dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par dh, vendredi 28 juillet 2017, 08:52 (il y a 2676 jours)

[une grande salle, vide et sombre, dans le monastère]

disciple :

tenez maître, voici mon poème. aurez-vous la bonté de le lire et de me dire si cela vous semble bien ?

maître :

voyons voir ça... c'est grossier et vulgaire... il y a des fautes d'orthographe : là, là et là, tu utilises des formules inadéquates. c'est interdit.

disciple :

mais maître, les grands artistes alberto bolonis et rodriguo benedetti le font bien, eux. alors pourquoi pas moi ?

maître (furieux) :

tais-toi pauvre idiot ! eux, ce sont de grands artistes, alors que toi tu es un débutant vulgaire et prétentieux. quant à moi je suis la Loi, car mon père est riche et j'ai fait polytechnique. PROSTERNE TOI, ORDURE !

disciple :

bien maître. votre sagesse suprême brille dans la nuit telle une étoile.

[le disciple se retire, et laisse le maître, seul. fin de la scène]

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par sobac @, vendredi 28 juillet 2017, 10:36 (il y a 2676 jours) @ dh

sur un strapontin, un spectateur crie, au diable cette hiérarchie méprisante, le peuple aura votre peau

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Claire, vendredi 28 juillet 2017, 12:30 (il y a 2676 jours) @ dh

Voilà c'que c'est de demander leur avis aux gens, surtout compétents. Ils manquent de révérence.

;-)

par Écrire, vendredi 28 juillet 2017, 15:27 (il y a 2676 jours) @ Claire

- pas de texte -

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Rémy @, dimanche 30 juillet 2017, 11:07 (il y a 2674 jours) @ Claire

Existe-t-il des moyens magiques ou alchimiques de sortir les gens de ces aigreurs ? Il va finir par s'endommager, si on le laisse faire...

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Périscope @, vendredi 28 juillet 2017, 19:07 (il y a 2676 jours) @ dh

C'est une caricature du Maître.

il y a des maîtres hélas plus malins et manipulateurs


Mais aussi il y a des maîtres qui méritent leur appellation
ils sont sobres, discrets, mais leur parole ou acte s'impose par leur clarté

on ne peut pas faire table rase de ceux là.

le tout est de les reconnaître

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par dh, dimanche 30 juillet 2017, 15:12 (il y a 2674 jours) @ Périscope

"une caricature"

en effet, il s'agira d'une courte pièce comique en un acte.

j'ai déjà pas mal d'idées.

il faut remercier rémy d'avoir donné l'impulsion initiale.

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Rémy @, dimanche 30 juillet 2017, 22:38 (il y a 2674 jours) @ Périscope

T'as rien gaulé au film, toi. Y'a des maîtres ci, y'a des maîtres ça, j't'en fiche ! Ceukya, c'est que dh cherche tous les moyens d'alimenter l'aigreur qui lui sert d'inspiration, et que je lui en ai servi une plâtrée de derrière mes fagots. Il m'appelle, je le fesse, il m'insulte, et puis ça recommence : c'est notre manière à nous de jouer à touche-disciple.

Question littéraire, cette fois c'est plutôt mieux que d'habitude : en plus des cris d'orfraie, il a pondu un texte - de qualité limitée, mais enfin, c'est un texte. Question musique, faudra voir à sa prochaine compo. Tiens, semons zici un indice pour le guider : Denis, le PIRE que tu puisses faire en musique, c'est des accords parfaits posés sur leur quinte, surtout à la dernière mesure. Maintenant laissons agir le charme et voyons ce qui en ressort.

... s'amuser à touche disciple.. ;-))

par Écrire, dimanche 30 juillet 2017, 22:49 (il y a 2674 jours) @ Rémy

- pas de texte -

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Claire, dimanche 30 juillet 2017, 23:10 (il y a 2674 jours) @ Rémy

oui mais Périscope écrit des textes, pas des règlements de comptes camouflés, et du coup il lit des textes.

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Rémy @, lundi 31 juillet 2017, 12:10 (il y a 2673 jours) @ Claire

Elle a bien raison. Périscope est une femme, non ?

Ce ne sont pas des règlements de comptes camouflés, c'est l'inverse : une collaboration artistique camouflée sous l'aspect d'une bagarre. Du catch, si tu veux.

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Claire, lundi 31 juillet 2017, 12:54 (il y a 2673 jours) @ Rémy

Non, je ne crois pas que Périscope soit une femme.


