entouré de murets de pierre
tournent deux chevaux -
ou bien ils se tiennent dressés
immobiles.
J’ai en tête le bruit du galop
et les parcelles de terre
qu’il projette alentour
pourtant dans ce pays sans vis-à-vis
règne un silence
de film muet.
C’est ce qui donne tant de force
aux pas que je fais pour y retourner
deux chevaux m’ignorent
le soleil est coulant et doux
la menthe pousse
au pied d’un des murs.
Quand je marche dos au crépuscule
je vois mon ombre sortir de mes pieds
et marcher avec moi
je suis comme un propriétaire
qui fait le tour de ses possessions.
Il y a longtemps que j’ai pris l’habitude
de venir ici avec mon ombre allongée
diagonale sur le vert des talus
j’ai oublié même le rêve
qui différait un peu.
Je suis comme un propriétaire
négligent, détaché
qui a hérité il y a quelques années
d’un souvenir d’enfance
et regarde ses possessions
sans les aimer vraiment
Sans leur appartenir. Pourtant sans les explorer
ni les maintenir
mais je regarde les arbres
de chaque côté.
Soudain, j'ai l'impression de percevoir le temps
qui les a élevés au dessus de la terre
depuis la première pousse la petite racine
qui a trouvé où s’enfoncer,
où boire
C’est comme si j’étais revenue chaque jour
sentir l’infime poussée
ce désir vertical, constant
qui a fait d’eux des arbres adultes
en trente ans.
(nt)
par pingouin, vendredi 05 décembre 2014, 18:00 (il y a 3618 jours) @ Claire
(nt)
par Claire , samedi 06 décembre 2014, 11:44 (il y a 3618 jours) @ pingouin
(nt)
par Ramm77 , dimanche 07 décembre 2014, 18:34 (il y a 3616 jours) @ Claire
(nt)
par Claire , dimanche 07 décembre 2014, 19:46 (il y a 3616 jours) @ Ramm77
Mais je conçois que ça manque de relief et de feu pour un lecteur.
(nt)
par c., dimanche 07 décembre 2014, 20:52 (il y a 3616 jours) @ Claire
pour ma part je remarque que ton écriture suit ou transcrit un mouvement, celui du "déplacement" un peu comme "on fait le tour" d'une chose ou d'un objet, d'un sujet. seulement le sujet n'est pas le vrai sujet. celui-ci se déplace lui aussi dans le "déplacement" ; il y a là une sorte d'engrenage invisible, ou un retord, et où encore l'écriture fait exécuter une rotation du sujet dans un milieu en déplacement : je me dis c'est "Claire et le monde" puis "Claire en mouvement dans le monde en mouvement", le mouvement du plus petit au plus grand et inversement. je trouve ça intéressant, singulier, réflexif. proche du prisme.
(nt)
par Claire , lundi 08 décembre 2014, 11:46 (il y a 3616 jours) @ c.
Pour la prose/les vers, non, moi je ne crois pas. Il a besoin des vers celui-ci, des enjambements, des "descentes". Mais je les ai revus en pensant à ce que vous en dites, cette envie de prose, de quelque chose qui coule.
(nt)
par Kel, lundi 08 décembre 2014, 00:52 (il y a 3616 jours) @ Claire
(nt)
par c., lundi 08 décembre 2014, 06:04 (il y a 3616 jours) @ Kel
(nt) — prose proposition
par c., lundi 08 décembre 2014, 16:15 (il y a 3615 jours) @ Claire
[ déplacement du travail de déplacement — c.g. à titre d'exemple ]
•
Dans ce territoire qui ne regarde personne, entouré de murets de pierre tournent deux chevaux - ou bien ils se tiennent dressés immobiles. J’ai en tête le bruit du galop et les parcelles de terre qu’ils projettent alentour pourtant dans ce pays sans vis-à-vis règne un silence de film muet. C’est ce qui donne tant de force aux pas que je fais pour y retourner. Deux chevaux m’ignorent. Le soleil est coulant et doux, la menthe pousse au pied d’un des murs. Quand je marche dos au crépuscule je vois mon ombre sortir de mes pieds et marcher avec moi. Je suis comme un propriétaire qui fait le tour de ses possessions. Il y a longtemps que j’ai pris l’habitude de venir ici avec mon ombre allongée diagonale sur le vert des talus, j’ai oublié même le rêve qui différait un peu. Je suis comme un propriétaire négligent, détaché qui a hérité il y a quelques années d’un souvenir d’enfance et regarde ses possessions sans les aimer vraiment. Sans leur appartenir. Pourtant sans les explorer ni les maintenir. Mais je regarde les arbres de chaque côté, soudain, j'ai l'impression de percevoir le temps qui les a élevés au dessus de la terre depuis la première pousse la petite racine qui a trouvé où s’enfoncer, où boire. C’est comme si j’étais revenue chaque jour sentir l’infime poussée, ce désir vertical, constant qui a fait d’eux des arbres adultes en trente ans.
