NOUS VOULIONS LE TEMPS

par d i v, lundi 17 avril 2017, 13:10 (il y a 2778 jours)

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NOUS VOULIONS LE TEMPS


Qu’est-ce que tu dis
Les poupées des enfants
Disparues dans le sable
Quand le visage plonge
Dans un ventre

Qu’est-ce que tu caches
Je reviens sur mes pas
Je cours sous des grands arbres
Pieds nus dans des flaques

Qu’est-ce que tu caches
Il fait beau
Doux
Qui est là
Où te caches-tu
Avec quelle main
Dois-je tourner la page

Dans le sang
Des oiseaux morts
Dans le vacarme
De nos nuits seuls
Maintenant
A compter
Entre les jambes
L’ocre des fenêtres
Il n’y a plus le choix

Tu vas répondre
Ou renoncer
La peau
Le corps
Combien de temps ça va tenir tout ça

Un ciel plus rouge
C’est notre chance
Comment sont les vagues aujourd’hui
Dans la petite chambre
De ton enfance

On déborde
On aimerait dire oui
A l’amour
Avec nos dents
Mais non le marbre n’est pas coupant
Juste un peu
Pour te faire mal
Pour être un homme
Pour être une femme

Oh nos visages
Dans un miroir cassé
En plein soleil
Quand l’ombre
Redescend
Puis disparait
Dans le dos
Des nuages
Que je dépose
Comme un enfant
A vos pieds
Comme une étoile
Géante

Maman
Pourquoi tu m’as jamais dit
Je t’aime
Tu sais depuis
J’ai l’impression
Que je suis mort
Ouvert
Petit
Qu’allons-nous faire maintenant

Nous sommes si lents
Et nous devons tomber déjà
Vers quel silence
Quand on y pense à tout ça

C’est quoi le corps
Pendant que le monde
Ce jette en bas
Si neutre
Et différent
Comme des fleurs
A l’arrière d’un bateau

On est perdu
On se troue
Tu peux me protéger du froid
Quand on a peur
On rejoindra la mer plus tard
Nous deux
L’attente
Le manque

Où étions-nous
Qu’avons-nous fait
Au bord de la falaise
Si ce n’est réfléchir
A la route
Qu’il faut prendre

Oh pardon
Cheval de Turin
Le seul Amour
C’est vous
Comme un champ de blé
Pour détacher le lien
Des autres dimanches
Ça veut dire quoi
Quand tout s’inverse
Pour oublier un peu
Oh pardon

Je doute toujours
D’un dieu
Pourtant je les entends
Les morts
Quand je ne voulais pas vivre
Un peu
Tu dis
Que le cercle est parfait
Pour entrer dedans
Qu’il pleut sur le dos
Comme le toit d’une maison

Bientôt
Bientôt la terre
Sur nos épaules
Et dans le cœur
Et dans tes yeux
Et dans ta bouche
Le passage des chiens jaunes
Et on courait
Et on courait
On était loin
Là-bas
Là-bas

Est-ce que tu as peur
Dans l’eau chaude
Quand le sol est trempé
Ma robe était rouge
Quand je faisais la morte
Comme ces fleurs écrasées
Au milieu de la route
Quand les camions passaient

On était heureux
On était heureux
Parce qu’on était démoli
Ça nous rappelait quelque chose
Une emprunte
Le cordon
Le nombril
L’enfance
J’aimerai fermer les yeux
Sous un tissu de chair
Les souvenirs me collent à la peau
Des merveilleux soleils noirs
Il fallait bien perdre

Est-ce que tu as peur
Qu’est-ce qu’on est venu chercher
Qu’est-ce que tu dis
Tu cherchais quoi
Des émotions
Le feu
L’abandon
Le cri

Je n’ai jamais su quoi faire
Pour être heureux
Si je savais su
Je n’aurai jamais rien écrit

Là-bas où toute histoire
Perd forcément
Son équilibre
Dis-moi
Quel arbre
Pour se cacher
Se perdre
Ou revenir
Dis-moi si je dois sentir
Les orages avant la pluie
Tu sais très bien
Que nous finirons seuls
Quand tout sera fini
Là-bas
Là-bas






















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