En suivant Rimbaud

par Ramm77 @, mardi 02 décembre 2014, 17:14 (il y a 3647 jours)

En suivant Rimbaud


Une femme flotte sur l’eau. Elle flotte lentement dans de longs voiles.
Je me lève. J’enfile un pantalon. Me brosse les dents. La figure, je me la lave plus longuement que l’habitude. Je ne regarde pas les arbres qu’ils ont coupés. Je prends un pistolet, je ne me rappelle pas pourquoi. Il fait beau. Le ciel n’a pas de considération pour ceux qui porte un pistolet. Je demande au chien de se taire et l’enferme dans le chenil.
Une femme flotte sur l’eau. Le hallali d’une chasse à cour résonne dans la forêt. Depuis longtemps, la femme triste, le soir ruminait sa folie.
C’est dans la campagne que je marche nerveusement. Un agriculteur est déjà au travail. La boue sur le chemin recouvre mes chaussures neuves. Dans ma poche, il y a une lourdeur qui me dérange. J’arrive au bistrot sur la place. Le monument aux morts représente des femmes qui pleurent. Le ciel est parfaitement bleu. Je me souviens autrefois lorsque j’entrais, le cœur tranquille, dans une salle du bistrot.
La femme qui flotte sur l’eau, le vent déploie des grands voiles sur ses seins.
Certains lisent le journal. La patron que je connais ne me dit pas bonjour. Une forte paysanne parfumée raconte des histoires. Sur les tables les cafés noirs et calva sont plus nombreux que les limonades. Quelqu’un a mal refermé la porte des vécés. Sur le journal, il y a des grands titres. Depuis peu je pense qu’un jour on parlera de moi. Un homme au nez pointu lit attentivement un article dans les pages intérieures. Je voudrais disparaître aux vécés, mais c’est occupé. De toutes manières je n’ai envie de rien.
Mollement dans l’eau elle flotte. Ses épaules s’accrochent aux saules.
L’après-midi commence. Je ne sais pas comment il est arrivé si vite. Je grignote une tranche de cervelas qui me reste dans mon sac. Beaucoup de passereaux émigrent dans le ciel. Des cars de ramassage sillonnent la campagne. Déjà. L’objet est toujours glacé dans la poche de mon pantalon. J’aimerais bien écrire une lettre mais je ne sais pas à qui l’adresser. Un chien se promène sur la route. Il ressemble au mien que j’ai enfermé avant de partir. Il y a des saules au bord de la rivière. Je prends une autre direction.
Autour de la femme, les feuilles de nénuphars se froissent.
Quand on se croisait dans la salle de bain, elle ne disait rien. Elle ne tirait pas le verrou, sauf une fois. Et puis ensuite de plus en plus, elle tirait le verrou. Les soins de sa toilette devenaient interminables. Le ciel est gris. Parfois le temps change. Elle me servait à table du gigot qu’elle ne mangeait pas. Dans le jardin je sors. Dans la remise je range méticuleusement mes outils. Si je reviens dans la maison, elle est ailleurs. Peut-être, dans le lit, elle me demandera de la masser.
Une femme flotte sur l’eau, dans de longs voiles. Parfois en flottant, elle réveille quelques nids dans un aune.
Je suis arrivé. Je sors mon pistolet. Une femme flotte sur l’eau. Ses grands yeux me fixent. Je tire deux coups. Elle ne flotte plus.
Ciel, amour, liberté ! Quel rêve, ô pauvre folle ! Le car, rempli d’écoliers, passe sur la route. Les enfants me font des gestes d’amitié. Trop de visions étranglent mes paroles. Je descends dans la rivière après avoir ôté mes chaussures neuves. Les voiles sur l’eau sont vides, comme des bateaux ivres.

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par dh, mardi 02 décembre 2014, 17:42 (il y a 3647 jours) @ Ramm77

désolé mais rimbaud n'a pas mérité ça.

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par Ramm77 @, mardi 02 décembre 2014, 19:44 (il y a 3647 jours) @ dh

De ta part je ne m'attendais pas à une autre remarque. Si j'avais changé le titre...
Va donc chercher quel est l'origine de ce texte !

