Lézard

par zeio, jeudi 13 avril 2017, 00:59 (il y a 2783 jours)

J'en serais resté là, à l'état stationnaire, un embryon, si je n'étais pas dans l'obligation immédiate et absolue de laisser libre cours aux désastres. L'immobilité est pareille à un crissement, pareille à la mort. Le mouvement plutôt, quitte à subir froissements de muscles, déplacements de vertèbres, douleurs cervicales, tant pis, je n'ai rien du lézard, de son indigne fixité. Rien, pas même un tant soit peu de la couleur du sang froid du lézard. S'agirait-il tel un animal de cheminer sur la Terre, rouler couché sur le parquet blanc de ma chambre jusqu'à l'endormissement, jusqu'à tourner de l'œil ; fuir la meute imaginative, s'évanouir ou, à défaut d'évanouissement, composer une vie tout contre la mort dos à dos, m'engouffrant, adéquatement piégé dans un livre ouvert. Quel est donc ce tournoiement me direz-vous. Je me posais précisément la même question, ah, j'en serais resté là si j'avais pu, à l'état stationnaire, on ne m'aurait pas vu mettre le nez dehors, ça jamais, si j'avais su j'en serais sorti tout de même, et de toutes mes forces encore, du grand trou d'où émergent les lézards et les étoiles, attiré par un courant d'air, par un fétu de lumière attardé, un confetti de lumière sur la nappe dressée. (...)

Lézard

par Rémy @, jeudi 13 avril 2017, 04:43 (il y a 2783 jours) @ zeio

La lecture s'arrête après "... pareille à la mort". Dommage, c'est un peu tôt.

Lézard

par Chrys, jeudi 13 avril 2017, 08:38 (il y a 2782 jours) @ Rémy

J'ai continué la lecture avec plaisir.

Lézard

par julien, jeudi 13 avril 2017, 09:09 (il y a 2782 jours) @ Chrys

Lézard

par catr @, jeudi 13 avril 2017, 09:45 (il y a 2782 jours) @ julien

Lézard

par Rémy @, jeudi 13 avril 2017, 13:20 (il y a 2782 jours) @ Chrys

C'est très bien. Il faut commenter le texte, dans ces cas-là. À quoi te fait-il penser, celui-ci ?

Lézard

par sobac @, jeudi 13 avril 2017, 11:08 (il y a 2782 jours) @ zeio

je me permet cet ajout sans prétentions j'adhere


Lézard

Je me sais lézard
Me bronzant le lard
Sur ce mur qui cernent des ares
Nul besoin de verser des arrhes
En somme, c’est tout un art

D’être celui pour qui le lard,
Ferait verser des arrhes
A moins que fainéanter tel le lézard
Et c’est un art
Me fasse parcourir des ares

Drôle en vérité cet art
Ou l’absence matérielle d’arrhes
Permets à chacun de faire son lard
Seul le lézard
Réfute le fait de n’avoir quelques ares

Avouer qu’il serait pour un lézard
Une aberration d’être confiné dans si peu d’ares
Bien que ce soit un art
De lui fait apprécier le lard
Acheter sans arrhes

Mais me direz-vous, sans arrhes
Pas d'acquisition d’ares
Et de ce fait, point de lard
Alors adieu l’art
Je me sais lézard