Journal
Chaque jour devrait être vécu comme une convalescence,
et celui qui travaille a toujours le privilège de la peine.
Si mon président pleure alors tout le monde peut pleurer.
A cette époque évidement j’admirais beaucoup Helen Sugger.
Peut-on savoir combien pèse un rêve dans la balance d’une vie ?
Elle habitait au fond d’une impasse de la place Clichy.
Aucun président, même visionnaire, n’aurait pu prévoir son succès.
Aujourd’hui je fais encore ce rêve étrange d’une actrice dont autrefois j’étais l’ami.
Il faut absolument se faire une image du silence.
Même l’uniformité a besoin de contrastes.
Quand Helen Sugger vous regardait, c’était vos sentiments qu’elle voyait.
Entre ce qu’on sait et ce qui se dit, réside peut-être la vérité.
Mes vraies luttes seront toujours avec l’ombre.
Et chaque matin je redeviens naïf, jusqu’à midi.
Dans la piaule de l’actrice, au début, pendaient ses culottes sur un fil.
Combien de seuils dans une journée, nécessiteront alors ma détermination ?
Je montais quatre à quatre les marches de l’escalier.
Les pigeons roucoulent sous la bruine chaude d’été.
Les nuages noirs du ciel empêchent d’entendre les musiques terrestres.
Elle a tourné pourtant avec Pasolini, mais surtout avec Vecchiali, mais après
Pasolini, elle a boudé davantage Vecchiali, alors que Pasolini jamais
ne sait décidé à la reprendre. Vecchiali ne lui a pas fait la gueule.
Un petit papillon blanc se voit très bien sur fond de feuillage.
Le plaisir des yeux est celui qui influence de loin les autres plaisirs.
C’est sur les affiches que le nom de Helen Sugger s’inscrivait en gros.
Quand je sortis du métro, les cinémas de la place Clichy étincelaient de tous leurs néons.
Dans sa chambre on se retrouvait l’après-midi.
Ca sentait bon le parfum et la sueur.
Helen était blonde.
Certains excès mériteraient qu’ils soient sans visage.
Mais depuis je me dis que j’ai réussi à ne pas être le plus misérable des clochards.
Helen en robe rouge récite Marx, pendant que des tyrans fouettent leurs esclaves nus.
Sous la capeline d’un sourire, les paroles dégainent leur couteau.
Une femme laide souvent porte des décolletés profonds.
Ce n’était pas le cas de Helen Sugger.
Place Clichy, le dos des femmes assises sur les bancs, ressemble parfois
à des vases grecs.
Plus tard, lorsque je revins dans l’impasse, la chambre était fermée.
Je compris que c’était au Père Lachaise, que Helen Sugger était allongée.
Ses culottes roses pendaient sur le fil de ma mémoire.
Elle ne lisait plus Marx.
Pour moi, commençaient des grandes vacances : le sable mouvant de mes repères.
Le soir, à la brasserie Charlot, on allait manger des huîtres.
Au crépuscule de la vie, les regards remplacent un baiser.
Une plume caresse les seins de Helen.
Comme j’ai un physique de bouledogue, je serai engagé plus facilement
comme agent de sécurité.
Le vent fait danser les jupes des filles tristes.
Je n’ai pas eu date du jour de son enterrement.
J’observe les passantes dans la rue, leur mystère me parait être
une insulte que je ne leur ferai pas.
Mes journées sont vécues comme un cancer sans remède.
Journal
je ne connaissais pas cette actrice, Wikipédia m'a permis de la situer ( lors m'est revenu son visage)
belle carrière
texte pleins d'attentions d'amour d'innocence, de souvenirs d'imaginations, d'instants de vie
les culottes roses qui pendent sur le fil nous ramène dans une réalité plus terre à terre,
belle carrière
texte pleins d'attentions d'amour d'innocence, de souvenirs d'imaginations, d'instants de vie
les culottes roses qui pendent sur le fil nous ramène dans une réalité plus terre à terre,
Journal
C'est vrai ? tu as vraiment trouvé le vrai nom de Helen Sugger ??
Journal
oui
Journal
Ça alors, moi j'ai cherché en vain. Tu peux nous donner le lien ?
Journal
(Elle jouait le rôle de la signora Vaccari (Hélène Surgère ) dans Salo` o le 120 giornate di Sodoma..)
Journal
Ah ok ! Je me souvenais de cette actrice audacieuse, mais pas du tout de son nom.
Journal
Subac est un fin limier
mais !
tu écorches tous les noms, prénoms et pseudos(noms) ! c'est cruel !
Journal
Je ne suis pas convaincue par le parti-pris de celui-ci, bien que j'aime les choses bizarres.
Tu as certainement pensé un fil qui court entre ce qui ressemble aux perles d'un collier, mais on ne le ressent pas, et Helen Sugger ne suffit à mon avis à donner une forme à ce texte. J'emploie forme au sens d'un objet doué de cohésion.
Cette réserve étant faite, les perles sont souvent très belles, à prendre chacune son tour dans les doigts et à regarder de tous côtés.
Tu as certainement pensé un fil qui court entre ce qui ressemble aux perles d'un collier, mais on ne le ressent pas, et Helen Sugger ne suffit à mon avis à donner une forme à ce texte. J'emploie forme au sens d'un objet doué de cohésion.
Cette réserve étant faite, les perles sont souvent très belles, à prendre chacune son tour dans les doigts et à regarder de tous côtés.
Journal
oui, c'est toujours cet équilibre aléatoire entre le sujet et les touches
périphériques
parfois le périphérique devient le centre
l'irisation narrative ne se produit pas tout le temps
un regard extérieur est toujours précieux
car l'auteur est souvent dans l'œil du cyclone
merci
périphériques
parfois le périphérique devient le centre
l'irisation narrative ne se produit pas tout le temps
un regard extérieur est toujours précieux
car l'auteur est souvent dans l'œil du cyclone
merci