Le rêve cryptique de Rachel

par zeio, mercredi 10 mai 2017, 02:02 (il y a 2756 jours)





La sensation que la vie est un long rêve s'évapore, sitôt que l'attention se loge dans celle-ci, croyant un bref instant y faire sa demeure ; alors la lourde irréalité, prise pour son contraire, revient à la charge tel un taureau fulminant, grattant la terre de son sabot furieux. La poussière soulevée ainsi nous brouille à nouveau la vue et nous baissons la tête, sous le poids du dépit. Nous allons en aveugles au sein de la merveille, obnubilés par quelques dégradantes rumeurs. Le devoir ordonne de lutter contre les éléments hors de portée en l'état, de laisser libre cours aux combats perdus d'avance, et si nous ne prenons pas les armes, c'est que nous ne sommes pas alertes. La nature a prévu ainsi de nous confondre, nous offrant tous les dons pour éviter les pièges, nous en laissant si peu pour nous en échapper. C'est avec un plaisir certain que nous tombons dans chacun des pièges qui nous sont tendus, criant victoire quand nous sommes seulement capturés de nouveau. La vie se résume aisément à passer de l'un à l'autre de ces pièges gigognes. Rêvant avec acharnements de métamorphoses, de libérations soudaines. Nous sommes des proies, et les proies se trouvent toujours être dans l'ignorance de leur état, quand bien même elles en ont une vague intuition. Intuition qui finit incessamment par tomber à côté de la vérité, puisqu'elles ignorent la moitié de celle-ci. Nous ne sommes pas seulement les proies, nous sommes en premier lieu les prédateurs. Non pas des autres, mais de nous-mêmes. Nous mangeons notre propre cœur. Le reste du temps, nous attendons simplement la mort. Si tel n'était pas le cas, nous n'éprouverions pas le besoin d'être en permanence divertis, c'est à dire, de nous trouver sans relâche en situation de faire diversion. Ça n'est pas le repos du guerrier. C'est l'agitation, la lassitude et la fatigue du vaincu. *Que dirais-tu de faire un pas de côté ?*, ajouta-t-elle. Je ne savais pas où elle voulait en venir. J'essayais seulement de comprendre. Mais plus je tentais de m'emparer de ses paroles, plus elles me paraissaient insaisissables. Je ne savais que m'abandonner à leur résonance, les laisser infuser. Profiter du bonheur sourd et profond que sa présence faisait émerger en moi. Il n'y avait rien d'autre à faire, et cela semblait lui suffire. Les volutes de sa cigarette s'échappaient délicatement de ses doigts, je découvrais qu'elle me regardait fixement, de ses yeux émanait une tendresse, une netteté qui me faisait battre le cœur. Ses yeux bleu-métal étaient de toute évidence en accord avec son visage, avec ses lèvres, avec son corps tout entier, avec les étoiles. Elle n'attendait visiblement pas de réponse à sa question. Elle était là, elle existait, voilà tout. Elle savait bien, tout autant que moi, que la réponse allait de soi.

fuck fuck fuck

par Rémy @, jeudi 11 mai 2017, 23:52 (il y a 2754 jours) @ zeio

Radar on, radar on, woman talking nonsense needs immediate sex, deploy xxl antenna NOW!!


"Faire un pas de côté" ça veut dire faire une escapade, une incartade, une folie, une parenthèse, s'isoler de la fête un petit moment, bref tirer un coup. Là toudsuite. Toute la philosopherie sans queue ni tête qui précède ne sert qu'à appâter le jeune homme délicieusement intello tourmenté avec sa barbe d'ado attardé mais un peu lambin d'l'embrayage. Sex sells : le sexe va-t-il sceller ? Bandera-t-il ? Obtiendra-t-elle satisfaction ? A-t-il un faible pour les blondes bonnet F ? Est-elle une blonde bonnet F ? Préfère-t-il les brigittes bien mûres ? Les hommes ? Le quinoa bio ? Sa félicité vient-elle du ravissement d'avoir enfin trouvé une meilleure amie pour étudier ensemble le vomi empaillé de Jean-Sol Partre sous une perspective wittgensteinienne ? Les lecteurs charbonnent ardemment, le suspense est à son comble !

