Caravansérail poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge, mercredi 08 mars 2017, 10:44 (il y a 2818 jours)

Je vous envoie à toi Claire (pour ta compréhension du décalage temporel mais aussi pour plusieurs de tes textes notamment Babel, ses jours qui rallongent, son amour de Manset et des épeires), à toi Rémy (pour ton magnifique texte : Vers l'amont, décidément, vers l'amont !), à toi Écrire (pour tes merveilleux intermèdes Calypso), à toi Sobac (pour tes hic et toutes tes brèves sien bienvenues), à toi Périscope (pour ton billet d'humeur et tes pantoums), à 411 (pour cet extrait de ton roman à sa force poétique), à toi Catrine (pour ses paysages qui n'en sont pas), à toi Essim Kelig (pour l'ensemble de tes textes, si emplis de doigté, à ton ouverture d'esprit), à toi Zeio (pour le texte un feu et pour les créations visuelles) et surtout à toi Chrys la belle liseuse (pour ton sens de lecture et toutes les lignes si pures).
Ce texte quoiqu'ancien dans son écriture, il me semble qu'il ne prend pas une ride.

A vous tous, Claire, Rémy, Écrire, Sobac, Périscope, 411, Catrine, Essim, Zeio, Chrys :

Caravansérail

Calligraphie de bienvenue
Pistaches, amandes douces ou bien amères, olives
Chambre, draps, eau de rose, lumière tamisée
Salle commune, âtre, braise, rires dans un coin
Le vieil homme qu’on écoute par plaisir, lueur des bougies
Les légendes enfantées par la bourrasque
La lampe tempête, les génies de la glace et l’étoile de neige
Les informations des marchands datant de plusieurs mois
L’ocre alcool des doigts que compte les psalmodies
Sablier des propos qui égrène le temps
Jeux de dés sur les années tranche d’arbre table
Passion des tabourets trois pattes en équilibre, instables
Une épeire tisse une cathédrale de rêves
Garde-manger si vide de l’hiver des absences
Photos du bon voisin qui nous montre ses enfants
Charme discret de notre jeune hôtesse
Ça s’est passé hier.


Aujourd’hui, les congères vont être déblayées
Electricité rebranchée, le téléphone idem
Radios et tévés ont repris du service
Le relais médiatique déjà est réparé :


« Nous vivons le temps de la communication ! »

Fabrice Selingant

[image]
Bien entendu, je double le texte d'une image en faux nez, qui guidera pour le début du texte du moins les lecteurs vers un contresens et il me permet une police de caractères adaptée. Fraternellement à Claire.

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