ce n'est pas parce qu'il n'a pas de titre qu'il ne faut pas venir le lire

désespoir cette beauté – non cette force – non ce sens
qui échappe
tu la vois? ça t'échappe toujours depuis tes 15,16,17 ans
jadis on invoquait "esprit magique viens dans ta maison légitime
mon corps"
mais tu le sens ta vie existe trop à l'extérieur et d'une manière
souvent non familière
toi petit et gris les sensations voûtées l'espoir difficile
tu te regardes d'ailleurs
ton corps à sa matière la lourdeur ton mouvement intérieur stérilisé
il y a une beauté qui échappe toujours elle définit ton désir
on figurerait une ligne droite pour y aller à vol d'oiseau
un labyrinthe pour les enfants dans la forêt
dieu pour les simplets imposerait les limites de la course
– qu'un fantaisiste qualifierait – de désorientation
la loi absurde mais implacable
de quoi l'on déduirait la fatalité de l'existence son tragique pour les sensibles
(souvent drôle question de point de vue)
tu peux l'exprimer comme tu veux te définir par
l'effet de rage de haine l'effet comique le pathos l'orgueil sublime la bassesse le détachement
tu peux souffrir réellement
commettre de grands actes sacrés clamer
que vivre est insensé et tout hasard
que la folie de l'un est celle des hommes que le monde est ton rêve qu'il disparaîtra au réveil
être subtil déconstruire l'idiotie ambiante
aller jusqu'à rire jaune au verbe être
à ton dégoût pourtant un peu de foi fébrile
une joie qui passe sur ton visage un vent léger
il y a la beauté qui échappe toujours elle exprime ta soif