Une personne endormie plus belle que la moyenne

par Rémy @, vendredi 12 mai 2017, 00:28 (il y a 2754 jours) @ Rémy

(Je ne peux résister rici à vous faire partager cette œuvrette édifiante de James Finn Garner.)
(Mais c'est long à taper.)
(Et puis la traduction vaut ce qu'elle vaut. "Le prochain cycle de lune accompli", tu parles d'un charabia.)


Il y a très, très longtemps, vivaient un roi et une reine, associés à parts égales dans la vie et qui partageaient tout, y compris l'ardent désir d'avoir un bébé. (Ceci était évidemment beaucoup plus facile pour le roi, qui, bien entendu, n'aurait jamais à endurer les perturbations d'une grossesse, les douleurs de l'enfantement et le supplice de la dépression post-partum. Vous seriez en droit de considérer son désir comme plus indirect que celui de la reine.) Mais bien que le roi lui infligeât très souvent ses plus bas instincts, ils (ou plus exactement elle) demeuraient sans enfants.
Un jour que la reine se baignait dans une rivière voisine, une grenouille sauta près d'elle sur une feuille de nénuphar. Alors, à son profond étonnement, la grenouille s'éclaircit la gorge et parla.
- Bien que ce ne soit probablement pas une bonne idée de rajouter encore un être humain à ce monde-ci, déclara le messager amphibie, je suis au courant de vos problèmes de procréation et j'aimerais vous aider. Si vous suivez mes conseils, vous ne tarderez pas à vous retrouver enceinte.
- Oh, quelle joyeuse nouvelle ! roucoula la reine. Que dois-je faire pour me préparer, grenouille ? Que dois-je faire ? Dis-le moi ?
- Le meilleur moyen c'est de suivre la voie naturelle et, de grâce, apprenez à vous relaxer ! Faites de l'exercice, mangez plus de légumes verts et de céréales, supprimez les graisses animales de votre régime. Plus tard, si nécessaire, je pourrai vous recommander un bon spécialiste de la lactation.
Ainsi fit la reine qui suivit les ordre de la grenouille et, le prochain cycle de lune accompli, son corps était colonisé par la semence de l'exploiteuse monarchie.
Neuf mois plus tard (sans vouloir minimiser l'épreuve physique subie par la reine dans l'intervalle), on accueillait au château une pré-femme saine et rose. On envisagea de lui donner un prénom de genre neutre, tel que Claude, Dominique ou Camille, qui aurait pu modérer la discrimination sexuelle dont elle allait être l'objet au cours de sa carrière (car, bien que née princesse, ses parents ne se seraient jamais permis de prévoir pour elle un avenir stupide de loisirs et de privilèges.) Mais après en avoir parlé avec quelques conseillers en image. ils décidèrent de l'appeler Rosamonde.
Le roi était si heureux et si fier d'avoir donné la preuve de sa virilité qu'il ordonna la tenue d'un grand banquet. Des invités de marque vinrent festoyer de tous les coins du royaume et se régaler de fruits exotiques, de légumes rares et de ragoûts de céréales complètes (même si personne ne toucha à la délicieuse paella au placenta). Les plus remarquables de leurs hôtes étaient les 12 magiciennes accomplies, connues dans tout le pays pour leur sagesse et leur rejet de l'hégémonie du rationnalisme analytique occidental. Après la fête, chacune de ces femmes s'approcha de la personne du nouveau-né et lui fit un don.
- Puisse cette pré-femme être dotée d'un corps dont l'image lui sera agréable, lui souhaita la première.


(Là ça change de page dans le livre, donc je commence un nouveau message pour éviter les mauvaises surprises informatiques, genre la session a expiré vous avez trop tapé tout est perdu.)

