idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par dh, jeudi 30 mars 2017, 15:03 (il y a 2796 jours)

idées pour un manifeste du nouvel art brut :


contre :

- les écoles d'art ; les ateliers d'écriture ; le creative writing ; etc...

- les institutions étatiques (art d'état) et le buisness art (koons etc...).

- l'objectivisme sous toute ses formes (formalisme ; art conceptuel ; matérialisme ; primat du signifiant ; mathématisme à la roubaud/badiou ; etc...)

- l'art dit "engagé". ridicule avatar du réalisme socialiste, propagande, catéchisme. négation de l'art.

- l'art festif et populiste de droite ou de gauche. le folklore nostalgique à la kermesse merguez qui pue la pisse.

- la table rase avant-gardiste. les mandarins hydrocéphales d'une part. la vermine dégénérée-nihiliste d'autre part.

- l'art comme agression.

- l'enflure théorique sous toutes ses formes. le jargon comme signe de reconnaissance entre connards de la même secte.

- l'ennui et la banalité littérale comme gage de qualité (kenneth goldsmith).

- le cynisme assumé et revendiqué, la provocation bête (dada ; duchamp ; breton etc...).

- le perfectionnisme technologique et technique. (koons encore)

- l'encyclopédisme ; l'érudition comme argument d'autorité.


pour :

- le DIY ; l'art brut spontané et libre ET l'art savant nécessitant un apprentissage et un travail d'élaboration.

- la juxtaposition de plusieurs cultures / époques différentes au niveau stylistique et technologique et géographique, dès lors que la nécessité le demande, et pas par jeu ou volonté de choquer.

- l'individualisme ; l'égotisme ; le paradoxe ; le particularisme méta-communautaire.

- la solitude ; la pratique et la jouissance solitaire de l'art > lecture de livres papier et écoute de disques.

- la beauté ; la douceur ; la lenteur ; la patience ; l'humour. l'art comme consolation et reconstruction de soi à l'écart du monde.

- l'intrication impossible indicible et nécessaire du sujet et de l'objet, du conscient et de l'inconscient ; la fusion des formes de vie et des jeux de langage.

- le primat de la pratique sur la théorie (pragmatisme de william james).

- l'approche hédoniste de l'art comme source de jouissance et d'élaboration de soi.

- l'usage d'internet et des forums de discussion.


voilà ! qu'en pensez-vous ?

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par sobac @, jeudi 30 mars 2017, 18:36 (il y a 2796 jours) @ dh

le pour me semble intéressant et suffisamment bien détaillé
il y a largement de quoi faire
mais je suis pas le mieux placé pour développer, comparer, ect

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, jeudi 30 mars 2017, 19:33 (il y a 2796 jours) @ dh

ha.. pourquoi pas... faut voir... sauf que... est-ce chacun des participants de ce forum va se retrouvé dans une de tes catégories et se faire tirer comme un lapin chaque fois qu'il pointe un texte ?

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 00:40 (il y a 2796 jours) @ catr

ptain!
va se retrouver,
bon merde, j'm'échappe, je devrais en faire plus et exagérer,
tiens, mixer d'aplomb dyslexie (incluant les homonymes)
et dysorthographie (emphasique ou en résonance émotionnelle)
en plus de fourvoyer la grammaire et d'y rajouter du skeb
je devrais surtout arrêter de le dire et le faire
ça donnerait tout le boeuf au roi des ogres
et pendant ce temps là (parce que si je m'y mets je ne serai plus arrêtable, c'est très certain)
toutes les pattes du lieu vont pouvoir vaquer à leurs intuitions
et peut-être (re)trouver leur language et leurs figures

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 00:47 (il y a 2796 jours) @ catr

j'espère qu'on a compris que je déconne et surtout au sujet du roi des ogres et du boeuf

je ris, bon, ok faut pas keujris...

Brutopie

par Chrys, vendredi 31 mars 2017, 06:32 (il y a 2796 jours) @ catr

Un des lapins confirme au sujet de la rubrique Ateliers d'écriture/ creative writing, placée dans la partie des choses détestables alors qu'en France on se réjouit de l'introduction (tardive) de cette discipline, en particulier à l'université( où ilne s'agit pas de clients mais d'étudiants).
Le chasseur de cette brutopie pourrait peut-être développer ( bien que j'aie ma petite idée )

Brutopie

par dh, vendredi 31 mars 2017, 10:01 (il y a 2795 jours) @ Chrys

"on se réjouit"

oui, certains s'en réjouissent. moi je ne m'en réjouis pas car

1. ces ateliers sont souvent très chers, dans le privé, de véritables arnaques pratiqués par des gourous.

