nt

par catr @, dimanche 16 avril 2017, 20:56 (il y a 2779 jours)

il faut prendre le taureau par les cornes ! battre le fer quand il est chaud ! avancer avec courage et avoir foi dans le fait d'être toujours plus fort qu'on ne le croit, me répétait-il plus souvent que le supportable. oui, d'accord. prendre le problème de front. voir en face. il ajoutait : voir en face, c'est ce que tu dis de la poésie. ce dont elle a besoin pour en arriver au-delà. comme on prévoit le sommet de l'Evrest mais davantage chaque étape. ce sont-là tes images et tes paroles. je disais oui, bien sûr. sauf que nous en étions là, dans cette ascension. dans la dernière tempête mon sherppa avait rebroussé chemin. le compagnon en était encore aux préparatifs de départ. sa radio me crépitait quelque chose qui ressemblait à : je ne suis pas rendu ; je m'attends et je manque à moi-même, tu ne comprends pas ce que je traverse, je t'aime. il insistait. il me restait des rations, et j'avais réussi à réchauffer mes membres trois bivouacs avant le sommet. j'en restais là. le jour, je regardais les angles de l'horizon courbe de la Terre par rapport au Soleil. puis l'asceré des canines de la planète, cet affamement, dents tendues vers l'espace. par nuit claire, je tendais mes doigts gourds vers un voile inatteignable. je ne sais plus ce que j'espérais. un signe de vie. peut-être. une aspiration. une révélation. être emporté ailleurs et ne plus avoir froid. ne plus être si seul surtout. entre attendre et se rejoindre. entre terre et ciel.


















extrait du carnet des paragraphes flottants.

notes sur le désécrire

par catr @, lundi 17 avril 2017, 03:27 (il y a 2779 jours) @ catr

[...] défaire la linéarité de l'ordre et de l'ordinaire, les arêtes lisses du verbe, ses bloques de rectidudes rigoureuses que sous-tendent des suites logiques temporelles, survient quand la distanciation (recul du subjecif-affectif personnel) opère. son office élucide la matière (le matériau autant que sa matérialité) dans tous ses volumes et toutes ses dimensions, et jusqu'à chercher la voix la plus sincère c.à.d. celle dont l'adhérence est aux flux rapides de la pensée, ses doubles pesées, ses chants superposés ou contraires, les choeurs d'images surgissantes, leurs échos émotionels trop volubiles par leurs diverses résonances entre plusieurs états de consciences inconsciemment sub-conscients. hors ce qui s'écrit ne peut jamais qu'à peine tenter de traduire — tout en trichant — l'instant fugace d'un état de présence ou d'entendement où rien n'est stable, où rien n'est figé, à l'instar de l'être lui-même. on en arrive au point où le chaos est plus réel et plus près du vivant, et où la technique de coupe et de remaniement du vers transmet un climat et une teinte parlant de manière véritable sous l'apparante écriture et sa forme inorthodoxe et laide ; c'est cette laideur qui re-personnalise le "poème". [...]

le désécrire

par catr @, lundi 17 avril 2017, 05:21 (il y a 2779 jours) @ catr

[pied-de-nez-à-la-théorie]



... écrire n'importe quoi, une fausse théorie, une forme empruntée,
s'y injecter, par jeu et par fuite («Courage fuyons» ! inventons
un voyage, une impossibilité, une bizarrerie sans catégorie, une
laideur invertébrée, l'ombre mouvante d'une idée saugrenue, et rire
avec ferveur), que ce soit fait avec une joie sardonique, volontaire,
dans l'apparence d'un improbable à plomb, mais dans une liberté plus
volée que prise. car le monde est ainsi fait que l'absurdité l'emporte.

le désécrire

par Claire, jeudi 27 avril 2017, 22:24 (il y a 2768 jours) @ catr

Ce qui m'avait frappée dans celui-ci c'est le mot "sardonique". De temps en temps, quand l'inspiration me visite vraiment, je ressens ce déclic-là : au delà du bien et du mal.

re.note

par catr @, lundi 17 avril 2017, 10:04 (il y a 2778 jours) @ catr

(j'avais probablement fumé de l'herbe lol jesséplu)

re.note

par sobac @, lundi 17 avril 2017, 11:28 (il y a 2778 jours) @ catr

le désécrire à l'encre de seiche
c'est l'autre façon d'ancrer les mots

re.note

par catr @, lundi 17 avril 2017, 17:38 (il y a 2778 jours) @ sobac

ouep..


à délayer longtemps sur la pierre
à gorger le pinceau jusqu'à la présence
et jusqu'au geste parfait

(à ce sujet, Fabienne Verdier travaille magnifiquement)

nt

par Claire, jeudi 27 avril 2017, 22:20 (il y a 2768 jours) @ catr

Je les avais quittés en partant en voyage ces textes, très beaux. Celui-ci qui par une lente ascension s'épure et change de registre : de la cocasserie des aventures, des compagnies, à la grande solitude des sommets. Cette image saisissante d'un horizon carnivore, mangeur d'un infini glacé.

nt

par catr @, mercredi 03 mai 2017, 02:11 (il y a 2763 jours) @ Claire

merci beaucoup pour ta lecture et tes commentaires
(pour le 1er je voulais faire une salade d'atitudes et d'altitudes, aux sens propre et figuré)

je repasse dans quelques temps ;)

nt

par Claire, mercredi 03 mai 2017, 08:33 (il y a 2762 jours) @ catr

coucou !
Oui, à bientôt ;)

nt

par dh, mercredi 03 mai 2017, 09:47 (il y a 2762 jours) @ catr

coucou catrine !