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite)

par Rémy @, vendredi 12 mai 2017, 00:44 (il y a 2754 jours) @ Rémy

- Puisse-t-elle jouir d'un esprit aigu d'analyse qui, toutefois, ne nuise ni à l'intuition ni à l'inspiration, déclara la deuxième.
- Puisse-t-elle jouir de dons certains pour les mathématiques, dit la troisième - et ainsi de suite jusqu'à la dernière.
Mais - oubli ou superstition - le roi n'avait pas invité le treizième membre de cette sororité magique. Humiliée par cette rebuffade, celle-ci s'était glissée subrepticement dans l'assemblée et se tenait dans l'ombre, remâchant son ressentiment. N'y tenant plus, elle fendit la foule et, arrivée devant ses sœurs, exprima ses sentiments :
- Alors, vous croyez qu'avec toutes vos bénédictions, vous allez créer une personne parfaite ? C'est compter sans moi !
Elle marcha d'un pas ferme jusqu'au berceau royal et s'adressa à la minuscule Rosamonde :
- Puisses-tu, en grandissant, penser que tu ne seras jamais comblée sans un homme, puisses-tu placer dans ton mariage des espoirs illusoires de perfection et de bonheur total, et devenir und ménagère cafardeuse, insatisfaite et frustrée !
Effarés, ils en restèrent tous bouche bée. Comment quelqu'un pouvait-il être à ce point ignorant de la morale en cours pour souhaiter à un enfant sans défense un destin aussi terrible ? La treizième sœur gloussa d'une façon proprement démente et, faisant fi de toutes les prières de rester qu'on lui adressait afin d'éclaircir leurs différends, disparut dans l'ombre.
Heureusement pour la petite Rosamonde, la treizième magicienne avait depuis longtemps récusé le raisonnement empirique scientifique et, en conséquence, ne savait plus compter. Cette sorcière vengeresse n'avait pas compris que la douzième magicienne n'avait pas encore donné sa bénédiction à l'enfant. Si cette sœur, bonne et sage, ne pouvait défaire ce qui avait été fait, elle pouvait au moins atténuer les terribles rigueurs de cette épouvantable malédiction. Elle alla vers la pré-adulte et lui dit :
- Quand tu atteindras l'âge de la puberté, tu te piqueras le doigt avec la pointe d'un fuseau et tu t'endormiras pour 100 ans. D'ici là, les hommes seront peut-être plus évolués et tu auras moins de mal à trouver un compagnon-de-vie progressiste et sur qui on peut compter.
Toutes ces bénédictions, malédictions et réfutations surnaturelles avaient effrayé le roi au point que, craignant pour sa fille, il avait ordonné la destruction de tous les rouets du royaume. Dépourvus de moyens de tisser, ses habitants se virent dans l'obligation d'inventer de nouvelles façons de réutiliser les vieux vêtements, ce qui eut pour effet de réduire la consommation pour la frime et de diminuer d'autant le poids des déchets enfouis sous terre.
Les années passant, Rosamonde était devenue une jeune femme intelligente, compatissante et capable de se prendre en charge. Qu'elle ait été aussi physiquement séduisante n'entre pas en ligne de compte, et d'ailleurs dépend entièrement de l'idéal de beauté de chacun. Cela perpétuerait également le mythe qui veut que toutes les princesses soient belles, et que cette beauté leur confère un droit sur autrui. Par conséquent, je vous en prie, ne faites même pas allusion au fait qu'elle avait un look du tonnerre.
Un jour que ses parents participaient à un séminaire pour apprendre à libérer leur "moi paysan" et étaient donc absents, Rosamonde se mit à explorer le château. Elle arriva devant un porche, qu'elle n'avait jamais remarqué auparavant, qui conduisait à un escalier en colimaçon montant au sommet d'une tour. Là, dans une petite chambre, elle trouva une femme temporellement avancée occupée à filer la quenouille.


(Ici de nouveau un saut de page stratégique.)