•
..j'en arrive à ceci : l'écrire est son seul maître. autrement dit : on ne soumet pas l'écriture, on s'y soumet, et parce que l'écriture contient sa propre forme, elle en décide. avec des années de lecture j'ai remarqué ceci qu'étant une des étapes les plus difficiles à franchir, c'est celle à laquelle nous, apprentis, résistons le plus...
(nt) — prose proposition
par Claire , lundi 08 décembre 2014, 17:38 (il y a 3615 jours) @ c.
La mienne est plutôt comme une marche lente, méditative.
(nt) — prose proposition
par c., lundi 08 décembre 2014, 18:23 (il y a 3615 jours) @ Claire
je ne pense pas qu'ajouter un point et une majuscule qui transforme TON écriture en la mienne.
puis, je ne possède rien ici, vraiment. c'est ton tissus, ta chair à verbe.
ton moyeu, ta lenteur, la disposition n'y change rien, crois-moi (ou non) j'ai réfléchi quatre heures
dans tes strophes hier soir avant d'agir quoi que ce soit, et je n'ai fait que remonter les lignes
les unes après les autres. tout était là. exactement. entièrement. résolument.
mais ...ta résistance parle beaucoup
(nt) — prose proposition
par Claire , lundi 08 décembre 2014, 18:31 (il y a 3615 jours) @ c.
et je vais me fâcher (pour rire) si tu fais comme les (mauvais) psychanalystes : si vous êtes d'accord avec moi c'est que j'ai raison et si vous résistez c'est aussi que j'ai raison.
et les quatre heures n'y changent rien, Catrine. Tu es toi et je suis moi.
(nt) — prose proposition
par c., lundi 08 décembre 2014, 19:42 (il y a 3615 jours) @ Claire
l'écriture, ce symptôme de quelque chose dont on ne se soigne pas, elle est active en nous (pour x raisons et motivations) mais elle ne nous appartient pas, ce n'est pas notre chose, nous ne l'avons pas choisie, c'est elle qui choisit et elle nous prend, nous sommes sa chose, son outil. elle fonctionne et agit quand nous ne lui résistons pas. à la moindre résistance, elle se braque, nous fuit, nous renie même. elle est son propre maître.
elle est l'alcool, l'esprit, et nous sommes la bouteille, le flacon. quand nous écrivons nous servons un verre, et dans ce verre l'alcool est déjà prêt. avant que tu ne serves ce verre il avait déjà sa robe, ses arômes, ses bouquets, sa rondeur, et son taux d'alcool. tu auras beau faire mille grimaces ou prendre trente-six positions, ça n'y changera rien. c'est déjà là. seulement c'est tout le chemin pour se rendre à ce constat qui est complexe et/ou laborieux.
vive les métaphores et foin des psy-choses! ;)
aussi... dès que notre volonté cherche à formuler un écrire, nous trahissons l'écriture, nous l'obligeons, la forçons...
l'écrire contient sa forme et pour la reconnaître, nous nous devons d'être fidèle et de ne pas trahir l'écriture en nous.
(nt) — prose proposition
par Kel, lundi 08 décembre 2014, 19:44 (il y a 3615 jours) @ c.
(nt) — prose proposition
par c., lundi 08 décembre 2014, 20:02 (il y a 3615 jours) @ Kel
c'est difficile d'épouser quelque chose qui ne nous épouse pas aussi...
ou d'appartenir sans que ça nous appartienne...
en tout cas.. là faut que je me taise !
(nt) — prose proposition
par Kel, lundi 08 décembre 2014, 21:49 (il y a 3615 jours) @ c.
Je trouve intéressant de vous lire, toi, Ecrire, Ramm77, entre autres, mais je suis lucide : jamais je ne pourrai écrire avec cette entièreté, je n'en ai ni les capacités ni la volonté.
Je suis content de le réaliser. :)
— l'écrire à fond
par c., lundi 08 décembre 2014, 22:57 (il y a 3615 jours) @ Kel
— l'écrire à fond
par kel, lundi 08 décembre 2014, 23:16 (il y a 3615 jours) @ c.
