Figures (branché branchettes)
L'affaire remontait à la prime jeunesse, ou seconde enfance de l'offensée. Elle habitait alors une maison dans la campagne. Ses parents avaient été contraints de s'arrêter là par suite des dommages de la seconde guerre. On se souvient que beaucoup d'obus étaient tombés, en particulier sur tout ce qui ne bougeait plus. De surcroît, les murs qui restaient debout étaient libéraux : ils ne retenaient pas la chaleur.Précision : la fratrie se composait de trois garçons et deux filles. Je pourrais vous annoncer la somme des éléments mais m'en abstiendrai, persuadé que vous l'auriez établie en moins de temps que n'en nécessite la rédaction.
Dès que la fraîcheur s'installait, (et elle s'y prenait assez tôt dans la saison qui fâche avec les pique-niques), il fallait du bois pour allumer le poêle. L'entretien du stock était confié aux filles, génies du foyer. Elles assuraient la collecte accompagnées de l'aîné des garçons, ce dernier en service commandé d'adjuvant musculaire et de protection rapprochée. C'est là, dans un bosquet cerné de cultures céréalières et de croassements que l'enfance prit fin pour l'une et l'autre, sans préavis. Ensuite, le ramassage de combustible perdit tout attrait pour les petites. À l'inverse, le grand devint très "branché branchettes". Chaque flambée nouvelle exaltait sa flamme. Il brûlait les réserves pour griller les étapes.
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