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par c., mercredi 03 décembre 2014, 00:59 (il y a 3646 jours) @ Ramm77

m a g n i f i q u e

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par Ramm77 @, mercredi 03 décembre 2014, 11:03 (il y a 3646 jours) @ c.

Pour répondre à dh ; je pense qu'on peut s'imspirer des grands maîtres, (comme un peintre) et poursuivre ainsi leur souffle, le sens de leurs mots (poèmes), ceci sans aucune prétention, et dans toute modestie. Rien à voir avec le plagiat. Palimpseste peut-être...
Merci c. pour ton encouragement.

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par dh, mercredi 03 décembre 2014, 13:06 (il y a 3646 jours) @ Ramm77

tu peux bien faire référence à d'autres auteurs si ça te chante. ce n'est pas pour ça que le texte sera intéressant. en l'occurrence ton texte est plat, insipide et indigent. certaines phrases sont carrément comiques de nullité, genre niveau rédaction d'élève de cm2.

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par ynos, jeudi 04 décembre 2014, 00:25 (il y a 3645 jours) @ dh

tu es terriblement drôle mec

sinon moi je passe, je reconnais la qualité de l'écriture mais à vrai dire je m'ennuie un peu. ces tableaux que tu peins eh bien je voudrais qu'ils soient des tableaux, je trouve qu'il manque un peu de coups de couteau dans le tas

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par c., mercredi 03 décembre 2014, 21:16 (il y a 3646 jours) @ Ramm77

je suis étonnée que personne ne parle vraiment de ton écriture et de ce texte en tant qu'entité..



...et puis... la réaction ne révèle que celui qui réagit,
elle ne parle jamais que de lui.

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par Ramm77 @, dimanche 07 décembre 2014, 18:15 (il y a 3642 jours) @ c.

Tu as raison c. Parler du texte, en tant que objet d'écriture. Son autonomie, en dehors des références. Cela n'a pas l'air évident.

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par c., lundi 08 décembre 2014, 06:00 (il y a 3641 jours) @ Ramm77

le reflexe est d'aller vers la référence, mais...c'est un peu trop facile, et puis il s'agit ici d'un monstre ou d'un dieu pour d'aucuns ..
monstre-dieu qui pétrifie les mains contemporaines. dans tes mains, toutefois, on trouve une sorte de hoirie assez rare,
une qui ne pêche ni ne trahie, tandis qu'elles restent elles-mêmes. ensuite tu nommes certains auteurs, des aspérités, des textures,
pourtant que je ne lis que ta singularité, inscrite dans la coupe de la phrase, dans sa nudité très crue (sans aucun ornement ni apparat). je dirais bien d'autres choses mais... peut-être une autre fois...


tes mains, elles sont dans l'os-même de l'écriture.

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par Florian, mercredi 03 décembre 2014, 14:30 (il y a 3646 jours) @ Ramm77

écriture nébuleuse.

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par Ecrire, mercredi 03 décembre 2014, 15:46 (il y a 3646 jours) @ Ramm77

Qu'on le sache ou qu'on se le cache, nous écrivons tous à la suite de... Mais bientôt nous quittons le sillage pour prendre notre cap. Ce texte propose une excellente illustration du mouvement de déférence et de trahison qui sous tend toute création.

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par Ramm77 @, jeudi 04 décembre 2014, 12:37 (il y a 3645 jours) @ Ecrire

Je pense aussi que l'écriture fictive ne passe pas obligatoirement par la phrase longue, complexe, et au vocabulaire luxuriant. J'aime également René-Louis Des Forêts, Julien Gracq qui m'ont stimulé à un moment donné. Ce qui compte c'est l'agencement des mots et les blancs entr'eux. Une phrase simple, légère, allusive, presque enfantine... J'ai découvert dernièrement Modiano. Son style est dépouillé, économe. Son art évidemment culmine dans la durée d'un récit, et les manques qu'il orchestre magnifiquement...