Aguirre
N’importe quel endroit au centrede cette forêt-là - puits - lumière
verticale rouge sous la voûte bleue.
n’importe quel moment où jaillit
la sueur - où elle a attendu
l’arrêt pour huiler le corps
sous l’immobilité des feuilles trouées.
zénith : lumière de nudité de mort.
on va chercher derrière son visage
le crâne qu’on porte depuis toujours
encore vêtu de chair, de paroles
et d’expressions mouvantes – la lumière
utilisée comme un laser pour révéler
l’imperfection – en invoquant la perfection
d’un visage rêvé qui serait
aimé, visage de la vie complète
éblouissant, étoile noire posée au milieu
du soleil - scotome ou démon tapi
dans le centre de la forêt.
là où tu n’es plus
orienté, tu t’arrêtes, sans eau.
la lumière et tes mots traversent
cette vitre, ce rideau sur lequel
se cogne la vie perdue, séparée.
la voix monte vers le trou
percé dans la voûte des arbres
(la vérité du temps douche brûlante)
être exactement là, voix douce - recherche.
(en vers de 6 mots)
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