Chap.2
Je poste ici le second chapitre d'un essai que je me suis amusé à construire, dans une influence nietzschéenne me direz vous. Ce n'est pas là toute ma pensée.
DEUXIEME CHAPITRE
I
J’ai nommé ce premier chapitre Naissance, or en vérité il n’est pas question d’une naissance, mais de l’inébranlable temps qui passe, le temps qui a passé pour couver d’un nouvel homme, un homme réduit, mais qui a ouvert en lui quantité de moyens pour remédier à ce foyer primitif. S’il le sent intensément, ce n’est plus tout à fait la même chose. Il ne dépend de rien, il a toute la liberté de vivre ces échantillons passés, il a en lui l’emprise de la liberté. En parfait assassin de lui-même, il ne pleurera plus sa prime jeunesse, mais se contentera de vivre les échantillons, les aiguillons qui subsistent de ce foyer, il les affinera, il atteindra des côtes infranchissables, il aura les cimes promises, mais jamais il ne dormira dans toute la tranquillité de l’enfance, de la dépendance.
II
Le plus bel exemple qui soit est la beuverie responsable. Celle qui ouvre les portes de l’insensibilité. Il n’y a pas, dans l’alcool ni aucune autre substance, comme un recours à la sensibilité brisée. Il y a son approfondissement, sa fosse – indispensable. Sans ce véritable trou creusé en soi-même, il n’y a plus de traces de soi, mais son effacement. Il est indispensable, à ce titre, de s’insensibiliser, de se diaboliser pour se trouver, se vivre soi-même tel qu’on était. Recouvrer son moi par l’ivresse, son intensité par le meurtre.
L’ivresse où les glucides fermentent, où les déchirures se recousent, où les trous se creusent, pour faire entrer ces mêmes glucides, qui par la perte de soi sont la manifestation indispensable du soi à vivre. L’ivresse, bien qu’elle recouvre tous les leurres, tous les mensonges, est le moyen le plus immédiat de vivre la première instance qui fut, le premier raccord de soi au monde matriciel.
III
Ce qui signifie, à plus ou moins long terme, que la lente désensibilisation au monde, passe par des sortes de dionysies organisées, des successions d’ébauches de ce qui fut soi, de ce qui nous liait à la terre. Cela qui est nécessaire aurait tendance à tuer, de manière tout à fait paradoxale, le sentiment, c’est à dire la lente agrégation de ces étincelles primitives qui ont fini par former une personnalité.
Que dire de cela ? C’est qu’il y a une première formation, la prime dépendance à la terre, la naissance première, elle même organisée par l’ensemble des dépendances qui datent des origines les plus noires ou les plus lumineuses. C’est à partir de ces chaines que s’est formé, que s’est « émulsifié » le sentiment, qui est le recours le plus juste possible, l’exacte quantité de soi au monde. Or comme je l’ai dit, ce cycle en vient à se briser à son tour.
J’ai nommé ce premier chapitre Naissance, or en vérité il n’est pas question d’une naissance, mais de l’inébranlable temps qui passe, le temps qui a passé pour couver d’un nouvel homme, un homme réduit, mais qui a ouvert en lui quantité de moyens pour remédier à ce foyer primitif. S’il le sent intensément, ce n’est plus tout à fait la même chose. Il ne dépend de rien, il a toute la liberté de vivre ces échantillons passés, il a en lui l’emprise de la liberté. En parfait assassin de lui-même, il ne pleurera plus sa prime jeunesse, mais se contentera de vivre les échantillons, les aiguillons qui subsistent de ce foyer, il les affinera, il atteindra des côtes infranchissables, il aura les cimes promises, mais jamais il ne dormira dans toute la tranquillité de l’enfance, de la dépendance.
Le plus bel exemple qui soit est la beuverie responsable. Celle qui ouvre les portes de l’insensibilité. Il n’y a pas, dans l’alcool ni aucune autre substance, comme un recours à la sensibilité brisée. Il y a son approfondissement, sa fosse – indispensable. Sans ce véritable trou creusé en soi-même, il n’y a plus de traces de soi, mais son effacement. Il est indispensable, à ce titre, de s’insensibiliser, de se diaboliser pour se trouver, se vivre soi-même tel qu’on était. Recouvrer son moi par l’ivresse, son intensité par le meurtre.
L’ivresse où les glucides fermentent, où les déchirures se recousent, où les trous se creusent, pour faire entrer ces mêmes glucides, qui par la perte de soi sont la manifestation indispensable du soi à vivre. L’ivresse, bien qu’elle recouvre tous les leurres, tous les mensonges, est le moyen le plus immédiat de vivre la première instance qui fut, le premier raccord de soi au monde matriciel.
III
Ce qui signifie, à plus ou moins long terme, que la lente désensibilisation au monde, passe par des sortes de dionysies organisées, des successions d’ébauches de ce qui fut soi, de ce qui nous liait à la terre. Cela qui est nécessaire aurait tendance à tuer, de manière tout à fait paradoxale, le sentiment, c’est à dire la lente agrégation de ces étincelles primitives qui ont fini par former une personnalité.
Que dire de cela ? C’est qu’il y a une première formation, la prime dépendance à la terre, la naissance première, elle même organisée par l’ensemble des dépendances qui datent des origines les plus noires ou les plus lumineuses. C’est à partir de ces chaines que s’est formé, que s’est « émulsifié » le sentiment, qui est le recours le plus juste possible, l’exacte quantité de soi au monde. Or comme je l’ai dit, ce cycle en vient à se briser à son tour.