(nt) — prose proposition
par Claire , lundi 08 décembre 2014, 19:54 (il y a 3615 jours) @ c.
Mais tant mieux, j'aime les différences irréductibles, je crois même qu'il n'y a rien que j'aime plus que ça.
(nt) — prose proposition [ modif
par c., lundi 08 décembre 2014, 19:57 (il y a 3615 jours) @ Claire
c'est important les différents, ça peut ouvrir plein de choses
quand on ne ferme pas la porte... du débat
(nt) — prose proposition [ modif
par Claire , lundi 08 décembre 2014, 21:56 (il y a 3615 jours) @ c.
je ne possède pas "l'écrire", et toi non plus. nous ne possédons que notre voix.
modif
par Claire , lundi 08 décembre 2014, 22:05 (il y a 3615 jours) @ Claire
(nt) — réponse courriel déposée ici :
par c., lundi 08 décembre 2014, 22:43 (il y a 3615 jours) @ Claire
et le titre de ça c'est : construire.
(nt) — réponse courriel déposée ici :
par c., lundi 08 décembre 2014, 23:13 (il y a 3615 jours) @ c.
tripalement, comme tu dis
le plus beau dans tout ça c'est que je ne sais rien, j'avance à tâtons dans le noir noir du noir, parfois je touche des choses,
ces choses prennent forme dans mon esprit, et je les nomme pour les partager à d'autres qui voient dans le noir, à d'autres qui perçoivent, en espérant "une écholocation", une répercussion, une onde de choc, n'importe quoi qui fasse un repère, une balise, ou un phare !
nom de dieu. un phare ! Capitaine, voyez-vous quelque chose dans cette soupe ?
(nt) — réponse courriel déposée ici :
par Claire , lundi 08 décembre 2014, 23:30 (il y a 3615 jours) @ c.
je ne l'ai pas pris comme une attaque personnelle, Catrine, je l'ai pris comme une attaque de l'altérité, c'est à dire du ressenti (il ne s'agit pas de pensée mais de tripes) que moi et l'autre sont différents.
Je veux dire qu'à un certain moment, seule la personne qui l'écrit sait quelle forme doit avoir son poème, parce qu'il parle de son plus intime, de ce "self" dont nous discutions, le noyau de l'identité.
(je crois d'ailleurs que ce "self", c'est le thème de ce poème.)
et ce qui m'a mise en colère c'est que tu sembles (parfois) ne jamais douter de ta vision, comme si tu prétendais connaître de l'intérieur ce qu'est ce poème, et quelle forme il doit avoir...c'est un position tyrannique, bien que tu t'en défendes. Ne pas douter est une position tyrannique..
C'est dans cette perception tripale de l'altérité que nous différons, je crois, et je crois que c'est une différence irréductible à un débat. Mais en dehors des moments où tu me mets en colère avec tes certitudes, j'aime infiniment ce que ta propre façon de percevoir l'altérité fait de la communication avec toi. je ne peux que pressentir la façon dont tu le perçois.
(nt) — réponse courriel déposée ici :
par c., lundi 08 décembre 2014, 23:34 (il y a 3615 jours) @ Claire
(nt) — réponse courriel déposée ici :
par Claire , lundi 08 décembre 2014, 23:35 (il y a 3615 jours) @ c.
(nt) — réponse courriel déposée ici :
par c., lundi 08 décembre 2014, 23:37 (il y a 3615 jours) @ Claire
(nt) — réponse courriel déposée ici :
par c., lundi 08 décembre 2014, 23:39 (il y a 3615 jours) @ c.
(nt) — réponse courriel déposée ici :
par Claire , lundi 08 décembre 2014, 23:40 (il y a 3615 jours) @ c.
(ici c'est la nuit et je n'entamerai aucun débat sur le sujet :))
(nt) — réponse courriel déposée ici :
par c., lundi 08 décembre 2014, 23:41 (il y a 3615 jours) @ Claire
— réponse déposée ici :
par c., mercredi 10 décembre 2014, 17:02 (il y a 3613 jours) @ Claire
j'aurais pu dire autrement, j'aurais dit rugosité comme ici : «Rien n’est lisse sauf la manière dont les choses, les instants, les matières semblent glisser, se déplacer puis nous déplacer; rien n’est lisse, pas même la sensation du glissement entre un état et un autre. Ce qui transforme et nous transforme, ne serait-ce que par la perception, produit ou concourt d’un choc, d’un mouvement subit, vif, qui renverse ou bascule subtilement la relation que nous avions avec les choses, les instants, les matières et les êtres. Dès ce glissement perçu, nous nous trouvons dans la rugosité même du changement (parmi), nous nous trouvons dans la transformation de la forme, et si celle-ci nous demande et exige un ajustement étroit, senti, c’est qu’elle cherche et appelle une fluidité renouvelée, un aspect mobile – ou, à rendre à nouveau mobile.» — "à propos" / trajectoires vers l'incertain.