2. à l'université cela sert à formater les gens et à les soumettre aux critère du marketing néo-libéral, sous couvert de "découverte de soi", comme tout le marché juteux du développement personnel.

Brutopie

par Claire, vendredi 31 mars 2017, 10:21 (il y a 2795 jours) @ dh

mais il y en a plein d'autres, presque gratuits, et sans autre prétention que de jouer avec la langue, avec soi-même. Personne ne se choque qu'il y ait des cours d'aquarelle, des orchestres amateurs. C'est sûr qu'il y a forcément quelque chose d'un peu scolaire ou un risque normatif.

Le livre qui m'a fait changer d'avis sur les ateliers d'écriture c'est "Prison", de François Bon. Comment un atelier d'écriture échappe à celui qui le tient, et l'entraîne dans le territoire des autres, d'un autre - autant qu'il atteint et entraîne les participants dans un territoire inconnu et nouveau pour eux.

Brutopie

par le Rouge-gorge, vendredi 31 mars 2017, 17:51 (il y a 2795 jours) @ Chrys

L'art brut existe déjà depuis fort longtemps désormais et n'a aucun besoin d'un manifeste, nul besoin de s'enfermer. longtemps pratiqué, (et il l'est toujours) dans les hôpitaux psychiatriques, comme ceux de Maison-Blanche et de Ville-Evrard. Deux hôpitaux mitoyens à l'histoire pourtant si différentes l'une de l'autre. Alors, pour les donneurs d'instructions diverses et variées, mais surtout ponctuées d'interdits : Lisez d'abord, instruisez-vous ensuite, créez enfin, mais surtout évitez de jouer les connaisseurs de données qui manifestement vous échappent.

Il est évident que je ne réponds pas ici à Chrys qui par moult de ses interventions, par ses connaissances de domaines innombrables, des univers filmiques, poétiques, livresques, musicaux prouve sa culture ouverte, multiple, immense et ne parle pas pour rejeter.

Fraternité à elle.

Brutopie

par Claire, vendredi 31 mars 2017, 18:04 (il y a 2795 jours) @ le Rouge-gorge

je comprends ta réaction, et tout cela mériterait d'être discuté, nuancé point par point, ce serait intéressant d'ailleurs, Denis pratiquant sans aucun doute l'art du manifeste abrupt (est-ce un pléonasme ?).

Mais ce que je voudrais dire c'est que "l'art brut" dépasse pour moi de très loin l'art des hôpitaux psychiatriques, même si c'est en leur sein qu'il a été d'abord découvert.

Brutopie

par sobac @, vendredi 31 mars 2017, 18:46 (il y a 2795 jours) @ Claire

lard brut oui mais au barbecue

Brutopie

par le Rouge-gorge, vendredi 31 mars 2017, 18:54 (il y a 2795 jours) @ Claire

Je suis moi aussi ouvert à l'ouverture. C'est pour moi même l'essence en poésie. Le rejet à rarement créé de la valeur ajoutée ;)
Pour ce qui est de l'ouverture de l'art brut au monde, bien sûr, mais n'oublions pas que certains, ici on pu travailler dans le cadre d'origine. Alors, les opérations boomerang, doivent au moins se savoir telles. Si j'ai bien lu certaine(s), ici ont les diplômes de médecine psy requis...

Brutopie

par Claire, vendredi 31 mars 2017, 21:25 (il y a 2795 jours) @ le Rouge-gorge

Écoute, je n'ai pas bien compris ce que tu voulais dire à la fin de ton message, de quel boomerang il s'agit. Mais au moins dire à Chrys combien j'apprécie sa culture et sa générosité dans la lecture, ce qu'elle écrit aussi. Et il en est de même pour toi.
Votre arrivée a apporté énormément à ce forum et j'espère que vous y resterez malgré sa fâcheuse (ou séduisante ?) tendance au combat à mains nues.

Brutopie

par le Rouge-gorge, vendredi 31 mars 2017, 23:29 (il y a 2795 jours) @ Claire

Le terme Boomerang est en effet très mal choisi, (il ne t'étais pas destiné et d'autre part il apporte plus de confusion que d'explication, voire même il me semble parano en le relisant dans la phrase). Le syndrome d'un Délire Hallucinatoire m'apparaît plus "tendance" au niveau d'un certain critique d'art, mais cela, c'est pour s'amuser à jouer à marteler les cordes sensibles des pianos.