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite suivante)

par Rémy @, vendredi 12 mai 2017, 01:06 (il y a 2754 jours) @ Rémy

- Que faites-vous, grand-mère ? lui demanda Rosamonde.
- Je me rends de nouveau maîtresse de certains moyens de production dans les limites du domaine économique que je me suis réservé, répondit-elle aimablement.
- Ça a l'air amusant, mais aussi éducatif et enrichissant ; vous permettez que j'essaye ?
Mais Rosamonde n'avait pas plutôt touché le rouet qu'elle se piquait gravement le doigt. Et avant d'avoir eu le temps de décider si sa blessure cicatriserait mieux avec de la teinture de fleur de moutarde ou de lobélie, elle tombait dans un profond sommeil non réveillable.
Et à l'instant même où Rosamonde tombait endormie, dans un élan inspiré de solidarité, tous les habitants du château se mirent également à someiller. L'hygiéniste environnemental s'arrêta de frotter lle plancher, l'ingénieur domestique s'arrêta d'épousseter, le technicien lingeur s'arrêta de laver les vêtements, et ils s'endormirent tous sur place. Même les résidents animaux - qui n'étaient contraints par les humains ni à l'obéissantce ni à l'émulation - s'arrêtèrent et s'endormirent eux aussi en chemin.
Tout autour du château, les terres abandonnées retournèrent à leur état naturel. Les buissons d'épines devenant de plus en plus denses et touffus d'année en année, ils finirent par bloquer l'accès au château et, petit à petit, par le dissimuler entièrement à la vue. Ce nouveau et vigoureux biosecteur serait resté indemne, n'était le naturel lubrique et destructeur des mâles des royaumes alentour. Des légendes naquirent à propos du château et de la belle princesse qui y était endormie, devenue maintenant, dans les récits de plus en plus merveilleux qu'en faisaient les hommes, une insurpassable beauté. Beaucoup de jeunes princes, dans un afflux d'orgueil et de testostérone, tentèrent de rompre l'épineux écosystème et d'aller réveiller la princesse, comme s'il s'agissait d'une poupée mécanique qui attendrait l'homme en possession de la bonne clé. Mais ces hardis aventuriers s'étaient à peine frayé un chemin dans la végétation que les buissons d'épines les prenaient au piège et se refermaient sur eux, jusqu'à ce qu'ils retournent à leur état originel de poussière.
Et puis, au bout de 100 ans, un autre prince arriva dans la région (je vous en prie, ne me demandez pas non plus jusqu'à quel point il était charmant). Il avait entendu parler de ce château, ami de l'environnement, et de ses habitants au sommeil paradoxal prolongé, et l'idée qu'il existait un endroit à ce point en paix avec lui-même l'intriguait beaucoup. Il descendit de son fidèle compagnon équidé et marcha jusqu'au rideau d'épaisse végétation. Celui-ci s'ouvrit, avec force bruissements et grincements, pour le laisser passer, et il avança sous ce vert portique. Dans le château, le prince fut frappé d'étonnement par le silence qui y régnait. Toutes les personnes présentes, tous les animaux, tous les oiseaux - même le feu dans l'âtre - étaient parfaitement immobiles. Stupéfait par une telle maîtrise de soi, le prince crut qu'il était tombé sur un centre de méditation de haut niveau et s'en réjouit, car c'était un pèlerin qui se consacrait au progrès personnel de l'individu et à la transcendance de la Réalité Absolue. Il se mit à fouiller les lieux à la recherche de caissons d'isolement sensoriel, puis il avisa la porte de la tour et grimpa l'escalier.
Quand il ouvrit la porte de la chambre de Rosamonde et qu'il la vit là, allongée, le prince fut émerveillé par son calme et sa sérénité. Il comprit aussitôt que c'était elle la responsable de la Sainte Voie suivie par tout le château, et de la Délivrance de tout désir et de toute souffrance. Impatient de bénéficier de l'enseignement d'un aussi vénérable guide, il lui toucha le bras, puis lui donna une petite tape, la poussa, la secoua, la bouscula. "Elle est dans un si profond état de méditation que le monde extérieur a complètement disparu pour elle, dit le prince. Oh, je dois absolument suivre son enseignement !" Pour lui témoigner son respect, il se traîna au pied de sa couche, lui baisa le pied et prit la position du lotus.
Rosamonde se mit aussitôt à bouger. Elle toussa et fit claquer ses lèvres à de nombreuses reprises pour se débarrasser de 100 ans de mauvais goût matinal dans la bouche. Elle se redressa et, quand elle aperçut la silhouette installée au pied de son lit, à la seconde même quelque chose changea en elle. Son esprit d'indépendance, son éducation, son développement personnel antérieur, tout lui glissa des épaule comme un manteau et elle tomba en pâmoison comme une starlette dans un mélodrame de bas étage. "Mon prince, vous m'avez réveillée !" gazouilla-t-elle.