C'est une question que je me pose depuis que je fréquente les forums : qu'est-ce qui permet à certains textes, écrits dans ce contexte d'échanges émotionnels, personnels, écrits pour dire quelque chose de caché, d'adressé ou pas...d'échapper à l'utilitarisme, d'atteindre une qualité qui les en extrait, qui en fait des objets artistiques dignes de ce nom ?
Je me la suis d'autant plus posée que j'ai écrit deux ou trois ans sans aucun lien avec internet. En quoi ces poèmes-là différaient- ils d'autres, écrits dans ce tissu émotionnel d'échanges immédiats, de forum.


Et dans les siècles précédents, un équivalent d'Internet était-il déjà à l'œuvre ? Par exemple quand on écrivait un poème pour séduire une mignonne ? Où La Bruyère avait-il des vrais gens en ligne de mire que toute la cour s'efforçait en gloussant d'identifier ?

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par dh, lundi 31 juillet 2017, 15:15 (il y a 2673 jours) @ Claire

claire, avant internet il y avait les salons bourgeois et aristocratiques.

proust raconte ça très bien.

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Claire, lundi 31 juillet 2017, 15:59 (il y a 2673 jours) @ dh

et le bateau-lavoir.

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par le Rouge-gorge, lundi 31 juillet 2017, 17:00 (il y a 2673 jours) @ Claire

il y avait des courtisans, la crainte du ridicule, la vanité d'hier n'est pas plus belle que celle d'aujourd'hui. L'utopie d'un respect des semblable reste une utopie, mais elle est l'exigence d'un meilleur. En cela le rêve est utile. Fort utile.

En ce moment, chansons pour d'autres, pamphlet rimé pour un ami et une intervention dans la presse locale m'occupe plus loin d'internet. Mais vous lire est un plaisir. C'est vrai que Cathr et ses floraison de langage, m'a aussi manqué.

Fraternellement.
Fabrice le Rouge-gorge

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par le Rouge-gorge, lundi 31 juillet 2017, 17:01 (il y a 2673 jours) @ le Rouge-gorge

des semblables avec une S pas sans !

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par le Rouge-gorge, lundi 31 juillet 2017, 17:02 (il y a 2673 jours) @ le Rouge-gorge

floraisons idem ! (Pluriels je vous aime.)

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Rémy @, lundi 31 juillet 2017, 18:52 (il y a 2673 jours) @ Claire

Ne préférerions-nous pas que Périscope soit une femme ?
Périscope, seriez-vous assez aimable pour nous laisser (ou nous faire) croire que vous êtes une femme, SVP ?


Pour savoir ce qui différencie les textes de réaction des textes littéraires, il faudrait en collectionner plein, les classer dans ces deux catégories, et regarder si on trouve des différences. On peut dorzédéjà conjecturer que les textes de réaction utilisent beaucoup plus que les textes littéraires d'autres personnes grammaticales que la première, et que leur champ lexical est nettement différent.

L'on pourrait aussi à bon droit argũer que s'il n'est pas possible de différencier "psychothérapie publique en lignes courtes" de "poésie", alors tout est littérature et il n'est pas non plus légitime de chercher une différence entre textes de réaction et textes littéraires.

La réponse lapidaire "ce qui fait la différence, c'est le talent de l'écrivant" n'est pas non plus à mettre de côté trop vite.

Mais aussi : la collaboration artistique entre dh et moi n'est pas qu'en textes, c'est surtout que Denis apprend la musique, à sa manière douloureusement humiliante.

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par le Rouge-gorge, lundi 31 juillet 2017, 19:02 (il y a 2673 jours) @ Rémy

Attention, l'emploi d'autres personnes n'est pas un indicateur tangible, de nombreux auteurs éloignent volontairement les questionnements simplistes des publics (notamment journalistiques) en précisant que rien, (Rien ! ! !) dans leur oeuvre, n'est autobiographique... Le doute alors se doit d'être très grand.

Fraternellement.
Fabrice le Rouge-gorge

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par catr @, mercredi 02 août 2017, 05:11 (il y a 2671 jours) @ Rémy

tu m'fais mourir
mèkesstenAsàfairedusexeduPériscope ? mààâleuh ou femèlleuh.. et puis après ?



le [je] littéraire et poétique est, chez la plupart des écrivants, un "objet" et non pas le sujet

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Rémy @, mercredi 02 août 2017, 10:26 (il y a 2671 jours) @ catr

Ah mais le sexe, c'est très important ! Imagine que tu aies prévu et organisé une soirée littéraire avec une personne douce et charmante rencontrée sur internet. Tu te réjouis déjà de l'exquise féminité caressante de ton interlocutrice, telle que révélée par ses poèmes ; vous vous installez confortablement dans un grand sofa moelleux pour partager vos états d'âme, tu es toute prête à lui offrir ta sensibilité la plus exacerbée et ton intimité la plus profonde - et la voilà soudain qui sort un gourdin long comme ça et qui commence à te l'agiter sous le nez ! Tu n'en mènerais pas large ! On peut tout apprécier, même les gourdins longs comme ça, mais il faut quand même savoir à qui on a affaire.