Cordialement.

Fabrice le Rouge-gorge

[image]

Brutopie

par le Rouge-gorge, vendredi 31 mars 2017, 23:30 (il y a 2795 jours) @ le Rouge-gorge

était avec un t (autocorrection rapide avant que d'autres s'y troublent...)

Brutopie

par zeio, samedi 01 avril 2017, 02:24 (il y a 2795 jours) @ le Rouge-gorge

Je me suis toujours dit moi aussi que le boomerang était parano. Sans cesse à s'en retourner à l'envoyeur, revenir sur ses pas, voire si jamais il est suivi par un courant d'air...

Brutopie

par catr @, samedi 01 avril 2017, 12:53 (il y a 2794 jours) @ zeio

c'est curieux (parano?)...
moi j'trouve keu l'boomerang est volontaire, efficace é fidèle

Brutopie

par zeio, dimanche 02 avril 2017, 02:11 (il y a 2794 jours) @ catr

C'est très vrai aussi ! En bons paranos, ils craignent qu'en les jetant ainsi on tente de se débarasser d'eux, alors ils reviennent vite, fidèles.

Brutopie

par catr @, dimanche 02 avril 2017, 02:21 (il y a 2794 jours) @ zeio

...heu
aaahahahaAHAHAHAhAhahahaaarg
aoºutch...

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par Claire, jeudi 30 mars 2017, 20:10 (il y a 2796 jours) @ dh

Je suis plutôt d'accord avec tout ça, sauf le terme "art brut", bien trop limitant je trouve. Ceci dit, je suis une fan de l'art brut.

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 00:51 (il y a 2796 jours) @ Claire

euh... ben, on va pas dire "art cru" non plus.. euh.. lol..m'enfin ..comment "nommer" "ça" ?

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 01:17 (il y a 2796 jours) @ dh

...je pense qu'il faudrait discuter de ça :

"l'intrication impossible indicible et nécessaire du sujet et de l'objet, du conscient et de l'inconscient ; la fusion des formes de vie et [...]"

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par dh, vendredi 31 mars 2017, 09:57 (il y a 2795 jours) @ catr

non catrine, il ne faut pas en discuter, il faut le mettre en pratique.

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 14:13 (il y a 2795 jours) @ dh

... honnêtement Denis, je ne peux pas adhérer à ça. et je crois que même c'est dangereux ! la seule chose qui soit intriquée est le moment de la création, cette part là, oui, mais le poème est l'objet de la poésie. la grande toile du peintre n'est pas intriquée au peintre parce qu'autrement le peintre ne l'aurait pas peinte, car alors il ne l'aurait pas "excrétée", ni "produite", il l'aurait gardée en lui... la symphonie trucmuche d'untel grand compositeur n'est pas intriquée à son être, la sculpture d'untel autre n'est pas intriquée au sculpteur. l'objet a sa propre vie.

en outre ton assertion amène l'idée que la critique du poème = la critique de la personne alors que c'est totalement faux et impossible !
je pense qu'il est nécessaire dans le processus d'écriture qu'il y ait ce moment "très proche de soi", mais qu'il est d'autant plus nécessaire de prendre conscience que le poème existe ensuite, qu'il existe par lui-même, hors de l'auteur, hors de l'auteur (séparé de lui, coupé de lui à jamais). le poème est le "produit résultant" de "cette maîtrise de l'écriture".

le livre de poésie n'est pas l'auteur. l'auteur est un être humain organique ayant x somme d'expérience. le livre est une "extraction" des "matières expérimentées" par l'auteur.













quand tu chies dans la cuvette, l'étronc qui flotte n'est pas intriqué à ton être. ton être a expérimenté l'ingestion de nutriments, il les a digérés, transformés, en a intégré des parts, le reste est l'objet de ta digestion.
quand tu écris un poème, les vers qui le composent ne sont pas intriqués à ton être. ton être a expérimenté l'"ingestion de nutriments", il les a digérés, transformés, en a intégré des parts, le poème est l'objet de ta "digestion".

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 14:24 (il y a 2795 jours) @ catr

ou bien alors, si je renverse ma position... tu me donnes raison sur les vingt dernières années de critiques de poèmes, tu me donnes raison quand je décortique le poème "en salle de dissection", tu me donnes raison et droit de procéder au "dépeçage" du corps-poème.. et aux "analyses" au rayon K... hm...