(Encore un saut de page, et dom d'un chien que c'est long à taper.)

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite et fin)

par Rémy @, vendredi 12 mai 2017, 01:18 (il y a 2754 jours) @ Rémy

Stupéfait, le prince ne comprenait pas ce qu'il avait fait et trouva à peine la force de dire :
- Oh, j'implore votre pardon, mon guide. Je ne voulais pas interrompre votre méditation, je cherchais seulement votre enseignement...
- Mais je ne suis pas votre guide, répondit-elle en gloussant. Je suis votre princesse et vous êtes venu m'arracher à tout ça, faire de moi votre épouse et m'emmener dans un grand château, entouré d'une palissade blanche, où je vivrai heureuse jusqu'à la fin de mes jours !
- Vous emmener ? Loin de cet ashram, de cette utopie ? Mais votre château tout entier est un immense tourbillon d'énergie positive, l'endroit idéal pour développer notre conscience et pourchasser notre néant individuel.
- Mais de quoi parlez-vous ? Venez, embrassez-moi !
- Vous embrasser ? répétat-t-il l'air déçu. Oh, mon guide, quel matérialisme ! Vous ne me jugez pas digne de la Sainte Voie et de la Délivrance ?
- Mais vous avez été le seul homme à parvenir jusqu'ici et à conjurer le mauvais sort, s'écria-t-elle. Nous sommes unis par le destin.
- Mon guide, vous devriez savoir que le destin n'existe pas, rectifia le prince, que seules existent les destinées individuelles et, avec un peu de chance, quelques rencontres synchrones par ci, par là.
- Arrêtez d'employer tous ces grands mots, fit Rosamonde avec une moue. N'êtes-vous pas venu ici pour m'épouser et faire de moi une femme comblée ?
Le prince réfléchit un instant puis fut pris de panique :
- Mon guide, je vous en prie ! Vos énigmes dépassent un néophyte tel que moi. Montrez-vous patiente avec moi, je vous en supplie.
- Cent ans de patience, n'est-ce pas suffisant ? répliqua-t-elle. C'est déjà assez triste qu'aucun de mes amis ne soit encore en vie pour assister à mon mariage, mais pour comble, voilà que j'ai droit à un prince hostile au physique, tout entier métaphysique.
Le prince avait l'air de plus en plus égaré.Ce n'était certainement pas ainsi qu'il avait imaginé sa rencontre avec un guide de haut rang.
- Je ne sais pas ce que vous en pensez, déclara-t-il avec un soupir, mais pour ma part je n'aurais rien contre quelque chose de bon et de léniti pour le côlon.
Frustrée, Rosamonde supplia le prince d'être son époux, mais ni ses larmes, ni ses tentatives de subornation, ni ses menaces ne réussirent à l'émouvoir. Le prince, qui persistait à préférer rester en contact avec ses propres sentiments plutôt qu'avec ceux de la princesse, continuait de solliciter d'elle des connaissances et son discernement (relativement maigres, comme vous pouvez l'imaginer, malgré ses 116 ans de présence sur notre planète). Ils restèrent très avant dans la nuit à discuter, comme d'ailleurs le reste des habitants du château après une si gigantesque sieste. Et c'est ainsi que s'accomplirent, dans ce triste hiatus, aussi bien les prophéties de la douzième que celles de la treisième des sœurs en sorcellerie.