de la résistance elle-même, tu as un référent et des références internes à ce référent, hm.. des choses que tu lies entre elles...
mais résistance contient énormément de notions idées concepts valeurs, aussi ton entendement de "résistance" fait partie d'une olistique, ou si tu préfères, est une partie d'un tout. je me réfère à ce "tout" là, dans toutes ses "dimensions" à la fois...
on a l'habitude de penser et penser l'être en tant que solide, on se réfère aux pierres représentant le seul immuable qui soit. hors, même les pierres bougent, marchent, craquent, fendent, s'écroule, fondent, coulent, si bien que même la pierre n'est immuable. alors l'être, quand bien même il le voudrait, ne peut s'inscrire dans l'immuable. parce que tout bouge et change à chaque instant et que l'esprit et le coeur se fatiguent des efforts à faire pour suivre ce rythme, cette "vitesse luminique" qui nous charrie d'instant en instant, nous trichons. nous trichons en "cristallisant" des choses, et nous tenons très fort, nous nous tenons à. mais en même temps nous changeons, beaucoup et vite parce que chaque instant nous change, et alors, l'être se trouve changeant parmi des agrégats, ses cristallisations — aimées, chéries — limitent de plus en plus les mouvements, la vie vive. la cristallisation d'une valeur x est une résistance à l'instant rugueux.
dans l'imprécision :
une notion extérieure venant d'une altérité autre avance un geste ou une idée. une chose étrangère. un corps de pensée étranger. ce corps étranger te mobilise. ou tu les perçois comme un danger et tu lui envoies des "soldats" pour défendre ta position (comme dans ton propre corps), ou tu tentes de t'approcher et de le rencontrer. ou il y a rejet, ou il y a absoption/amalgame. dans la proposition d'une approche, tu es devant une valeur inconnue , ni x ni y, une chose pour laquelle tu n'as pas de référent, dans ton esprit mille choses bougent en même temps, idées, analogies, concepts, valeurs, toutes les échelles se superposent. tu te trouves alors dans un enchevêtrement de choses et cet enchevêtrement fait un flou sur ta pensée, ta vision. ce flou, c'est l'imprécision, un focus que tu ne peux pas faire pour le moment même si tu luttes et résistes au flou en tentant de formuler des phrases balises ancres marques dans la direction de "la chose étrangère à toi qui est entrée dans ton territoire". comme l'esprit ne peut pas soutenir cette "défocalisation" bien longtemps, il arrive à l'instant très précis où il lâche. il s'arrête. ça ne dure qu'une pico seconde. dans cet instant extrêmement compressé, serré, infime, ton esprit fait une chose extraordinaire, une chose toute simple qui ne pouvait pas se faire tant qu'il "forçait" à maintenir "sa forme initiale", une chose qui est un mouvement vital : il se renverse et/ou renverse le "corps donné" à sa résistance. le contraire de la résistance étant la poussée... l'esprit trouve, il rencontre (il se rend contre / il rend compte / rencontre)
le mot clef de ce qui est formulé/nommé là est : renversement.
et son référant prime est utérin ; le (prime) renversement est le premier geste de vie, il est capital.
si l'être, le soi, est comme une maison,
j'ai construit une maison qui inclue le mouvement,
qui s'y adapte. une maison mouvante où il n'y a pas de murs
mais des parois souples et changeantes comme
les nuages sont changeants, des escaliers qui marchent,
des fenêtres qui s'ouvrent comme les yeux s'ouvrent le matin.
et comme chaque instant est un jour tout entier,
ma maison y marche, et y respire.
— réponse déposée ici :
par Claire , mercredi 10 décembre 2014, 21:46 (il y a 3613 jours) @ c.
En ce qui cencerne cette notion de "résistance", je sais que je suis marquée par des abus que j'ai vu certains en faire.
Et enfin, cette réponse ne touche qu'une petite partie de ce que tu dis. c'est plus une mise au point.
Le reste est à méditer un peu plus longtemps.