(..du coup je vais pouvoir rouvrir mon "labo" expérimental...)

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 14:36 (il y a 2795 jours) @ catr

et même alors...que (admettons) tu me donnes raison, il reste tout de même la question "de la saine distanciation"... et tu en fais quoi ?







dans le cas de ta proposition iinitiale, ce qui pose problème avec ton histoire d'intrication... c'est que cela interdit les commentaires et critiques, et ça pour moi, c'est particulièrement "parlant"... et louche !

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par Claire, vendredi 31 mars 2017, 15:17 (il y a 2795 jours) @ catr

Je me mêle...

pour moi, le poème est ce que tu dis : quelque chose qui se construit en nous à partir de nos apports, de notre passé, de nos façons se sentir et de penser, et qui comme un enfant finit par naître (plutôt qu'un étron, quand même ":-(), avec une forme d'autonomie, de logique interne, d'exigence de sa propre forme etc...ce qui lui donne un caractère, finalement, universel, bien qu'il soit aussi le plus singulier de notre propre voix.
Mais avant d'en arriver là, à son "âge adulte" on pourrait dire, il a besoin d'être corrigé de toutes sortes d'imperfections et d'artéfacts, et parmi ces imperfections et ces artéfacts certains ressemblent souvent beaucoup à nos imperfections et artéfacts personnels.
Et c'est en cela que "corriger un poème" c'est corriger aussi son auteur...je sais bien que c'est déplaisant, mais c'est ainsi, j'ai dû finalement me rendre à cette triste évidence en ce qui concerne les miens. Surtout quand on corrige plusieurs années après, ça vous saute au nez.

C'est pourquoi j'ai des doutes sur le fait qu'on puisse corriger certains défauts du poème de quelqu'un d'autre, surtout en public, par pur respect de son intimité, et aussi parce qu'on n'est pas lui.

Mais il y a heureusement de nombreux défauts et artéfacts qui n'ont rien à voir avec les défauts de l'auteur, que même lui ne peut pas voir souvent, et que l'œil du lecteur perçoit...là, on est très utile.

Et puis enfin il y a ce qui va sembler de défauts et n'en est pas, finalement, qui au contraire fait le plus précieux du poème. Ou bien ce qui est un défaut pour X et pas pour Y. Et là, l'auteur est souverain.

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 15:28 (il y a 2795 jours) @ Claire

j'aime bien que tu te mêles de... ))



je suis assez d'accord avec tes éclairages et positions, je les entends et les partage.. jusqu'à un certain point... (je garde le reste pour moi..)
cependant il y a dans la culture littéraire une sorte de maladie du "sacro-saint-écrivain"... et je crains que Denis vise ça...

pour un nouvel art brut +

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 15:48 (il y a 2795 jours) @ Claire

Mais avant d'en arriver là, à son "âge adulte" on pourrait dire, il a besoin d'être corrigé de toutes sortes d'imperfections et d'artéfacts, et parmi ces imperfections et ces artéfacts certains ressemblent souvent beaucoup à nos imperfections et artéfacts personnels.
Et c'est en cela que "corriger un poème" c'est corriger aussi son auteur...je sais bien que c'est déplaisant, mais c'est ainsi, j'ai dû finalement me rendre à cette triste évidence en ce qui concerne les miens. Surtout quand on corrige plusieurs années après, ça vous saute au nez.



ha Claire, ce n'est pas une triste évidence, ce n'est qu'une évidence... qui ne l'était pas jusqu'à ce que tu en prennes conscience.

..on veut tous repousser ce moment le plus loin possible au-devant de soi, on ne veut ni ça ni savoir, personne ne le veut. sauf que, comme pour toutes choses en ce monde, ce n'est pas comme "on veut" parce que c'est comme "cela est" — indépedemment de soi.