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite et fin)

par Claire, vendredi 12 mai 2017, 09:59 (il y a 2753 jours) @ Rémy

C'est long à taper, oui j'imagine, et un peu long à lire : je trouve les cocasseries et clins d'œil contemporains trop dilués pour que le conte trop connu ne garde pas le dessus...en plus la fin est frustrante même si elle est en accord avec les prédictions, on est frustré d'une scène libidinale à quoi toute la lecture nous préparait. J'en fais une autre :
"...au comble du désespoir et de la frustration, la princesse leva soudain les yeux vers l'étagère au-dessus de son lit : la fileuse d'autrefois, férue de développement personnel, avait accumulé là tout un fatras de livres hétéroclites allant du new age à la voie du tao. Au milieu de cet amas, miraculeusement exempt de poussière, un livre attira son regard : c'était un traité inspiré du tantrisme explorant les nombreuses voies d'ouverture des chakras. Elle le feuilleta fiévreusement, le fourra dans les mains du prince en lui imposant la lecture du chapitre 14 et s'en fut à la recherche d'un casse-dalle. Heureusement tous les techniciens du château s'étaient eux aussi réveillés et les spécialistes cynégétiques ainsi que les cueilleurs-fouisseurs avaient déjà rapporté au chef diétético-nutritionniste de quoi préparer un solide déjeuner.

La suite fut plus mitigée : le prince qui décidément avait une tendance au monoïdéisme fut si envahi de cette lecture, après avoir gardé une si longue abstinence, que le tantrisme devint son unique sujet de conversation (comme Arielle Dombasle dans "chacun sa route chacun son chemin") et la princesse s'ennuya copieusement avec lui (sauf au lit).

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite et fin)

par catr @, vendredi 12 mai 2017, 17:22 (il y a 2753 jours) @ Claire

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite et fin)

par Claire, vendredi 12 mai 2017, 10:13 (il y a 2753 jours) @ Rémy

Il y a une quasi constante dans tes commentaires : tu ne supportes pas le romantisme, toutes les formes de romantisme. Du coup, je me dis que parmi tes motivations à participer ici (où quasiment tous les intervenants pratiquent une forme de romantisme ou au moins de lyrisme contemporain, moi comprise), ressemblent à cette pulsion qu'on a à se gratter les eczémas.
Sans compter l'espoir bien futile de convertir les gens et l'espoir nettement plus réaliste de les énerver.

Je suis un peu partagée face à cela : souvent je trouve que c'est utile un contrepoint, que ça apporte un pas de côté, allege, avertit des écueils...souvent je te trouve lourdingue, ne laissant pas s'épanouir quelque chose qui t'échappe ou que tu t'es depuis très longtemps interdit.

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite et fin)

par Claire, vendredi 12 mai 2017, 10:37 (il y a 2753 jours) @ Claire

Enfin peut-être je me trompe en qualifiant ce que tu pourchasses. J'ai l'impression de le sentir sans pouvoir le nommer. Mais je pense que souvent tu jettes le bébé avec l'eau du bain. Et bien sûr c'est toujours dommage, ça.

Soit. Ôtons donc.

par Rémy @, vendredi 12 mai 2017, 18:41 (il y a 2753 jours) @ Claire

@zeio Peux-tu effacer STP toutes mes réponses à ton post, elles indisposent Claire. Merci.

Soit. Ôtons donc.

par Claire, vendredi 12 mai 2017, 22:22 (il y a 2753 jours) @ Rémy

On peut plus parler alors ?

Soit. Ôtons donc.

par zeio, samedi 13 mai 2017, 00:38 (il y a 2753 jours) @ Claire

Faut bien du courage pour aller vers ce qu'on aime quand on y est dégradé. Faut s'y faire un noyau à l'intérieur, bien solide et étanche, caparaçonné, et ne pas prendre au mot les forcloreurs. Puis les textes disent d'icelui plus qu'une filouterie.

Soit. Ôtons donc.

par zeio, vendredi 12 mai 2017, 23:11 (il y a 2753 jours) @ Rémy

C'est sérieux ? C'est bien la première fois que tu demandes un effacement. Je n'ai pas lu l'histoire encore. J'ai passé toute la journée à travailler avec un artiste allemand, une histoire d'arbre millénaire amazonien et de miroir fendu.

Soit. Ôtons donc.

par --, vendredi 12 mai 2017, 23:16 (il y a 2753 jours) @ zeio

Édité à la demande de l'auteur.

Soit. Ôtons donc.

par Rémy @, samedi 13 mai 2017, 20:09 (il y a 2752 jours) @ zeio

L'histoire est une œuvrette amusante qui se moque du politiquement correct. Ça n'est pas un chef-d'œuvre impérissable.

