la ville

par Claire @, mercredi 12 novembre 2014, 13:23 (il y a 3667 jours)

Année après année je retrouve
les trottoirs mouillés de cette grande ville.
les feuilles comme des mains ouvertes
plaquées sur le bitume par les pluies d’automne.
la chaleur vient de moi, des différences entre les passants
des familles avec leur longue histoire
perdue - plus haut
que les douces et grises nuées.

L’eau reste si longtemps sous nos pas
sans s’évaporer, en équilibre
dans l’après-midi, où tombe le soir.

Les morts sont morts, les enfants sont adultes.
l’eau est si mince, étendue sur le miroir des rues
les lampes vont bientôt s’allumer.

Année après année je reviens
à cette même époque,
l’odeur des platanes mouillés me serre toujours le coeur
la bizarre joie
du temps me serre dans
son poing usé, mouillé.

Les passants auront leurs visages, leurs vêtements et gestes.
et s’ouvrira toujours la main palmée, le recours
des feuilles coriaces, pourrissant
quand je ne reviendrai plus.

la ville

par RG, mercredi 12 novembre 2014, 19:11 (il y a 3667 jours) @ Claire

Quand j'ai lu ton poème une première fois j'ai eu un mouvement de recul car je le trouvais plein de clichés, de sensations déjà évoquées, et puis, en le relisant plusieurs fois je me rends compte que sa simplicité me touche beaucoup, je retrouve ce que j'aime dans la poésie de Paul Eluard (pas sa période surréaliste, l'autre versant de son œuvre) : une poésie qui me fait penser à un petit sac aux parois très fines, et qui retiendrait difficilement un liquide de tristesse.

la ville

par Claire @, jeudi 13 novembre 2014, 09:06 (il y a 3666 jours) @ RG

merci de ta lecture attentive. En fait, je crois que je cherche à capter et dire cette ligne coupante comme un rasoir, où la tristesse et la joie sont de même nature. Mais c'est le côté coupant, justement, que j'ai du mal à retrouver en ce moment, parce que je m'interdis....je ne sais pas trop quoi.