...on en revient à ce que j'avançais il y a des années (sur le forum bleu) à propos de Poesia qui autrefois chez le médecin Grec (4000 ans) était le soin de l'esprit afin de permettre à l'être de rimer avec lui-même en lui-même, pour pouvoir ensuite faire rimer ses proches avec lui et incidemment rimer avec le monde... autrement dit : être en accord, harmoniser, défaire les contraires pour refaire du sens... ce qui est une étape d'apprentissage avant que de "se traverser" c.a.d. "sortir de la caverne" (ref. La république, Platon)










une chance que la Terre est ronde..

pour un nouvel art brut +

par Claire, vendredi 31 mars 2017, 15:59 (il y a 2795 jours) @ catr

oui, mais triste était un peu ironique, il y a longtemps que je m'en suis remise :)
et, tant mieux, l'art (ou toute chose qu'on essaie de faire bien) nous fait faire des progrès personnels, alors que ce n'est pas le but égotiste qu'on y poursuit, au contraire.

pour un nouvel art brut +

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 16:33 (il y a 2795 jours) @ Claire

oui, au contraire..

pourquoi penses-tu donc que ce forum se nomme délivre ...? ;)

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 14:48 (il y a 2795 jours) @ catr

waaahhhoow c'est grave.


je me fais écharper et trancher en lamelles depuis 20 ans sur des forums, et toi, toi Denis Hamel, tu me donnes raison... !?

attends... je sors la bouteille, je trinque à ça man, je lève mon verre

le nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 15:30 (il y a 2795 jours) @ catr

étron sans c

et les autres fautes,pardon ça va juste trop vite dans ma tête

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 14:40 (il y a 2795 jours) @ dh

tsé Denis, c'est ben beau les théories, pis s'inventer un nouveau monde... mais dans ces cas là, il te faut penser plus loin que le bout de ton nez, et encore plus loin que le bout du nez de ton ego (penser plus loin que ton "protectant personnel"... )
parce que tu peux te mettre dans un sérieux pétrin, mais pas que toi...

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 14:45 (il y a 2795 jours) @ dh

et autre chose encore : c'est pas parce que toi tu es/serai en mode fusionel avec tes poèmes que tous les auteurs/écrivants/écrivains le sont.

la fusion est une phase, ça se traverse, ensuite il y a autre chose encore..

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par d i v, vendredi 31 mars 2017, 15:07 (il y a 2795 jours) @ catr

moi j'pense qu'il devrait se remettre à écrire il nous fait chier avec son piano...

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par Claire, vendredi 31 mars 2017, 15:21 (il y a 2795 jours) @ d i v

je pense qu'il aimerait bien, sinon il ne traiterait pas les autres de graphomanes :)

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 15:24 (il y a 2795 jours) @ Claire

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, vendredi 31 mars 2017, 15:23 (il y a 2795 jours) @ d i v

.. c'est qu'il y a être et vouloir être..

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par catr @, mercredi 05 avril 2017, 14:39 (il y a 2790 jours) @ catr

à vouloir être on marche le nez en l'air
le décor disparaît et on ne voit plus où on va
à vouloir être on se plante carrément
la gueule à terre, à fond, tout du long et
une fois étendu là on voit bien que
on est étendu et qu'il n'y a qu'à être
pour se remettre debout et commencer à exister

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par Rémy @, vendredi 31 mars 2017, 23:22 (il y a 2795 jours) @ dh

À quoi est censé servir ce manifeste ? Qui voudrais-tu voir y adhérer ? À la face de qui vas-tu le brandir et comment vas-tu t'y prendre ? Est-ce que tu es seulement capable d'écrire des textes qui lui correspondent ? Est-ce que tu l'as au moins fait par le passé ? Qu'attends-tu de cette action ?

As-tu écrit un manifeste comme d'autres écrivent un haïku ou un pantoum, pour le plaisir de la forme littéraire ? Ça ce serait une idée marrante.

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par Rémy @, vendredi 31 mars 2017, 23:59 (il y a 2795 jours) @ dh

Pourquoi diable éprouves-tu le besoin d'être contre, mettons, le "mathématisme à la roubaud/badiou" ? Tu n'y arriverais pas même si tu essayais, alors franchement, pourquoi te donnes-tu la peine de te l'interdire en manifeste ?
Idem "le primat de la pratique sur la théorie" : tu es incapable de faire de la théorie, alors ne viens pas nous raconter que tu veux faire primer la pratique - tu n'as pas le choix. Et les gens qui ont le choix comprennent parfaitement que l'une ne s'oppose pas à l'autre et qu'il n'y a pas lieu de déclarer un primat.


Sinon au total, pour le dire gentiment : parole ! parole ! Essaie d'extraire de ce truc ce qui constitue des intentions concrètes, et montre-nous que tu arrives à t'y tenir, de là on verra si on te suit ou pas, et ce qu'on fait du reste.


