La course vers la vie II

par François, mercredi 28 mars 2018, 00:02 (il y a 2433 jours)

C’est le petit matin, j’aperçois un visage de poupée russe près de moi. Il est éclairé, souriant et j’ai peine à croire qu’il est mien. Il est mien, elle vient de le réaffirmer. Je pense aux loup des steppes, qui a eu besoin de dormir avec une jolie fille afin de revenir à la vie. La lecture de ce livre a peut-être été pour moi un élément déclencheur. Ou bien l’ai-je relu car je pressentais ce qui allait advenir. Nous sommes deux enfants, je la pince, lui demande pour rire si elle est bien réelle. Elle fait de même. Je n’imaginais pas être le rêve de quelqu’un. Encore moins d’une telle créature. J’écris des poèmes. L’amour est son art. Il faut croire que j’ai fini par forcer la serrure du rêve. Il a débordé sur la vie. Il s’agissait finalement de s’en donner la peine. Moins penser. Plonger dans l’inconnu. La tête la première, sans armes et sans réticences. Elle rit sans cesse. J’ai le goût de son téton et de sa salive qui m’est resté dans la bouche toute la nuit. Elle prend ma main, la pose sur son sein. Sa langue me fait penser à un vibrant petit poisson rouge. Il frétille dans ma bouche, je bande instantanément. Je lui dit, elle rit de nouveau. Elle sait qu’elle est magnifique. Je lui répète tout de même. Je lui répèterai indéfiniment. Sa tendresse me donne le vertige. Notre sincérité nous magnifie tous les deux. Elle m’embrasse. Affirme que mes mains sont formidablement agiles. Elles n’ont jamais connu de peau aussi douce que la sienne. Sur son front je crois caresser un félin à la crinière lourde et parfumée. « Only for you » me dit-elle. Dans ses yeux en amande la candeur a dressé son empire. Une légère inquiétude aussi y papillonne. Elle craint que je l’oublie demain, que je m’en aille. Elle ne sait pas encore que je ne suis pas du genre à abandonner mon rêve sur le bas-côté.

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