les aveugles
marchent
les mains
dans les mains
la nuit est si profonde
qu'une gorge
ne puisse l'avaler ni l'emplir
d'un cri
tu l'ouïes fouler ta parole
s'insinuer dans
le sang
qui dans ta main coule
la nuit
où tu marches
marchent
les mains
dans les mains
la nuit est si profonde
qu'une gorge
ne puisse l'avaler ni l'emplir
d'un cri
tu l'ouïes fouler ta parole
s'insinuer dans
le sang
qui dans ta main coule
la nuit
où tu marches
marcher à la nuit
par catr , vendredi 16 février 2018, 04:02 (il y a 2473 jours) @ catr
et oui je sais que *
on mettra " tu l'ouïre" avec un drôle de sourire
on mettra " tu l'ouïre" avec un drôle de sourire
marcher à la nuit
par sobac , vendredi 16 février 2018, 10:02 (il y a 2473 jours) @ catr
nous sommes tous aveugles de croire que nos maux s'évaporent la nuit
l'ouire et le sourire c'est ce qui transpire
l'ouire et le sourire c'est ce qui transpire
marcher à la nuit
par dh, vendredi 16 février 2018, 13:23 (il y a 2473 jours) @ catr
j'aurais écrit :
ne peut (et pas puisse) l'avaler, mais c'est sûrement voulu comme ça.
ne peut (et pas puisse) l'avaler, mais c'est sûrement voulu comme ça.
marcher à la nuit
par dh, vendredi 16 février 2018, 13:24 (il y a 2473 jours) @ catr
tu l'ouïes fouler ta parole>>>
c'est la nuit qui "foule la parole" ?
marcher à la nuit
par catr , vendredi 16 février 2018, 17:36 (il y a 2473 jours) @ dh
il semblerait que oui...
(c't'un poème de dépression?)
(c't'un poème de dépression?)
marcher à la nuit
par Périscope , samedi 17 février 2018, 13:27 (il y a 2472 jours) @ catr
j'aime bien le désarticulé du poème
et puis les agrammaticalités, la poésie moderne nous y initie
mais déjà avec Rabelais, Villon
c'est dans ces béances de sens et de style que le lecteur rêve
évidemment ça marche peut-être sur des petites distances
on est toujours en quête d'une histoire ouverte, une illusion de récit,
c'est dans ce tremblé des codes qu'il y a toujours à trouver
et puis les agrammaticalités, la poésie moderne nous y initie
mais déjà avec Rabelais, Villon
c'est dans ces béances de sens et de style que le lecteur rêve
évidemment ça marche peut-être sur des petites distances
on est toujours en quête d'une histoire ouverte, une illusion de récit,
c'est dans ce tremblé des codes qu'il y a toujours à trouver
marcher à la nuit
par Claire, mercredi 21 février 2018, 13:15 (il y a 2468 jours) @ catr
Comme une invitation au plus secret des sensations, interactions des sens, ouverture à tous les fluides obscurs.
marcher à la nuit
par catr , mercredi 21 février 2018, 18:02 (il y a 2467 jours) @ Claire
oui, en quelque sorte oui.. (j'aime beaucoup ta manière fine de visiter le texte)
... puis pour moi cette écriture a beaucoup de niveaux (de degrés) et rejoint autant le mythe d'Orphée que les pensées socratiques, aristotéritiennes, autant l'allégorie de la caverne que c.g. Jung (que j'aurai cité quelque part pas trop loin sur délivre).. entre autres
...puis je me dis que c'est tout de même curieux que ces hommes au travers des âges aient "senti" ce filon mais qu'il n'ait pas été "visité" "autrement" ... (j'en suis là en ce moment — yo ! faut que j'en sorte, aussi bien passer au travers) ;)
en même temps j'hésite énormément à écrire ..comme si trop de compréhensions simultannées m'entraînaient "ailleurs" ..ou dans des territoires sans language (ou pas encore "profanés" par la parole)... je sais pas trop.. je dis ça.. et puis j'hésite davantage..
mais il me faut te dire que ta lecture m'insite chaque fois à poursuivre, et sans doute me ramène et me maintient dans cette quête intuitive et sentie, et j'apprécie ça énormément parce que cela défait une forme terrible de solitude.. et donc merci, merci beaucoup d'être là, présente et généreuse
... puis pour moi cette écriture a beaucoup de niveaux (de degrés) et rejoint autant le mythe d'Orphée que les pensées socratiques, aristotéritiennes, autant l'allégorie de la caverne que c.g. Jung (que j'aurai cité quelque part pas trop loin sur délivre).. entre autres
...puis je me dis que c'est tout de même curieux que ces hommes au travers des âges aient "senti" ce filon mais qu'il n'ait pas été "visité" "autrement" ... (j'en suis là en ce moment — yo ! faut que j'en sorte, aussi bien passer au travers) ;)
en même temps j'hésite énormément à écrire ..comme si trop de compréhensions simultannées m'entraînaient "ailleurs" ..ou dans des territoires sans language (ou pas encore "profanés" par la parole)... je sais pas trop.. je dis ça.. et puis j'hésite davantage..
mais il me faut te dire que ta lecture m'insite chaque fois à poursuivre, et sans doute me ramène et me maintient dans cette quête intuitive et sentie, et j'apprécie ça énormément parce que cela défait une forme terrible de solitude.. et donc merci, merci beaucoup d'être là, présente et généreuse
marcher à la nuit
par catr , vendredi 23 février 2018, 21:37 (il y a 2465 jours) @ catr
(en cas de problème de lecture ou de compréhension avec ou par rapport aux propos tenus veuillez vous adresser direct et au plus vite! )lol
(tu sais.. cette quête dont nous parlions, que je nommais "féminin-féminin" au sens de l'essence — surnommais plutôt...les mots manquaient tant les chocs répétés des entendements de tous mes sens m'amenaient dans des espaces neufs et sans noms et qui étrangement faisait surgir à ma mémoire ce que Duras disait de la page ...une mer blanche où l'ombre des mots affleure la surface tels des ailerons.. ou vole soudain ...?)
(tu sais.. cette quête dont nous parlions, que je nommais "féminin-féminin" au sens de l'essence — surnommais plutôt...les mots manquaient tant les chocs répétés des entendements de tous mes sens m'amenaient dans des espaces neufs et sans noms et qui étrangement faisait surgir à ma mémoire ce que Duras disait de la page ...une mer blanche où l'ombre des mots affleure la surface tels des ailerons.. ou vole soudain ...?)