("La beauté, douceur, ... consolation, reconstruction de soi" - pfff. Tes dernières idées, je te rappelle, c'était un mec qui sombrait dans la drogue et la dèche en une demi-page, la liste des gens contre qui tu as la haine, et ton envie de tuer ton frère. Beauté, douceur, consolation et reconstruction de soi, voui voui voui ceslaaaa, raconte-moi tes bonnes résolutions, que j'te rie au nez.)

idées pour un manifeste du nouvel art brut :

par Claire, samedi 01 avril 2017, 10:11 (il y a 2794 jours) @ Rémy

C'est en prose que Denis est féroce, pas en poésie :)

une soirée de poésie contemporaine

par Claire, samedi 01 avril 2017, 10:44 (il y a 2794 jours) @ Claire

....
le soir même de cet échange j'étais invitée à une lecture de poésie contemporaine (ce qui ne m'arrive jamais), organisée par une revue : GPS. Il y avait des gens connus comme Julien Blaine, Jean Pierre Bobillot, Antoine Simon, et les étudiants de première année de l'Ecole d'Art et de Design de Toulon. J'ai passé une bonne soirée, l'assistance était assez nombreuse, ce qui m'a surprise. J'ai navigué entre irritation, voire horripilation, plaisir, questionnements, réflexions.

Ca commençait par une conférence de Jean Pierre Bobillot sur les "media" (pris comme pluriel de medium) de la poésie, puis de l'art: la bouche, l'air, le papier, la main, l'encre, la voix, l'internet, pour en arriver au Mont Rushmore, barre rocheuse qui pour les indiens incarnait un mythique Grand Père, avait ensuite servi de matériau pour sculpter les visages de premiers présidents américains et célébrer la conquête de l'Ouest, en face desquels les indiens ont exigé que soit sculpté (plus grand) Crazy Horse. Se rajoutait le cinéma, Hitchcok, qui installe Cary Grant dans une des narines monumentales et voulait l'y faire éternuer, ce que les ligues bien pensantes de Hollywood ont empêché. En fait, la conférence conduisait à des "performances" qui exploraient ces différents média, et ce n'était pas inintéressant. (pas bouleversant non plus).
Il y a ce que j'ai aimé :
- une performance des étudiants, imaginée autrefois par Tristan Tzara : une dizaine, assis en ligne à une table, barrent au fur et à mesure sur une feuille une liste du même mot : "hurle", que répète le "meneur" du jeu. A certains moments très précis, l'un ou l'autre ou plusieurs en même temps disent le mot, avec des intonations et des voix forcément différentes. L'ensemble forme une sorte de polyphonie vraiment belle, rythmée. Personne ne hurle.
- un texte moitié dit moitié murmuré par Maxime H. Pascal (une femme), très rapide comme presque tout ce qui s'est lu ce soir-là, avec une forme de ligne mélodique, qui semblait vous rentrer en serpentant dans l'oreille jusqu'à ce que vous cessiez de vous accrocher au sens et vous laissiez seulement pénétrer par certains mots.
- une vocifération par Cédric Lerible, caché par une porte qu'il tenait d'une main et frappait violemment de l'autre, image des migrants aux portes de l'Europe qui réclament d'entrer. Quelque chose au bord du ridicule, qui n'en était sauvé que par la violence des coups et des cris et notre connaissance de la réalité, de ce qu'on voit jour après jour sur nos écrans. Sauvé aussi pour moi par ce que je connais de la poésie écrite belle et subtile de Cedric Lerible.

- ce qui m'a d'abord exaspérée, puis qui m'a quand même intéressée : deux performances de Julien Blaine, une filmée qui s'appelle "l'Ecfruiture c'est le pied", où il finit par écraser pieds nus sur le sol toute une série de fruits tout en marmonnant successivement leurs noms. Disons que mes neurones miroirs ne pouvaient faire autrement au bout d'un moment que de partager l'expérience jouissive et transgressive de l'écorce et de la pulpe d'un ananas ou d'une pomme qui s'écrase sous la plante de votre pied, tandis que votre voix ânonne le nom, le mot qui prenait ainsi un relief particulier.
Et une autre où il hurlait des choses assez peu compréhensible, bras ouverts, visage furieux, comme une sorte d'orang outan, et où son corps massif, sa voix et son visage prenaient une présence surprenante.
Je passerai sur ce que j'ai trouvé nul, creux, ennuyeux.
Ma réflexion a été que tout aboutissait quand même à une perte du sens du mot, du langage. La plupart des lectures étaient si rapides qu'on saisissait à peine au vol les significations, ou bien des mots étaient répétés jusqu'à perdre leur sens, jusqu'à une forme d'ennui. Ce qui prenait le premier pas c'était les voix, les corps...j'en ai donc conclu in petto que c'était plutôt du théâtre que de la poésie; En tout cas ma poésie : des phrases charriant une infinité de sens, d'images et de sonorités, qui s'adressent au plus intime de soi et demande intériorité, silence et lenteur.

