route
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La deuxième panne, c’est dans cet endroit si beau, au bord de l’autoroute, d’où on voit de très loin la Cité de Carcassonne, dont certaines tours ont été étrangement zébrées de jaune fluo, et où je viens de m’arrêter quelques instants. Longues herbes qui ondulent, vent tiède, soleil embrumé, et le petit muret de pierre sur lequel je m’assieds en attendant la dépanneuse, plutôt gaie. C’est la deuxième fois de la journée. Cette fois il a fallu passer par la police nationale, puis par la gendarmerie. Une fois démarrée avec les cables, puis une fois changée la batterie au Norauto que m’a aimablement indiqué le dépanneur (une demi-heure avant la fermeture du long week-end), je continue mon voyage. Il faut contourner Toulouse, et puis on va toujours vers l’ouest.
Au fur et à mesure, l’autoroute fait place à une quatre voies, puis à une route large et sinueuse qui dévoile les longues collines, au loin. Une bande de nuages flotte au-dessus de l’horizon, de plus en plus sombres. J’admire les rideaux mouvants de pluie qu’on devine, de place en place, et vers lesquels je me dirige. Quelques aimables averses de soirée semble-t-il, il fait si chaud encore.
La lumière baisse d’un seul coup tandis que le pare-brise s’étoile. Mais il ne s’agit pas de pluie : une trombe de grêle comme je n’en ai jamais vue enveloppe la voiture, tapisse la route, la longue file de phares brouillée, devant moi, est presque à l’arrêt. Des torrents de boue couleur de caramel envahissent la chaussée, certaines voitures s’arrêtent sur le bas côté. Je mets la clim à fond, glaçante, pour évacuer la buée. Il faudra bien dix minutes pour tout traverser…
Après, c’est la dernière partie du voyage : une petite route qui s’enfonce de plus en plus profondément dans la campagne, bien aimée et toujours secrète à mes yeux, bien que je la connaisse depuis toujours. Je l’ai toujours vue comme un refuge si le monde devenait fou, un endroit où se cacher. J’arrive sur la colline et plonge dans le crépuscule vers la vieille ferme, où on m’attend.
J’ai mis 11h pour faire 500 kilomètres, et pourtant tout n’a cessé de me sembler si propice, accordé à ce qui doit être.
La deuxième panne, c’est dans cet endroit si beau, au bord de l’autoroute, d’où on voit de très loin la Cité de Carcassonne, dont certaines tours ont été étrangement zébrées de jaune fluo, et où je viens de m’arrêter quelques instants. Longues herbes qui ondulent, vent tiède, soleil embrumé, et le petit muret de pierre sur lequel je m’assieds en attendant la dépanneuse, plutôt gaie. C’est la deuxième fois de la journée. Cette fois il a fallu passer par la police nationale, puis par la gendarmerie. Une fois démarrée avec les cables, puis une fois changée la batterie au Norauto que m’a aimablement indiqué le dépanneur (une demi-heure avant la fermeture du long week-end), je continue mon voyage. Il faut contourner Toulouse, et puis on va toujours vers l’ouest.
Au fur et à mesure, l’autoroute fait place à une quatre voies, puis à une route large et sinueuse qui dévoile les longues collines, au loin. Une bande de nuages flotte au-dessus de l’horizon, de plus en plus sombres. J’admire les rideaux mouvants de pluie qu’on devine, de place en place, et vers lesquels je me dirige. Quelques aimables averses de soirée semble-t-il, il fait si chaud encore.
La lumière baisse d’un seul coup tandis que le pare-brise s’étoile. Mais il ne s’agit pas de pluie : une trombe de grêle comme je n’en ai jamais vue enveloppe la voiture, tapisse la route, la longue file de phares brouillée, devant moi, est presque à l’arrêt. Des torrents de boue couleur de caramel envahissent la chaussée, certaines voitures s’arrêtent sur le bas côté. Je mets la clim à fond, glaçante, pour évacuer la buée. Il faudra bien dix minutes pour tout traverser…
Après, c’est la dernière partie du voyage : une petite route qui s’enfonce de plus en plus profondément dans la campagne, bien aimée et toujours secrète à mes yeux, bien que je la connaisse depuis toujours. Je l’ai toujours vue comme un refuge si le monde devenait fou, un endroit où se cacher. J’arrive sur la colline et plonge dans le crépuscule vers la vieille ferme, où on m’attend.
J’ai mis 11h pour faire 500 kilomètres, et pourtant tout n’a cessé de me sembler si propice, accordé à ce qui doit être.