les murs
Comme un jeu un rite une raide rixe
Contre la loi
Pas de froc pas de fric
Rue Champ des Oiseaux
Avec des ailes à la place des os
Je sais compter jusqu’à six
J’ai des yeux de soie et un cœur de pierre
Quand je suis sur mon pot
Rue Champ des Oiseaux
*
Voilà je suis grand j’ai du cran
Je suis homme j’ensemence
Je suis rond j’ai un sceau
Dans la rue Gaston Monmousseau
Les cheminots communistes
Faire la noce grimper sur scène
Ne plus aller à la messe
Travailler comme un con
A la nage plein de rage
Je mousse je mousse
Dans la masse je me tasse
Stop je crie
Il est tard
Rue Gaston Monmousseau
Stop je crie
On vide mon sac
Roule ma ruche
A sec je suis
On me casse
Mon nom dans la boue
Une nonne me tape
Ruse ruse je dis
Je hume la rosse
Mon histoire est fausse
Rue Gaston Monmousseau
Il y a des années de trop
Je tague
D’un temps je fais l’usage
Dans la housse des mots
Qui me tue
*
Enfin rue du Matin Calme
Nous irons pareillement au vent sur les cimes
Etaler notre chair abîmée dans les jardins
Avant que notre cœur devienne glace
Et que notre place soit celle des fleurs
Rue du Matin Calme
Il y a au ciel des cerises
A l’image des étoiles
En réponse à nos pleurs
Qui remplissent la nuit
Rue du Matin Calme
Gémissent nos ruines
Perpendiculaires au silence
Parallèles à la mort
A l’inverse des rires
Qui font danser les femmes
Rue du Matin Calme
En frac nous fumons
Comme des feux déjà défunts
Nous avons les draps sur nos seins
Aussi plats qu’une lame
Nous avons le teint blanc
Comme un lac de Chine
Bientôt de la vie
Nous en trouverons le cul
Comme une garce en laquelle nous aurions cru
Rue du Matin Calme
On dépose nos palmes
Un livre encore nous tient sous le charme
On geint sur nos reins
Madame est câline
On est las un peu fada
Tête de cire et de craie
La bière a un goût de planche
Rue du Matin Calme
C’est la rue préférée des âmes
Nulle nana en la rue ici
Pas de bal
Mais des rats
Bain quand je suis né
Né sale
Un chat rôde
Je suis un mâle
En la rue ici Alain Blanchard
Une année chaude
Je suis né nain
Je suis né nul
Je suis né de la raie suite d’un rut
Mon nez sur la taie je suis laid
On me scie
On me rase
Né dans le lin dans l’air chaud
Rue Alain Blanchard
J’aime l’art dare dare
Suis un âne
Suis un as
Ne suis pas sain
Je mets du fard
Je me cale suis barbare sur mon char
Mange du riz
Dans la rue chic
Sous mon dais
Dans mon lit
Je rentre mon dard
Dans la blanche nuit
Rue Alain Blanchard
*
Rue Champ des Oiseaux
Déjà là le bide on me troue
Mère loin
Et jouer sans joie
Rue Champ des Oiseaux
je croque des poires
Regarde la lune
Attends la pousse de mes poils
Père mourant
On m’appelle le poireau
Rue Champ des Oiseaux
Je manque de foi
Je gratte mes puces
Suis pas un mec
Je bois de l’eau
Suis puceau
Je n’écris pas encore des phrases
Préfère les fraises
Dans mon corps mou
Sur ma chair pâle
J’ai la poisse dans la peau
Je pisse sur la pierre contre les murs
Comme un jeu un rite une raide rixe
Contre la loi
Pas de froc pas de fric
Rue Champ des Oiseaux
Avec des ailes à la place des os
Je sais compter jusqu’à six
J’ai des yeux de soie et un cœur de pierre
Quand je suis sur mon pot
Rue Champ des Oiseaux
*
Voilà je suis grand j’ai du cran
Je suis homme j’ensemence
Je suis rond j’ai un sceau
Dans la rue Gaston Monmousseau
Les cheminots communistes
Faire la noce grimper sur scène
Ne plus aller à la messe
Travailler comme un con
A la nage plein de rage
Je mousse je mousse
Dans la masse je me tasse
Stop je crie
Il est tard
Rue Gaston Monmousseau
Stop je crie
On vide mon sac
Roule ma ruche
A sec je suis
On me casse
Mon nom dans la boue
Une nonne me tape
Ruse ruse je dis
Je hume la rosse
Mon histoire est fausse
Rue Gaston Monmousseau
Il y a des années de trop
Je tague
D’un temps je fais l’usage
Dans la housse des mots
Qui me tue
*
Enfin rue du Matin Calme
Nous irons pareillement au vent sur les cimes
Etaler notre chair abîmée dans les jardins
Avant que notre cœur devienne glace
Et que notre place soit celle des fleurs
Rue du Matin Calme
Il y a au ciel des cerises
A l’image des étoiles
En réponse à nos pleurs
Qui remplissent la nuit
Rue du Matin Calme
Gémissent nos ruines
Perpendiculaires au silence
Parallèles à la mort
A l’inverse des rires
Qui font danser les femmes
Rue du Matin Calme
En frac nous fumons
Comme des feux déjà défunts
Nous avons les draps sur nos seins
Aussi plats qu’une lame
Nous avons le teint blanc
Comme un lac de Chine
Bientôt de la vie
Nous en trouverons le cul
Comme une garce en laquelle nous aurions cru
Rue du Matin Calme
On dépose nos palmes
Un livre encore nous tient sous le charme
On geint sur nos reins
Madame est câline
On est las un peu fada
Tête de cire et de craie
La bière a un goût de planche
Rue du Matin Calme
C’est la rue préférée des âmes