Pour l'effacement, fais comme tu voudras. Ton narrateur puceau et sa dragueuse philosopheuse m'ont bien plu, mais Claire n'aime pas comme j'en rigole, alors...

Soit. Ôtons donc.

par Claire, samedi 13 mai 2017, 20:33 (il y a 2752 jours) @ Rémy

Comment as-tu trouvé ma fin à moi ?

Soit. Ôtons donc.

par Rémy @, samedi 13 mai 2017, 21:04 (il y a 2752 jours) @ Claire

Elle est plus amusante que celle de Gardner, elle sort davantage du cadre qu'il n'en avait l'intention.

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite et fin)

par Rémy @, vendredi 12 mai 2017, 19:19 (il y a 2753 jours) @ Claire

Mais quand même, arrête de délirer à propos de ma psyché...

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite et fin)

par Claire, vendredi 12 mai 2017, 22:24 (il y a 2753 jours) @ Rémy

C'est à dire que ce que tu écris n'est pas très séparé de ta psyché, alors j'ai du mal à parler de l'un sans l'autre.
Et tu fais pareil quand tu commentes les autres, forcément.

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite et fin)

par zeio, vendredi 12 mai 2017, 23:40 (il y a 2753 jours) @ Rémy

L'idée de Garner est apparemment de réécrire le conte en le "modernisant", en le modulant selon le politiquement correct, quelque part, en le ridiculisant aussi. C'est inscrit dans le mouvement contemporain qui veut désacraliser à toutes les sauces, ridiculiser et aplanir. Je trouve ça quand même plutôt puéril, une cachexie de la créativité. Mais ça représente un certain travail pour toi de retaper tout ça.

Une personne endormie plus belle que la moyenne (suite et fin)

par Rémy @, samedi 13 mai 2017, 20:24 (il y a 2752 jours) @ zeio

Ha lala mais vous prenez ça au sérieux xa fait peur ! C'est juste une vanne, sortie à la grande époque du politically correct.

Bon écoute, efface tout ça, ou laisse-le là, peu importe, on mettra la conversation au chapitre "pas sur la même longueur d'onde" et tant pis.

fuck fuck fuck

par zeio, vendredi 12 mai 2017, 23:45 (il y a 2753 jours) @ Rémy

Allez, avoue-le donc, que tu aimes par dessus tout la philosophie, l'émotion, le sacré, la transcendance, le rêve et l'extase dyonisiaque

fuck fuck fuck

par Rémy @, samedi 13 mai 2017, 19:44 (il y a 2752 jours) @ zeio

Ah non alors, pas l'extase dyonisiaque. Enfin l'extase oui, mais pas dyonisiaque. Les beuveries, ça vire toujours dégueu. Le reste, oui, d'accord, j'aime bien.

Le rêve cryptique de Rachel

par Rémy @, samedi 13 mai 2017, 20:12 (il y a 2752 jours) @ zeio

Ho y'a une vidéo dedans maintenant... L'as-tu rajoutée cette nuit ? En tout cas le plugin de mon navigateur doit être cassé, ça reste un rectangle gris. Quel ennui ces updates.

Le rêve cryptique de Rachel

par zeio, dimanche 14 mai 2017, 00:25 (il y a 2752 jours) @ Rémy

La vidéo a été déposée en même temps que le texte.
Rachel est donc un replicant (un robot en fin de compte), tu connais maintenant la vérité.

Le rêve cryptique de Rachel

par Rémy @, dimanche 14 mai 2017, 08:30 (il y a 2751 jours) @ zeio

Ha bon, c'est ça qu'il y a dans la vidéo ? Je ne la vois toujours pas.

Ha si, en allant chercher le code j'arrive à la voir. C'est un extrait de film passé au ralenti ? Y s'passe rien.

Du coup le conte de Gardner prend un autre relief : on se met à parler de parasitisme artistique. Y'aurait beaucoup à dire.

Bon mais peu importe, je ne regarde pas ça jusqu'au bout, c'est d'un ennui mortel - on classe le tout au chapitre "pas sur la même longueur d'onde" et on passe à la suite.