la baise

par loulou, samedi 19 mai 2018, 02:10 (il y a 2381 jours)

On s'ennuie de tout sauf de changer d'occupations : ça, ça met beaucoup de temps, mais lorsqu'on y arrive il est vraiment trop tard. Il y a des gens qui changent d'amants comme d'occupations parce qu'ils s'ennuient vite : je suis de cette sorte. C'est un genre très partagé. Il n'y a je crois rien de plus à dire.

Ce n'est pas ce genre de considérations abstraites que vous êtes venus chercher mais : que je parle de baise. Eh bien oui. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de baiser, ce n'est pas difficile, sauf la première fois où chacun mesure l'écart entre son imagination et la réalité de l'expression de son désir, de son plaisir. Il est parfois si grand qu'on ne trouve devant soi ni l'un, ni l'autre: seulement un corps nu dont on ne sait pas quoi faire. Bon. Cet écart généralement s'amenuise avec le temps. On se connait soi et on prend l'habitude, à grands traits, descatégories qu'on peut observer chez les autres. Tout est prétexte à exercer un oeil de naturaliste, je voudrais plus précisément dire d'ornithologue. Je suis supris évidemment lorsque je suis devant quelque chose d'un peu inédit, ce qui ne manque pas de m'enthousiasmer. Baiser c'est un peu comme le bavardage, on en fait ponctuellement le tour dans le détail, mais jamais dans sa généralité.

J'ai du mal à me détacher de ma pente naturelle: les considérations abstraites. Mais racontons plutôt des anecdotes un peu croustillantes. Toutes les histoires que vous allez lire sont vraies : seuls les prénoms ont été changés pour préserver les innocents.


La première fois que j'ai baisé c'était avec XSGHQ. C'était nul. On avait 15 ans. Dans une chambre d'hôtel. J'ai dit que je l'avais déjà fait, elle a bien vu que non. Je n'étais pas sûr d'y être: je sentais rien (la capote). Une fois que j'ai fait semblant d'avoir terminé (elle aussi, chacun en sa politesse après quelques vas et viens pas convaincus, mais quand même curieux, variété d'angles et de rythmes à explorer, commençant par les basiques, binaire, ternaire, à la rigueur 3/4, mais non c'est trop s'aventurer), son père, le père de XSGHQ a toqué à la chambre de l'hôtel où à vrai dire il logeait avec sa fille pour ce séjour parisien. On s'est rhabillés en vitesse: la capote dans la poche, une chaussette aussi (je devais les y retrouver ensemble plus tard, y plongeant une main inadvertante), et je vis débarquer ce grand, gros polonais rouge, jovial (elle était polonaise), tenant une baguette à la main, s'avancer et me dire d'un air absolument RAVI, désignant la baguette: "C'EST LA PLUS GROSSE DE TOUT PARIS!!!!"

Ma vie sexuelle commença comme un roman, ne dépareillant pas avec le reste de mon existence que je vous conterai peut-être un jour.

MA RElation avec XSGHQ se finit mollement. Le lendemain on était déjà amoureux, et trois heures plus tard j'avais mal à la bouche à force de l'embrasser. Lorsque je la vis monter dans le métro qui devait nous séparer à jamais (son avion du lendemain la ramenant à sa terre natale), je fus un peu soulagé. Je retrouvais avec curiosité mon lit d'ancien puceau (puisque c'était là le grand évènement, la pierre blanche), pensant à cela sans trop savoir qu'en penser. Une curiosité tout au plus. Suite à ça, je ne me masturbais pas pendant 15 jours tant le désir m'avait quitté, ce qui était, à cette période de ma vie, une vraie prouesse, enfin quelque chose de tout à fait significatif.

Je devais y revenir un certian temps après, y revenir concrètement je veux dire, mais là encore je ne me laissais pas d'aller à la perplexité. c'était avec QHJBA. C'était très différent. elle voulait... eh bien... que ce soit plus... et toujours et volontiers plus. Et moi je n'avais jamais vu ça évidemment puisque c'était la deuxième fois et je ne savais même pas qu'on pouvait être comme ça sans faire mine de s'en excuser (j'ai longtemps été très sainte-nitouche en fait). Mais j'avais trouvé ça vraiment très intéressant. jJe trouve toujours ça intéressant, la diversité de l'expression du désir, même lorsqu'il n'y a rien de particulier, c'est là qu'une particularité réside, comment chacun est dans son corps, comment il le manie comme on enfile une paire de chaussures, comment est-ce qu'on s'embarasse de ce vêtement bizarre de l'autre qui vous colle un moment... enfin avant ça avec QHJBA il y eut QHQHQ mais je n'en avais pas eu envie. Je n'aurais pas su dire pourquoi. Pas envie jusqu'au moment où je m'y suis résolu, mais c'est alorsqu'elle ne voulait plus: miroir aux alouettes.

Je ne me suis pas préservé, comme dirait quelqu'un de ma connaissance. Je ne le regrette pas. Je n'ai pas regretté une seule fois, même les fois nulles. La curiosité était trop forte. Je crois que c'est ma façon d'être pervers. Les garçons ne regrettent pas trop,de toute façon, il parait. Ca fait toujours un ensemble d'anecdotes, que de toute façon je ne raconte guère, mais puisque vous êtes là.

La suite au prochain numéro où il y aura des descriptions de scènes de fesse.

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