— réponse déposée ici :
par c., jeudi 11 décembre 2014, 08:35 (il y a 3613 jours) @ Claire
et pardon pour les petits désordres grammaticaux de mes paragraphes
singuliers pluriels non accordés
j'ai parfois du mal à traduire un intraduisible ;)
— réponse déposée ici :
par c., mercredi 10 décembre 2014, 21:46 (il y a 3613 jours) @ c.
hellébores
par Claire , mercredi 10 décembre 2014, 21:50 (il y a 3613 jours) @ c.
Mais que ca risque d'être un peu long, oui, je crois.
hellébores
par c., mercredi 10 décembre 2014, 21:55 (il y a 3613 jours) @ Claire
euh.. ;)
autre
par c., lundi 08 décembre 2014, 23:29 (il y a 3615 jours) @ Claire
quand je prends le putain de risque de me casser vertement la margoulette, ce n'est pas que je sais,
c'est que je prends sur moi ce risque de faire en sorte que l'autre se mobilise ou se rende solide, c'est tout.
je suis toujours prête à rentrer dans le mur, je préfère mille fois que ce soit moi qu'on rentre dans un mur
non pas par masochisme, mais parce que je n'ai pas peur, je n'ai peur ni du mur, ni du risque, ni de me tromper.
tu peux être en colère si tu veux, cette émotion là n'a rien à voir avec moi, tu te la génères toi-même à partir
d'une idée que tu te fais. c'est toi, tout ça. ta réaction parle de toi, pas de moi. c'est toi qui penses toujours que
j'impose, dogmatise ou je ne sais quoi... d'où ça te vient ? je me le demande vraiment, parce que je me tue à le dire
depuis 12 ans : je ne sais rien, je ne sais que prendre le risque et prendre les murs en pleine gueule
à la place des autres, parce que je n'ai pas peur. c'est aussi simple que ça.
et le titre de ça c'est : kamikaze
euh..
par c., lundi 08 décembre 2014, 23:36 (il y a 3615 jours) @ c.
je vais finir par m'en guérir ;)
(nt) proposition
par c., lundi 08 décembre 2014, 20:52 (il y a 3615 jours) @ Claire
ça n'engage rien ni personne ( ..euh.. sinon l'écrire)
(nt) proposition
par Claire , mardi 09 décembre 2014, 13:55 (il y a 3614 jours) @ c.
(nt) proposition
par c., mardi 09 décembre 2014, 15:31 (il y a 3614 jours) @ Claire
(nt)
par jude, vendredi 12 décembre 2014, 18:24 (il y a 3611 jours) @ Claire
Dans ce territoire qui ne regarde personne, entouré de murets de pierre tournent deux chevaux - ou bien ils se tiennent dressés immobiles.
J’ai en tête le bruit du galop
et les parcelles de terre
qu’il projette alentour
dans ce pays sans vis-à-vis
règne un silence
de film muet.
C’est ce qui donne tant de force
aux pas que je fais pour y retourner
Deux chevaux m’ignorent. Le soleil est coulant et doux, la menthe pousse au pied d’un des murs.
Quand je marche dos au crépuscule
je vois mon ombre sortir de mes pieds
et marcher avec moi
je suis comme un propriétaire qui fait le tour de ses possessions.
Il y a longtemps que j’ai pris l’habitude
de venir ici avec mon ombre allongée
diagonale sur le vert des talus
j’ai oublié même le rêve qui différait un peu
sans les aimer vraiment
Sans leur appartenir sans les explorer
ni les maintenir
mais je regarde les arbres de chaque côté.
Soudain, j'ai l'impression de percevoir le temps
qui les a élevés au dessus de la terre
depuis la première pousse la petite racine qui a trouvé
où s’enfoncer, où boire
C’est comme si j’étais revenue chaque jour sentir l’infime poussée ce désir vertical, constant qui a fait d’eux des adultes en trente ans.
J'aurais voulu disposer à droite de la page trois strophes:dans ce pays...
Quand je marche... Il y a longtemps ainsi que où s'enfoncer, où boire mais je n'y parviens pas
voilà comment je lis ton poème Claire Je précise bien qu'il s'agit de ma lecture pas d'une réécriture.
Merci pour cette belle réflexion
(nt)
par c., vendredi 12 décembre 2014, 21:37 (il y a 3611 jours) @ jude
(nt)
par Claire , lundi 15 décembre 2014, 21:26 (il y a 3608 jours) @ jude
j'ai pas mal réfléchi à ce poème, pourquoi je l'ai écrit ainsi.
C'est comme s'il disait : au centre de moi, il y a un lieu où je peux enfin n'être personne.
c'est peut-être cette dépersonnalisation qui donne tant de possibilités de lectures différentes.