La mue
La mue accomplie, j’abandonnais mon ancien « moi » avec les limitations qui signaient son caractère, sa propension à aimanter un certain type d’événement et à traîner la poisse d’un spleen sirupeux. Jusque là, je n’avais pu que tourner tel un hamster condamné à sa roue célibataire. Désormais, j’entamais un mouvement spiralé, sensiblement ascensionnel. Cet autre était encore « je », mais « augmenté », porté au comble de lui-même. Du potentiel réalisé, sans reste. Un pur accomplissement.