Et puis ce matin sur France Culture une émission sur la bêtise, particulièrement la bêtise des gens intelligents pris dans un conformisme et qui était assez virulente au sujet de certains excès de l'art contemporain. Tout cela sa complétait bien.

une soirée de poésie contemporaine

par le Rouge-gorge, samedi 01 avril 2017, 11:41 (il y a 2794 jours) @ Claire

Voici deux poèmes que m'a inspiré Julien Blaine et ses "performances" en 2006 :

At the snobism party

Comment communiquer au-dedans de la pensée unique
Se démarquer paraître dérangeant sans par trop l’être vraiment
Nous sommes en ces temps aphones
Où le poème se cherche un souffle sans pour autant trouver de verbe
En ces temps de riches maigres et pauvres empatatés.

Fabrice Selingant


L’Amphigouriste 13 chez les amphitryons 34

À la tribune dans cette libéropétaudière il pousse des borborygmes
Des vocalises tribales qu’il nomme poésie
Comme une mise en bouche de flatuosités
Devant cette assemblée confuse il hurle éructe et érubescent entre en éruption
Des syllabes se bousculent dans un bombardement au paroxysme de la douleur
Est-il fou à contrecœur ou feint-il ?
À contre-pression du contre-chant il flatte à contre-poil à contre-jour
Ce contre-type use du contrepoint à contretemps :
Une contrefaçon de contre-pet c’est un contrevent
Un contre-maître une charogne un snob
Prophète météoriste venteux
A-t-il inventé une contre-syntaxe ? Élaboré un néo langage souple et terrible
Qui s’adapte aux métaphores ? Ces allusions que seul il est apte à comprendre
Nous semblent intraduisibles et puisqu’il est question de se justifier
Il tutoie le Cosmos mais en vouvoie les éléments
Nul ne peut percevoir l’immensité de son génie
Que seuls justifient les applaudissements
Dont il raffole louanges et pets-de-nonne
Mais que ne peut atteindre les critiques
Qui l’indiffèrent autant que les indélicats
Blaine est un blaireau un putois une mouffette
Méritant moins le nom de créateur
Que son illustre quoique pestilentiel prédécesseur
Joseph Pujol, le Pétoman

Profite-t-on de sa démence ou nous abuse-t-il de se psittacismes ?
Sa provocatiounnette est-elle carence acculture ou simple vénalité ?
Est-ce un bouffon discourtois et malade ou bien un charlatan ?

Qui donc est à blâmer l’amphigourique blet ou les amphitryons ?

Fabrice Selingant

Le nouvel art brut :

par catr @, mardi 04 avril 2017, 11:01 (il y a 2791 jours) @ dh

je te relance au sujet de ceci:
- l'intrication impossible indicible et nécessaire du sujet et de l'objet, du conscient et de l'inconscient ; la fusion des formes de vie et des jeux de langage.




Denis, te serait-il possible d'envisager que ce soit plutôt le lecteur qui soit intriqué dans sa lecture du poème ou texte ?

Le nouvel art brut :

par catr @, mercredi 05 avril 2017, 14:22 (il y a 2790 jours) @ catr

et non, je dis non.
ce qui est intriqué à l'auteur c'est sa manière (expériences et processus intimes, conscience/inconscience, etc), ce qui sert à l'écriture.
le texte ou poème en est le produit (brut, fini, ou non fini), produit qui d'ailleurs est détachable et indépendant de son auteur.
le poème n'ayant pas besoin de l'auteur pour survivre, et l'auteur ayant beaucoup d'autres "traductions" ou "transmissions" à faire...
et, Denis, ceci soulève la véritable (et épineuse) question que cache ou recouvre ton assertion, question complexe du travail de distanciation dans l'écriture. ...là où le bât blesse...



et pourtant que je suis plutôt d'accord avec tout le reste de ce que tu proposes..