Centon avec jean-michel maulpoix et périscope

par Périscope @, mardi 03 octobre 2017, 09:25 (il y a 2609 jours)

Centon avec jean-michel maulpoix et périscope

Ce qui nous traverse l’esprit, laissons-le traverser,
si écrire consiste à projeter dans l’absolu des pensées à peine entrevues.
Tous mes personnages en retard font galoper inutilement le temps en eux,
cette vieillesse qui fait courir vers un but derrière soi.
La poésie est une pensée dont le cerveau n’existe pas.
J’aime tant renifler les melons, mais avec les yeux et les mains.
Mon imaginaire picore, comme il peut, ses graines dans l’enclos réel.
En vérité, la poésie ne vous demande rien.
On veut lui causer, mais elle fait la sourde oreille.
La culpabilité en conséquence nous contraint à l’aimer.
On s’adapte, c’est une manière déguisée de se résigner.
La vie nous apparaît coupée en deux par les ciseaux de nos chimères.
La vie ricane d’un rire de vieille. Elle a perdu ses raisons d’être.
Mais il faut pourtant la faire chanter.
Ma poésie germine à l’intersection de la pensée et du désir.
On connaît ses vertiges agréables, ils sont ridicules quand on est couché.
Observons attentivement la lune. Elle croit qu’on ne la voit pas derrière les branches.
Son exubérance de blancheur, un dimanche soir pluvieux.
La poésie, c’est l’autre nom de la nudité.
Le temps de ses caresses donne à l’infini une perception plus juste.
Mais les vers qui s’ajoutent aux vers, un jour, forment un tas.
Il faudra concilier conviction et lucidité.
Chaque anniversaire rend joyeuse la tristesse.
Ouvrir son parasol un matin d’automne serait alors un acte métaphysique.
Une femme dans une robe vert amande nous pose ses interdits.
La nostalgie réclame une coupe de champagne.
La poésie est cet écart qui sépare les mots et leurs sens.
L’éternité parfois ressemble à un banc où il fait bon s’asseoir.
Le frottement de ses pantoufles sur le parquet indique sa détermination.
Dans les repas, il y a toujours un met pour la consolation
Je n’ai pas déposé les armes. Vous voyez, je cherche mes phrases.
L’être humain tend hélas à faire système.
Je fais la louange des tissus qui embellissent la chair,
et je hais le mutisme avec son dos de tortue.
Les sépultures sous les arbres jouissent d’un repos si charmant,
sur les visages fermés, les sentiments creusent des bas-reliefs.
Hourrah.
Il faudra tenir ensemble la fin et le commencement.
Hourrah.
Il faut inventer un nouveau ministère, celui de la Tendresse.
Le premier frôlement chaque matin est un baptême.
Une semaine sans plage vide est suffocante.
On parle, on parle encore pour ne rien dire,
et peu à peu on croit comprendre ce qu’on dit.
Les pensées de l’amour nous rendent à la douceur d’une forme inconnue de croyance.
La poésie est une affaire de trous d’air ou de trous du cul.
Oui, la bruine d’été fait fumer les pelouses,
et l’herbe ne se demande jamais à quoi bon reverdir.

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