portrait d'un néo-humain
dans son luxueux loft berlinois payé par son père, R. (lui même jeune rentier) debout face à une large baie vitrée traversée par les rayons du soleil couchant, jette un regard compatissant sur l'humanité souffrante. ah , soupire notre jeune néo-humain bardé de fibres optiques et de prothèses techno-communicationnelles connectées en permanence au dark net, que la vie est dure et injuste pour les masses, alors que quelques coups de balai appliqués aux bons endroits aboutiraient naturellement au bonheur universel. ah quelle tristesse que les masses laborieuses, incapables de comprendre où est leur vrai bien, n’acceptent pas avec reconnaissance leur rôle de serviteur chimpanzé envers nous, les néo-humains, leur bons maîtres si plein de compatissance à leur égard. mais nous ne pouvons pas nous permettre de ralentir et d'ajourner notre dessein grandiose en raison de la frilosité de quelques imbéciles. car il en va du destin inéluctable de l'humanité, celui qui nous attend, nous les élus, lorsque la mort aura enfin été vaincue.