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par catr @, jeudi 03 août 2017, 04:42 (il y a 2670 jours) @ Rémy

wWhaHahahAHAHahahaha
minon tu n'y as rien compris, à c'te catr (j'aime l'humain et si j'aime l'humain je l'aime quel qu'il soit, masculin féminin androgyne sissy mélangés ou pas je m'en fous tant que cet être est en acceptation et en accord en son for intérieur qu'il vibre rit vit crie respire mange et jouit)

et pour tout te dire... je serais probablement tout autant saisie que dans un état d'étonnement quasi extatique, et je serais profondément émue voire troublée des offrandes et des désirs ; rien ne me plaît plus qu'une personne s'avance et se livre parce que délivrée déjà.
.. encore, c'est l'intelligence qui rend la personne sexy, qui m'ouvre l'appétit, l'intelligence et l'assumation ; l'entièreté, c'est ce qui me branche

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1.

par Rémy @, jeudi 03 août 2017, 09:56 (il y a 2670 jours) @ catr

Hou toi t'es une perverse polymorphe, mais tout le monde n'est pas capable de se réjouir ainsi de n'importe quel changement de dernière minute. Il faut y aller plus progressivement. C'est pourquoi Périscope devrait amorcer sa féminisation dès maintenant.

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1. +

par catr @, jeudi 03 août 2017, 16:49 (il y a 2670 jours) @ Rémy

..je ne vois pas de perversité dans le fait d'accueillir et de rencontrer un être dans tous ces aspects, états et qualités, tel en lui-même







... puis.. Périscope fera bien ce que Périscope voudra, Périscope est libre, Périscope s'appartient

toi, t'appartiens-tu ?

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1. +

par Rémy @, vendredi 04 août 2017, 20:29 (il y a 2669 jours) @ catr

Oh oui, Périscope fera ce qui lui plaira, vu que... Mince, maintenant que tu le dis, est-ce que j'ai seulement pensé à écrire "s'il vous plaît" dans ma demande ? Attends, je vérifie... Oui, j'ai bien écrit SVP à la fin de la phrase, ça veut dire "s'il vous plaît", c'est l'expression consacrée quand on demande poliment quelque chose à quelqu'un. Tu peux l'utiliser à la boulangerie, par exemple : deux croissants, s'il vous plaît, et là la boulangère répond : au beurre ou ordinaires ? alors tu dis, suivant ce dont tu as envie : au beurre, c'est meilleur, ou bien : ordinaires, je préfère, et la boulangère accède à ta demande, c'est-à-dire qu'elle te donne ce que tu as réclamé, parce que l'as fait poliment en utilisant l'expression "s'il vous plaît". C'est aussi comme ça que je m'y suis pris avec Périscope, donc il y a de bonnes chances qu'elle accède à ma demande, comme si elle était boulangère. D'ailleurs, rien n'interdit à Périscope d'être boulangère ! C'est un métier tout-à-fait honorable, et on en connaît de fort talentueuses.


M'appartiens-je ? Depuis la Déclaration des Droits, quand on est Homme, ne peut plus appartenir - or c'est mon cas. Mais disons que si j'appartenais à quelqu'un, ce serait moi, oui. Enfin, c'est quand même une vue fichument schizophrénique de la situation ! Il est nettement plus zaisé d'être, je veux dire : de s'identifier avec son soi, ontologiquement, plutôt que de mettre entre les deux des relations d'avoirisme, dissymétriques.

À Berlin, les Droits de l'Homme sont imprimés sur les murs de la station de métro Port de l'Ouest, sans espaces ni ponctuation, ce qui les rend très difficiles à lire, et entremêlés avec les réflexions d'Henri Heine sur ce qui est arrivé à son nom quand il a migré vers Paris. Je trouve que les Droits de l'Homme auraient quand même mérité d'être bien lisibles, et pas ces coquetteries de poète... J'imagine que le travail de décoration de cette station a été confié à une Artiste Française en signe de réconciliation, mais enfin, l'ambassade aurait bien dû s'en mêler et retoquer ces frivolités qui injurient et Heine, et les Droits, et le Port de l'Ouest.

dialogue du maître et du disciple - acte I, scène 1. +

par catr @, samedi 05 août 2017, 05:52 (il y a 2668 jours) @ Rémy

« il faut avoir être » — A.J.



... question d'écologie, Rémy,
comme on dit "kessksafout l'toutceket'as si tu t'as pas" ...